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StarFox 2

Test SNES

StarFox 2

Par sharkun - Le 21/08/2014 à 12:23

C'était en 1993 que sortait StarWing (StarFox hors de l'Europe), le premier jeu de la série emblématique de Nintendo, StarFox, mais aussi, un jeu qui fut une véritable révolution pour l'époque. En effet, le jeu proposait pour la première fois chez Nintendo un univers intégralement en 3D grâce à la puce Super FX. La firme japonaise et les développeurs de Argonauts Games décidèrent de ne pas s'arrêter là. Profitant du succès critique et commercial de StarWing, ils continuèrent sur leur lancée et développèrent ainsi la suite, intitulée simplement StarFox 2 qui elle, se servait du Super FX 2, plus puissant encore que le Super FX. Prévu à l'origine pour débarquer en 1995, soit deux ans plus tard que le premier opus, le soft fut annulé alors que le développement était quasi-fini (on estime que le jeu en était à plus de 90% de son développement et qu'il manque seulement une correction de bugs et l'ajout du mode multijoueurs prévu). Alors ? Véritable gâchis ou pas ?

 

Un jeu mort avant sa naissance

starfox 2 Pour la petite histoire, Shigeru Miyamoto aurait jugé la sortie du jeu inutile voire suicidaire à cause des consoles de la génération suivante déjà présentes (la Playstation et la Saturn), mais surtout à cause de l'arrivée imminente de la Nintendo 64 qui aurait fait de l'ombre au jeu. En effet, l'argument principal de la Nintendo 64 étant sa belle 3D, il fallait creuser un fossé, marquer une grande rupture entre la Super NES et la Nintendo 64 afin d'amplifier l'impression de passage à la génération suivante côté Nintendo. La sortie de StarFox 2 aurait plus été un sabordage qu'autre chose d'après lui. L'univers, le scénario, les musiques, le gameplay... Tout était absolument fini mais malgré ça, malgré les demandes des fans de porter le jeu sur une autre plateforme, rien n'y fit et StarFox 2 mourut à jamais. A jamais ? Pas totalement. Des fans (et/ou les développeurs du jeu) ont trouvé le moyen de publier sur le net la bêta de ce deuxième opus ou, en tout cas, de cet épisode quasiment fini. Si je suis le premier à dire que l'émulation c'est mal, on peut aisément faire fi de cette règle pour ce jeu très travaillé, n'étant jamais sorti, afin de rendre l'hommage que lui et ses développeurs auraient dû avoir. StarFox 2 est encore à ce jour considéré comme l'une des plus grandes pertes si ce n'est, la plus grande perte vidéoludique de toute l'Histoire du jeu vidéo.

 

Andross Andross, ça c'est fort de fruit !

starfox 2 Après une petite cinématique habituelle mettant en scène l'un des boss qu'on rencontrera à l'instar de StarWing, on arrive à l'écran titre nous permettant de voir les records et de choisir sa difficulté : normal, difficile et expert pour les fifous. Eh oui, pas de facile qui tienne, on rigole pas dans StarFox. Une fois fait, nous voilà de nouveau plongés dans l'univers de Lylat. Comme tout bon ennemi de Nintendo qui se respecte, le primate Andross a beau avoir été détruit sous les yeux de tout le monde dans l'opus précédent, il réapparaît comme par magie. Et comme tout bon ennemi de Nintendo, on ne retient pas la leçon de la déculottée qu'on s'est prise à l'épisode précédent et on revient annoncer qu'on a les mêmes desseins qu'avant, le tout accompagné d'un rire démoniaque bien machiavélique comme il faut. Bah oui, on n'apprend pas à un vieux singe à faire la grimace, et surtout pas à Andross. L'antagoniste principal de la série est donc de retour plus en forme que jamais pour conquérir Corneria mais aussi et surtout, le système Lylat tout entier. L'intrigue se passe en effet dans le même Monde que dans StarWing avec un petit lot de nouveautés et de détails repris qui font tout le charme de cette suite. Parmi elles, on compte bien évidemment les mêmes personnages que dans l'opus précédent à savoir : Fox le leader de Starfox, l'équipe protagoniste du jeu, Falco le meilleur pilote de l'équipe, Slippy le moins bon et Peppy le vétéran. Sauf que voilà, ça manquait de présence féminine dans l'équipe et c'est la raison pour laquelle elle accueille deux nouveaux personnages : Fay la chienne et Miyu la lynx. Tout comme les autres personnages, elles sont uniques en leur genre et ont leur propre caractère. S'ajoutent effectivement à l'arrogance de Falco, la sagesse de Peppy et la niaiserie de Slippy, la joie de vivre de Fay la pétillante et Miyu le garçon manqué. On savait que l'une des forces de StarWing, c'était ses personnages, ses animaux anthropomorphes qui parlent avec un langage unique qui participait à tout l'attrait du jeu. Toutefois, les gentils ne sont pas les seuls à recruter puisque Andross aura à ses côtés Starwolf, les chasseurs de primes et rivaux de Starfox, menés par Wolf O'donnell, le rival de Fox, accompagné de son meilleur ami Leon, Andrew le neveu de Andross et Pigma, ayant trahi Corneria. La trame s'est donc légèrement étoffée même si le but est sensiblement le même. Toutefois, les fins pour y parvenir sont quant à elles bien différentes

 

Une approche différente de StarWing...

Starfox 2 StarFox 2 reprend donc l'univers, le gameplay et la réalisation en 3D de son grand frère qui avait fait tout son succès deux ans plus tôt. Néanmoins, le soft y ajoute quelques éléments fort appréciables. Comme dit précédemment, on a déjà de nouveaux personnages, mais on a également un nouveau mode de progression. Le jeu se veut plus stratégique puisque vous devrez choisir votre pilote, votre équipier qui vous épaulera au long de votre aventure mais aussi votre vaisseau, parmi 3 disponibles ayant chacun leurs spécificités (plus de défense, de vitesse...). On regrettera tout de même le fait de ne pas pouvoir être accompagné de tous les membres de l'équipe comme avant et de pouvoir interagir avec la totalité de Starfox. Le jeu tire également son côté stratégique de la nouvelle carte du Monde. En effet, si dans StarWing on se contentait de voir notre vaisseau avancer de planètes en planètes linéairement sur la carte, ici, on voit les planètes, mais chaque mouvement a ses conséquences. Vous pourrez vous déplacer où bon vous semblera, sachant qu'à chaque mouvement les ennemis avancent aussi vers Corneria. C'est tout un jeu de pions en réalité, le but étant d'intercepter les pions ennemis. S'en suivra alors un combat en 3D où vous jouerez directement dans la zone. Cela fait écho à un autre gros changement : l'abandon de l'aspect rail shooter de StarWing. Au détriment du genre s'ajoute toutefois la stratégie évoquée ci-dessus. Vous ne défilerez plus sur des rails imaginaires mais vous serez libres de tout mouvement dans la zone que vous déciderez d'atteindre. A chaque fois que vous intercepterez un missile, un groupe d'ennemi, ou irez sur une planète, la zone se présentera sous forme d'arène où vous êtes libres de vos mouvements et de faire demi-tour si ça vous chante. En soit, ce n'est pas vraiment un problème d'avoir totalement abandonné l'idée du rail-shooter, mais on aurait aimé la présence de quelques phases qui lui renderaient hommage. Egalement, il y a une autre nouveauté et pas des moindres : le fait de pouvoir transformer son Arwing en une sorte d'engin bipède, vous permettant ainsi de vous déplacer librement à pied. Il est parfois nécessaire de se balader sous cette forme lorsqu'on est dans des bases souterraines avec des couloirs étroits, ou tout simplement pour activer des interrupteurs au sol vous permettant d'ouvrir des portes ou même de faire apparaître des bonus (coucou Zelda). Eh oui, c'est un peu moins bourrin que StarWing. Il y a certains moments où il faut réfléchir et anticiper la meilleure forme que doit prendre votre véhicule. Tout ça devrait rappeler quelque chose aux fans de la série, puisque ce sont des éléments qui ont été repris plus tard, nottamment dans l'épisode 64. Ce curieux engin bipède a donné naissance au Landmaster, le tank de l'équipe StarFox. On peut également ajouter le missile chargé à tête chercheuse lorsque vous restez appuyer sur la touche de tir, chose inhérente du panel de l'Arwing à partir de Lylat Wars ou tout simplement le fait de se déplacer librement dans une arène, qui sera également repris plus tard.

 

... tout en en reprenant certains éléments

starfox 2 Autrement, le jeu reprend bien évidemment des codes du premier opus qui lui ont valu son succès, à commencer par les graphismes qui sont sensiblement les mêmes, avec une légère amélioration au niveau de la fluidité des mouvements grâce au Super FX 2. On notera également une petite amélioration de l'aspect des personnages qu'on voit légèrement plus détaillés. On appréciera le fait de revoir les planètes dans lesquelles on avait évolué dans StarWing mais surtout le fait de pouvoir les visiter à même le sol. Aussi, sachez qu'à cela s'ajoute de nouvelles zones, comme la planète Eladard. La prise en main n'est toujours pas forcément évidente, tout comme dans StarWing, mais StarFox 2 a le mérite de proposer une maniabilité améliorée et plus fluide elle aussi de l'Arwing qui semble moins lourdaud, moins lent, accroissant indéniablement le rythme et le dynamisme du jeu. Même à pied, le vaisseau est rapide et le passage de l'Arwing à terre ou en vol se fait très rapidement. Côté musique, car oui, toutes les musiques avaient fini d'être peaufinées, on retrouve une bande-son de qualité qui fait honneur aux sons 16 bits de la Super NES. De rares musiques reprises de StarWing mais également des musiques inédites qui ont bien la touche sonore de l'opus précédent, renforçant une forte identité musicale de la série qui ne faisait que naître à l'époque. Une petite amélioration de ce côté-là également, lorsqu'on entre dans la base souterraine de la planète, la musique est toujours la même, mais les sonorités se modifient légèrement. On a l'agréable impression d'être dans un niveau différent tout en étant resté sur la même planète. En parlant des différents stages, on regrettera le fait qu'ils se terminent généralement encore plus rapidement que dans StarWing. StarFox 2 propose effectivement une aventure ayant une durée de vie moins conséquente que l'opus précédent, mais qui aurait toutefois dû bénéficier de la présence d'un mode multijoueurs, ne l'oublions pas.

8.5
Il est très difficile de mettre une note à un jeu vidéo rétro à notre époque, surtout quand le jeu en question n'est pas sorti et n'a pas été fini à 100%. La note est vraiment à titre indicatif mais le jeu la mérite. On a beau avouer dans un coin de notre tête que la décision de Miyamoto a peut-être été sage, on ne peut s'empêcher de rager, d'être en colère, de crier à un gâchis pareil tant StarFox 2 avait tout pour plaire. Musiques, gameplay, univers... Tout était fini et très bien, mis à part quelques bugs excusables. Non, vraiment, la suppression de StarFox 2 est un gâchis monumental. Le jeu était d'une telle qualité que beaucoup d'éléments arrivés dans cet opus sont devenus récurrents dans le reste de la série. Ce détail veut tout dire : si la sortie de StarFox 2 n'allait très certainement pas être aussi tonitruante que celle de son grand frère, nul doute que StarFox 2 aurait tout de même eu son importance dans la série et un grand succès, vu tout l'engouement qui subsiste encore aujourd'hui autour de lui.

  • Des nouveaux personnages aussi appréciables que les anciens
  • Possibilité de jouer le personnage qu'on veut
  • Une plus grande liberté de mouvement
  • Un jeu et une maniabilité plus fluide
  • Un mode multijoueurs (qui devait être implanté)
  • Possibilité de choisir sa difficulté
  • Plus stratégique
  • Des nouvelles musiques de qualité avec la touche StarWing
  • Disparition quasitotale de l'aspect rail shooter
  • Impossibilité de faire une partie avec l'intégralité des héros comme avant
  • Encore plus court que StarWing
  • De nombreux bugs (excusables par le fait que le jeu ne soit pas terminé)
  • Des boss moins intéressants qu'avant