Sorti initialement en 2004 sur les supports concurrents de l’époque, Trails in the Sky - 1st Chapter revient en force 20 ans plus tard sur consoles Nintendo Switch (entre autres), avec une myriade de nouveautés dans sa besace. À voir comment les fans de la licence The Legend of Heroes encensent ce remake depuis son annonce, il était impossible pour nous de passer à côté. Est-ce que la magie opère toujours plus de décennies après l’opus original ?
Test réalisé à partir d’une clé fournie par l’éditeur
Sous l’égide d’un héritage solide
Trails in the Sky - 1st Chapter prend place dans le pays de Liberl. Nous y suivons les aventures d’Estelle Bright et de son frère adoptif Joshua, recueilli par Cassius Bright. Quelques années après cette rencontre, les deux enfants ont grandit, et arrivé à 16 ans, ils décident d’embrasser la même carrière de leur père Cassius : devenir des Égides (Bracers en VO). Cette fonction est attribuée par une guilde indépendante des armées, loin des conflits politiques, et dont le seul but et de venir en aide aux habitants du pays.
Alors qu’ils viennent tout juste d’acquérir leur statut d’Égide Junior, Estelle et Joshua font face à un inquiétant problème. L’aéronef dans lequel se trouvait Cassius s’est tout simplement volatilisé, répandant un vent de panique dans le pays. Ne pouvant rester indifférent face au sort de leur père, les deux jeunes Égides vont entreprendre un voyage à travers le pays pour tenter de comprendre ce qui est arrivé à l’aéronef, tout en n’oubliant pas de respecter leur serment d’Égides, et de venir en aide à la population en accomplissant diverses quêtes allant de l’excursion à la chasse de monstres. Au fur et à mesure de leur enquête, ils se rendront compte que cette affaire cache une histoire beaucoup plus complexe. J-RPG et Legend of Heroes oblige, attendez-vous à un jeu vidéo très verbeux, mais fort heureusement traduit en français à l’occasion de ce remake 3D.
Tout un équipement pour partir à l’aventure
Être Egide signifie implique de pouvoir combattre les monstres présents sur les différentes routes qui séparent les villes et villages. Comme tout bon RPG qui se respecte, vous trouverez dans les villes des échoppes pour acheter objets de soins, équipement de défense et aussi vos armes, propres à chaque personnages. Côté capacité, le jeu distingue les Techniques qui demandent des PT, et les arts (magie) qui requiert des PE. Pour entretenir vos personnages, vous allez devoir prendre soin de vos orbements, des mécanismes qui fonctionnent grâce à l’énergie orbale contenue dans les quartz que vous pouvez sertir à l’intérieur. En associant des quarts à un orbement, son utilisation voit ses statistiques évoluer, mais il gagne aussi la possibilité d’utiliser de la magie liée aux éléments des quartz associés. Plus vous diversifiez les quartz, plus vous avez de magies de base différentes. Au contraire, si vous vous focusez sur des éléments en particulier, vous apprendrez des arts plus puissants. A vous de doser en fonction des aptitudes de vos personnages.
La possibilité d’augmenter le nombre de socle de vos orbements, et sertir des quartz se fait obligatoirement dans les centrales orbales accessibles dans plusieurs villes. Ajoutez à cela la possibilité de pouvoir améliorer vos armes et armures contre des matériaux bien spécifiques, la possibilité de créer des quartz grâce aux fragments de séphites (des cristaux qui se ramassent sur les ennemis), vous avez là tout un système qui peut faire peur de prime abord, mais bien pensé et facile à prendre en main. La cuisine sera également un point important. En mangeant un aliment, vous pourrez en apprendre la recette, et en cuisinant ladite recette pour la première fois, vous obtiendrez un bonus permanent pour votre équipe. Donc pensez à vous arrêter dans les bars et auberges pour faire le plein de plats et de boissons à consommer.
Concernant l’évolution en jeu. Les quêtes principales vous demanderont d’aller à divers points clés pour faire avancer le scénario, mais vous aurez aussi un bon nombre de quêtes annexes à compléter pour grossir votre compte en banque, mais également vos niveaux. Le jeu en difficulté de base peut se montrer assez dur en début de partie, et les combats de boss peuvent également être complexes à gérer. Il est donc important de faire les quêtes annexes pour voir un peu les lieux que vous traversez, améliorer votre niveau au passage (un simple changement de niveau peut faire toute la différence), et éventuellement trouver des trésors avec des armes et quartz intéressants.
Les quêtes annexes se trouvent de deux manières, soit directement dans la Guide de votre région, où le tableau se remplit progressivement, soit en parlant à des PNJ disséminés sur la carte. Contrairement à l’aventure principale, les quêtes annexes sont limitées dans le temps, donc nous vous conseillons de plutôt privilégier ces dernières en priorité. Et si jamais la difficulté vous frustre, sachez que les développeurs ont mis en place un total de 5 niveaux de difficulté pour que chacun puisse profiter de cette aventure à son rythme.
Des combats complexes, mais prenants
C’est le point fort du jeu qui reprend les bases instauré par les derniers opus de la licence : les combats. Lorsque vous évoluez dans la nature, vous croisez des monstres divers. Vous pouvez commencer à les taper directement comme si vous étiez dans un action-rpg classique. À force de les frapper, vous les étourdirez, doublant au passage le nombre de dégâts infligés. De là, deux options : vous faites face à un adversaire bien plus faible et vous finissez de le frapper de la sorte pour expédier le combat. Ou bien vous profitez de cet étourdissement pour passer en mode tour par tour plus classique. Dans ce mode, les plus rapides attaquent les premiers. Une fois votre tour arrivé, vous avez le choix entre attaquer, vous défendre, prendre la fuite, utiliser un art, un objet, ou une technique.
Comme expliqué précédemment, les arts consomment des PE, les techniques des PT. En frappant les adversaires ou un utilisant des consommables, vous aurez l’occasion d’en récupérer. Les attaques classiques et les techniques s’utilisent de manière instantanées. Les magies quant à elles demandent un certains temps d’activation, attention à ne pas vous laisser surprendre par l’adversaire ! Autre point important, les techniques et arts peuvent soit cibler un ennemi, soit cibler une zone, et différents bonus peuvent également se déclencher si vous êtes face, à côté, ou dos à l’adversaire.
Pour compléter le tableau, si vous êtes dans une situation critique et que vous avez plus de 100 PT, vous pouvez déclencher une percée-S qui vous donne la priorité pour déclencher une attaque dévastatrice. Vous aurez également la possibilité d’entrer à certaines occasions en surrégime, ce qui vous confèrera une immunité au malus, des bonus, et la garantie de déclencher un assaut intrépide. En déclenchant un coup critique ou un assaut intrépide, vous pouvez déclencher 3 attaques bonus suivant votre jauge intrépide. une attaque complémentaire qui permet à un allié de donner un coup gratuit, une chaîne qui permet de faire une attaque duo plus puissante contre 3 PI, et une union qui vous coûtera 5 PI et qui enverra à l’assaut l’ensemble de vos alliés.
Ajoutez à cela l’importance des compétences de soutien, les faiblesses élémentaires, les compétences de soutien de certains alliés qui s’activent sous conditions, et les bonus d’actions qui sont distribués aléatoirement aux ennemis et aux alliés, vous avez une fois encore un gameplay d’une grande profondeur qui peut facilement déboussoler et même faire peur au début du jeu avec la difficulté en mode normal. Mais avec un peu de pratique, on se rend compte qu’on est sur un système de combat vraiment bien pensé qui motive à enchaîner les affrontements, même si les points d’expériences sont peu nombreux quand on affronte pas des grosses hordes ou qu’on se concentre sur des ennemis de niveau inférieur au notre.
Diantre c’est beau
Voir un jeu passer de la 2D à la 3D est toujours un moment intéressant, et il faut avouer que Nihon Falcom a fait du beau travail pour ce remake. Le style graphique choisi est parfait pour cet opus, et les arts et techniques profitent d’animations bien travaillées qui donnent un look vraiment agréable à l’ensemble du jeu. Le test a été réalisé sur la Nintendo Switch 2 Edition, et si certaines textures peuvent paraître un peu faiblardes, ont est sur un titre fluide, net et sans saccades.
L’interface de jeu est des plus agréables à utiliser, et n’est pas particulièrement invasive. La traduction française est de qualité, mais risque peut-être de décontenancer les amateurs de la licence qui sont habitués aux termes anglais depuis plusieurs années maintenant. Le seul point négatif que je peux trouver serait éventuellement côté bande-son avec des pistes qui sont certes qualitatives, mais peut-êtres un peu trop répétitives. Côté durée de vie, en fonction de la difficulté choisie et de votre volonté à accomplir les quêtes annexes ou non, comptez au minimum 40 heures de jeu avant d’en voir le bout, et armez vous de patience avec les dialogues, qui sont certes bien construits, mais qui rallongent parfois inutilement le temps de jeu.