GameCube

Medal of Honor: Les Faucons de Guerre

Test GC

Medal of Honor: Les Faucons de Guerre

Par Algo - Le 30/11/-0001 à 00:00
EA Games exploite sa licence à fond. Déjà le troisième MoH sur GC. Après deux épisodes bien classiques, le troisième devait bien évidemment révolutionner la série. Certes, y’a du nouveau. Mais les améliorations se font TRES lentement.


Au commencement...

Alors, vous êtes dans le magasin de jeux vidéo et… bon ça on s’en fout un peu. On avance un peu et hop vous appuyez sur le bouton gris de votre GC. Le logo apparaît, « EA Games : challenge everything » et tout et tout… Ah tiens, l’image fait penser à un vieux film des années 40. Sympa. Un vétéran de la Seconde Guerre Mondiale dit que la guerre c’est pas cool (appuyé par des images d’archives), bientôt sa voix semble rajeunir, et vous voilà DEVENIR ce vétéran.
Première mission, première déception: on nous avait habitué à des séquences d’intro extrêmement spectaculaires et plutôt ardues dans les préquels (débarquement en Normandie, attaque de la base américaine de Pearl Harbor…) et là…
Vous êtes Holt, un soldat américain qui vient sauver les français (quels ingrats ces français !) des vilains nazis, en pleine Seconde Guerre Mondiale, vous l’aurez compris. Vous arrivez par bateau au port de Saint-Nazaire (plein d’allemands bien sûr), et à part un canon antiaérien qui tire dans le vide, bah en deux trois rafales de mitrailleuses vous déblayez le passage jusqu’à l’officier que vous êtes chargé de retrouver.


Deux trois rafales de M1 Thompson dans l’autre sens et hop « Prologue terminé ». Par chance, un avion s’écrase quand ce message apparaît, récompense à la hauteur de la mission que vous venez d’accomplir.
Il ne fait aucun doute que vous remporterez la médaille d’or (il n’y que deux objectifs à remplir : retrouver l’officier et se barrer vite fait, alors il est impossible de ne pas avoir l’or). Oui, la médaille d’or. C’est nouveau, c’est bien. A la fin de la campagne, vous pouvez même avoir une méga-récompense, style « Médaille de l’Honneur», qui l’eut cru, si vous avez eu l’or à toutes les missions.
Evidemment ce « prologue » sert avant tout à vous familiariser avec le système de commandes un peu particulier : pour plus de précision, vous pouvez choisir de passer à n’importe en mode « visée » en enfonçant le bouton L. Alors votre tête se met dans l’alignement de votre arme, et vous pouvez tirer avec bien plus de précision.


De plus, en mode « visée », vous êtes aussi capable de vous pencher légèrement sur le côté, ou de bas en haut, de façon à vous cacher derrière les caisses et à en sortir pour casser du boche avec grande aisance. Ce truc est indispensable.

Le réalisme.

Vous découvrez aussi avec étonnement que vous n’êtes plus dorénavant autorisé qu’à porter DEUX armes en même temps. Le résultat donne une impression de réalisme, ce qui semble avoir été l’objectif principal des développeurs. Même si vous pouvez toujours vous balader avec un lance roquettes et ses dix roquettes plus une mitrailleuse et ses cinq chargeurs plus une dizaine de grenades. D’un autre côté, vu le nombre de grenades nécessaires à la destruction d’un tank…


Ci-dessus:Destruction d'un tank. Si l'image est moche, c'est à cause de l'effet "adrénaline" qui rend très fort.

Les missions se présentent souvent de la même manière: retrouver des alliés, exploser un tank (ou plusieurs : jusqu’à six…), tuer un officier allemand et faire péter quelque chose (un pont, un GROS tank, des pièces d’artillerie, un sous-marin…). Heureusement la variété des décors rencontrés –vous traverserez la France, l’Afrique du nord, la Russie et une quatrième destination que j’ai préféré oublier- brise un peu la monotonie qui finit quand même par s’installer.
Ces décors sont plutôt jolis, mais, dis donc, les arbres et Medal of Honor ça fait quinze. Ca doit être le reproche qu’on puisse faire à ce jeu niveau graphismes (effets de lumière, feu, explosions tout ça PARFAIT –et assez réaliste).

Maintenant, pour une bonne tranche de rigolade, parlons de nos alliés. Certes, ils sont américains, mais qu’est-ce qu’ils sont cons ! Vous ne pouvez leur donner que deux ordres : « en avant, au casse-pipes ! » ou « au pied, bande d’abrutis ! ». Et quel que soit cet ordre, ils vont INEVITABLEMENT faire n’importe quoi. De toute façon, même sans ordres… Exemples : ils se font canardés mais ils restent sur place, ils tirent dans le vide, ils hurlent « grenade ! » vingt ans après que cette dernière vous ait pulvérisé, ils se précipitent sur les bombes que vous venez de poser…
N’oublions pas aussi de remercier le développeur qui a eu l’idée géniale de vous permettre de soigner les membres de votre escouade. « Ben, c’est plutôt cool » s’exclame le lecteur, partagé entre l’incompréhension et l’étonnement. Certes, lui réponds-je, mais n’oublie pas, jeune ami, que ce gai luron de développeur a aussi programmé ces boute-en-train d’alliés pour qu’ils se repositionnent quand vous vous approchez d’eux. Résultat : les soigner est un vrai calvaire. Vous leur courrez après sous le feu ennemi en pestant contre gai luron. C’est pour le réalisme, dit-on.


Le garde Edmunds pète le feu.

Maintenant, un sujet plus grave l’IA des méchants. Grâce à mes excellents conseils, vous aurez la chance de passer outre le mode « recrue », une honte. Les allemands y sont encore plus débiles que les américains, c’est pour dire. Ce mode TUE vraiment le jeu, qui n’en avait pourtant pas besoin. Vous vous contentez de vider des chargeurs, juste pour le plaisir, puisqu’une balle suffit à tuer toute une garnison de nazis, et de soigner –d’essayer de soigner- vos camarades de jeu avec une des vingt-deux mille trousse de soins trouvées sur le champ de bataille.

Le mode normal. Un vrai défi. Tout au long des douze missions« Quoi ?? Douze missions ?? Seulement ?», « Oui, pauvre lecteur ! Douze ! Prologue inclus !», « C’est minable ! », « Je le sais bien, mais laisse-moi finir, STP », où en étais-je, ah oui, donc, tout au long des douze missions, vous devrez vous cacher derrière des caisses, vous accroupir derrière des fenêtres, vous allonger dans des tranchées pour ne pas vous faire descendre par un obus de char d’assaut (dont le champ de vision se rapproche inexplicablement et pour le plus grand malheur du joueur, de 360°), ou par le sniper planqué au fond de son bunker. Un certain climat de stress se dégage de cette perpétuelle soumission.
Après, c’est bien ou c’est lourd, à vous de voir, selon l’épaisseur de vos nerfs –ou de votre portefeuilles. La fin du jeu est un enfer. L’absence de chekpoints (pour le réalisme, paraît-il) rend le tout limite inhumain. Entendre deux millions et demi de fois le même briefing (« Retrouvez l’espionne française ! » « Retrouvez l’espionne française » « Retrouvez l’espionne française ! » magie du copier-coller) est tout bonnement insupportable.

Divers trucs réalistes. Ou pas.

Alors, un état d’adrénaline qui rend invincible quelques secondes quand vous flinguez avec soin une dizaine de frisés, c’est pas réaliste.
Des objectifs secondaires qui apparaissent au fur et à mesure de votre progression, c’est réaliste.
Les commandants ennemis qui résistent à trois roquettes et cinq head-shots, c’est pas réaliste.
Différentes façons de mener à bien la même mission, c’est réaliste.
Le recul de armes en fonction de leur type, c’est réaliste.
Un mode multijoueur sans possibilités de mettre des bots, c’est ridicule.
Les soldats ennemis qui se cachent derrière les bidons d’essence, y’en a marre.
Le champ de vision est dégagé, et pourtant il arrive encore que vous vous fassiez exploser une roquette dessus. C’est très énervant.
Les cadavres qui disparaissent, c’est pas réaliste –je m’y ferai jamais !!
Les ennemis qui reviennent à l’infini, c’est pas réaliste DU TOUT.
La traduction française de « European Assault » c’est « Les Faucons de Guerre », ça sonne mieux que « Assaut Européen » mais bon, quand même, hein, pff, moyen-moyen.

Vivement les Faucons de Guerre 2.
6.25
Medal Of Honor : Les Faucons de Guerre avait tout pour réussir ! De bonnes idées, de bons graphismes, une bonne immersion… Mais la durée de vie minable, le mode multi sans bots et l’absence de mode coopération sont des défauts trop importants pour qu’on puisse les ignorer. EA est sur la bonne voie, le prochain sera sans nul doute excellent ! Mais là, non. Grosse déception. Heureusement, ça défoule un peu.

Pas d'images pour ce test.