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Dragon Quest IX : Les Sentinelles du Firmament

Test DS

Dragon Quest IX : Les Sentinelles du Firmament

Par linkot28 - Le 05/11/2009 à 01:34

Test de la version japonaise

Plus de 2 millions de ventes à son lancement, plus de 47 millions d'épisodes tous supports confondus vendus à travers le monde, un gouvernement qui se plie face au succès en instaurant une nouvelle loi, des adaptations en manga, en anime et des goodies à en pleuvoir, voici Dragon Quest. Véritable institution au pays du Soleil Levant, plus connu encore que Mario ou Zelda, chaque joueur japonais est charmé par chaque chapitre de cette longue saga et Dieu seul sait que la série suscite un intérêt grandissant de plus en plus chez les joueurs européens avides de nouvelles expériences. Depuis la sortie du fabuleux Dragon Quest VIII : L’Odyssée du Roi Maudit, les épisodes se multiplient dans nos contrées, l’occasion pour nous de vous faire découvrir le dernier opus sorti le 11 Juillet dernier au Japon en avant-première sur la portable aux deux écrans. Et autant vous dire que cet épisode va dépasser toutes les espérances que nous nous étions fixées.

 

IngameLe jeu démarre et le héros (vous) est, contre toute attente, sous la forme d’un ange qui a pour mission de veiller sur le petit village de Wollo. Pour faire simple, le monde des anges est, en d’autres termes, le protecteur du monde des humains et chaque ange doit veiller à la bienfaisance de chaque recoin du monde. Chaque ange-gardien est représenté par une statue dans chaque ville où habitants et touristes viennent se recueillir pour prier. A chaque fois qu’un ange est remercié pour une quelconque action par un humain, celui-ci remporte une aura d’étoile. Ces mêmes auras d’étoiles sont utiles à l’arbre du monde (Yggdrasil ?)  des anges pour qu’un jour peut-être, les tant convoités fruits de la Déesse puissent pousser et permettre aux anges d’accéder dans un monde nouveau, autrement dit le monde de Dieu. Vous ferez la connaissance au cours du jeu de Sandy, une petite fée conductrice du train magique qui relie le monde des anges à celui des humains. Seulement un jour, lorsque les fruits de la Déesse pousseront enfin, un étrange tremblement de Terre secouera ces deux mondes, ce qui aura pour effet de détruire le train magique qui s’écrasera dans une forêt, les fruits de la Déesse se détacheront de l’arbre et tomberont tous éparpillés dans le monde des humains et vous, héros, tomberez également jusqu’à en finir par perdre connaissance. Vous vous réveillerez alors dans le monde des humains, mais sans vos ailes d’anges. Vous devinerez que votre aventure commencera réellement à ce moment et que votre but sera de retrouver tous les fruits de la Déesse dissimulés dans ce monde, accompagné de Sandy la fée et de trois autres héros que vous aurez préalablement créés à la manière de Dragon Quest III. Inutile de rappeler que l’intérêt d’un Dragon Quest ne provient pas de son scénario qui est en somme assez classique bien qu’innovant dans l’univers de la série. Malgré tous les à prioris, cet opus vous réservera quelques rebondissements et l’histoire s’enchaînera sans temps mort avec le schéma habituel : carte, ville, donjon. D’ailleurs il est possible de décomposer l’histoire en 3 arcs : le monde des anges, la recherche aux fruits de la Déesse et l’après recherche pour éviter de vous spoiler.

 

Auberge où vous pourrez rejoindre des amis en wifiComme dit précédemment, les trois héros qui vous accompagneront pendant cette aventure seront préalablement créés par vos soins, que cela soit de l’aspect physique ou bien de la spécialité de votre personnage. Parmi les classes disponibles : Voleur, Magicien, Combattant ou encore Prêtre. Chaque classe disposant de ses propres spécificités (le magicien sera spécialisé dans la magie alors que le combattant dans le combat… what else ?), vous débloquerez par le biais de quêtes annexes particulièrement tordues plusieurs nouvelles classes. Elles vous seront d’une utilité cruciale pendant l’aventure tant elles diffèrent des classes normales et il vous faudra les récupérer le plus rapidement possible pour avancer aisément sans trop prendre de risque. Seulement il vous faudra revenir au niveau 1 par chaque changement de classe et si vous souhaitez finir le jeu à fond au niveau 99, sachant qu’il y a 10 classes à avoir,  il vous faudra donc monter vos 4 personnages au niveau 99 dix fois. De quoi assurer, pour les puristes, une bonne centaine d’heures supplémentaires. Outre le système de job qui est de retour dans ce volet, on constatera de très nombreux éléments venant directement du VIIIème épisode de la série. L’alchimarmite pour ne citer qu’elle sera de retour avec une interface plutôt claire pouvant aider les non-japonisants à fusionner des objets sans trop de difficulté. Rappelons pour les néophytes que l’alchimarmite est capable de fusionner matières, aliments ou bien feuilles pour créer un nouvel objet, bien plus important et intéressant que le précédent. Pour les puristes une fois encore, il faudra tester chaque objet avec chaque objet du jeu afin de desceller tous les secrets de cette marmite qui figure incontestablement comme un élément indispensable de ce nouvel opus. A noter que des recettes peuvent être trouvées dans les bibliothèques de n’importe quelle maison ou château. Encore faut-il avoir la chance de les débusquer.

 

Combat contre un SlimeAutre que l’alchimarmite, la tension est de retour elle aussi pour les combats. A la manière de Dragon Quest VIII, les combats se jouent au tour par tour et à chaque fois qu’un personnage attaque l’ennemi, vous le verrez entrer en scène dans un combat en 3D intégrale. Fini donc les combats sans aucune âme si chers à la série, on regrettera seulement le temps de combat bien plus long que d’habitude, mais c’est le faible prix à payer pour des arènes dignes de ce nom. D’ailleurs, les combats aléatoires seront supprimés, laissant place à une carte du monde bien plus vivante qu’à l’accoutumée. Il vous suffira d’être en contact avec un monstre sauvage pour que le combat se lance, les allergiques aux combats aléatoires seront servis. Revenons à la tension, il ne sera pas possible comme dans le VIIIème épisode de monter sa tension manuellement via le menu de gestion des combats. Cette fois-ci vous devrez passer par le sort « Cheer » que possèdera rapidement votre héros pour augmenter cette tension. Autant dire qu’elle perd énormément d’utilité étant donné que le héros sera souvent un personnage principalement offensif et qu’il n’aura pas le temps de booster la tension d’un allié. Nouvel élément qui ajoutera un peu de stratégie dans les combats : les combos. A chaque fois que plusieurs de vos personnages attaquent successivement les uns après les autres sans être interrompus par quoi que ce soit, le tout avec leur attaque normale, les dégâts infligés se multiplieront considérablement (x1, x1.2, x1.5 puis x2). La difficulté est relativement pesante si vous souhaitez atteindre x2 puisque vous serez souvent interrompus par une attaque adverse et dans bon nombre de cas, un de vos personnages sera assez lent. Cette petite nouveauté est malgré tout non-négligeable et prouve que l’univers Dragon Quest n’est pas un recyclé des anciens volets. Dernière chose, chaque personnage disposera d’un « spécial » permettant de réaliser une technique bien plus puissante que les précédentes. Le prêtre par exemple pourra soigner tous les membres de son équipe au maximum pendant un combat en un tour ou le combattant aura la chance de voir sa tension augmenter à son maximum.

 

Personnalisation du personnageTout ce beau monde ne sera pas gâché par la durée de vie tant elle est phénoménale. Certes, l’aventure principale ne durera qu’une trentaine d’heures, ce qui se situe dans la moyenne des RPG sur DS, mais les à-côtés sont tellement nombreux qu’il vous sera impossible de décrocher. Le menu des quêtes, dirigé par Sandy, a plusieurs fonctions : il vous indiquera tout d’abord le pourcentage de monstres que vous avez vaincus pendant l’aventure. Si vous souhaitez terminer le jeu dans sa totalité, il vous faudra donc dénicher chaque monstre dans chaque recoin visité ou non de l’aventure. Chose facile à dire mais difficile à faire, la carte étant immense à l’image de son petit-frère DraQue VIII. Réalisée tout en 3D, on passe enfin à de « belles » cartes du monde dans un DraQue à l’instar de son prédécesseur encore une fois. Il vous sera également possible de voir le pourcentage d’objets ramassés, d’équipements collectés et même de recettes trouvées. De quoi vous garder encore très longtemps devant votre console. Dernière fonction de ce menu, et sans doute la plus intéressante, celle de vos quêtes. En effet il vous sera possible de trouver des quêtes soit en parlant à un NPC ou en cherchant dans une bibliothèque. Numérotées de 1 à environ 180, l’intérêt du titre est alors repoussé à son paroxysme et certains prix seront bien entendu plus qu’avantageux pour votre aventure. Mais ce n’est pas tout, vous pourrez aussi télécharger de nouvelles quêtes par le biais du service Wi-Fi de Nintendo, assurant alors une durée de vie inégalable côté quêtes annexes. Autre quête, bien plus récurrente à travers la série, c’est celle des médailles. Sachant en plus que la carte du monde est énorme et que ces centaines de médailles peuvent se trouver aussi bien dans un pot qui peut se révéler aussi anodin que n’importe quel autre pot, ainsi agit une dimension irréelle et fantaisiste qui transforme un simple pot en objet crucial de quête. Et les prix pour trouver toutes ces médailles ne sont pas à rejeter, loin de là. Cette grande odyssée sera de plus comblée par des musiques esquisses. Toutefois, on regrettera le manque d’originalité et dans une moindre mesure, le manque de musiques. Parlons, enfin, du mode en ligne. A part télécharger des quêtes qui pourront créer des donjons aléatoirement, vous pourrez aussi jouer en coopération avec n’importe quel autre joueur en local. Et estimons-nous heureux après avoir vu ce que cela pouvait donner dans Final Fantasy CC : Echoes of Time si cela aurait été en Wi-Fi.

 

Il y a tant de choses à énumérer que nous en oublions certainement, mais sachez que cet épisode est de loin l'un des plus aboutis de la série, aussi bien techniquement que dans ses nombreuses nouveautés et fonctionnalités. Prions désormais pour une éventuelle sortie européenne, à l’image des précédents volets de la série.

8.5
16 pour le joueur qui est rebuté par les RPG old-school et 18 pour celui à qui cela ne gène pas. Concluons sur le fait que ce Dragon Quest IX est une petite perle et sûrement le plus gros RPG à venir sur DS. Ses nombreux atouts sont indéniablement ce qui fait la grandeur du jeu : des graphismes en passant par la bande-son de folie. Magnifique dans le fond autant que dans la forme, c’est certainement le meilleur volet de la série sur DS et il ne faudra en aucun cas que vous ne passiez à côté. La magie Dragon Quest est toujours présente, accrochant le joueur du début à la fin sans temps mort et les fans de la série peuvent déjà se réjouir, Dragon Quest n’a pas succombé à la modernité et encore mieux, il améliore les bases posées par les précédents volets. On avait peur de voir un mothership title sur DS, et bien que vos doutes et peurs se dissipent immédiatement car on tient là une des plus grandes réussites de la console.