Nintendo 3DS

Shin Megami Tensei IV Apocalypse

Test 3DS

Shin Megami Tensei IV Apocalypse

Par speedwagon - Le 29/12/2016 à 14:00

Les fêtes de fin d'années ont toujours été symbole de chaleur humaine, de convivialité, de famille et de cadre bucolique. Quoi de mieux que ce cadre là pour se lancer dans une aventure apocalyptique ? Et c'est avec Shin Megami Tensei IV : Apocalypse que se fera le voyage. Contrairement à ce que son nom pourrait laisser entendre, SMT IV Apocalypse n'est pas une réédition du titre maintes et maintes fois repoussé sur le Vieux Continent mais bel et bien une suite prenant place après les aventures de Flynn et sa clique de Samouraï. Titre qui fut d'ailleurs une des perles de la 3DS, malheureusement trop méconnue et qui pourtant regorgeait à l'époque d'un contenu conséquent et d'une aventure plutôt sombre et badass. Mais il est temps de vous repentir bande d'impies, de saisir vos smartphones et de partir à la chasse de petites bébêtes toutes aussi belliqueuses les unes que les autres dans un Tokyo post-apocalyptique où la mort vous guette à chaque coin de rue... Qu'avons-nous pensé du voyage ? Réponse dans le test.

 

 

Apocalypse Now

La série Shin Megami Tensei s'est toujours trouvé dans cette position de série aux qualités indéniables et pourtant méconnu du public d’aficionado du RPG, se contentant de son cousin bon enfant Persona. De son côté, SMT se pose comme la série aux allures crados, s'affranchissant de ces couleurs pop rose-bonbon et arbore une esthétique démoniaque et sanguinaire. SMT IV Apocalypse ne fait pas exception puisque le ton est donné dès le départ. Vous êtes projeté en 2038 dans la peau de Nanashi, jeune chasseur de démon dans un Tokyo ravagé et infesté de démons affamés, cherchant quelques résistants à se mettre sous la dent. En effet, la résistance en place se bat et survie face à cette assaut de démons, dans l'espoir que Flynn, protagoniste du précédent opus, puisse mettre fin à cette guerre entre les démons et les anges. Didacticiel une fois passé, vous serez enfin promu en tant que chasseur de démon et serez à cette occasion équipé d'un smartphone, vous permettant d’interagir avec les dit démons... jusqu'à que l'un d'eux vous tue. Cruel destin pour le pauvre Nanashi mais qui sera de courte durée puisque vous ferez la rencontre de Dagda, le dieu de la vie et de la mort, vous proposant alors un pacte. Travailler pour lui en échange d'une résurrection. Vous êtes maintenant son esclave, son Godslayer, lui vouant obéissance en échange de nouveau pouvoirs. Le ton est donné dès le départ et c'est d'ailleurs tout l'attrait de cette série. SMT IV Apocalypse ne fait pas exception. Si cet opus ne se placera pas dans le haut du panier de la série en terme scénaristique, il en demeurera tout de même un RPG plutôt sombre et à l'ambiance réellement atypique, digne de la série. Et comme à l'accoutumé dans cette série, vos choix influenceront le déroulé de l'histoire de surtout la fin que vous rencontrerez. Un plaisir comme à l'accoutumé.

 

 

Témoin de YHVH

En terme de gameplay, SMT IV Apocalypse reprend les bases de son prédécesseur et surtout des bases instaurées par l'épisode III, Nocturne. Si les racines de la série se trouvent dans le dungeon crawler en vue à la première personne, vous êtes ici largué dans un Tokyo labyrinthique et reproduit de manière plutôt fidèle à priori... et plutôt similaire à SMT IV. C'est peut-être le défaut du jeu, se reposant un poil trop sur les assets du précédent épisode. Un défaut léger cependant tant les améliorations importées sont plutôt confortable. La navigation est plus aisée, surtout quand on se souvient les difficultés que nombre de joueurs ont eu à se repérer et le système de combat a été encore amélioré. Pour les nouveaux venus, il s'agira d'être concis concernant le système de combat en question. Il s'agira d'un RPG au tour par tour, dans lequel il vous faudra combattre des démons en recrutant vous même d'autres démons que vous aurez préalablement affronté et avec lesquels, au cours du combat, vous aurez marchandé afin qu'ils vous joignent dans votre quête. Le système de combat se déroule donc au tour par tour, avec un petit twist cependant, puisque le jeu vous incite grandement à user des faiblesses élémentales de vos ennemis, afin d'obtenir un tour supplémentaire, tout en vous octroyant des bonus d'attaque. Simple comme bonjour en apparence, il faut savoir que se cache là dessous un système de combat plutôt complexe avec ses nombreux skills et surtout un jeu plutôt corsé puisqu'il vous arrivera souvent d'y laisser des plumes. L'autre ajout de cet opus, c'est le système de partenaires qui contrairement aux démons, fait office de personnage permanent dans votre équipe. Partenaires ayant chacun des atouts différents vous incitant à les sélectionner avec précaution en fonction de l'opposant. Ce système de partenaire introduit qui plus est une nouvelle jauge, qui une fois remplie permets de lancer une super attaque, ce qui sera plutôt le bien venu dans quelques situations corsées. L'autre point important du jeu et c'est ce dont il était question en premier lieu : L'exploration. Dungeon crawler oblige, vous êtes donc à nouveau lâché dans un Tokyo ouvert (d'autres lieus sont aussi présent mais nous nous garderons d'en parler plus) avec un style plutôt épatant en dépit des capacités de la technique limité de la console. Mélangeant un aspect plutôt crade avec ce côté post apocalyptique et ses jeux de lumières/de néons, il s'agit véritablement d'une belle expérience, rehaussée par une direction artistique de folie, même si inégale concernant le design démons. Un jeu qui pèche donc avec un poil de recyclage mais auquel on pardonne très vite cette légère redondance par de nouvelles mécaniques et surtout beaucoup d'efforts d'optimisation, offrant un jeu aux grandes qualités.

 

Quid de la réalisation ?

Là encore, il s'agira de tenir compte du support. Si le jeu n'est pas à la pointe techniquement, il s'en sort honorablement par rapport à ce qui se fait sur 3DS. Les modélisations sont honnêtes, les décors sont détaillés et la direction artistique sublime le tout. Le jeu supporte la 3D et celle-ci est plutôt de bonne facture, à condition de ne pas la pousser à fond étant donné que le jeu joue beaucoup de cette effet de néon qui, en 3D, sur des fonds sombres, donne un effet de dédoublement (ghosting). Les sprites sont plutôt jolis et rappelle les SMT pré-Nocturne, ce qui n'est pas une critique loin de là. Quant à l'OST, c'est une bande-sonore de bonne facture qu'offre le titre avec des titres dynamiques et surtout énergiques, accompagnant les batailles avec beaucoup d'intensité. S'agissant du contenu le jeu est à la hauteur de ses prédécesseurs puisqu'il s'agit d'une aventure qui vous tiendra en haleine pour plus d'une cinquantaine d'heures avec ses fins multiples et ses nombreuses quêtes annexes. Petit point à souligner, l'aventure est malheureusement en anglais intégrale. Allergique à la langue de Shakespeare devront donc s'abstenir.

8.5
Pour les habitués, Shin Megami Tensei IV Apocalypse pourra décevoir par ce petit manque de fraicheur par rapport à l'épisode précédent. Pour les petits nouveaux cependant, il s'agira d'une aventure sombre, dépaysante et au combien époustouflante. Dans les deux cas, Shin Megami Tensei IV Apocalypse s'imposera comme un excellent jeu et l'un des meilleurs RPG de la 3DS, si ce n'est l'un des meilleurs J-RPG de cette génération. A dévorer sans modération en ces fêtes de fin d'années... avant de se faire dévorer par celui-ci.

  • L'ambiance sombre et adulte
  • Un Tokyo apocalyptique à explorer
  • La direction artistique vraiment stylée
  • La durée de vie conséquente
  • Le système de combat complexe
  • La bande-son décoiffante
  • La difficulté pourra effrayer les moins téméraires
  • Le manque de fraicheur
  • Le design des démons plutôt inégal