Nintendo 3DS

Radiant Historia: Perfect Chronology

Test 3DS

Radiant Historia: Perfect Chronology

Par ggvanrom - Le 18/03/2018 à 03:31

2011 a été l'occasion pour les possesseurs de Nintendo DS de jouer à ce qui se présentait comme un des meilleurs J-RPG de la console. Et pourtant, Radiant Historia n'avait pas eu la chance de s'exporter en Europe, obligeant les amateurs du genre à passer par la case importation. Pour 2018, Atlus a décidé de rectifier le tir avec une nouvelle version améliorée baptisée Radiant Historia : Perfect Chronology, donnant un coup de jeune au jeu, et apportant diverses nouveautés. N'ayant pas eu la chance de faire le titre original à l'époque, c'est donc avec l'œil d'un total néophyte que je me suis lancé dans ce test.

L'espoir est toujours Vainqueur

Notre histoire prend place sur le continent de Vainqueur, sur lequel un conflit oppose deux nations : Alistel et Granorg. Leur but ? La conquête des dernières terres fertiles, car sous cette guerre perpétuelle se cache un problème bien plus grave : la désertification du continent, réduisant en sable toute forme de vie sur ce dernier. C'est dans ce contexte particulièrement hostile que nous prenons le contrôle de Stocke, un jeune homme de 19 ans connu comme étant le meilleur élément de la Special Intelligence de Alistel, une section travaillant en parallèle de l'armée pour accomplir diverses missions dans le conflit qui oppose les deux nations.

Accompagné par deux alliés dénommés Marco et Raynie, Stocke se voir remettre par son supérieur un mystérieux grimoire, dont la nature se dévoilera au cours d'une mission qui tournera à la catastrophe. Ayant vu son équipe décimée et étant à deux doigts de passer de vie à trépas, le pouvoir du grimoire lui est révélé. Portant le nom de White Chronicle, ce dernier permettra à Stocke de voyager dans les couloirs du temps afin d'éviter le massacre survenu peu avant. Avec ce pouvoir au creux des mains, et suite à une décision importante de notre héros, ce dernier devra grâce à son nouveau pouvoir et ses alliés mettre fin au conflit opposant les deux nations, et sauver le continent de la désertification.

Préserver sa ligne (temporelle)

De retour de la mission dont il n'aurait pas pu rentrer vivant sans le White Chronicle, Stocke se retrouve devant un choix important qui divisera l'aventure en deux lignes temporelles, à savoir rester sous les ordres de Heiss dans le groupe Special Intelligence, ou rejoindre l'armée comme second dans la brigade de Rosch, compagnon d'arme et meilleur ami de Stocke. Cette division de timeline nous permettra d'en apprendre plus sur le conflit opposant les royaumes, la désertifications, les peuples neutres etc. De plus, réaliser une action dans une timeline peut avoir des conséquences directes sur une autre. Par exemple sauver un marchand d'explosif lorsque l'on est membre de la Special Intelligence permettra à ce même marchand d'atteindre les ruines d'Alma dans l'autre ligne temporelle pour empêcher une invasion des forces de Granorg.

La force du titre vient dans sa faculté à ne pas s'emmêler les pinceaux dans une histoire de voyage temporel, ou chaque action peut conduire à un effet papillon sur l'autre réalité alternative. C'est de cette manière que vous évoluerez sur les deux tableaux. La plupart du temps vous serez coincé sur une ligne temporelle tant que vous n'aurez pas récupéré un élément clé dans l'autre. Pour se faire, ces deux réalités sont représentées par une succession de nœuds temporels permettant à Stocke de voyager "librement" dans le temps pour avancer dans sa quête principale, ou réaliser diverses quêtes annexes qui elles aussi peuvent influer sur la trame principale. Avantage : Toute l'expérience accumulée reste acquise lors d'un retour vers le passé. Si vous êtes actuellement niveau 60 et que vous revenez au début de l'histoire, vous maintenez votre niveau. Idem, les niveaux sont strictement identiques sur les deux trames temporelles principales.

Voyage temporel oblige, on subira durant l'aventure deux éléments distincts. Le premier étant pour éviter tout soucis de paradoxe , en fonction du nœud temporel que vous aurez choisi, il vous sera possible d'accéder uniquement qu'à certaines zones du continent. Le jeu se veut dirigiste certes, mais cela est fait pour maintenir un minimum de cohérence. Le second soucis quand à lui tient plus à une question de repérage. Durant certaines quêtes, il nous sera demandé de revenir dans le temps pour trouver tel item ou telle personne, sauf qu'à part un petit speech indiquant l'intrigue sur chaque nœud temporel, il nous est difficile de savoir exactement à quelle période remonter pour accomplir notre objectif. L'objet ou le personnage apparaissant sur un nœud précis, mais pas sur celui d'avant ou celui d'après. Résultat, on sera généralement obligé de procéder à de nombreux aller-retour, que ce soit dans le White Chronicle, ou sur le terrain entre chaque zones séparant les villes.

Le J-RPG se voulant généralement assez peu original et intéressant au niveau de l'histoire racontée, fourmillant la plupart du temps de clichés et autre twist vus des dizaines de fois, Radiant Historia : Perfect Chronology tire son épingle du jeu en dévoilant une histoire complexe, mêlant conquête, honneur, trahison, magie etc., et propose de nombreux twist et révélations qui sauront vous tenir en haleine jusqu'à la conclusion finale de l'aventure. En revanche, Atlus oblige, bien que nous ayons enfin le droit à avoir ce jeu entre nos mains, aucune traduction n'est au rendez-vous. Nous devons nous contenter de textes en anglais, ainsi que d'un doublage intégral pour les dialogues de nos personnages principaux, qui se trouve être de très bonne facture ! Bien que l'histoire, le développement des personnages et le conflit pesant sur le continent de Vainqueur soient extrêmement intéressant, votre niveau d'anglais sera mis à l'épreuve. Là où la plupart des J-RPG vous demanderons un niveau plutôt basique, la plume de Radiant Historia : Perfect Chronology vous demandera au moins un niveau d'anglais intermédiaire pour savourer chaque instant de l'intrigue.

Quadrillez le secteur !

Que serait un J-RPG sans ses classiques combats au tour par tour ? Durant notre aventure, la plupart des ennemis sont représentés directement sur la carte, et nous amorçons le  combat en entrant en contact avec ses derniers.Reprenant le classique du tour par tout, Radiant Historia : Perfect Chronology impose sa propre patte en plaçant nos adversaires sur une grille composée de 9 cases (3x3 cases). Afin de maximiser les dégâts et l'expérience en un minimum de temps, l'objectif sera de réunir les opposants sur une même case afin qu'une attaque les blesse tous au même moment. Nous pouvons par exemple à l'aide de Stocke propulser un Gobelin sur celui situé en arrière-ligne, et laisser Raynie utiliser un sort de foudre, engrangeant alors un maximum de dégâts tout en limitant le coût de ses MP.

Par contre que dire si ce n'est que les combats sont compliqués... En eux-même leur approche reste très simple, mais vos adversaires cogneront vite et fort, et une équipe mal préparée + une embuscade peut rapidement mener au game over. Pour pallier à cela, on répond généralement qu'il suffit d'améliorer son équipement, mais, temps de crise oblige, les monstres aussi ont les poches vides, et passer 2 min en combat pour gagner 50 pièces, quand une arme ou une pièce d'armure en coûte minimum 1500... Jamais le manque d'argent ne vous aura autant ralentit dans un jeu, à tel point que vous détesterez vos premiers combats. Fort heureusement, divers coffres seront trouvables sur les différents donjons que vous traverserez, et accomplir des quêtes secondaires vous donnera également accès à divers objets.

Evoluant comme un J-RPG classique, certains de vos compagnons apprendrons de nouvelles capacités à certains niveaux clés, et pourront également en apprendre d'autres en réalisant des quête annexes. Petite bizarrerie au passage, généralement quand le dernier coup porté à un ennemi le tue, l'action arrivant juste après est censée se recalculer pour frapper un autre adversaire encore debout. Ici, ce n'est pas le cas. Si vous avez déclenché 3 attaques sur le même adversaire et que ce dernier meurt au premier assaut, vos alliés iront tout de mêmes taillader le cadavre encore chaud de votre victime au lieu de se concentrer sur les ennemis restants. Mais tout ce dont nous avons parlé jusqu'à présent n'est au final que le jeu sorti en 2011, pour cette réédition de 2018, quelles sont les nouveautés à se mettre sous la dent ?

Un contenu pas si "Perfect" ?

Avec le passage à la 3DS, la principale nouveauté qu'attendaient les joueurs était principalement au niveau de l'aspect graphique. Lors de sa sortie en 2011 sur une DS en fin de vie, Radiant Historia ne brillait pas vraiment pas son aspect relativement daté. Certes les environnements ont été légèrement retravaillés, les skins des personnages ont reçu un léger listing (voire flagrant et incompréhensible dans le cas de la princesse Eruca), et on a même le droit à quelques illustrations pour mettre en avant des points importants de l'aventure, mais au final la réalisation globale reste tout de même assez chiche 7 ans après sur une console qui malgré son âge en a encore sous le capot.

On vous parlait plus tôt de la difficulté des combats, en plus du mode normal et difficile, l'équipe du jeu a également inclus un mode Friendly, vous permettant d'éliminer instantanément les ennemis présent dans les donjons, en récupérant au passage tout l'or et l'expérience comme un combat classique.Les combats obligatoires quand à eux (de boss ou scénaristiques) se retrouvent extrêmement facilités car les ennemis ne vous font pratiquement plus de dégâts. Enlevant tout l'intérêt des combats, ce mode est pensé pour ceux voulant se focaliser sur l'histoire, sans devoir passer de longues heures à farmer de l'or et de l'expérience. A noter en revanche qu'une fois ce mode activé, il est impossible de revenir dans un mode de difficulté normal. A noter que quel que soit le mode choisi, les personnages ne combattant pas peuvent aussi effectuer des actions de soutien aléatoirement, attaquant vos adversaires ou vous conférant divers bonus.

Niveau contenu, cette Perfect Chronology ajoute également deux nouveautés à l'histoire principale. La première se nomme Vault of Time et se présente comme un donjon sur plusieurs étages où vous devrez éliminer un maximum de monstre afin d'obtenir des Mementos, la monnaie présente dans ce lieu unique. Grâce à cette monnaie, vous pourrez acheter des items rares à la boutique dédiée qui vous seront de la plus grand aide dans votre aventure principale. A noter qu'à chaque fois que vous quitterez le donjon, la monnaie non dépensée sera automatiquement supprimée. De même, la particularité de ce donjon fait que vous ne pourrez pas y utiliser d'objets. Vous devrez donc faire extrêmement attention à vos barres de PV et de MP.

Le second contenu quand à lui est plutôt à garder pour la fin de votre aventure principale si vous n'avez pas fait le jeu original. Ce mode additionnel vous emmènera sur le Dunamis, un vaisseau voyageant dans l'espace temps, dont la capitaine se nomme Nemesia. Cette dernière vous demandera de récupérer des artefacts pouvant aider à stopper la désertification du monde. Ces derniers se trouvent dans des mondes parallèles classés sous forme de mini-histoire, regroupées sous le nom de Possible History. Ainsi nous pouvons vivre une multitude d'évènements possible comme découvrir notre ami Rosch promu général, ou encore assister à un discours du prophète Noah. Certaines de ces quêtes vous demanderont par ailleurs de vous rendre dans les timeline principales afin de trouver des objets clés pour avancer. Ce qui ne vous rendra pas la tâche facile quand on sait combien de nœuds temporels comportent le jeu.

Coup de gueule en revanche pour la politique de DLC mise en place par le jeu. Bien que comme beaucoup, le jeu propose quelques objets facilitant grandement l'avancée dans le jeu contre de la monnaie sonnante et trébuchante, proposer de pouvoir jouir des skins du jeu original sur notre version 3DS pour 2,49€ nous parait malvenu. Par ailleurs, diverses quêtes sont aussi sorties, vous demandant de débourser entre 2,49 et 3,99€ pour pouvoir y accéder. Pour l'ensemble des quêtes supplémentaires, il vous faudra vous acquitter de 16,94€ supplémentaires au total. Fort heureusement, compte tenu de la grande durée de vie du jeu original, boosté par les ajouts de cette version 3DS, l'absence de ces quêtes additionnelles ne se fera quasiment pas ressentir.

8
Loin des clichés du J-RPG classique, Radiant Historia : Perfect Chronologie parvient malgré une esthétique datée à nous fournir un univers riche, une histoire sujette à de nombreux rebondissement, ainsi qu'un gameplay au tour par tour brisant la monotonie du genre. Pour une personne telle que moi qui n'a pas eu la chance de faire le titre original, le jeu s'avère être un must-have pour les amateurs de J-RPG, si vous arrivez à fermer les yeux sur l'absence de traduction et les quelques petits couacs du titre. Pour ceux ayant déjà passé plusieurs dizaines d'heures à explorer Vainqueur, reste à voir si les nouveautés apportées par cette remasterisation sauront vous convaincre de repasser à la caisse.

  • Une histoire fort intéressante
  • Des personnages profonds
  • La mécanique des combats
  • Les personnages principaux entièrement doublés
  • Un concept de voyage temporel maitrisé
  • Entre 30 et 60h pour boucler l'histoire principale selon la difficulté choisie
  • La Possible History qui développe encore le background du jeu
  • Niveau anglais intermédiaire recommandé
  • Visuellement daté, même pour de la 3DS
  • Les allers-retours incessants dans les donjons et les nœuds temporels
  • Une politique de DLC payant douteuse sur certains aspects