My Hero Acadamia: pourquoi je n'adhère pas
Salut les manos.
Les quelques nintendophages ayant lu ma présentation le savent, je suis friand des shonen nekketsu bas du frond comme le légendaire Dragon Ball, le populaire One Piece, le décrié Naruto (et j'ai même pas honte)... sauf Bleach. Le personnage principal est roux, je n'arrive pas à m'identifier à lui. Désolé, j'ai une âme et j'y tiens.
J'ai une affection toute particulière pour Naruto, qui est le premier manga que j'ai véritablement suivi. Eh non, tomber de temps en temps sur un épisode de Dragon Ball GT sur la télévision cathodique, ce n'est pas un suivi régulier.
J'aurais très mal commencé sinon.
Les autres narutovaures de mon espèce trépignent surement comme moi d'impatience avec la sortie prochaine, dans un premier temps, d'un one-shot centré sur un nouveau personnage de la série
Tout ça c'est bien beau, mais à plusieurs reprises en me renseignant sur le futur de la licence, je suis tombé sur un nom: My Hero Academia.
Izuku Midoriya et son idole All Might
Souvent affublé du statut de "successeur de Naruto", parait-il approuvé et encouragé par Kishimoto lui-même.
Nulle question ici de tomber dans un quelconque panneau, cette dénomination flatteuse étant sûrement là pour assurer le bon lancement de ce nouveau manga dans nos vertes contrées en ce mois d'avril, accompagné de son adaptation animée déjà disponible chez nous en simulcast. Mais il faut admettre qu'à la lecture du synopsis... J'étais tenté.
My Hero Academia (ou Boku no Hiro Academia pour les puristes) prend place dans un monde où 80% de la population humaine possède des super-pouvoirs. Ces capacités sont rendus possibles grâce à "l'Alter", propre à chaque individu. L'activité de super-héros est ici banalisée, devenant une profession rémunérée auquelle on accède en ayant fait des études, tout en gardant son aspect épique limite glorifié, avec en tête d'affiche le surpuissant, charismatique et mystérieux "All Might".
Malheureusement, si vous avez quelques vagues notions de chiffres et de calcul, vous avez déjà compris que 20% de la population est née sans Alter, donc sans pouvoirs. Et le protagoniste de My Hero Academia, Izuku Midoriya, fait parti de ces 20%. Et pourtant! Vouant un quasi-culte à All Might, Izuku souhaite, malgré son absence de pouvoirs, marcher sur les traces de son idole et devenir lui aussi un super-héros.
Dans un premier temps, j'ai trouvé ça couillu: quasiment tout le monde possède des pouvoirs, sauf le héros. Une bonne base pour une montée en puissance laborieuse, douloureuse, mais clairement prometteuse.
Alors bon, comme un soiffard je m'abreuve des trois premiers épisodes de l'adaptation animée.
Et j'ai été très, très déçu du résultat. Pour me conforter sur l'évolution de l'intrigue je me suis renseigné sur un wiki consacré, et malheureusement mes craintes n'ont pas été levées.
Attention toutefois: mettons au clair les choses tout de suite, je ne veux pas condamner l'oeuvre. Elle est encore en cours de publication, et dispose par conséquent de qualités suffisantes pour justifier son succès. Aussi nul ne sait ce que réserve l'avenir, il se peut que d'un coup le scénario réserve assez de surprises pour me convaincre de me pencher à nouveau sur MHA. Mais actuellement, certaines choses m'horripilent beaucoup trop pour que j'envisage un intérêt plus poussé.
Il va de soi que pour exposer ce qui me gêne je vais spoiler le contenu des trois premiers épisodes, aussi je vous suggère, si vous êtes intéressé, de les regarder avant de me lire.
Sinon, yolo cousin.
Commençons:
1) Izuku Midoriya LA CHIALEUSE
Tout est dans le titre.
Izuku n'est pas un mauvais héros: il fait preuve d'ambition, en s'inscrivant à l'académie de super-héros en herbe la plus sélective, de détermination, en tenant (vite fait) tête à un camarade de classe qui se plait à le brutaliser, et de courage, à la limite de l'inconscience, lorsqu'il se précipite pour sauver ce même camarade d'une créature sur le point de l'absorber.
Le problème, c'est qu'à côté de ça, il est BEAUCOUP TROP émotif! J'en veux pour preuve une scène où, submergé par l'émotion face à une opportunité inespérée, avec au passage un flashback déjà usée bien guimauve, il se tord en deux et baigne dans un torrent de larmes. Bien sûr, s'il n'y avait que cette scène... Je n'ai pas comptabilisé le nombre de fois où il pleurait, mais sans me mouiller, sur les trois épisodes il a du le faire au moins 3 fois. Une grosse chiale par épisode quoi. Personnellement, ça me gêne.
Sa personnalité globalement effacée et sa propension à se ratatiner face à l'adversité ne joue pas en sa faveur non plus.
En résumé ce n'est clairement pas le genre de héros pour qui je ressens de l'attachement ou de l'empathie. Plutôt le genre que j'ai envie de tarter.
#leseum
2) Izuku Midoriya LE CHEATÉ
Voilà ce qui m'a définitivement sorti de MHA.
Que le protagoniste soit émotif, ok. C'est gênant sur le moment, mais avec le temps et selon l'évolution ce trait peut s'estomper afin que le charisme du héros ressorte clairement.
Je pense notamment à Sena Kobayakawa dans Eyeshield 21 (que j'adore): lorsqu'on le découvre, on ne voit en lui dans un premier temps qu'un bizu faiblard et influençable qui risque à tout moment de perdre plusieurs virginités par une bande de loubards dès les premiers jours d'école. C'était sans compter sur sa grande vitesse, développée à force de se faire courser par les brutes, qui lui vaudra d'être repéré par Yoichi Hiruma, le capitaine et quaterback des Devil Bats de Deimon. Si Sena deviendra par la suite le redouté runningback "Eyeshield 21", c'est grâce à ses propres aptitudes, sur lesquelles il va se reposer et qu'il va améliorer à force d'entraînements ahurissants et de matchs rocambolesques.
Imaginez qu'au moment où Sena est enrôlé par Hiruma, ce dernier lui fait prendre des stéroïdes et autres produits dopants.
C'est peu ou prou ce qui va arriver à Izuku.
Après un entretien avec All Might, la nouvelle tombe, le constat sans appel: il est impensable pour un humain sans Alter de convoiter le titre de super-héros.
Izuku renonce donc (en pleurs, évidemment) à son rêve. Passons outre le fait que question volonté il est loin d'être inébranlable, il se rend par habitude à un endroit où sévit un méchant, à savoir celui qui retient son camarade. Diminué par une blessure antérieure, All Might ne peut intervenir tout de suite: Izuku le sait et est prit de remords, ayant épuisé ce dernier en le retenant pour son entretien. Cependant, voyant le regard de son bourreau empli de détresse, Izuku va ni une ni deux se précipiter vers la créature au péril de sa vie. Galvanisé par le courage démesuré d'Izuku, All Might va alors repousser ses limites pour éliminer une bonne fois pour toute son opposant.
Plus tard, il rejoindra Izuku, sur le point de rentrer chez lui. Il lui avouera alors que lui même est né sans Alter et que son pouvoir provient d'un Alter unique nommé "One for All", le seul pouvant être transmit à volonté. Convaincu qu'Izuku est plus héroïque que beaucoup de super-héros, il va alors lui proposer de lui transmettre One for All.
Et je trouve ça trop facile. Beaucoup trop facile.
Un tel don venant du super-héros numéro 1, c'est un véritable pont d'or. Quel intêrét alors, de suivre les progrès d'un héros qui est déjà désigné par son modèle comme étant son successeur?
J'aurais tellement préféré qu'Izuku n'obtienne pas de pouvoirs, qu'All Might reste un modèle lointain et non un mentor. Qu'il se repose sur ses propres capacités, à savoir son intelligence, sa vivacité d'esprit, les connaissances qu'il a amassé sur les super-héros compilées dans son 13ème carnets de notes, couplé à un entrainement physique (qu'il débute d'ailleurs dans l'optique d'accueillir One for All).
J'aurais été vachement plus intéressé par un mec qui dit fuck à la fatalité, qui veut arriver à hauteur d'All Might sans Alter, malgré les on-dit. Qui souhaite changer la donne, montrer la voie aux 20% restants, leur prouver que peu importe les capacités, c'est la volonté qui définit les vrais héros. La minorité face à la majorité, les petits face aux gros, Louhans-Cuiseaux face au Paris Saint-Germain.
Honnêtement, qu'il y a t'il de plus jouissif qu'une victoire, même à l'arraché (surtout d'ailleurs), d'un supposé raté face à un supposé génie?
C'était d'ailleurs ça qui faisait le sel de Naruto, avant qu'il ne parte en vrille avec les bails de destinée, de réincarnations fumeuses et de maitrise des Bijuu/Pokémon.
Voilà, j'ai résumé, du mieux que j'ai pu, mon ressenti concernant My Hero Academia. Je dois bien lui accorder un point commun avec Naruto, le choix regrettable de la facilité.
Aussi, avec seulement 3 épisodes au compteur... Comprenez que mon avis est fatalement mineur! J'avais certaines attentes, elles n'ont pas été satisfaites.
Voilà tout.
La nouvelle carbu'
"-Bonjour! Avancez-vous.
-'jour Doc.
...
-Alors... Comment ça se passe?
-C'est pas le pied. Je prends toujours mon traitement hein, mais... Bof, pas terrible quoi.
-Dites-moi tout.
-Bah, depuis quelques temps, deux mois je dirais, j'ai l'humeur changeante. Y a des jours, ça va pas bien, je me sens triste, blasé. Dans ces moments-là il m'arrive même de dormir en journée. Puis y a d'autres jours je suis agité, en colère, nerfs à vif, pour des broutilles. Parfois même pour rien.
-Pas d'élément déclencheur donc?
-Non. En tout cas j'ai pas trouvé.
-D'accord. Bon, il semblerait que le Seroplex ne suffise plus, je vais le retirer de votre traitement. A la place je vais vous prescrire du Deroxat. Vous le prendrez le matin.
-Comme le Seroplex quoi.
-Exact. Je vais maintenir le Xanax, toujours trois fois par jour. Pour éviter la somnolence, vous pouvez ne prendre qu'un demi-cachet en journée. Enfin, je vais rajouter à votre traitement le Xeroquel.
-Wow, c'est quoi ça?
-Un neuroleptique indiqué pour les troubles schizophrénique et bipolaire. Vous le prendrez le soir, avant de manger. Il vous permettra de réguler vos émotions.
-Ah. Euh... OK, d'accord.
-Bien. Alors, le prochain rendez-vous... ce sera le 1er juillet, 15h. Cela vous convient?
-Ouais, ouais.
-Bon. Eh bien, je vous souhaite un bon printemps! Au revoir.
-Au revoir."
Alors c'est ça la nouvelle carbu'.
Neuroleptique quoi. Hashtag zinzin.
Fais chier.
Bon, c'est quoi les bails de mon compte en banque? Qu'est-ce que ça dit?... Ouais c'est bon. Je vais faire péter les 8.6. Mon cerveau est déjà flingué, c'est à mon foie que je vais trinquer!
Et qui va trinquer. Hé hé.
