Philippe Bozoin #2

Résumé de l'épisode précédent : Philippe essaye de se suicider, et semble y arriver.

Dans sa tête tout est sombre. Le poids attaché à son cou peine à l'entraîner vers le fond tellement sa masse corporelle est importante et l'haltère rendue légère en totale immersion. Philippe est un raté, il le sait et l'a toujours su. Il décida donc d'ouvrir les yeux pour se retrouver nez-à-nez avec une sardine. Quelle belle sardine se dit-il ! Il la fixe droit dans les yeux et se rêve en train de l'éplucher. Qu'est-ce qu'elle est belle cette sardine quand même. Il pourrait rester toute la vie à la contempler. Enfin quand je dis toute sa vie, ça se rapproche plutôt des 2-3 minutes au vu de l'espérance de vie de Philippe. Donc quand je dis il pourrait la contempler toute sa vie, ça n'a rien d'extraordinaire, vu que c'est pas long du tout.

"Tu veux-être mon amie à l'huile?
-...
-Oh, ne sois pas timide à l'huile !
-...
-Tu sais, je te trouve très belle à l'huile.
-...
-Ah oui, et pourtant, j'en ai vu des sardines ! Des à l'huiles, des au vinaigre, des à la poële, des comme toi et plein d'autres encore ! Mais toi, t'es de loin la plus belle de toutes à l'huile!
-...
-Roh tu m'agaces ! A quoi ça sert d'être belle si on peut pas parler à l'huile?
-Mais t'es con toi, chuis une sardine, et une sardine ça parle pas.
-Ah bon? Ah ben oui, désolé sardine, je voulais pas te vexer à l'huile !
-...
-Bon ben à plus tard, peut-être, enfin j'espère ! Tu sais, je crois que nos destins sont étroitement liés... Non, pas la peine de me répondre, je sais que tu peux pas parler, et d'ailleurs, je n'avais pas l'intention de t'écouter à l'huile !
-...
-Heu ! Enfin, ce que je voulais dire c'est que heu... tu vois hein? Enfin je veux dire... tu me comprends n'est-ce pas? Bien sûr que si t'avais parlé je t'aurais écoutée, mais comme tu parles pas, je t'écouterai pas, hein, à l'huile?
-Dégages.
-Tout de suite à l'huile !"

Le pauvre Philippe essaya tant bien que mal de remonter à la surface, mais dans la panique liée au manque d'oxygène (sa petite conversation hallucinée avait bien durée deux grosse minutes ! Et puis niveau oxygénation, parler sous l'eau, c'est pas le top) Philippe tomba dans les pommes. Enfin logiquement, dans l'eau on peut pas y tomber si on y est déjà. Donc Philippe resta dans les pommes.
Il se réveilla dans un endroit sombre, mais sec. Il faisait tellement noir que même quand il fermait les yeux, c'était plus clair que quand il les ouvrait. Philippe fit un tour sur lui même, mais rien. Il décida quand même d'avancer, prudemment, mais sûrement. Au bout de quelques minutes de marche, trois ou quatre tout au plus, il aperçut une lumière, loin, tout au bout. Au bout de quoi précisément? Il semblerait qu'il s'agisse d'un tunnel. Philippe décida de s'approcher de la source de lumière, il était heureux. Plus il s'en approchait, plus la lumière était aveuglante : un blanc tellement blanc qu'il en était jaune. Le voici à la frontière, les deux pieds dans l'obscurité. Il n'avait plus qu'à faire un pas pour franchir le seuil de non-retour. Il le fit.