Philippe Bozoin

Résumé de l'épisode précédent : Cherches pas, c'est le premier épisode.

C'était un mardi, le troisième du mois d'Octobre, il faisait froid et Philippe Bozoin ne sortait jamais sans son imper et ses gants en poil de sardine. Les poils de sardine, c'est toute sa vie à Philippe, comme il se plait si bien à se le dire. Depuis tout petit, il aimait à aider sa mère lorsque elle avait à les dépecer pour un barbecue, ce qui était toujours une grande occasion pour lui. Mais du point de vu de son père, un homme n'avait pas à s'aventurer dans une cuisine, qui selon lui était réservée aux femmes, dans le but de cuisiner, ce qui était tout à fait réducteur envers la gente masculine.
Oh ! le petit Philippe, il en avait connu des railleries de la part de ses camarades ! Son physique ingrat et son tempérament réservé étaient la cible de nombreuses railleries qu'il encaissait tant bien que mal, emmagasinant haine et soif de vengeance... qu'il assouvissait en s'occupant des sardines. Cet hobby est vite devenu une passion qui l'obsédait jour et nuit, si bien qu'à chaque fois qu'il décrochait une parole, il finissait automatiquement ses phrase par "à l'huile".
Les années passèrent, mais pas sa passion ! Il décida très tôt d'en faire son métier et orienta donc ses études vers un Doctorat en Sardine et Poissons de l'arc Méditerranéen. Il en sortit 5 ans plus tard avec son Doctorat en Sardine, ce qui lui ouvrait les portes sur une quantité inouïe de métiers tous plus passionnants les uns que les autres. Mais comble de malchance, aucun ne lui convenait réellement... Il a bien voulu faire un effort pourtant Philippe, et il a même été engagé dans une poissonnerie ! Mais rien à faire, il était allergique aux crustacés qui lui provoquaient une poussée d'acné dîte purulente doublée d'une crise d'hystérie qui avait pour cause de faire fuir les clients... Et ce qui devait arriver arriva, Philippe fut remercié de ses services.
Au comble du désespoir, Philippe, du haut de ses 31 ans, prit du recul sur sa vie et repensa à ces 8 années passées, ces 8 années gâchées. C'en était trop, il fallait mettre fin à ce carnage ! Philippe décida donc de mettre un terme à son existence. mais quitte à partir, autant partir dignement. Le jeune raté (excuse-moi Philippe) se rendit donc dans une batterie d'élevage de sardine, et se jeta dans le bassin, avec une haltère de 10Kg (qu'il transporta avec peine) attachée par une corde autour de son cou.

PLOUF !!