Menacé !!

Une journée comme une autre, ni plus ni moins. Le type de journée où on se lève du pied gauche, on enfile ses chaussons à l'envers et on trempe son café sur ses tartines. La sonnerie de 16H venait à peine de retentir que je me précipitais en dehors de l'établissement scolaire, encore tout étourdi de cette journée de dure labeur. A peine avais-je enfourché mon vélo que j'étais déjà lancé à folle allure sur la piste cyclable qui dévorait mes jantes tel un monstre de macadam affamé qui aurait jeuné toute la semaine passée dans l'espoir de pouvoir mieux impressionner sa prochaine victime. Le trajet fut court pour moi perché haut sur mon bicycle, et rien n'avait pu me ralentir dans ma folle course. Dans une convulsion bref de la main gauche, mon frein s'actionna et mes roues crissèrent dans un bruit strident indiquant que les rouages de ma machine ne connaissaient pas l'entretien que je leur devais. Je posais pied à terre, mettais main à ma poche pour en sortir un trousseau de clefs miteux où la rouille avait pris possession des lieux, inspectais une à une les potentielles ouvreuses de portail pour enfin trouver la bonne. Je prenais mon souffle (ce trajet m'avais épuisé mine de rien) et insérais la clef dans l'orifice de mon portail prévu à cet effet et m'attendais à entendre le bruit si symbolique du loquet de mon vieux portail qui se débloque. Et bien j'aurais pu l'attendre pendant longtemps ce cri de détresse ! La clef avait cédé dans la serrure... Exaspéré, je descendis de mon vélo, j'attrapais d'une poignée vigoureuse une bretelle de mon sac qui pendait indifféremment sur mon dos et je le balançais derrière la clôture en bois dans un effort abominable qui n'était pas sans m'arracher un râle de douleur a faire retourner les innocents passants (évidemment absents de mon quartier...). Ensuite, je dévisageais mon vélo pour savoir ce qu'il allait en adviendre... Allais-je le laisser passer la nuit hors de mon garage? Ou aurais-je la force de le balancer derrière cette foutue clôture? Le moral étant à son point le plus bas, je décidais quand même de ne pas abandonner la chose à son triste sort, et puisant dans mon corps les dernières réserves d'énergies qui m'étaient fournies à la perspective d'approcher si près du but et de enfin pouvoir franchir le seuil de cette maison pour me délecter du gouter qui m'y attendait. Bamm ! La sonnette éclate en mille morceaux. Pas grave, elle ne me servait pas de doute façon. Je prends appuis sur la palissade pour glisser mon buste de l'autre côté et m'écrouler lamentablement dans cet amas jaunâtre qui faisait office de gazon en ma demeure. Je me relevais, éreintée, et m'adossais à une façade de la bâtisse quelques secondes interminables avant de reprendre mon souffle et de ranger le vélo dans le garage, abaisser la porte derrière le reste du deux-roues dans un couinement strident, réenfourchais mon sac à dos et ouvrais la porte à l'aide de la vieille clef reconnaissable à ses trois dents en escalier.
Premier réflexe, je me rends dans ma chambre située à l'autre bout du salon pour y déposer mes affaires et allumer le PC du bout des doigts de pied. Deuxième réflexe, je vais me chercher de quoi m'alimenter sainement. Le temps que je ramène le tout dans ma chambre, mon PC était paré à vivre une folle soirée de travail acharnée sur Nintendo-Master... Inutile de décrire les heures passées sur le PC, si ce n'est pour vous dire que c'est durant cette période que j'ai rédigé les mystères de NM part.7, ce qui me sera, comme vous aller le constater, peut-être fatal...
Mettons donc, me voila rendu dans mon lit aux côté de ce cher Mario, résigné à me lever le lendemain matin pour repartir en cours. Bien sûr, j'avais entendu des bruits dehors, bien sûr, j'avais entendu ma porte grincer, mais j'avais l'habitude de ses petites accoutumances sonores qui me semblaient être dues au vent !
Et pourtant, ce n'est que le lendemain matin que j'ai compris qu'on s'était introduit chez moi... En effet, c'est en sortant de mon lit que je me rendis compte de l'absence de ce cher Mario, que je retrouvais crucifié sur un mur dans l'entrée morbide...

" Trop tard pour revenir en arrière!
Demain, la chasse est ouverte!
Cours si tu ne veux pas ressembler
à ta peluche!
Patate."


Patate. Les mystères de NM part.7. Moi.