Diantre !!
La porte se referme. Ma fureur était telle que mes larmes n'avaient pas le temps de couler qu'elles s'évaporaient. L'ordure... Je lui ai tout dit, tout ! Enfin quand je dis tout, c'est tout ce qui a pu me passer par la tête à ce moment là. En effet, il est à préciser que mon imagination marche plutôt bien en cas extrêmes, ce qui était exactement le cas. Mais il avait juré... Tout dans mon attitude laissait paraitre la soumission, mais il n'en est point ! Mon coeur bat à toute vitesse. Il faut réfléchir et vite ! La faim commence à altérer mes idées, tout s'emballe, va à 100 à l'heure, s'entremêle et se perd dans une mélasse de pensées désordonnées.Cindy... Il avait juré !! La haine est source de vie. Cette haine qui ronge mon coeur à l'envers de cette ignominie de la nature attise en moi une rage qui me pousse à bout. Comment peut-il, comment a t-il pu? Cet agent Carotte, je vais le tuer. Il me faut un plan. Je suis bien inutile attaché à ce mur, a demi nu dans cette salle obscure, mes liens qui me saignent la chaire. Il me faut pourtant agir, et vite !
Faisons le point : Je ne sais rien d'où je suis, de comment je suis arrivé ici ni de comment je vais sortir d'ici. Ce que je sais par contre, c'est que je doit impérativement éliminer ce Carotte le plus tôt possible !
Le plan : Je m'évade, je repère où je suis, je trouve un moyen de rentrer chez moi, je fais le plein en vitesse, je me rends chez Cindy et advienne que pourra !
Voila le plan. Ca rend bien sur le papier vous ne trouvez pas? Si moi aussi. Mais comment vais-je bien pouvoir m'évader?
...

Le mince filet de soleil qui se faufile au travers d'une fente du mur pourri m'indique que la journée est déjà bien avancée. Le temps me manque... Le temps et les idées me manques... Que faire? Je réfléchis, je n'arrête pas depuis que je suis là, mon cerveau est en constante ébullition, la surchauffe me guette ! La faim aussi... Et ce plat qui me nargue !
Un bruit. On marche dans le couloir. Ca se rapproche de la porte, plus près, toujours plus près. Un temps d'arrêt... Bruit de métal, on insère une clef dans la serrure. L'agent Y rentre dans la salle ! Mais? Il me semblait pourtant m'être déjà occupé de lui?
"Je suis l'agent X. Que tu es pitoyable dans cet état là ! Oh? Tu as faim? Ne t'inquiète pas, j'ai apporté de quoi te nourrir !"
Il s'agit donc de l'agent X, qui ressemble comme deux gouttes d'eau à son confrère Y ! C'était lui qui m'avais déjà apporté le poulet...
"Tiens, voila de quoi manger ! Me dit-il en ramassant le plat qui trainait à mes pieds et en y déposant à la place une soupe encore bouillante de telle sorte que le fumet atteigne me chatouille les narines d'une façon pour ainsi dire abominable...
J'ai reçu des ordres. Je ne dois pas te faire de mal. C'est bien dommage ça, car ce n'est pas le matériel qui manque ! Ni l'envie d'ailleurs..."
L'homme dévoile son bras qu'il tenait en retrait derrière son dos pour dévoiler une immense massue cloutée.
"Mais une côte de plus ou de moins, cela ne doit pas bien faire beaucoup de mal comparé à ce que tu as fait subir à mon frère?"
Je décelais une intonation bizarre dans sa voie qui n'augurait rien de très bon pour ma santé physique...
L'homme brandit la masse derrière son dos et lâche un hurlement à mi-chemin entre la douleur et la rage... Je pencherais d'ailleurs plutôt pour la douleur ! En effet, en suivant un réflexe presque instantané, je mis un coup de pied dans le bol de soupe qui alla déverser tout son contenu au visage de mon agresseur ! L'homme, déséquilibré, tomba par terre en laissant la massue tomber lourdement sur son crane : "CRAC"... Imaginez le bruit d'une noix qu'on aurait broyée. L'homme gisait à mes pieds dans une marre de sang. Je n'eus qu'a jouer de la dextérité de mes pieds pour arriver à attraper le trousseau de clef qui dépassait de la poche du cadavre encore frais pour ensuite arriver à me détacher dans une multitudes de contorsions toutes plus ridicules les unes que les autres... Mais enfin, la première étape de mon plan pouvait pleinement commencer : m'évader !
Mais avant tout, je pris le temps de déguster le poulets ainsi que les pattes (froides) pour reprendre de minimes forces avant de repartir à l'action. Je saisi la massue et m'aventure dans le dédale de couloirs de ma prison. Enfin, il s'agissait plutôt d'un sous sol car le sol que je foulais était essentiellement composé de cailloux et de vieilles bouteilles de bierre qui jonchent le sol de ci de là. J'arrive devant une trappe d'où filtre des rayons de soleil. Je l'ouvre et me hisse dans la salle pour me rendre compte que ces lieux me sont familiers... Oh que oui qu'ils me sont familier ces lieux ! Je me trouve dans l'enceinte de mon collège !! Je me rends à la vie scolaire histoire de trouver dans les habits oubliés de quoi me vêtir convenablement. Je retrouve un sac où toutes mes affaires étaient entreposées. Je jette un coup d'oeil sur l'horloge : 19H50, déjà !
Pas de trace de personne, encore moins de Patate ou de Carotte. Carotte !!! Je l'avais oublié celui la ! Il faut que je me rende le plus vite possible chez Cindy ! J'ai de la chance, sa maison est à environ 2 minutes d'ici. La massue bien en main, je me dirige d'un pas très rapide (pour ne pas dire que je courrais) vers le portail que j'enjambe maladroitement et je me mets à sprinter jusqu'à chez elle. J'arrive devant la demeure. Les lumières sont éteintes, pas de voiture devant... Oui c'est vrai, j'avais oublié, elle est à son cours de théâtre ! A peine le temps de souffler que je me rends compte que la porte est entrouverte avec des signes évidents d'effraction ! Je me faufile à l'intérieur et me dirige dans le salon.
"Jack !! je ne t'attendais pas de sitôt.
-Carotte je présume?
-Tout bon. Très perspicace, comme on me l'avait déjà dit. Il est bien dommage que je n'ai pas Cindy sous la main, tu es arrivé un peu trop tôt... Je vais devoir modifier mon plan.
-Non carotte, c'est moi qui vais modifier ton plan !"
Je brandis mon arme à bout de bras pour l'abattre de toute mes forces sur ce cher Carotte mais je n'atteignis pas la cible escompté et je fis un gros trou dans le fauteuil où était assis à l'instant l'agent qui avait bondi droit sur moi pour m'assener un violent coup de tête en plein dans le plexus, ce qui me mit à terre le souffle coupé.
"Jack... Tu n'aurais jamais du te mêler de ce qui ne te regarde pas.Tu vas devoir payer pour ton insolente curiosité.
-Ah oui? Et ça fera combien?
-Toujours le dernier mot pour rire, admirable. Et quand je dis dernier, je pèse bien mes mots !" Me dit-il en pointant une arme à feu sur ma tempe à bout portant.
Je ferme les yeux, mon heure est arrivée... Les derniers instants de ma courte vie me paraissent interminables, mes oreilles bourdonnent, le sang afflue à mes tempes qui se verront incessamment sous peu transpercées par un bout de métal... Mais j'attends. J'attends tellement longtemps que je décide d'ouvrir les yeux : Personne dans la pièce !
Carotte... Cindy...
jack_white
