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The Legend of Zelda : Majora's Mask 3D

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The Legend of Zelda : Majora's Mask 3D

Par rifraff - Le 16/02/2015 à 23:04

 

Attendu depuis longtemps par les fans de la première heure comme par ceux ayant découvert la série avec les derniers opus, The Legend of Zelda : Majora’s Mask débarque enfin sur 3DS dans une version à priori optimisée pour la New 3DS qui sort le même jour en Europe et aux Etats-Unis.  Sachant qu’il aura fallu près de trois ans pour transposer le hit de la N64 sur 3DS, l’attente en valait-elle la peine ?

 

Un vrai jeu d'art et d'essai... Encore !

Zelda Majora's Mask 3D - TitrePour bon nombre d’anciens joueurs, The Legend of Zelda : Majora’s Mask est un titre qui confine au sublime et il est d’ailleurs aujourd’hui souvent considéré comme  le meilleur ou tout du moins l’un des meilleurs épisodes de la série. Pourtant à sa sortie, le jeu n’avait pas vraiment déchaîné les foules- malgré son lot de bonnes critiques.  A l’époque, il était apparu plus comme une  fantaisie délirante prolongeant le succès de The Legend of Zelda : Ocarina of Time que comme un vrai et « grand » épisode de la saga- surtout que la surface de jeu avait été réduite comme le nombre de donjons et que Link restait enfant, et ne pouvait plus devenir adulte... 

Il est vrai aussi que The Legend of Zelda : Ocarina of Time, sorti seulement deux ans auparavant sur la même console (du jamais vu de mémoire de joueurs), avait créé une telle onde de choc dans la communauté des gamers qu’ il n’y avait pas particulièrement d’attente de la part des fans, qui étaient encore autant abasourdis que pleinement rassasiés par le jeu…  En outre, à ce moment-là, le premier Zelda de la N64 n’était pas encore devenu ce  monument intouchable qui allait écraser par son souvenir ou même par  la simple évocation de son nom, tous les autres épisodes sortis après, comme sommés d’être à la hauteur de sa légende. Le masque de Majora C’est donc probablement  débarrassé des pressions et des enjeux  qui accompagnent généralement la sortie de chaque nouvel opus de Zelda que le (alors) jeune Eiji Aonuma a pu se libérer des contraintes imposés par le genre et expérimenter toutes sortes d’idées aussi étranges que radicales qu’il n’aurait jamais pu envisager ne serait-ce qu’en rêve pour The Legend of Zelda : Ocarina of Time. Le résultat est un jeu hors normes qui ne ressemble à aucun autre Zelda ni même à aucun autre jeu, et qui quinze ans après sa sortie initiale continue de distiller sa magie entre cauchemar sans fin et trip psychédélique.

 

Link au pays des merveilles

Construit avec le moteur (à peine amélioré) de Ocarina of Time, reprenant une grande partie de ses environnements, de ses personnages, de ses musiques et  même de ses bruitages,  Majora’s Mask a, au départ,  tout du jeu conçu pour rentabiliser le développement monstre du  jeu précédent en minimisant les risques et les coûts- ce qui est vrai aussi. Pour autant, même s’il lui ressemble énormément dans le fond comme dans la forme et qu’il commence là où Ocarina of Time se terminait,   Majora’s Mask n’a rien d’une Master Quest et se révèle en réalité radicalement  différent de Ocarina of Time. L’action du jeu ne se passe d’ailleurs pas à Hyrule mais dans une sorte de monde parallèle, Termina. Un monde qui ressemble à Hyrule puisqu’on y retrouve des éléments, les mêmes personnages (mais dans des rôles et avec des noms différents) et même certains lieux emblématiques mais qui est en réalité très  différent au point  qu’il n’y a ni château ni princesse à délivrer. Zelda ne fait d'ailleurs que de la figuration le temps d’un flashback de… Ocarina of Time !

 Link endormi au début de Zelda Majora's Mask 3DLes épisodes de Zelda commencent souvent par un Link endormi pouvant laisser penser que toute l’aventure n’est qu’un rêve. Ici ce serait plutôt un cauchemar qui se répéterait à l'infini. La mort est d‘ailleurs très présente dans le jeu à travers de nombreuses histoires et personnages qui sont amenés à mourir ou même qui sont déjà morts ! On pense aussi à des œuvres littéraires emblématiques comme Alice au Pays des merveilles pour le mélange des genres puisque l'on passe de l'horreur au grotesque, de la tristesse à l'aventure avec une facilité déconcertante  ou encore Le Magicien d’Oz notamment dans le fait retrouver les mêmes « sprites » ou personnages vus dans Ocarina mais avec d’autres rôles et noms comme s'ils étaient le souvenir inconscient d'une réalité lointaine…

 

Trois jours sans fin

Skull Kid dans Zelda Majora's Mask (N64)Le jeu commence lorsqu’après avoir triomphé de Ganondorf et sauver Hyrule,  Link (alors redevenu enfant) se fait dérober son Ocarina du Temps par un drôle de personnage masqué nommé  Skull Kid. En tentant de le rattraper, Link est alors projeté à Termina, un monde parallèle qui semble à priori familier mais dans lequel tout est étrange voire terrifiant…  Dans le ciel, une lune  géante et grimaçante est en train de tomber, se rapprochant  dangereusement de Termina…  C'est l'œuvre de Skull Kid totalement sous l'emprise du masque maléfique de Majora.

Il ne reste que trois jours avant que l’inévitable catastrophe ne survienne et que la lune ne s’écrase sur Termina, exterminant  du même coup tous ses habitants… Link doit donc faire vite, en commençant par retrouver Skull Kid pour lui reprendre l’Ocarina du temps. Grâce à lui, Link pourra manipuler le temps, le ralentir ou l’accélérer et surtout il pourra éviter le moment fatidique : la dernière seconde du dernier jour, en revenant dans le temps, à l’aube du premier jour.  Ainsi il pourra recommencer depuis le début et aura, une nouvelle fois trois jours,  pour questionner les habitants, chercher des items et explorer les quatre coins de Termina afin de trouver la solution qui lui permettra de sauver le monde. Evidemment au terme des trois jours (ou avant s'il le veut) Link pourra une nouvelle fois retourner à l'aube du premier jour et tout recommencer, et ainsi de suite....

Lune grimaçante de Zelda MM Majora’s Mask est un jeu qui met le joueur sous pression. Contrairement à Ocarina of Time qui invitait à la flânerie et avait un côté contemplatif très poussé,  Majora’s Mask oblige bien souvent à aller vite. A partir du moment où Link débarque à Bourg-clocher, la ville centrale du jeu,  le soleil se lève sur la première journée, et les minutes commencent à s’égrener inexorablement jusqu’à la dernière seconde du troisième jour. Impossible de stopper la progression de la Lune, tout juste est-il possible de la ralentir, en ralentissant le temps… Mais une chose est certaine : au terme des trois jours,  la lune s’écrasera et ce sera le game over.  Tout le jeu va donc consister à revivre inlassablement les mêmes trois jours mais à des endroits et avec des personnages différents en réussissant différents épreuves et en réunissant différents objets et artefacts, mais surtout en prenant bien garde d’éviter la dernière seconde du dernier jour…

 

Un titre très exigeant

Le masque Mojo fait mal dans Zelda Majora's MaskLa réputation de The Legend of Zelda : Majora’s Mask  n'est pas usurpée. C'est un jeu atypique dont l'histoire sombre et oppressante dénote avec celles souvent "lumineuses" des épisodes précédents.  Elle conditionne aussi tout le gameplay du jeu dont l’unité de temps devient la difficulté première et une source de stress permanent. Toute l’action du jeu se déroule en trois jours et trois nuits, et cette unité de temps ne variera jamais jusqu’à la fin. Contrairement à Ocarina of Time qui se contentait  d’alterner le jour et la nuit, Majora’s Mask est en « simili » temps réel (un peu comme dans Shenmue, autre chef d'œuvre de la même époque). Chaque journée est découpée, comme dans la vie en 24 heures  sauf qu’ici 24 heures équivaut à plus ou moins 24 minutes de jeu (12 pour le jour et 12 pour la nuit).  A chaque heure de chaque jour, à chaque minute de chaque heure et à chaque seconde de chaque minute, il y a des  événements et des scripts divers qui se déroulent à différents endroits de la ville et de la carte. Au joueur de les débusquer  pour les contrarier ou au contraire pour les aider à s’accomplir. Certains sont facultatifs d’autres sont conseillés pour récupérer un item ou une amélioration. Evidemment, les plus importants sont des passages obligés…  De fait, il y a un nombre assez importants de personnages dont tous ou presque ont une utilité, un indice ou un item à donner avec une histoire qui s'étale sur les trois jours. En cela, le journal des bombers, version agenda électronique de cette nouvelle version se montrera très utile même si elle enlève un peu de charme puisqu'elle nous met sous le nez, précisément qui fait quoi, quand et où.   

En peste Mojo, Link plane  dans Zelda Majora MEvidemment si vous êtes un familier de la saga, ou mieux si vous avez déjà joué au jeu original, vous connaissez déjà tout ça. Comme la version 3D de Ocarina of Time, la version 3D de Majora’s Mask est quasiment identique à l’original.  Nintendo n’a surtout  pas voulu retoucher à son chef d’œuvre de peur de le dénaturer.  Et si cela assure déjà au jeu une qualité exceptionnelle, cela signifie aussi que ceux qui l’ont déjà  fait et refait auront bien du mal à être surpris. Surtout que Nintendo n’a pas pris la peine d’ajouter une Master Quest ou même un  mode annexe.  Majora’s Mask 3D, c’est le jeu d’origine avec le matériel d’origine et simplement quelques petits changements pour s‘adapter aux contraintes du jeu nomade mais aussi pour aider les nouveaux venus à  progresser dans l’aventure. Il faut dire que The Legend of Zelda : Majora’s Mask 3D est un jeu exigeant qui demande une très bonne organisation sous peine de devoir recommencer plusieurs fois les mêmes séquences- ce qui vous arrivera de toute façon forcément.

 

Il faut sauvegarder le soldat Link

Les statues encriers de Zelda majora's Mask 3DDans le jeu original, le système de sauvegarde était très contraignant même s’il était logique avec  le jeu.  Le seul moyen de sauvegarder sa partie, c’était d’utiliser son ocarina pour revenir à l’aube du premier jour  sachant qu’en revenant en arrière, Link  perdait  son butin (argent, flèche, bombes…) et était obligé de recommencer toutes les quêtes et aventures non menées à leur terme. Sinon, le joueur qui voulait faire une pause, pouvait utiliser les statues de hibou qui sauvegardaient provisoirement la partie tout en y mettant forcément un terme, sachant qu’une fois relancée, la sauvegarde était effacée !  Si le joueur avait le malheur d'arrêter sa partie abruptement par la suite, il retournait à l'aube du premier jour en perdant toute ses dernières avancées...  Ce qui était une véritable angoisse de tous les instants.

Autant dire qu’aujourd’hui, un tel système serait inconcevable et encore plus sur portable.  C’est pour cela que Nintendo a modifié totalement  son système. Désormais,  les statues de hibou permettent de sauver définitivement la partie sans obliger le joueur à la quitter.  Mieux, en plus  des hiboux, Nintendo a ajouté de nouvelles statues à encrier un peu partout dans Termina à des endroits stratégiques,  juste devant ou à l’intérieur des donjons par exemple. La différence avec les statues hiboux, c’est que contrairement à ces dernières, les statues encriers ne servent pas de points de téléportation.  Il faut signaler quand même que dans le jeu, leur introduction (par le hibou) est un peu abrupte mais il faut reconnaître qu’elles sont bien utiles (même si les puristes pourront toujours essayer de les snober).  Il faut aussi signaler que désormais, le fait de retourner à l’aube du premier jour ne sauvegarde plus automatiquement la partie.  C’est au joueur de décider s’il veut sauvegarder ou non. Sinon, comme dans le titre original,  en revenant à l’aube du premier jour, Link perd  toujours son butin et ne garde que les items importants comme les masques par exemple. Il faut donc faire  quand même toujours attention au temps et  éviter, par exemple, d’entreprendre une longue quête ou un donjon  à la fin du troisième jour sous peine de devoir tout recommencer depuis le début...

 

Quelques ajustements

Les singes sont sympas dans Zelda majora's maskC’est de toute façon, là encore, une mésaventure qui vous arrivera forcément. The Legend of Zelda : Majora’s Mask 3D est un jeu excitant mais aussi très frustrant. D’ailleurs, autant être clair, même sur 3DS, The Legend of Zelda : Majora’s Mask 3D  reste toujours l’un des épisodes de Zelda si ce n’est le plus difficile tout du moins le plus exigent. Si vous n’avez jamais joué à cet épisode et que vous découvriez ses mécanismes console en main, vous risquez de voir plusieurs fois la lune s’écraser sur Termina, et Link périr dans les flammes (une scène assez saisissante, d’ailleurs).  Vous risquez aussi de recommencer plusieurs fois les mêmes longues séquences même si Nintendo a tenté de  faire quelques ajustements...  Les vieux joueurs noteront à ce propos que certains passages ont été (semble-t-il facilités) Par exemple, certains personnages qu'il faut rattraper  (dans des courses spéciales notamment) vont nettement moins vite et sont donc plus faciles à rattraper. La séquence des vaches a été facilitée et désormais on nous parle de fantômes alors que c'était clairement des extra-terrestres dans la version originale... Il y a aussi des mini changements dans la maniabilité du Link-Zora, ou encore dans  le déclenchement du script de vendeur de Bourg Clocher (qui, il faut le dire, était très pénible dans le jeu N64). Sinon, les mélodies cachées (qui permettent de ralentir ou d'accélérer le temps) ne le sont désormais plus (cachées). Elles étaient facultatives dans le jeu N64. Elles deviennent vivement conseillées sur 3DS en apparaissant sur l'écran tactile aux côté des autres mélodies. On remarque aussi que le chant qui permet d'accélérer le temps est plus précis puisque l'on peut choisir désormais exactement l'heure à laquelle on veut se rendre. Les changements sont minimes et ne se voient presque pas... Ils sont sensés améliorer l'expérience de jeu et faire en sorte qu'elle soit plus dynamique... Au moins Nintendo n'a pas nivelé la difficulté de son jeu par le bas ou ajouté une aide trop insistante. La difficulté première résidant dans la gestion du temps, le joueur est toujours forcé de bien s'organiser pour progresser. Et si jamais il se retrouve bloqué et ne sait plus quoi faire, il y a des solutions en vidéo cachées dans une pierre spéciale dans le clocher de la ville. Des solutions, que bien évidemment, certains "gamers" mettront un point d'honneur à ne jamais consulter !

 

Une surface de jeu réduite

Link dans Zelda Majora's MaskUn des reproches fait par beaucoup de joueurs à Majora’s Mask à l’époque de sa sortie et que l'on pourrait entendre aussi aujourd'hui, concerne son faible nombre de donjons. Il faut dire qu’il n’y en a que quatre « gros » contre huit ou neuf dans les autres épisodes sur consoles de salon.  Et même si ce sont de véritables morceaux de bravoure avec des architectures tortueuses et des passages très délicats (qui demanderont de s’y reprendre à plusieurs fois) sans parler de leurs ambiances sonores étonnantes, le fait de savoir qu’il y en que quatre est fatalement décevant de prime abord. Dans les faits,  pourtant,  on s'en accommode car le jeu tout entier est construit comme un donjon géant avec des énigmes, un peu partout…  Il y en en outre deux maisons à Skultulas et d’autres petites surprises.

Majora’s Mask propose aussi un surface de jeu réduite par rapport à Ocarina of Time. ce qui, là encore, à déçu à l'époque et risque de décevoir aujourd'hui encore, de prime abord. Pourtant, Epona est bien présente mais pour galoper le long des plaines et sentir le frisson des grandes étendues, il faudra repasser !

Il faut se rappeler que The Legend of Zelda : Majora’s Mask a été développé en à peine un an. Les délais très courts ont forcé les développeurs à faire des choix... Initialement la Lune de Majora devait s'écraser en sept jours, ce qui aurait eu comme conséquence de doubler  le nombre de choses à faire, de lieux à visiter et de donjons à explorer.  Avec seulement trois jours pour l'explorer,  le monde ne pouvait pas être trop vaste pour que Link ne perde pas trop de temps à se déplacer entre les différents lieux. Cependant si la surface du jeu semble réduite, c'est aussi parce qu’elle est construite différemment avec la ville (imposante) au milieu de la carte, une petite plaine tout autour menant à quatre grandes sections. Des sections qui proposent plusieurs embranchements, des villages, un donjon  et différents lieux à visiter (avec des mini jeux, des surprises, etc).  Et puis, chacun de ses lieux est décliné sur trois jours et trois nuits, ce multiplient par autant la surface de jeu, en obligeant  le joueur à revenir dans les mêmes lieux à différents moments. 

 

Link perd la tête

Le masque Zora fait mal dans Zelda Majora's mask 3DLe  système des masques ajoute aussi une dimension  et une richesse supplémentaire au jeu en transcendant totalement le vieux système d’items et d’armes (encore présent) et  en permettant à chaque lieux de proposer différents niveaux d’exploration.

Jusqu’à présent, dans les autres opus, pour pouvoir respirer sous l’eau ou porter des objets lourds,  Link devait revêtir une tenue spéciale ou porter un objet magique.  Dans   Majora,  c’est grâce à un masque. Il en existe deux sortes : ceux qui ne donnent qu’une faculté à Link sans le transformer comme le masque de lapin qui lui permet de courir vite, par exemple et les masques importants qui transforment littéralement Link (dans des scènes douloureusement atroces) en d’autres personnages ayant chacun des facultés particulières.  Ce sont ces masques-là qui sont au centre de la majorité des énigmes du jeu et en particulier des  donjons. Leur utilisation est particulièrement grisante poussant le joueur à obtenir tous les masques du jeu, dont le dernier, est carrément mythique...

Finalement, même avec moins de donjons et une surface de jeu, à priori, réduite, The Legend of Zelda : Majora’s Mask 3D  est un jeu très riche et très dense.  Certes la durée de vie pourra sembler un peu courte (surtout pour un Zelda) aux joueurs réussissant à tout faire du premier coup. Mais le jeu renferme tellement de personnages à aider et de sous-quête à réaliser que l'on sera tenter de faire durer le plaisir.

 

Une réalisation soignée

Zelda Majora's Mask  est beau en 3DDu côté de la réalisation, le jeu tient la route. Visuellement, il est toujours aussi magnifique et même plus beau.  En 3D, on apprécie le soin apporté à chaque détail et notamment aux visages des personnages. Peut-être que sur les grands écrans des 3DS et New 3DS XL, l’aliasing se fait plus présent mais c’est un détail qu’on oublie vite. Sinon on reste dans la droite ligne du portage de Ocarina of Time (en plus joli, et plus fin- ce qui était déjà le cas sur N64 où le jeu utilisait l' Expansion Pak).  Idem pour ce qui est de la visée au gyroscope qui a encore gagné en précision, ou pour ce qui est de la gestion de l’inventaire qui se présente de la même façon sur l’écran tactile sauf qu’il est désormais possible de faire glisser les objets comme dans les jeux sur téléphone portable.  C’est très simple et cela permet de changer d’objets ou de masques « à la volée » très vite ce qui est primordial puisque plus le jeu avance, plus les énigmes demandent au joueur de jouer avec les différents masques et objets.  En outre, toutes les commandes sont doublées et le joueur peut choisir d’utiliser les boutons s’il le souhaite ou le tactile, ou les deux en fonction des situations. On note aussi une parfaite gestion des cartes sur l'écran tactile, bien plus pratiques qu'avec l'episode précédent transposé sur 3DS.

 

Quelques mini changements sur New 3DS

New 3DS collector Zelda majora's maskThe Legend of Zelda : Majora’s Mask 3D sort en Europe et aux Etats Unis en même temps que la New 3DS et si Nintendo associe les deux dans ses publicités (et bundles). Dans les faits,  jouer à The Legend of Zelda : Majora’s Mask 3D sur New 3DS ne vous fera profiter « que » d’une 3D plus stable et soft mais aussi et surtout d’une gestion de la caméra au stick C… Une gestion qui permettra d’apprécier certains détails du jeu (et justement notamment le soin apporté aux visages des personnages) mais dont on se passera aussi aisément puisque le jeu gère la "caméra" à la perfection. D’ailleurs, la majorité des joueurs, jouant sur 3DS classique, ne se sentiront pas lésés (et quelque part, tant mieux).  Nintendo a fait vraiment le minimum pour adapter son jeu à la New 3DS. On  aurait aimé, par exemple, pouvoir utiliser les deux gâchettes supplémentaires comme raccourcis  mais là encore, dans les faits on s‘en passe aussi très bien.

The Legend of Zelda : Majora’s Mask 3D multiplie les séquences de jeu différentes et les ambiances avec une maestria qui confine au génie. Véritable mécanique d'horlogerie de haute précision dont tous les rouages  s'embriquent parfaitement les uns dans les autres, The Legend of Zelda : Majora’s Mask 3D est un jeu laboratoire bourré d’invention et d’émotion qui quinze ans après sa sortie initiale sur N64 reste toujours aussi prenant et surprenant. Son  univers sombre et coloré à la fois, son système de jeu ingénieux et sa bande son exceptionnelle et mélancolique en font un jeu unique.  Aujourd’hui encore, il reste l’épisode de Zelda  le plus étrange et perturbant jamais développé (et il le restera probablement encore longtemps) avec des séquences cultes, des boss très originaux et des personnages déséspérés. Le rire satanique de Skull Kid, la beauté du masque de Majora, le thème musical du laboratoire et la larme de lune qui tombe comme une météorite, les vaches qui s envolent dans la nuit, la princesse dans la bouteille, le cri monstrueux de Link en enfilant les masques, l'histoire de Kafei, le chant des quatre géants, la dernière séquence bouleversante...  Il y a tant d'ambiances et de passages différents dans The Legend of Zelda : Majora’s Mask 3D ! 

 Son portage sur 3DS est une réussite même si les petits changements opérés par Nintendo ne sont pas tous très pertinents et n’apportent pas grand-chose au jeu.  Si on se doutait bien que Nintendo n’allait pas nous rajouter des donjons ou nous mettre un mode multijoueur (et pourquoi pas d’ailleurs) on regrette que cette nouvelle version ne propose rien de nouveau si ce n’est des trous de pêche qui s’accommodent mal avec l’esprit de fin du monde qui flotte sur le jeu (quoique,  pourquoi pas manger du poisson avant de mourir écraser par une lune géante ?) Lorsque l’on se souvient que le jeu original a été développé en un an à peine et qu’il a fallu près de trois ans pour le transposer sur 3DS, on ne peut qu'être déçu qu'il n'y ait finalement si peu de nouveautés.

9
The Legend of Zelda : Majora’s Mask 3D est un must car The Legend of Zelda : Majora’s Mask sur N64 l’était. Tour à tour flippant, poétique, stressant, émouvant, frustrant et enthousiasmant, The Legend of Zelda : Majora’s Mask 3D est un classique indémodable qu’il faut absolument faire avant que la lune ne nous tombe sur la tête.

  • Univers sombre et féerique
  • L'ambiance
  • Les masques 
  • Les transformations
  • La grande variété d'action et...
  • De séquences différentes
  • Le grand final
  • L'effet 3D
  • Pas de nouveautés
  • Pas optimisé pour la New 3DS
  • Assez court
  • Assez difficile
  • Risque de répétitions