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Bravely Second : End Layer

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Bravely Second : End Layer

Par Saurus_no_Haineko - Le 29/02/2016 à 08:51

Phénomène intéressant que fut celui de l'arrivée de Bravely Default en Occident. Attendu comme le messie des J-RPG à l'ancienne, le titre avait à la fois emballé par sa direction artistique soignée et son système de combat hautement dynamique, et fait office de douche froide de par les choix scénaristiques douteux de la seconde partie du jeu. Pourtant, le potentiel de la licence était certain, tant le plaisir de jeu était là. On en arrive à Bravely Second, suite direct de Default, autant attendu que craint. Le jeu saura-t'il redresser les impaires de son aîné ?

 

1) Un pour tous... Pas tous pour un ?

 

Bravely Second prend place près de deux ans après les évènements de Bravely Default, et en est la suite directe. Agnès, devenue papesse de l'orthodoxie crystalline, est victime d'une attaque de la part d'un étrange personnage masqué nommé Kaiser Oblivion, accompagné d'une petite fée noire nommée Anne. Malgré la défense acharnée du templier Braev, père d'Edea, d'Alternis le chevalier noir, et de Yew, jeune capitaine de la garde héritier d'une noble famille, vous ne pouvez empêcher Agnès de se faire kidnapper. Yew va alors s'engager, avec ses amis des trois mousquetaires, dans un long voyage afin de délivrer Agnès, et de sauver Luxendarc du kaiser.

 

Plus largement et ce qui ressort du scénario de Bravely Second, c'est une impression mitigée. A l'heure actuelle, je ne sais toujours pas si c'est l'écriture du jeu en elle même, ou la traduction, qui est a blâmer, probablement les deux, mais il y a certaines choses que l'on ne peut s'empêcher de relever. Notamment, par exemple, voir l'un de nos héros -dont je tairais le nom pour éviter le spoil- au caractère gentil et posé employer le mot « crétin », ça surprend. On relèvera aussi le fameux « Je vais vous tuer jusqu'à ce que vous soyez morts ». Ce ne sont que quelques exemples tirés du jeu, mais vous comprenez ce petit problème qui apparaît périodiquement. Et ce n'est pas qu'au niveau de l'écriture, mais aussi au niveau des évènements du scénario en lui même que l'on trouve des erreurs simples mais frustrantes. Par exemple, quand nos héros vont devoir chercher un moyen de voler, ils ne vont absolument pas penser à l'aéronef du premier opus... Jusqu'au moment où ils vont trouver ce sus-dit moyen de voler, et qu'on ai alors l'explication du pourquoi cet aéronef là ne peut plus être utilisé. Dommage. 

 

Malgré tout, le scénario de Bravely Second possède de vraies fulgurances, de vraies bonnes idées et il faut en parler. On pensera principalement à une thématique déjà présente dans Bravely Default, mais ici beaucoup mieux exploitée, à savoir le « méta-game », ou si vous voulez, sa capacité à briser avec ingéniosité le quatrième mur. De même, Bravely Second surprend dans sa manière d'approfondir le background de la série, faisant de la licence quelque chose de moins enfantin que ce à quoi on pourrait penser de prime abord. En gros, c'est du « Meh ? », mais du « Meh ? » beaucoup plus convaincant que le premier opus. A ce sujet, notez que vous pouvez jouer à Bravely Second sans avoir fait Bravely Default, un petit rappel au début de l'aventure vous racontera (ou vous rappellera) les événements du premier opus.

Le jeu reprend l'intégralité de la carte du premier opus (ce qui est... Logique ? Vu que c'est une suite), en y rajoutant des villes et autres donjons. La même chose s'applique aussi à l'OST. Graphiquement, les nouveaux donjons se démarquent un peu plus visuellement, sans être non plus transcendant, mais la direction artistiques des lieux « dessinés » à la main est toujours aussi folle et intéressante. Petit bémol sur la durée de vie, relativement courte pour un jeu du genre : environ 40 heures pour en faire le tour. A noter toutefois qu'il s'agit de la même durée de vie que le premier opus. 

 

2) J'ai demandé à la Lune...

Au niveau du système de combat, on retrouve, et avec un certain plaisir, le système ingénieux de Bravely Default. Concrètement, vous avez un système de tour par tour, dans lequel vous pouvez « Avancer » vos tours en utilisant la fonction « Bravely ». Cela vous permet de faire plusieurs actions par tour, mais à vos risques et péril puisque après vous devrez rembourser le nombre de tour utilisé juste après. On retrouve aussi le système de job, toujours aussi efficace, avec certains nouveaux job plutôt sympathiques, avec un certain coup de cœur de ma part pour l'Oeil d'Aigle (qui vous permet de manier un fusil, classe relativement proche du Rodeur.) et de l'escrimeur (une classe axé sur différentes positions vous offrants différent bonus de statistiques). Mais ce qui est vraiment génial avec Bravely Second, c'est son système de progression, adapté à tout type de difficulté via un système de farm extrêmement intelligent et un réglage de paramètre dingue. Vous pouvez multiplier jusqu'à quatre fois la vitesse des combats, mais aussi affronter des vagues d'ennemis, augmentant considérablement les récompense. Cerise sur le gâteau ? Vous pouvez enregistrer des stratégies, et ainsi rendre le combat automatique. Soit Square Enix a réussi à rendre casual le farming, soit ils ont inventé le concept de farm amusant, ce qui, on doit le dire, n'est pas un mal. 

Comme pour Bravely Default, les jobs se gagnent en battant les porteurs d'astérisk, soit pendant la quête principal, soit aux travers des quêtes annexes qui gagnent une véritable originalité par rapport au précédent épisode. Elles impliquent quasiment toutes un dilemme entre deux porteurs d'astérisk, où vous devrez prendre partie pour l'un des deux porteurs d'asterisk qui seront confrontés, et affronter l'autre. Vous gagnez l'asterisk de celui que vous affrontez. Tous les dilemmes ne sont pas forcément intéressants, et consistent souvent à choisir entre le choix moral, et le choix du job intéressant tactiquement parlant à ce stade de l'aventure. Malgré tout, on salue cette initiative qui contribue à étoffer le background du jeu, qui, je le répète, se trouve devenir vraiment intéressant.

 

Enfin, tout comme pour Bravely Default, vous aurez la possibilité de reconstruire quelque chose. Sauf qu'il ne s'agit pas ici d'un petit village de petits paysans sans intérêts, il s'agit ici de reconstruire... la Lune, qui se trouve dévasté après des évènements scénaristiques dont je ne parlerais pas ici. Le concept est le même, le fonctionnement est le même, et c'est toujours aussi efficace. Cette dernière phrase d'ailleurs pourrait résumer l'intégralité du jeu d'ailleurs, en fait. 

 

 

 

8.5
En conclusion, Bravely Second souffre du même syndrome que Tales of Xilia 2 à son époque : il aurait été un véritable chef d'oeuvre de sa console si le premier opus n'était pas sorti avant lui. On retrouve tout ce qu'on aimait de Default, sans avoir ses gros défauts, avec cette fois des choix scénaristiques beaucoup plus convaincants. On regrettera malgré tout une qualité d'écriture (de traduction?) variable, mais pour peu que vous soyez capable de passer outre un recyclage d'environnements, vous auriez tort de vous passer d'une aventure intéressante possédant de vraies fulgurances. Un essai qui manque de peu l'excellence, mais qui montre qu'il n'en faudrait pas beaucoup plus pour l'atteindre... Peut-être pour Bravely Third ?

  • Le système de combat toujours aussi grisant.
  • Direction artistique et OST toujours aussi soignées...
  • La difficulté réglable au millimètre.
  • Le farm amusant, ils l'ont fait !
  • Un travail vraiment appréciable sur le background du jeu.
  • Une nouvelle galerie de personnages plutôt sympathique.
  • Ecriture et/ou traduction par toujours au top.
  • ... Grâce à une grosse reprise du premier opus
  • Un poil court?