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Nintendo, Sony et consorts continuent de soutenir l'HADOPI américain

Par pomchips - Le 31/12/2011 à 00:26

Si vous êtes un adepte de la toile internet (normalement oui vu que vous nous lisez), le mot HADOPI doit vous être familier. Au coeur de notre vie numérique, ce projet de loi très modestement baptisé Haute Autorité pour la Diffusion des Oeuvres et la Protection des droits sur Internet se présente comme le grand défenseur de la propriété intellectuelle sur le net. Cette bien belle idée a fait des émules puisqu'un projet de loi similaire a été présenté à la Chambre des Représentants des Etats-Unis en octobre dernier. Sous l'acronyme SOPA (Stop Online Piracy Act) se cache l'HADOPI version US... Soutenu par les plus grandes sociétés et lobby américains, SOPA a provoqué un véritable tollé au Pays de l'Oncle Sam. Plusieurs pétitions ont été lancées sur la toile alors que Google, Facebook, Yahoo, eBay, AOL, Twitter, LinkedIn et Mozilla ont co-signé une lettre contre cette loi. Le fondateur de Wikipédia envisage même de rendre indisponible toutes les pages anglaises de l'encyclopédie en guise de protestation.

Sans entrer dans les détails, SOPA permet au gouvernement américain de prendre des sanctions contre les sites internet soupçonnés d'enfreindre la loi sur les droits d'auteurs, même s'ils sont hébergés hors des Etats-Unis. Petit exemple : vous faites une recherche Google, vous tombez sur une boutique online allemande où vous achetez un DVD via Paypal. Malheureusement, ce DVD se révèle être une contre-façon. Grace à SOPA, la justice américaine pourra alors sanctionner Google, Paypal, l'auteur et l'hébergeur du site internet tout en prenant soin de bloquer vos accès à ces différents services.

Pourtant signataires le mois dernier, plusieurs acteurs du jeu vidéo semblent aujourd'hui avoir retourné leur veste. Sony, Nintendo et Electronic Arts n'apparaissent plus sur le dernier listing dévoilé par la Chambre des Représentants. Faut-il en déduire que ces trois grands s'opposent à ce terrible projet de loi ? Pas sur... car comme vous l'avez peut-être remarqué, l'Entertainment Software Association soutient toujours le projet. Si l'ESA ne vous dit rien, c'est tout simplement l'association des professionnels du jeu vidéo américain à qui l'on doit, notamment, un célèbre Electronic Entertainment Expo. Par un habile tour de passe-passe, on se désolidarise officiellement en n'apparaissant plus sur la liste des signataires mais on continue de soutenir le projet via un autre organisme.

Ou plus simplement : on fait croire aux joueurs qu'on défend leur liberté tout en les prenant pour des jambons !