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Miyamoto craint de ne pas être un bon patron

Par zbdoudoude - Le 27/11/2011 à 14:00



Il est bien souvent difficile lorsque l'on est un patron qui gère ses équipes d'avoir une certaine distance par rapport à soi voir même une certaine auto-critique. C'est le cas pour Shigeru Miyamoto que l'on ne présente plus et qui se demande avec le temps s'il est réellement un bon patron car par le passé il dit avoir souvent évincé les idées de ses équipes :


Je ne sais pas si cela vient du fait de ne pas avoir de supérieur, mais je n'arrive pas à dire si j'en suis un bon ou non. Par exemple, les membres du staff qui ont travaillé avec moi de longues années venaient souvent me voir pour me dire "J'ai pensé à quelque chose", mais 70% du temps, je répondais, "cela ne fonctionnera pas". Je sais que ce n'est pas sympathique, mais je sais que si cette idée était mienne je la mettrais également de côté, donc je dois le dire malgré tout. Parfois, je pense que si je n'arrête pas ces idées, je n'arriverais pas à faire évoluer qui que ce soit au sein des équipes. Quand j'y pense après coup, je n'ai pas besoin d'être aussi cassant environ 20% de ces 70% du temps.

J'arrête également quelque chose quand il n'y a pas de consensus sur la façon de la concevoir. Les gens peuvent être excités par cette chose et penser que ça peut être intéressant, mais vous devez vous demander "comment prévoyez-vous de le faire ? Par où allez-vous commencer ?" ils n'ont pas besoin d'avoir un aperçu impeccable sur la façon dont cela fonctionnera, mais ils ont besoin d'avoir une certaine idée de la chose malgré tout. Quand vous avez ces plans sans aucune idée sur la façon dont ils vont tourner au final, c'est toujours quand les gens diront des choses comme "mais cela ne s'annonce-t-il pas amusant ? C'est tellement riche en rêves". C'est là que les choses deviennent dangereuses, quand ces gens parlent de suite de rêves ou de combien cette idée peut être amusante.


Miyamoto semble avoir une idée bien concrête sur le développement d'une idée et la façon de s'en méfier lorsque l'on en aperçoit pas la forme finale, aussi intéressante puisse-t-elle être. Mais il ne s'arrête pas là et avoue qu'un élément clé de Super Mario 64 a failli passer à la trappe :


Vous savez dans Super Mario 64 vous pouvez attraper Bowser par sa queue et le faire tourner autour de vous ? J'ai arrêté cette idée là. Je ne leur ai pas dit que c'était impossible, mais j'ai déclaré "n'explorez plus ce chemin". J'ai eu le sentiment que cette idée était assez risquée. Puis, quelque chose est arrivé pour faire fonctionner le programme, et j'ai décidé, puisqu'il y avait enfin une lumière au bout du tunnel, que nous devions l'employer comme une des principales caractéristiques du titre.


Il est toujours amusant d'entendre ce genre d'anecdotes des années après le lancement de certains titres. Il est difficile pour nous de s'imaginer Super Mario 64 sans ses combats tournoyant contre Bowser, mais cela a failli être le cas ! Quoiqu'il en soit, et même si Miyamoto peut parfois s'imposer comme le grand méchant loup pour les membres de ses équipes, il n'en reste pas moins quelqu'un de précautionneux qui sait souvent prendre les bonnes décisions.