Les japonais, premiers acheteurs d'applications

D’après le Wall Street Journal les japonais seraient au jour d'aujourd'hui les plus grands consommateurs d’applications sur les plates-formes mobiles avec une moyenne pour le mois d’octobre de près de 10 % supérieure à celle des américains qui étaient jusque là les leaders incontestés.

Désormais, le marché japonais est près de six fois supérieur à celui de la Grande-Bretagne avec une croissance record pour 2013 de +290 % à comparer avec celle du reste du monde que ne serait que de + 170 % (chiffres publiés par App Annie spécialiste dans les statistiques d’application).

En 2013 (selon une étude du site MCF) les japonais auraient dépensé près de 9 milliards d'euros sur les plates-formes iOS ​et Android en utilisant principalement un système leur permettant de payer leurs achats avec leur facture de téléphone et compatible avec les plus gros opérateurs du Japon (KDDI, Softbank et NTT Docomo).  Sans surprise,  ils auraient avant tout acheté des jeux et ce n'est pas un hasard si les grands éditeurs comme Capcom, Sega, Konami, Square-Enix ou encore Namco-Bandaï ont, cette année, investi en masse sur les plates-formes mobiles en proposant leurs hits parus sur consoles mais aussi des jeux et des contenus inédits spécialement conçus pour elles. Idem pour Sony  qui a  décidé de jouer la carte de la synergie entre ses différents supports.

En fait, seul Nintendo reste encore rétif à l’idée de devenir un des acteurs de ce marché que Satoru Iwata considère comme concurrent à celui des consoles portables.  Pourtant certains actionnaires de Nintendo aimeraient bien que d’anciens jeux maison soient adaptés sur mobiles et prennent la place des clones et des (plus ou moins) pâles copies qui traînent sur les stores. C'est un nouveau modèle économique que beaucoup considèrent comme un nouvel Eldorado où il parait beaucoup plus simple de tirer rapidement des bénéfices importants.

Seulement, Satoru Iwata a été  très clair : tant qu’il resterait à la tête de Nintendo, pour jouer avec Mario et Zelda, il faudra obligatoirement acheter une console Nintendo. Une garantie d'exigence de qualité selon lui et une volonté de préserver le marché des consoles portables. Son raisonnement se tient mais pour combien de temps encore ? Compte tenu de l’importance du marché mobile au Japon et des prévisions de croissance pour 2014 où on s’attend à ce que le taux de pénétration des smartphones passe de 42% à 62% (contre 50% dans le reste du monde) Nintendo sera sans doute forcé d’investir le marché d’une façon ou d’une autre. Avec ou sans Satoru Iwata.