Site

[Dossier] Les 120 ans de Nintendo - Troisième Partie

Par creagamer - Le 06/11/2009 à 13:17

TROISIEME PARTIE

Retrouvez la première partie et la deuxième partie !

Troisième partie des 120 ans de Nintendo. Après deux dossiers sur les cartes à jouer, la NES, la Super Nintendo, la Game Boy ou encore les échecs de Nintendo, voici venir l’histoire de la firme de Kyoto de 1995 à 2002. Nous reviendrons sur la folie Pokémon, la Nintendo 64 et la Game Boy Advance. Préparez-vous pour un nouveau voyage au cœur des anecdotes sur Nintendo, départ imminent !


               pikachu               mew

En 1995, Nintendo est au fond du gouffre, moralement et financièrement. La compagnie ne vend plus de Super Nintendo, qui est trop âgée, elle a perdu son créatif Gunpei Yokoi, la Nintendo 64 met du temps à se développer, la PlayStation commence à faire des ravages et la Game Boy est en perte de vitesse. Hiroshi Yamauchi va, une fois encore, faire preuve de sang froid pour sortir sa société d’une nouvelle crise. Il décide tout simplement d’améliorer la Game Boy et d'en faire une console portable plus petite, dans l’air du temps et moins gourmande en piles. C’est en 1996 que sort au Japon et par la suite dans le monde, la Game Boy Pocket. Elle aura un succès, mais le résultat est mitigé. Pour les joueurs cette console reprend les mêmes jeux que sur la Game Boy classique et elle a toujours la même puissance qu’une NES. De plus, l’écran est en noir et blanc et non-rétro éclairé. Un coup dur pour Nintendo qui voit sa console se vendre, mais se faire critiquer. Alors Nintendo va sortir une nouvelle Game Boy au Japon. Elle sera aussi petite qu’une Pocket, aussi peu gourmande en piles et avec un écran rétro éclairé. Voici la Game Boy Light ! Malheureusement cette console portable ne sera vendue qu’au pays du soleil levant. Malgré ce grand coup de fouet, la Game Boy n’est plus aussi performante que dans le début des années 90. Pourtant Nintendo est le leader sur le marché des consoles portables. La firme de Kyoto va donc réaliser deux accessoires mythiques de la Game Boy. Le premier est une petite caméra qui se place comme une cartouche de jeu, la seconde est une petite imprimante qui se branche comme un Cable Link. Nintendo commercialise le Game Boy Camera et le Game Boy Printer ! On peut grâce à ces deux accessoires, prendre des photos, les modifier et les imprimer. Des mini-jeux utilisant la caméra seront aussi de la partie pour rigoler entre amis. Voici donc, l’ancêtre de la Nintendo DSi. Mais durant cette année 1996, la firme va sortir un jeu qui changera la face de Nintendo. Une nouvelle franchise qui deviendra aussi populaire que Dragon Ball dans le manga ou Mickey Mouse dans le dessin animé.

game boy camera et printer

 game boy pocket               game boy light

Pokémon sera un succès au Japon et fera propulser les ventes de la Game Boy Pocket par la même occasion. Tous les gosses de l’archipel nippon se jettent sur les deux versions commercialisées : la verte et la rouge. Dans le jeu, un système tout simple où il faut capturer des monstres et les faire combattre. Sortie du cerveau de Satoshi Tajiri, les deux jeux Pokémon font un carton alors que Nintendo pensait vendre un petit RPG pour enfants. Par la suite, le jeu se verra localisé en Amérique du Nord et en Europe en 1998 et 1999. Nintendo ne mettait pas de grands espoirs dans le succès de ses jeux en occident. La société pensait que cette licence était trop japonaise. Mais le destin les a fait mentir, les deux versions bleu et rouge se vendront aussi bien qu’au Japon. Là aussi, la Game Boy Pocket fera un bond dans les classements, mais surtout la Game Boy Color. Pokémon est devenu la mode de la fin des années 90 et du début 2000. Dans toutes les cours de récré on trouve des Game Boy, des cartes, des affiches… qui sont à l’effigie de Pikachu ou autres créatures. Grâce à cette franchise Nintendo peut relever la tête et rentabiliser les pertes de la Virtual Boy. Par ce succès naitra deux nouvelles sociétés : The Pokémon Compagny et Genius Sonority. Le premier est l’entreprise qui est chargée de la marque Pokémon, le second est un studio de développement qui n’aura en production que des jeux sous licence Pokémon. Après des mois de succès, Pokémon se voit transformer en cartes, T-Shirts, Baskets, chewing-gums, livres et surtout série animée. Diffusée dès 1997 sur TV Tokyo, cette série animée fera succès jusqu'à aujourd’hui. Elle fait partie des dessins animés ayant le plus d’épisodes avec Dragon Ball Z, South Park et les Simpson. De plus, des films verront le jour, comme Mewtwo Contre-attaque, mais surtout le deuxième qui fera exploser le marketing Nintendo. Intitulé Pokémon 2000 : Le pouvoir est en toi, ce film fera un joli carton au box office, mais pas autant que le premier. En 2009, on compte déjà douze films sortis au Japon, dont le treizième en cours de production et qui est prévu pour l’été prochain chez nos amis japonais. Mais arrêtons-nous ici pour le moment, car nous reviendrons très bientôt sur un événement Pokémon !

 pokémon 1          pokémon 2          pokémon 3

Retournons en 1996, avec la sortie japonaise de la Nintendo 64. Au début tout se passa bien, les ventes étaient sur la bonne voie. Suivent les sorties aux USA en 1996 et en Europe en 1997. En France, la Nintendo 64 aura six mois de retard par rapport aux autres pays européens, pour cause de manque d’organisation et de stock chez Nintendo of Europe et Nintendo France. Après cette commercialisation tumultueuse, les consoles se vendirent correctement. Mais à côté, la PlayStation de Sony continua de conquérir la population des joueurs et même à attirer un nouveau public. Malheureusement, la Nintendo 64 n’utilise pas de CD comme fait sa concurrente, ce qui bloque le public de la PSOne : des joueurs qui sont fans de produit High-Tech. Car la PlayStation fait lecteur CD pour jeu et aussi pour la musique, un argument de poids en 1996 et 1997. Mais les cartouches de Nintendo ne vont pas plaire à un studio ou plutôt à un éditeur qui suit Nintendo depuis la NES. On parle bien sur du géant du RPG nippon, Square Soft ! Les deux sociétés vont avoir une altercation qui va finir par pénaliser les joueurs de la Nintendo 64. Alors qu’Hiroshi Yamauchi ne croit pas au CD après l’échec du CD-i de Philips, Square Soft ne souhaite pas réaliser Final Fantasy VII sur cartouche, mais sur CD. Square Soft dit gentiment à Nintendo que le futur FFVII sortira sur N64 et PSOne. Mais Hiroshi Yamauchi ne voit pas cette annonce d’un bon œil, car un Final Fantasy fait vendre beaucoup de consoles. C’est alors que commence une guerre entre Nintendo et Square. Le constructeur veut l’exclusivité de cette grande saga, mais l’éditeur ne veut pas brider son jeu et veut profiter de la capacité des CD. Le résultat fut simple, Final Fantasy VII sera exclusif à la PlayStation et Square Soft ne fera aucun jeu sur une console Nintendo pendant près de sept ans. Les deux sociétés se boudent et cela va faire du mal à Nintendo et du bien à Sony, ce dernier n’en espérait pas tant. Les PSOne vont se vendre comme des petits pains à la sortie japonaise de FFVII et la Nintendo 64 va commencer à sombrer dans l’oublie, sans même avoir un Dragon Quest de la part d’Enix.

nintendo 64

<a href=          zelda ocarina of time          goldeneye 64

Pourtant ce ne sont pas les jeux de qualité qui manquent, Nintendo a réalisé de grands hits. Dès la sortie de la console Super Mario 64 fut l’un des jeux les plus plébiscité de tout les temps, tout comme l’extraordinaire The Legend of Zelda : Ocarina of Time. La 3D aura donné un second souffle à ces licences vielles de dix ans. Les joueurs auront droit à de très bons jeux Mario, comme Mario Kart 64, Paper Mario, Mario Tennis, Mario Golf ou la trilogie des Mario Party. Sans oublier Super Smash Bros, Yoshi’s Story, F-Zero X, The Legend of Zelda : Majora’s Mask, Kirby 64, Lylat Wars, Pokémon Stadium, Wave Race 64, 1080° Snowboarding, Animal Forest… Mais si un studio devait être félicité pour ces jeux inoubliables sur N64, c’est bien le studio anglais Rare. Après une très agréable trilogie Donkey Kong Country sur Super Nintendo, Rare nous gratifie de jeux incroyables et magiques. On trouve Donkey Kong 64, Diddy Kong Racing, Banjo-Kazooie, Banjo-Tooie, GoldenEye, Perfect Dark, Jet Force Gemini, Killer Instinct Gold et le vulgaire Conker’s Bad Fur Day. Ce dernier ne sera pas édité par Nintendo (qui édite d’habitude tous les jeux Rare), mais par l’américain THQ. Malheureusement, tous ces jeux n’y auront rien fait, Nintendo va prendre la troisième ou seconde place du marché (tout dépend du continent). Pour plaire aux joueurs de la Nintendo 64, la firme de Kyoto aura réalisé différents accessoires pour augmenter le plaisir du jeu. Il y a eu l’Expansion Pack qui permettait d’avoir des graphismes plus fins et diminuait l’effet de brouillard, qui était fréquent sur N64 ; le Transfert Pack qui servait à transférer des donnés de la Game Boy jusqu’à la Nintendo 64 où il fut utilisé par Mario Tennis, Mario Golf, Perfect Dark et les deux Pokémon Stadium ; il y a eu aussi le Controller Pack qui n’était autre qu’une carte mémoire et le Rumble Pack qui était un bloc vibreur pour la mannette. Mais l’accessoire le plus évolué fut le 64DD. C’était un bloc qui se branchait sous la N64, il permettait d’avoir des add-on ou des jeux plus travaillés. Mais ce 64DD a fait des ventes catastrophiques au Japon, faisant louper sa localisation en occident et faisant abandonner les différents projets de prévus dessus. Seul neuf jeux ont vu le jour, dont Mario Artist, Doshin the Giant et SimCity 64. Cette console aura fait mordre la poussière à Nintendo, qui fut pendant dix ans le leader de l’industrie. Hiroshi Yamuchi aura pris un sacré coup dans son orgueil, avec l’annulation de Final Fantasy VII. Et il en gardera un gout amer pendant de très longues années. Ce fut une époque révolue, celui de l’arrivée de la 3D et de la PlayStation. Même Sega et sa Saturn auront du mal à redresser la barre avec des dettes qui pleuvent sur la société.  Déjà le signe d’un grand changement dans le petit monde du jeu vidéo !

64DD

expansion pack          transfert pack          rumble pack

En 1998, Nintendo sort une nouvelle évolution de la Game Boy. Elle a le même gabarit que la Pocket, elle utilise toujours deux piles, l’écran est de même taille et non-rétro éclairé. Mais les graphismes sont en couleurs ! Terminé les jeux en noirs et verts, bonjour aux couleurs chatoyantes de Super Mario Bros. Deluxe, de The Legend of Zelda : Link’s Awakening DX ou de Tetris DX. Malheureusement, cette nouvelle Game Boy Color reprendra en début de vie que des jeux déjà sortis sur l’ancêtre Game Boy. Pourtant, elle utilise des cartouches à par entière, qui ne sont pas compatibles avec les anciennes Game Boy. Il faudra attendre quelques mois avant de voir arriver des jeux Nintendo pour la console : Wario Land 3, The Legend of Zelda : Oracle of Ages / Oracle of Seasons, Pokémon version Or / Argent / Cristal, Mario Tennis, Mario Golf, Perfect Dark, Conker’s Pocket Tales… Et pour les éditeurs tiers c’est encore une mine d’or, avec des licences très connues qui ce sont vu transformer en jeu 2D et 8 Bits : Bomberman, Duke Nukem, GTA, Lemmings, Megaman, Metal Gear Solid, Prince of Persia, Rayman, Resident Evil, Tomb Raider ou encore Turok. Mais c’est en 2001 que la Game Boy va faire sa révolution !

game boy color

zelda oracle of ages          pokémon crystal          <a href=

Début de l’année 2001, au Japon sort la Game Boy Advance. Elle succède à plus de dix ans de Game Boy (Pocket, Light et Color). Elle changera de forme, aura un écran plus large et utilisera une puissance de 32 bits. Mais voilà, l’écran reste non-rétro éclairé ! Un comble pour un constructeur qui a réalisé quelques années auparavant, une console portable rétro éclairé. C’est sur cette polémique que Nintendo va réfléchir au projet SP. Durant ce temps, les joueurs profitent d’une console portable ergonomique, économique et puissante. Les premiers jeux seront de gros succès, comme Super Mario Advance ou Kuru Kuru Kururin. D’autres jeux rejoindront les rangs quelques mois plus tard : Wario Land 4, Wario Ware : Mini-Game Mania, DK King of Swing, The Legend of Zelda : The Minish Cap, Kirby & The Amazing Mirror, Metroid Fusion, Mother 3, Pokémon version Rubis / Sapphir / Emeraude, Advance Wars, Mario & Luigi : Superstars Saga… Nintendo fera même venir la licence Fire Emblem jusqu’en occident. On verra aussi arriver pour la première fois sur une console portable, la licence Mario Kart et F-Zero. Cette dernière aura eu droit à trois jeux sur GBA : F-Zero : Maximum Velocity, F-Zero : GP Legend et l’épisode sortit qu’au Japon, F-Zero : Climax. Ce dernier jeu utilise le scénario de la série télé qui n’a jamais été diffusé en France. Lors de cette période le conflit entre Nintendo et Square Soft s’est atténué. En faisant la paix, les deux sociétés en ont profitées pour prévoir des jeux sur Game Boy Advance, GameCube et fonder un studio : The Game Designers Studio ! Sur GBA, Square Soft (devenu Square Enix en 2003) va ressortir les cinq premiers Final Fantasy (sauf le troisième), puis développera Sword of Mana qui n’est autre que le remake de Seiken Densetsu (Mystic Quest). Arrivera ensuite le premier jeu inédit de Square sur la console portable de Nintendo, il s’agit de Final Fantasy : Tactics Advance. Autre grande nouveauté ou plutôt grand événement, l’arrivée de Sonic sur Game Boy Advance. Pour la première fois, un jeu Sega sort sur une console Nintendo ! La firme au hérisson ayant des dettes par centaines, a dû fermer la partie constructeur de l’entreprise. Résultat, l’ennemie jurée de Nintendo est devenu un éditeur tiers. Et c’est comme ça que sort en 2002, Sonic Advance. Un jeu de plates-formes 2D qui retourne aux sources des Sonic de l’époque MegaDrive.

game boy advance

mario & luigi          f-zero          <a href=

Qui dit console Nintendo, dit accessoires inédits et étranges ! Le Cable Link revient pour une énième fois, mais sera remplacé par le Wireless en 2004. Cet accessoire permettait de jouer à plusieurs, mais sans fil. Il fut disponible dans les jeux Pokémon version Vert Feuille et Rouge Feu. Un autre câble fut inventé pour la Game Boy Advance et la GameCube. Il permettait de faire des échanges de données entre un jeu GBA et NGC. Il transformait aussi la GBA en manette GameCube dans certains jeux. Mais s’il fallait garder un seul accessoire bizarre et étrange, ce serait l’e-Reader ! C’était un lecteur de cartes magnétiques, qui permettait d’avoir de petits jeux sur sa GBA (Mario Party-e) ou d’ajouter des bonus dans certains jeux GameCube (Animal Crossing). On n’oublie pas, non plus, les billes de mercure dans des cartouches GBA ! Dans Yoshi Universal Gravitation, en penchant la console à droite ou à gauche, des mécanismes se déclenchaient. De même pour le Wario Ware Twisted, qui n’est jamais sortie en Europe. Et puis il y a eu aussi le capteur solaire sur la cartouche de Boktaï, jeu développé par Hideo Kojima (Metal Gear Solid). Dans le jeu, il fallait faire brûler des vampires par la lumière du jour et utiliser une arme qui puisait son énergie le temps que vous jouiez au soleil. Mais revenons sur ce projet SP, qui fut démentie par Nintendo bons nombres de fois. Mais comme dit dans les magazines et sites internet, il s’agissait bien d’un nouveau modèle de GBA : le Game Boy Advance SP ! Elle était compact, utilisait une batterie et avait un écran rétro éclairé. Une grande évolution pour la Game Boy qui n’utilisait plus de piles et qui n’avait plus besoin de lumière pour que l’on puisse voir l’écran. Nintendo réalisera de bonnes ventes dès sa sortie en 2003, mais la firme prévoit déjà une nouvelle Game Boy Advance pour 2005. La plus petite Game Boy, mais aussi le plus petit écran. La Game Boy Micro réalisera des ventes médiocres, surtout qu’en novembre 2005 la Nintendo DS est déjà présente sur le marché. Mais en cumulant toutes les GBA, Nintendo fût encore un grand leader du marché des consoles portables. Mais plus pour longtemps, car son rival va sortir une certaine PSP.

e-reader

game boy advance sp          game boy micro

L’industrie continue d’évoluer, Nintendo connaîtra encore un échec avec la GameCube. Mais reprendra du poil de la bête, avec un coup de génie. La Nintendo DS et la Wii vont faire revenir Big N dans la course et le faire devenir leader. Grâce à deux consoles qui ont pris tout le monde à contre-pied : concentration sur le gameplay au lieu de tout mettre dans les graphismes. On reviendra aussi, dans la quatrième partie, sur le retour de Nintendo dans les salles d’arcade durant les années 2000. Rendez-vous dans quelques jours, pour la toute dernière partie des 120 ans de Nintendo !

samus

A SUIVRE