
[Dossier] Les 120 ans de Nintendo - Quatrième Partie

DERNIÈRE PARTIE
Retrouvez les différentes parties : Une, deux, trois !
Dernière partie du dossier des 120 ans de Nintendo, avec encore de nombreux retours sur des événements, histoires et anecdotes. Cette fois, vous êtes un grand nombre à avoir connu cette période qui s’est écoulée de 2001 à 2009. Nous reviendrons sur la GameCube, la Nintendo DS, la Wii et le retour de Big N en arcade. Dernier voyage dans l’histoire d’une des plus vielles entreprises du Japon, qui nous a fait rêver !
A la fin de vie de la N64, Nintendo annonce qu’il travaille sur la prochaine console de salon, au nom de code : Dolphin. Elle sortira en septembre 2001 au Japon, novembre 2001 aux USA et en mai 2002 en Europe. La console se nommera finalement GameCube, car elle est de forme cubique, de couleur mauve ou noire. Plusieurs jeux vont accompagner sa sortie, comme Luigi’s Mansion, Wave Race : Blue Storm, Super Monkey Ball, Crazy Taxi, Sonic Adventure 2 Battle, Burnout, Star Wars : Rogue Leader… Lors de sa sortie en Europe, la console devait être vendue pour 250€, mais quelques jours avant la commercialisation, Nintendo rectifia le prix et le baissa à 199€. La raison de cette diminution ? La baisse de prix de la PlayStation 2 à la même période. Mais ce n’est malheureusement pas cela qui aura dopé les ventes. La GameCube fera pire que la Nintendo 64 et Rare n'est quasiment plus là pour secourir la console ! En novembre 2002, sort leur dernier jeu pour le compte de Nintendo : Starfox Adventures. Ensuite, Nintendo a voulu se séparer du studio, qui d’après Big N ne faisait rien de nouveau ou d’innovant depuis un bon bout de temps. Il faut rappeler que les grosses têtes de Rare sont parties après le développement de Perfect Dark, pour fonder le studio Free Radical et faire naître une légende du FPS, TimeSplitters ! Pour information, le second et le troisième opus de TimeSplitters sont sortis sur GameCube. C’est Microsoft qui a racheté le studio britannique pour qu’il puisse officier sur leur nouvelle Xbox. Hé oui, car Microsoft vient de rentrer dans la course des consoles de salon. Ils sont les remplaçants de Sega, en quelques sortes.
Sega, un autre éditeur, réalisera de très bons jeux pour la console de Nintendo, comme Phantasy Star Online : Episode III, Billy Hatcher and The Giant Egg ou Super Monkey Ball. D’autres grands jeux d’éditeurs tiers viendront fouler la console cubique de Nintendo, avec Ikaruga, Metal Gear Solid : The Twin Snakes, Killer 7, Resident Evil 4, Skies of Arcadia : Legend, SoulCalibur II, Tales of Symphonia, Viewtiful Joe, Sonic Heroes… Mais cela ne durera pas, car l’écart entre Nintendo, Sony et Microsoft se creuse. Big N finira deuxième au Japon et troisième en occident. Pourtant ce ne sont pas les jeux Nintendo qui auront fait fuire les gamers, car les licences étaient très présentes : Super Mario Sunshine, Mario Kart : Double Dash, Wario World, Donkey Kong : Jungle Beat, F-Zero GX, The Legend of Zelda : The Wind Waker, Metroid Prime, Starfox Assault, Pokémon Colosseum, Fire Embleme : Path of Radiance, Battalion Wars ou encore 1080° Avalanche. Nintendo créera une nouvelle licence, le fabuleux Pikmin et localisera en occident l’incroyable Animal Crossing. Mais cela ne suffira pas et Nintendo baissera sa console à 99€ en 2004. C’est aussi le moment où Hiroshi Yamauchi laisse les commandes de l’entreprise à Satoru Iwata. Un changement qui clôt les successions familiales de l’empire Nintendo. Ce sera aussi un changement de politique, avec un retour en arrière. Les derniers jeux de Nintendo sur GameCube seront des concepts, comme Odama. Un jeu de stratégie où il faut dire les actions de son armée dans un micro, mais aussi diriger un énorme boulet avec la manette. Ce soft étrange est un jeu de flipper ce déroulant dans le Japon féodal où vos mains, vos yeux et votre voix seront mis à rudes épreuves. On peut aussi citer les jeux prenant en compte le câble de liaison GameCube / Game Boy Advance : VS Pac-Man, Final Fantasy : Crystal Chronicles et The Legend of Zelda : Four Swords Adventure. Ils utilisaient tous la GBA comme un second écran et comme une manette, mais ce fut un système peu répendu et trop coûteux pour les joueurs. Durant une période de quatre ans, la GameCube aura réussi à faire plaisir aux joueurs et fait évoluer Nintendo. Par exemple, qui aurait cru voir un jour un jeu d’horreur signé Nintendo ? Pourtant se fut le cas en 2002 avec Eternal Darkness. Un survival-horror psychologique où les personnages ont à faire à des hallucinations. Le changement de cap se fait sentir en 2006, Nintendo prévoit la Révolution du jeu vidéo, rien que ça !
Durant les années 2000, Nintendo s’est remis à faire des jeux pour l’arcade. Mais il s’agit plus précisément d’éditeurs tiers faisant des jeux pour le compte de Nintendo et utilisant ses licences. En 2002, Nintendo, Sega et Namco fabriquent la carte Triforce pour les bornes d’arcade, elle permet d’avoir un rendu aussi, voir plus, puissant que la GameCube. Cette carte est aussi basée sur les techniques de la console de salon de Nintendo : développé dessus est équivalent au développement sur GameCube. Des jeux connus et précurseurs de leur version NGC, sortiront en arcade, comme Donkey Kong : Jungle Fever et Donkey Kong : Banana Kingdom. Tous les deux sont des jeux de plates-formes qui ont fait naître Donkey Kong : Jungle Beat sur GameCube. Seule différence, les deux jeux d’arcade sont réalisés par Capcom, alors que la version sur console cubique est faite par Nintendo EAD Tokyo (développeur de Super Mario Galaxy). Capcom réalisera aussi des bornes Mario Party Arcade, jouables à huit ! Il donnera naissance à un mode 8 joueurs dans Mario Party 7, jeu développé par Hudson. Namco aussi utilisera cette carte et réalisera les deux Mario Kart Arcade GP, qui feront un petit succès. En guest-stars dans le jeu, on trouve Pac-Man, Miss Pac-Man, Blinky (le fantôme rouge) et dans la deuxième version, Mametchi (un Tamagochi). Namco réalisera aussi un jeu d’arcade qui avortera sur GameCube, il s’agit de Starfox Assault ! Grand ennemi d’un jour et ami pour toujours, voilà la relation entre Nintendo et Sega. Alors qu’ils se livraient bataille pendant près de quinze ans, les deux frères ennemis se mettent ensemble pour développer deux jeux d’arcade. Le premier sera l’incroyable F-Zero AX, puis le second est l'étrange Rhythm Tengoku (sorti sur DS sous le nom de Rhythm Paradise). Pour finir, Nintendo et Tomy se sont alliés pour sortir une borne d’arcade sur les petits monstres de poches, Pokémon Battrio. Une chose est sûre, Nintendo n’abandonnera pas de si tôt le secteur de l’arcade, surtout accompagné par les plus grands, que sont Capcom, Namco et Sega.
Lors de l’année 2003, une rumeur enfle disant que Nintendo prévoit une nouvelle console portable. La firme de Kyoto répond en affirmant qu’ils sont en train de préparer une console portable à double écrans. Il suffisait de cela pour faire partir en vrille l’imagination de tous les gamers, au point que les apprentis graphistes dessinent ce qu’ils pensent être la future Nintendo DS. C’est lors de l’E3 2004 que sera dévoilé au grand jour la mystérieuse machine. Elle est grise, grosse, peu esthétique, mais elle a bien deux écrans. Pour les plus fins observateurs, il s’agit bien d’un design repris d’une collection de Game & Watch. Six mois plus tard, c’est la commercialisation aux USA, puis quelques semaines plus tard c’est au tour du Japon. A ce moment, la Nintendo DS a changé de forme, ayant les bords moins arrondis et faisant un design moins jouet. Elle sera accompagnée par une foule de titre, comme Super Mario 64 DS, Wario Ware Touched, Pokémon Dash, Polarium, Feel the Magic XY, Rayman DS, Asphalt Urban GT, Les Urbz, Spider-Man 2… Chez nous, la Nintendo DS sortira le 11 mars 2005 avec le même catalogue. D’autres jeux suivront, comme Pac-Pix, Yoshi Touch & Go ou Another Code. Mais c'est lors de l’automne 2005 qu’un nouveau public va venir dans le monde du jeu vidéo. A cette époque, Nintendo sort en occident les trois versions de Nintendogs. La simulation d’élevage de chiots fera craquer bon nombres de fillettes, d’adolescentes et de jeunes adultes. Le public féminin arrive en masse sur la petite portable de Big N. Ce ne sera que le début de l'ouverture au grand public !
Pour la fin de l’année 2005, Mario Kart DS fera sensation. L’un des plus grands opus de la série avec un retour aux karts individuels et la mise en place de missions en mode un joueur. Mais la grande nouveauté fut le on-line. Pour la première fois, un jeu Nintendo est jouable en ligne et ce, sur une licence qui s'y prête à merveille. Malheureusement, ce fut aussi le jeu qui fera grandir une polémique, celle de la technique du serpent : le snaking ! Une technique de compétition pour certains, un moyen de tricher pour d’autres. Au jour d’aujourd’hui, après quatre ans de commercialisation du jeu, la question fait toujours débat. Mais surprenant, Mario Kart DS sera acheté par des gamers, mais aussi par le grand public. Un autre jeu sorti en mars 2006, prévu à l’origine pour les joueurs, va plaire aux demoiselles : Animal Crossing : Wild World. Le fait de faire son petit chez soi, de fleurir son village ou de garder contact avec ses voisins, plaît directement aux fans des Sims. A partir de là, la grande ère au casualisme est ouverte ! Dès juin 2006 sortira la Nintendo DS Lite accompagnée par Programme d’Entraînement Cérébral du Dr Kawashima. Un jeu prévu pour les adultes et les personnes âgées, même si les plus jeunes peuvent s’entraîner dessus. Mais les jeux "classiques" sont toujours de la partie, avec en ce début 2006 : Tetris DS, Trauma Center, Phoenix Wright, Metroid Prime : Hunters et New Super Mario. Bros. Même les éditeurs tiers se donnent à fond sur la console aux doubles écrans : Sonic Rush, Final Fantasy III, Dragon Quest IX, GTA : Chinatown Wars, Chrono Triger, Anno, Runaway et tant d’autres.
La console deviendra un objet de mode, qui plaît aux gamers, comme au grand public. Les jeux vont se différencier avec des expériences encore inédites dans le jeu vidéo : Leçon de Cuisine, Marche avec Moi, English Training et autre Gym des Yeux. Des softs prévus pour un public de non-connaisseurs, qui font râler les joueurs invétérés. Sur ce fait, Nintendo sort en début 2009, la Nintendo DSi. Ce n’est autre qu’une Nintendo DS Lite, avec une caméra. Mais elle a aussi un catalogue de jeux à télécharger, nommés DSiWare. Dedans, des petits jeux à petits prix, comme Mario vs Donkey Kong 2 : Le Retour des Mini, Dragon Quest Wars ou Une pause avec… Entraînement Cérébral du Dr Kawashima. Une console qui se tourne vers le grand public et le multimédia. On est loin de la DS de 2005 et son allure de tank. En 2010 sortira la Nintendo DSi XL en Europe, un nouveau modèle qui devrait plaire aux personnes âgées. Voilà de quoi montrer, que l’industrie a évolué et cherche à s’agrandir, comme l’a fait le cinéma en son temps. En tous les cas, la Nintendo DS reste la console la plus familiale qui soit, avec des titres très différents : The Legend of Zelda : Phantom Hourglass, Pokémon version Platine, Nintendo présente : La Maison du Style, Practise English, 42 Jeux Indémodables, Professeur Layton, Dementium : l’Asile…
Nintendo qui a bien apprécié l’approche du grand public avec la Nintendo DS et ses titres, va donc recommencer sur console de salon. Au départ, Nintendo parle d’une console révolutionnaire qui ne suivra pas la politique de Sony et Microsoft, c'est-à-dire la puissance graphique. Elle sera dans un secteur différent, en parallèle de ses concurrentes. Elle utilisera une manette à détection de mouvements et pourra convier toute la famille. De belles paroles entendues entre 2005 et 2006. A l’époque Nintendo nous dévoile la Revolution, une console unique, innovante, aux graphismes de la première Xbox. Lors de l’E3 2006, le nom officiel est dévoilé : Wii ! Mais avant son lancement, peu d’analystes et d’éditeurs ne croient au concept de cette drôle de machine. Pourtant en mai 2006 (lors de l’E3) une queue avec plus de trois heures d’attente, s’était formée autour du stand Nintendo. Lors de la sortie de la Wii en novembre et décembre 2006, la console aura un lancement incroyable dans le monde. Par exemple à Paris, avec les files d’attente de la FNAC et du Virgin Megastore des Champs-Elysées, qui se sont rejoints au bout d’un moment. Bien entendu, peu de personnes ont eu droit à leur console, même ceux l’ayant réservée. Nintendo n’avait pas prévu ce coup, qui a commencé aux USA, puis au Japon et s'en suit dans toute l’Europe. La folie de la Wii ne fait que commencer, avec une petite liste de jeux présents au lancement : Wii Sports, Wii Play, Red Steel, Super Monkey Ball : Banana Blitz, The Legend of Zelda : Twilight Princess, Rayman contre les Lapins Crétins…
Le début 2007 sera discret avec de petits jeux, comme Wario Ware : Smooth Moves, Excite Truck, Kororinpa, Mario Strikers Charged Football et Mario Party 8. Pourtant la console continue de se vendre par paquet. A ce moment les éditeurs tiers retournent leurs vestes et développent des jeux pour la Wii, mais n’arriveront qu’à la fin de l’année 2007. Malheureusement, ils seront éclipsés par les gros hits de Nintendo : Super Paper Mario, Metroid Prime 3 : Corruption et Super Mario Galaxy. Pourtant, certains sortent du tas, comme Nights : Journey of Dream qui était très attendu, mais qui n’aura pas su transposer la magie du premier opus dans cette suite. En cette fin 2007, arrive un événement dans un jeu Wii, celui de l’alliance entre Mario et Sonic. C’est en novembre 2007, que sort le premier jeu regroupant les deux mascottes de Nintendo et de Sega. Un rêve pour beaucoup de vieux joueurs, qui seront un peu refroidis en entendant que ce sera dans un jeu officiel des Jeux Olympiques. Mais cela n’empêche pas Mario & Sonic aux Jeux Olympiques d’avoir fait de très bonnes ventes pour un jeu éditeur tiers.
L’année 2008 aura été morose pour Nintendo, malgrè l'arrivée du WiiWare. La firme de Kyoto s’attendait à ce que les éditeurs tiers remplissent le catalogue Wii durant cette période. Mais ce ne fut pas le cas et Nintendo n’avait pas bien préparé son planning, avec un énorme vide pour Noël. Avec de bons jeux en tout début 2008, Donkey Kong : Jet Race, Battalion Wars 2 et Fire Emblem : Radiant Dawn, puis des gros jeux du printemps jusqu'à l’été, Mario Kart Wii, Wii Fit et Super Smash Bros. Brawl. La fin d’année fut appauvrie avec seulement, Wario Land : The Shake Dimension, Disaster : Day of Crisis, Wii Music et Animal Crossing : Let’s Go to the City. De petits, voire de médiocres jeux pour certains. Nintendo s’est fait prendre au piège et profite pour rassurer ses fans sur le planning de 2009. Ce genre d’année pauvre en jeu Nintendo, ne s’était pas refait depuis les époques Nintendo 64. Mais l’année suivante fut plus remplie, mais avec beaucoup de portages GameCube : Pikmin, Pikmin 2, Mario Power Tennis et Donkey Kong : Jungle Beat. Mais les éditeurs tiers ont pris confiance en cette console et en ont profité pour réaliser de grosses et d’innovantes productions, comme No More Heroes, Deadly Creatures, Muramasa, MadWorld, Okami, Little King’s Story… La console a toujours été au top depuis son lancement, mais voilà que 2009 aura fait dégringoler les ventes de la Wii. Nintendo n’ayant plus le choix, baissera sa console de 250€ à 199€ et mettra en production beaucoup plus de jeux gamer. Car le grand public avec la crise, est plus froid à acheter un jeu, surtout qu’un seul soft peut le satisfaire pendant quelques mois, alors qu’un gamer achète souvent, crise ou pas crise. C’est pour cela que l’année 2010 sera chargée en jeu Nintendo et éditeur tiers : Super Mario Galaxy 2, Metroid Other M, Sin & Punishment 2, Pikmin 3, Monster Hunter 3, No More Heroes 2, Fragile, Final Fantasy Crystal Chronicles : The Crystal Bearers, Trackmania Wii, Red Steel 2, Silent Hill…
Dans les années à venir, Nintendo va continuer à plaire au grand public et aux joueurs, mais cela va-t-il durer ? Difficile de le dire aujourd'hui. Comment vont évoluer les licences Mario, Zelda, Metroid et Pokémon dans la prochaine décénie ? Nintendo va-t-il rester dans le jeu vidéo ou va-t-il vouloir conquérir un nouveau marché du divertissement ? Depuis ses débuts, Nintendo va dans différents secteurs : cartes, jouets, jeux vidéo et bientôt, une nouvelle voie ? Une chose est sûre, l’entreprise nippone restera dans le divertissement et la convivialité. Voilà des interrogations qui clôturent ce gros dossier sur l'anniversaire de Big N. Quatre parties qui auront survolé un peu plus d'un siècle d'existence, sur une entreprise japonaise en constante évolution. Une firme magique, qui nous faisait, fait et fera rêver. Maintenant on vous donne rendez-vous en 2019, pour fêter les 130 ans de Nintendo !
FIN DU DOSSIER