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[Dossier] Les 120 ans de Nintendo - Deuxième Partie

Par creagamer - Le 23/10/2009 à 00:01

DEUXIEME PARTIE

(Retrouvez la première partie ici même)

Seconde partie pour le dossier des 120 ans de Nintendo. Après la naissance de la firme japonaise, de ses cartes à jouer et de ses jouets, voici venir l’ère des consoles de jeu vidéo. Nous allons découvrir le succès de la Super Nintendo et le combat qui a fait rage entre Nintendo et Sega au début des années 90. Nous reviendrons, aussi, sur l’arrivée de Sony dans l’industrie, sur l’échec du Virtual Boy et sur la mort de Gunpei Yokoi. Des moments qui furent sombres pour Nintendo.

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Comme vu précédemment, Nintendo a eu un grand succès en arcade avec entre autre Donkey Kong. Hiroshi Yamauchi pense à faire une console de salon qui supporterait des cartouches pour chaque jeu et qui rendrait des graphismes comme les jeux en arcade. La création de la Nintendo Entertainment System aura durée trois ans. En 1983, elle sort sous le nom de Famicom au Japon. Deux ans plus tard, elle débarque aux USA et en Europe. Cette machine sortira l’industrie du jeu vidéo d’une crise sans précédent. Mais pour sortir un jeu sur la NES, il faudra passer par les contrôles de Nintendo. C’est la création du « Seal of Quality » ! Avec ce symbole inscrit sur la boîte du jeu, on est sûr d'avoir une production de qualité. La firme japonaise contrôlera tous les jeux des éditeurs et imposera un quota de softs par an. Cette sorte de dictature fera râler un grand nombres d’éditeurs, américains et japonais. Mais comme la console est la première, il faut que les développeurs s’y plient. Par ailleurs, les jeux seront nombreux et des licences, toujours populaires en 2009, naîtront sur NES comme la grande saga Final Fantasy ou la franchise la plus connue au Japon, Dragon Quest. Chez Nintendo, Shigeru Miyamoto sort Super Mario Bros. qui sera un succès planétaire. Une suite suivra, mais seulement au Japon ! Elle parviendra chez nous, grâce à la Super Nintendo et le jeu Super Mario All-Stars, sous le nom de Super Mario Bros : The Lost Levels. Il est identique au premier épisode, mais la difficulté a été revue à la hausse. Chez nous, c’est le jeu Doki Doki Panic qui sera la base de Super Mario Bros 2. On peut choisir quatre personnages : Mario, Luigi, Toad et Peach. Cette version arrivera sur les côtes japonaises sous le nom de Super Mario USA. Mais pourquoi ce changement ? Car Nintendo of America pensait que la véritable suite à Super Mario Bros. était trop ardue pour les occidentaux. Ce cher génie de Nintendo développera aussi, The Legend of Zelda qui fera l’effet d’une bombe. Le jeu sera même accompagné par le poster du monde d’Hyrule, pour mieux s’y retrouver. Une suite vie le jour, The Legend of Zelda : The Adventure of Link, qui reprendra deux ans après la fin du premier. Zelda II se base sur les RPG du moment et reprend certains points, comme l’expérience, la magie, les villages, les dialogues… Mais ce qui a déplu à beaucoup de joueurs, c’est le scrolling à l’horizontal et sa trop grande difficulté. Puis viendra le jeu le plus connu de la NES en 1990, j’ai nommé Super Mario Bros 3. Bons nombres de nouveautés sont au programme : une carte du monde pour se déplacer de niveaux en niveaux, des déguisements pour avoir des aptitudes spécifiques et des forteresses avec des demi-boss. Il aura été une révolution dans le domaine de la plate-forme.

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Mais Shigeru Miyamoto ne fut pas le seul grand développeur sur NES, Gunpei Yokoi aura réalisé un jeu mythique : Metroid et son univers spatial angoissant ! Pour la première fois, on dirigeait une femme (on le savait que si on terminait le jeu rapidement). Sans oublier que l’exploration et la montée de puissance de Samus, dès qu’elle récupèrait une partie de son armure, faisait la force de ce titre. Le créateur de l’Ultra Hand et des Game & Watch, fit encore des miracles sur la console de salon de Nintendo. Il réalisera ensuite le difficile Kid Icarus, avant de se concentrer sur la Game Boy et la fondation d’Intelligent System. La Nintendo Entertainment System aura eu droit à des accessoires étranges et innovant. Le gun de la NES (Nintendo Zapper), qui pouvait être utilisé pour le jeu Duck Hunt, fut une grande trouvaille. On pouvait se faire une session de tire comme dans les salles d’arcade, ce fut un succès retentissant. Puis vient le légendaire Power Glove, un gant qui permettait de bouger des objets à l’écran. Mais cet accessoire fut très vite délaissé par Nintendo. Peu d’éditeur exploiteront ce gadget, qui était trop en avance sur son temps. Mais la firme nippone n’abandonnera pas, avec l’arrivée de ROB ! Ce petit robot se branchait sur le port de la manette deux de la NES. Utilisant deux titres, le robot pouvait ramasser des anneaux sur un tube ou lancer des toupies. ROB eu un succès commercial au Japon, mais n’est jamais venu en Europe, tout comme le Power Glove. La NES aura eu près de dix ans d'exploitation et un succès commercial énorme pour une console sortie dans les années 80. Nintendo va alors réessayer le même coup, mais avec une console portable.

power glove

rob    nintendo zapper

Alors que Mario est devenu aussi populaire que Mickey pour les enfants américains, Nintendo sort sa toute première console portable, nommé Game Boy. Elle supporte des cartouches, tout comme la NES. Cette machine, réalisée par Gunpei Yokoi, aura un succès énorme au début des années 90. Les jeux comme Tetris ou Super Mario Land seront des tremplins pour ce succès, mais c’est aussi grâce au Cable Link. Avec ce cordon on pouvait s’éclater jusqu'à quatre joueurs sur certains jeux, mais la plupart n’étaient jouables qu’à deux. Le fait de pouvoir jouer à F1 Race ou Mortal Kombat n’importe où  et à plusieurs, était un plaisir grisant pour l’époque. D’autres constructeurs essaieront de profiter de cette industrie des consoles portables, mais tous s’y casseront les dents. Pourtant, la Game Gear de Sega était sympathique, mais trop gourmande en piles et surtout trop grande. Quant à la Neo-Geo Pocket de SNK, elle était bien trop chère. Nintendo avait réussi à faire une console petite, économique et d'une bonne autonomie. Les jeux étaient intéressants, surtout ceux des éditeurs tiers qui réaliseront des titres énormes. Chez Nintendo, des jeux resteront gravés dans la mémoire de nombreux joueurs, comme Super Mario Land, Wario Land, Kirby’s Dreamland, Tetris, Metroid II, mais surtout l’onirique The Legend of Zelda : Link’s Awakening. Tous ces jeux sortis au début des années 90, auront marqué l’histoire de Nintendo. Mais cette Game Boy commencera à s’épuiser vers 1995. Cinq ans de vie et déjà la mort ? Oui et non, Nintendo prévoit l’année suivante de lui donner un grand coup d’électrochoc !

f1 race     metroid II     zelda link's awakening

En 1991, c’est la sortie au Japon de la Super Famicom (Super Nintendo chez nous). Console 16 bits qui vient prendre la place de la NES, mais aussi, qui vient concurrencer la MegaDrive de Sega. Cette dernière est déjà présente depuis quelques mois et se vend très bien, mais l’arrivée de la Super Nintendo va tout changer. La machine de Nintendo se vend comme des petits pains, les jeux qui l’accompagnent sont des hits. On retrouve Castlevania, Final Fantasy, Dragon Quest, Super Ghouls'n Ghost, Super Street Fighter II, MegaMan et tant d’autres. Dans les locaux de Nintendo on réalise, aussi, des petites merveilles, comme Super Mario World, The Legend of Zelda : A Link to the Past, Kirby Super Star, Super Mario Kart ou encore Super Metroid. Mais l’innovation numéro une de la Super Nintendo arrivera en 1993 et révolutionnera les autres softs de la console. La fameuse puce Super FX ! Grâce à elle, les développeurs peuvent faire des zooms, des rotations et utiliser des polygones dans les jeux. Par exemple, F-Zero l’utilise pour les rotations de la caméra et Starwing pour afficher les polygones des vaisseaux. Avec la puce, deux nouvelles licences Nintendo ont vu le jour : les courses futuristes du Captain Falcon et le système Laylat de Fox. Mais d’autres hits l’utiliseront, comme Stunt Race FX et Super Mario RPG. Nintendo, gros constructeur d’accessoires, va sortir en 1994 la Super Game Boy. Ce gadget, qui était une cartouche, se plaçait dans la fente de la Super Nintendo. Dans celle-ci, on mettait la petite cartouche de la Game Boy. On allumait la télé et le jeu Game Boy était sur l’écran ! Une première pour une console Nintendo, qui fera de très bonnes ventes. Mais un autre accessoire vient à la charge : le Super Scope ! Il s’agit tout simplement du Nintendo Zapper de la NES, mais en plus grand. Différents jeux l’utiliseront, comme Yoshi Safari. Mais ce bazooka en plastique ne dura pas longtemps. En 1994, Nintendo fourni une grande licence à un studio anglais, pour qu’il puisse en faire un hit sur la console 16 bits. Vous l’aurez compris, on parle de Donkey Kong Country développé par Rare ! Ces britishs auront fait les dernières heures de gloire de la Super Nintendo avec la trilogie des Donkey Kong Country, mais aussi avec le jeu de combat, Killer Instinct. Rare utilisera une nouvelle technique pour ses jeux, l’AMC (Advance Computer Modeling). Grâce à ça, les graphismes auront bluffé tous le monde. Lors de l’E3 de 1994, Donkey Kong Country est présenté aux journalistes. Avec ses graphismes très bien rendus, beaucoup ont cru avoir le tout premier jeu Nintendo 64. Avec cette technique, Rare était rentré dans la cour des grands. Cela se concrétisera encore plus lors de la période de la N64.

super nintendo

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Durant cette période, Nintendo et Sega se tirent la bourre pour être le premier du marché. Au final, on le sait tous, c’est Nintendo qui remportera la victoire. Mais Sega n’a jamais déposé les armes et s'est battu jusqu’au bout. Résultat, les deux constructeurs ont mis le paquet pour offrir à leurs publics respectifs des jeux de qualités. Même les éditeurs tiers ont réalisés de grands succès durant cette période de l’industrie. Capcom en est un exemple avec les excellentes ventes de Super Street Fighter II sur Super Nintendo. C’est durant le début des années 90 que sont créés les jeux Fifa d’Electronic Arts et les Tales of de Namco. Mais aussi,  sont sortis de très bons titres Disney, comme Magical Quest ou Aladdin. En gros se fut des années d’exceptions qu’ont vécu les joueurs durant l’ère des 16 bits. De plus, il y avait aussi Atari, SNK ou encore Hudson sur le marché, avec de bons petits jeux pour leurs machines. Mais revenons au combat Nintendo Vs Sega ! La firme au hérisson ayant perdu la bataille des 8 bits avec sa Master System, décida de sortir sa console 16 bits plus tôt que Nintendo. Mais quand ce dernier arriva à son tour sur le marché, les deux consoles étaient au coude à coude. L’un des points forts de Nintendo était sa mascotte, son plombier moustachu. Tous les gamins achetaient une Super Nintendo pour Super Mario World. Pour contrer cela, Sega décida de créer une nouvelle mascotte, plus charismatique et plus féroce que ce pauvre Alex Kid. C’est la naissance du plus rapide des hérissons, Sonic ! Il fut inventé pour réduire Mario en personnage has-been. Ce qui fut le cas, la barrière entre joueurs est plantée. D’un côté, les fans du plombier et de l’autre, les fans de l’hérisson. Comme Sonic fut nouveau et plus rock’n roll, les enfants préféraient ce héros dans l’ère du temps. Mais voilà, Mario fut mis en valeur pour plaire à toute la famille et Sonic qu’au public adolescent. Mais Sega ne s’arrêtera pas là. De grands coups marketing ont été créés avec comme super slogan « NINTENDON’T », une double page dans les magazines, qui montrait ce que n’avait pas la Super Nintendo : Castle of Illusion, Sonic the Hedghog, Moon Walker, etc. La guerre fait rage et la firme au hérisson bleu sort son slogan universel « Sega c’est plus fort que toi ! ». On pourra toujours le dire, le jeu vidéo a vécu son adolescence durant le début des années 90. Sega qui était plus souple avec les éditeurs tiers aura dans sa poche la totalité du catalogue EA Sports. Ce que n’a pas eu Nintendo, qui était encore trop stricte. Big N, grand vainqueur va même vouloir s’associer avec un grand groupe électronique pour introduire de nouvelles technologies. Ce fut l’accord d’un lecteur CD pour la Super Nintendo, créé par Sony. De quoi faire un grand coup, face à un Sega combatif.

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Alors que Nintendo et Sony collaboraient pour le lecteur CD de la Super Nintendo, la firme de Kyoto a reçu l’appel d’un dirigeant d’un grand groupe d’électronique occidental. Ce dernier voulait voir arriver l’univers Nintendo sur sa future plate-forme. Mais voilà, que choisir ? Le lecteur CD de Sony ou l’appel alléchant du néerlandais Philips ? Hiroshi Yamauchi va y réfléchir pendant des semaines, et ce jusqu’au dernier moment. Alors que Sony arrive au terme de la fabrication de son lecteur, Nintendo annule son contrat avec le géant nippon de l’électronique pour aller chez Phillips. D’un côté Sony voit rouge par ce coup de traître et de l’autre Phillips se félicite de cet accord avec Big N. Mais après ce retournement de situation, Nintendo va vivre un enfer ! Alors que le CD-i de Philips sort, Sony prépare sa vengeance en cachette. Mais voilà, les jeux Nintendo développés par le néerlandais font un bide et sont très mauvais. Qui se souvient de Hotel Mario ou de Zelda’s Adventure ? Pire c’est le CD-i de Philips qui ne se vend pas ! Les licences Nintendo n’auront pas propulsé les ventes comme le groupe l’aurait espéré. Nintendo loupe le coche de la technologie et pense que l’ère du CD n’est pas encore venue. C’est après cette histoire que Nintendo décida de garder encore les cartouches et de ne pas mettre un lecteur CD sur sa prochaine console, la Nintendo 64. Malheureusement ce fut une terrible erreur, car son concurrent Sega va sortir la Saturn, qui elle supportera les CD. Le pire va arriver en 1994, l’année où Sony présente sa PlayStation ! Fait à partir du prototype du lecteur de la Super Nintendo, Sony se lance dans l’aventure du jeu vidéo. Et il fera tout pour devenir le numéro un et renverser l’empire Nintendo. Mais le sort s’abat sur la firme de Kyoto car durant la même année sort le Virtual Boy. Cette console de Gunpei Yokoi se porte comme un casque et permet de voir les jeux en relief. Malheureusement, l’écran rouge et l’effet de profondeur feront naître de nombreuses migraines au bout d’un quart d’heure de jeu. La console fera un bide, à tel point que cela sera le plus gros échec de Nintendo. Sur ce constat, Gunpei Yokoi préfère quitter le navire Big N, pour montrer sa créativité dans d’autres domaines. Mais le destin en a choisi autrement ! Le 4 octobre 1997, Gunpei Yokoi circule en voiture, lorsqu’il subit un accident avec un autre véhicule. L’ancien créatif de Nintendo sort de sa voiture sans regarder si d’autres engins arrivent par derrière. Le malheureux se fera faucher par un poids lourd et en perdra la vie à seulement 56 ans.

hotel mario

project nintendo / sony          virtual boy

Tous ces drames pour Nintendo ne s’arrêtent pas là et la série noire continue au milieu des années 90. Alors que le CD-i n’est plus commercialisé, que le Virtual Boy a fait un bide, que Sony va rentrer dans l’industrie, que Gunpei Yokoi est mort, vous croyez qu’il ne peut y avoir pire ? Et bien détrompez-vous ! La Game Boy ne va pas très bien, les ventes chutent. La console portable de Nintendo a six ans derrière elle et la carrure de cette machine n’est plus au goût du jour. Big N décida alors de contre-attaquer avec un nouveau modèle. Plus petit, plus économique : c’est la Game Boy Pocket ! Ce modèle fera regrimper les ventes de la console portable de Nintendo. Mais c’est grâce à une nouvelle licence que la Game Boy Pocket va se vendre sur la durée. Il s’agit du jeu de Satoshi Tajiri, Pocket Monster ! En 1996 sort la version verte et la version rouge sur Game Boy, succès dès le premier jour et rupture de stock immédiat. Nintendo n’en croit pas ses yeux ! La firme pensait sortir un jeu quelconque, ils ont tout simplement inventé une licence qui va les sortirent de ce trou noir. Mais pas tout en entier, car la Nintendo 64 aura du mal à se vendre et les éditeurs tiers la bouderont. Hiroshi Yamauchi aura même un conflit avec Square Soft ! Rendez-vous la semaine prochaine pour la troisième partie des 120 ans de Nintendo où l’on reviendra sur la folie Pokémon, la bataille de la Nintendo 64, l’arrivée de Sega sur les consoles Nintendo et tant d’autres choses ! 

pikachu

A SUIVRE