Il fut un temps où on démarrait sa console, on appuyait sur Start à l'écran titre, et on était jeté dans le jeu, comme ça, sans savoir quoi que ce soit. Les gamers trentenaires auront grandi avec ce système critiquable, et certains regretteront peut-être même ces jours perdus. Rule Number One est là pour vous replonger dans une expérience arcade et sans pitié. Alors... c'était mieux avant ?
Règle Numéro Un, on ne parle pas de ce jeu !
Rule Number one est un jeu qui fait une très mauvaise première impression : menus sommaires, commandes non-expliquées, parties très courtes et peu intéressantes. Avec ses cinq modes de jeu se ressemblant tous, on a très vite fait d'avoir tout vu, et de regretter fort son achat si on ne s'accroche pas un peu. Quelque soit le mode, le jeu nous largue dans une arène rectangulaire, sans murs, avec un décor semblant vaguement inspiré du courant synthwave, avant que l'on se fasse assaillir par des ennemis géométriques, puis humanoïdes, changeant à chaque nouvelle vague. Armé d'un pistolet en pixels rappelant le premier Doom, puis d'autres armes peu variées d'un plus gros calibre, vous devez repousser ces viles formes géométriques et autres purées de pixels de forme humanoïde. Rien d'autre. Survivez le plus longtemps possible, et pensez à tirer sur les caisses recelant des points, des armes, ou de la santé. Histoire de rallonger la sauce.
Le jeu n'est pas difficile, mais il est assez injuste, les ennemis vous traquant où que vous alliez, et vos armes n'étant pas vraiment adaptées aux foules, en plus du tout petit terrain. Vous disposez bien d'un saut, d'une esquive et de quelques grenades (inutiles) mais vos premières parties risquent d'être bien courtes, et très décourageantes au vu de tout ce qui se passe. Les différents modes ne varient pas assez le gameplay non plus, avec le mode Compétitif qui réduit la sélection d'armes, le mode Arcade qui les compte toutes, le mode Bouncy Bois qui ne spawn pas tous les ennemis et le mode Hell Stiletto qui vous donne d'emblée une arme très forte. Quand au mode Basketball, il est sans intérêt : vous n'avez qu'a trouver un bon endroit, ne plus jamais bouger, et enchaîner les tirs à l'infini car la physique du jeu est bien trop basique, éliminant toute difficulté.
Règle Numéro Deux, on va parler un peu du jeu quand même
Alors qu'en est-il de Rule Number One ? Est-ce donc un énième shovelware à jeter dans les oubliettes de l'eshop ? Dans un sens oui. Ce n'est pas un jeu très abouti, ni très agréable à jouer sur Switch, étant un FPS, et on trouve mieux facilement. Mais pourtant, il y a un peu de cœur dans ce jeu, qui a été développé par moins de personnes que vous n'avez de doigts à une main. C'est une petite équipe qui a eu une idée et l'a réalisée, certes, pas parfaitement, loin de là même, mais leur petit jeu a quand même l'avantage d'être fluide et sans bugs. En plus, le tout est accompagné d'illustrations de votre personnage féminin très réussies et pleines de charme, voire même très sexy. Vous pouvez d'ailleurs débloquer d'autres dessins avec le score gagné en jeu, vous donnant un objectif et un sentiment de progression. En parlant de progression, les ennemis proposés sont basiques au début, mais une fois les premières vagues passées, on se rend compte que des nouveaux types de vilains apparaissent toujours, vous gardant de vous ennuyer. Quand à la musique, elle n'a rien d’exceptionnel mais accompagne bien les parties et l'ambiance techno et synthwave. On oubliera vite la voix du personnage, qui tente de placer des one-liners à la limite du compréhensible.
Et c'est là qu'est le cœur de la question : est-ce qu'un titre orienté arcade, peu varié, mais au gameplay potable a encore sa place aujourd'hui sur nos consoles ? Dans une époque où des développeurs indés de génie nous sortent des Hollow Knight et des Undertale, est-ce qu'un petit jeu imparfait comme Rule Number One possède ne serait-ce que l'ombre d'une chance ? Une question à se poser alors qu'on contemple les illustrations du jeu. Et sans baver s'il vous plaît.
