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Pokémon à Hong Kong : nom d'un Pikachu !

Par rifraff - Le 31/05/2016 à 01:37

Pokémon Lune et Pokémon Soleil vont avoir droit à une sortie mondiale à la fin de l'année et pour la première fois bénéficier d'une traduction en neuf langues dont le chinois traditionnel et simplifié. Une décision, à priori commerciale, qui provoque quelques remous, en particulier à Hong Kong...

Jusqu'à présent, les précédents titres Pokémon étaient sortis en Chine avec différentes traductions en rapport avec les différentes langues de ses nombreuses régions. Ainsi (d'après le site Quartz) Pokémon était appelé à Hong Kong : 寵物小精靈 que l'on peut traduire par "Petit Elfe (ou Esprit) Animal" et à Taiwan, Pokémon était connu sous le titre : 神奇寶貝 c'est à dire les "bébés Magiques". Désormais, que ce soit à Hong Kong ou à Tawan ou dans n'importe quel territoire de la Grande Chine, Pokémon s'appellera officiellement 精靈寶可夢 ou Jingling Baokemeng  en Mandarin (Jingling signifiant "esprit" ou "elfe" et Baokemeng étant une traduction de Pokémon). Et c'est la même chose avec les noms des Pokémon et en particulier celui de Pikachu qui jusqu'à présent était traduit à Hong Kong par 比 卡 超 (Bei-kaa-chyu) et qui devient désormais 皮卡丘 (soit Pikaqiu). Un changement qui passe mal auprès des fans chinois et en particulier auprès des fans hongkongais qui depuis plusieurs jours protestent aussi bien devant le consulat du Japon en chantant le générique de Pokémon en cantonais que sur Facebook où ils ont créé une page et une pétition (voir ici).

Si ces protestations pourrait prêter à sourire (même si on peut facilement les comprendre), elle cache en réalité une inquiétude bien plus profonde et politique puisque la langue officielle de Hong Kong est le cantonais et que certains pensent que le gouvernement de Pékin fait tout pour la supprimer (une enquête récente ayant notamment démontrée que seules 40% des écoles primaires de Hong Kong enseignaient encore le cantonais..) Pour rappel, Hong Kong est une ancienne colonie britannique rétrocédée à la chine en 1997 qui garde un statut particulier en ayant notamment son système politique, sa monnaie, ses lois et... sa langue officielle qui est une façon de revendiquer sa différence.

On comprend ainsi mieux pourquoi à Hong Kong, l'affaire fait débat, relayée par des partis politiques et des appels au boycott de Nintendo. Quant à la pétition, elle a déjà réuni plus de 6000 signatures et ce n'est sûrement qu'un début.... On attend désormais la réaction de Nintendo pour savoir si la firme va revenir sur sa décision- ou pas.