Nintendo Switch

Gal Metal

Test Switch

Gal Metal

Par ggvanrom - Le 30/10/2018 à 22:23

Qu'est-ce qui fait un jeu de rythme et qu'est-ce qui différencie un bon jeu de rythme d'un mauvais jeu du genre ? Cette question, votre serviteur se l'est posée en testant Gal Metal, paraissant le 2 novembre prochain sur Nintendo Switch. DMM Games a tenté un paris osé, en sortant un jeu de rythme sans réelle structure de gameplay, demandant simplement de battre la mesure à l'aide de vos Joy-Con sur une batterie virtuelle sur de la musique métal, il est donc temps de voir si la formule s'avère concluante. C'est donc parti pour une série de crampes aux bras le tout en musique.

De la musique née la paix guerre

L'histoire de Gal Metal se déroule dans la paisible ville de Kichijoji au Japon, où il ne se passe jamais rien d'extraordinaire, mais un beau jour, un vaisseau extra-terrestre débarque pour kidnapper un garçon et une fille. Ses occupants ne sont pas ici pour une visite protocolaire, le Voyager Golden Record envoyé dans l'espace en 1977 avec des informations sur notre espèce a été intercepté par leur planète, et écouter ce disque doré a provoqué la désolation sur cette dernière.

Afin de se venger, les deux protagonistes vont se retrouver fusionnés dans un seul corps, et sont désormais le dernier espoir de l'humanité car les visiteurs à l'apparence de poulpes ont prévu de détruire la Terre en guise de représailles. Plus qu'une solution pour échapper à la catastrophe, utiliser les mêmes ondes qui ont causé la destruction de leur planète, et ces ondes sont produites par... la musique métal.

Notre héros et notre héroïne coincés dans un unique corps (le héros contrôlant le corps de la fille tandis que cette dernière ne peut que communiquer par la pensée) vont devoir apprendre à "cohabiter", ce qui nous offrira au passage quelques gags déjà vus et revus que nous vous laissons supposer lorsque qu'un homme prend le contrôle du corps d'une femme. Comme le hasard fait bien les choses, il se trouve que notre héroïne est la présidente du club de métal de son lycée, il n'en faudra donc pas plus pour préparer comme il se doit la défense de la Terre.

Une esthétique qui fait peine à voir

Présenté initialement à l'occasion de divers évènements vidéoludique, les avis des testeurs se regroupaient sur un point, Gal Metal est laid. L'histoire se présentant sous la forme d'un mangas animé illustré par Toshinao Aoki avait déjà écorché la rétine des joueurs tant par l'extrême simplicité des dessins, mais aussi par le rendu qui une fois colorisé donne l'impression d'un travail réalisé à la truelle. Heureusement les dialogues associés tentent de relever le niveau, en proposant des notes d'humour déjà servies d'innombrables fois par le passé mais qui continuent de marcher. En revanche nous avons aussi le droit à des pavés de texte qui au final cassent la dynamique du jeu entre deux sessions musicales. Cette cassure est d'autant plus pénible durant les cours et période de repos de nos étudiantes métalleuses lorsqu'elles s'échangent texto sur texto pour savoir comment contrer la prochaine invasion de poulpes. Certaines situations dans le jeu sont amusantes, mais perdent en efficacité à cause d'un emballage trop brouillon à mon goût. Et nous n'avons pas encore abordé le gameplay de base du jeu.

A noter qu'entre chaque phase de bataille, nos héroïnes auront accès à des période de creux qu'elle pourront occuper en effectuant diverses actions :  effectuer un job étudiant, étudier, apprendre un mouvement à la batterie etc. Chaque action vous fera consommer de la stamina, mais vous permettra d'augmenter ou de diminuer différentes statistiques de votre personnage principal, qui influenceront la qualité de votre jeu de baguettes contre vos adversaires. Un meilleur moral vous octroiera des points bonus, votre jauge de gust diminuera les attaques des calamars, etc.

Un jeu de rythme sans partition

Sur le papier, Gal Metal me fait penser à un mix entre Wii Music et Boogie sortis tous les deux sur la Wii. Tandis que l'un se contentait de nous faire mimer des instruments de musique et jouer 2-3 notes en nous rappelant que le motion gaming c'était pas évident pour l'époque, l'autre nous demandait de faire déhancher un personnage sur des musiques, avec une absence totale de rythme à respecter en appuyant simplement sur des boutons. Gal Metal de son côté reprend les mêmes bases, durant votre aventure vous allez (re)découvrir divers titres à la sauce métal afin de repousser les envahisseurs, et pour se faire, vous devrez en tant que batteur donner le rythme à vos coéquipières.

Pour ce faire, vos armes seront vos Joy-Con que vous devrez manipuler comme une vraie paire de baguettes. Un coup du Joy-Con droit pour frapper sur un tom, le Joy-Con gauche pour la caisse claire, et secouer les deux pour actionner les cymbales... et c'est tout. Afin de progresser dans l'histoire, chaque affrontement avec les aliens vous demanderont d'atteindre un seuil de point pour considérer votre mission comme réussie.Là où 90% des jeux de rythme font le choix de vous imposer une partition à suivre en rythme afin d'engranger plus ou moins de points en fonction de votre sens du rythme, Gal Metal fait le choix de vous laisser complètement autonome. Vous apprenez au fil de l'histoire quelques enchainements qu'il ne vous reste qu'à reproduire durant le show.

Les scènes de "combat" sont quant à elles sont réalisées en 3D et se contentent de fixer sous divers angles vos héroïnes pendant que vous tenez la cadence avec votre batterie. Là où l'on pourrait penser que l'absence de partition simplifie le jeu, il n'en est rien au final car entre les différents effets pyrotechniques, le motion gaming à la reconnaissance parfois douteuse, les combos réalisés apparaissant textuellement à l'écran et le rythme de la chanson se modifiant si vous jouez trop vite ou trop lentement, vous aurez vite fait de perdre votre sens du rythme pour aboutir inéluctablement à une horrible cacophonie. Gal Metal reste jouable pour peu que l'on se concentre un minimum, mais le fun que l'on est censé ressentir en se prenant pour un vrai batteur n'est pas au rendez-vous. Et ce manque de fun est encore pire si vous décidez de jouer en mode bouton avec une manette pro ou avec les Joy-Con accrochés à la console en mode portable. Et ce n'est pas l'arrivée des calamars qui vous attaqueront pour "corser" le gameplay qui rajoutera du piment à vos sessions.

 

4
Une esthétique complètement à l'ouest, un jeu de rythme faisant plus office de défouloir qu'autre chose de par son manque de maitrise du rythme, mêlé à un gameplay à détection de mouvement qui nous rappelle pourquoi cette technologie ne nous emballait pas il y a 10 ans à cause de son manque de précision. Vous avez là 3 éléments majeurs qui font que je n'ai pas réussi à accrocher à Gal Metal, sans compter les phases de textos absolument interminable entre chaque missions. Gal Metal avait tout de même de bonnes idées avec un scénario qui n'est certes pas palpitant mais qui à le mérite de nous décrocher un sourire de temps en temps, ainsi qu'une idée de gameplay à la difficulté progressive. Cependant le titre manque pour moi d'un gros soucis d'équilibrage entre ses phases "repos" et musicales, sans compter son manque de finition que ce soit au niveau esthétique ou au niveau de son gameplay approximatif.

  • Une histoire sympathique
  • Des musiques métal variées...
  • Un système de stat influençant nos prestations
  • Une esthétique horrible
  • Mais de qualité très inégales
  • Le motion gaming hasardeux
  • Absence totale de partition
  • Les phases texto interminables et ennuyeuses
  • Pas d'option de synchronisation pour le jeu en mode salon