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PAPER MARIO: La Porte Millénaire

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PAPER MARIO: La Porte Millénaire

Par sharkun - Le 27/10/2014 à 14:41

Après un Super Mario RPG très apprécié sur Super NES en 1996 qui signait les prémices de la série et un Paper Mario de qualité sur Nintendo 64 en 2000 et 2001, c'est fort de son succès que la série Paper Mario s'octroya un tout nouvel épisode sur la console de salon Nintendo de l'époque : la GameCube. Appelé à l'origine Paper Mario 2 pendant son développement, Paper Mario : La Porte Millénaire est la suite de Paper Mario premier du nom et est paru en 2004. Le jeu reprend les codes principaux de l'opus précédent : un Mario dans un espace 3D avec des personnages 2D dans un univers fait de papier. Le tout, accompagné de la sauce RPG désormais propre à la série. S'il comptabilise un peu plus de deux millions de ventes, soit un million de plus que l'opus 64, ce n'est pas pour rien. Toutefois, malgré une qualité de jeu indéniable, nous allons vite nous rendre compte qu'il emprunte beaucoup, voire trop, à son grand-frère.

 

Au revoir le Royaume Champignon

pmL'histoire débute une fois de plus à la maison de Mario et Luigi, où les deux frères les plus célèbres du jeu vidéo reçoivent une lettre de la princesse Peach, amenée par Parakarry, le même paratroopa facteur que dans l'opus précédent. Si dans Paper Mario Peach invitait Mario et Luigi à son château dans la ville de Toadville, située dans le Royaume Champignon, dans Paper Mario : La Porte Millénaire la princesse invite le plombier rouge dans une toute autre région, totalement inédite dans la série Mario. La lettre est accompagnée d'une carte au trésor menant à, il paraîtrait, un butin intéressant. Après un long trajet en bateau, notre héros se retrouve dans une ville nommée Port-Lacanaïe dont le nom veut tout dire. Elle est habitée par des brigands en tout genre et est très mal fréquentée. On apprend peu après que la princesse Peach a été enlevée, contre toute attente bien évidemment. Toutefois, à l'instar de l'opus 64 vous ne serez pas seul : Goomelie, une Goomba archéologue rencontrée après que vous l'ayez sauvée des griffes de curieux personnages, ainsi que son mentor un Goomba très cultivé, vous aideront dans votre quête. Le but sera très similaire à ceux de Super Mario RPG et Paper Mario : retrouver sept étoiles, cette fois-ci, des gemmes, afin de progresser dans votre aventure et de pouvoir ouvrir la Porte Millénaire derrière laquelle se cache le grand trésor. Ah et accessoirement, en profiter pour sauver Peach.

 

Un théâtre dessiné mais vivant

pmOn parlait juste avant de Port-Lacanaïe, lieu principal de vos pérégrinations. C'est le premier point positif du jeu : nous sommes transportés dans une toute autre région, fort originale pour la série. Une ville très mal fréquentée mais bien entendu, c'est Mario, c'est gentillet, n'espérez pas voir une once de goutte de sang mais les décors sont vraiment réussis et rendent bien compte de ce nouvel univers, avec des tags aux murs, des personnages à l'accoutrement et l'expression arrogante et voyoute, des déchets ça et là... C'est vraiment très bien rendu. De plus, les environnements dans lesquels on évolue sont comme dans tous bons Mario : divers, variés et très colorés. Les graphismes ne sont même pas à la limite de la perfection - ils le sont totalement. L'univers papier nous permet d'avoir des décors, des personnages et des contours lisses. Pas une once d'aliasing mais seulement un univers coloré au possible, aussi chatoyant que varié, tout comme les environnements. A l'instar de Paper Mario, Paper Mario : La Porte Millénaire vous proposera une aventure enchanteuse dans un univers mignon de dessins et de papier. On perd malheureusement l'aspect crayonné qui était beaucoup plus mis en évidence dans l'opus 64 avec le ciel fait de pastel, mais on a réellement cette impression d'univers papier et théâtrale réussie. Le tour de force de cet épisode, c'est de renforcer l'aspect théâtral, avec des spectateurs qui regarderons désormais l'estrade sur laquelle vous vous battez. Le mieux, c'est que même les décors sont désormais plus détaillés et peuvent même avoir une influence sur le combat. On a même une accentuation du côté papier de Mario, dans la mesure où celui-ci peut cette fois-ci se transformer en bateau de papier, se rouler ou plier sur lui-même et même se transformer en avion de papier afin d'accéder à certains endroits. Mario est un vrai couteau suisse à lui tout seul. Au-delà de ça, l'aspect histoire théâtrale est aussi présent de par le fait que le jeu se sépare en chapitres, à la fin desquels on joue toujours Peach et Bowser, de quoi apporter un peu de diversité au jeu.

 

Un gameplay déjà bien enrichi par de nouveaux éléments

pmEn effet, le gameplay est le même que l'opus précédent mais s'enrichit de petits éléments fort appréciables, rendant d'autant plus compte de l'aspect papier de Mario. Comme dit précédemment, dorénavant durant les combats vous serez amenés à esquiver les déchets que vous enverra le public ou à accepter avec joie les objets qui vous aideront. De même, il faudra avoir le bon timing pour éviter les décors qui tombent petit à petit si des gros coups sont lancés dans le combat. Ça marche toujours de la même manière : on progresse dans le jeu et on est lancé dans un combat dans une autre zone lorsqu'on interagit avec l'ennemi, en ayant l'initiative ou non sur lui. Vous pouvez bloquer en appuyant sur le bouton A pile au moment où on vous attaque et même maintenant appuyer sur B pour contrer. De plus, vos alliés ont maintenant également des points de vie et constitueront parfois des cibles privilégiées pour vos ennemis, là où dans Paper Mario ils étaient plus absents. Tous ces petits détails rajoutent un peu de dynamisme au jeu et surtout, de la difficulté et de la minutie sur le timing et les mouvements à faire. En effet, on a toujours quelques actions à faire selon les attaques, comme tourner le plus vite possible son stick analogique ou appuyer sur A au bon moment afin de réaliser certaines attaques. Le tout est toujours sous l'égide du système de Points Fleur, Points Coeur et Points Badges, chaque niveau pris grâce à l'expérience obtenue suite à la victoire d'un combat vous faisant gagner 5 Points Fleur, 5 Points Coeur ou 3 Points Badge. C'est à vous de gérer. Les Points Coeur font office de point de vies, les Points Fleur vous permettent d'attaquer et les Points Badges de porter des badges vous donnant de nouvelles habilités. C'est donc dans la continuité de Paper Mario : un système de RPG fait pour les débutants mais qui apporte tout de même son lot de nouveautés et de nouvelles légères complexités exclusives à la série.

 

Des musiques et un contenu équivalents à son grand-frère

pmL'univers est simpliste mais très riche de par le fait de nous proposer un univers très coloré, un système de RPG parfait pour les non-aficionados du genre et de nouveaux éléments rendant le jeu moins répétitif que pouvait l'être l'opus 64 sur certains passages. Le tout est enrobé d'un grand contenu de jeu et saupoudré d'une musique qui fait écho à la série Mario. Les musiques sont aussi dynamiques et plaisantes que l'étaient celles de l'opus précédent. On retrouve donc les qualités musicales, mais aussi les défauts musicaux : certaines vous sembleront réellement répétitives, notamment la musique des combats. Outre ce petit détail, le contenu est très bon, avec plus de 20 heures de jeu facile en ligne droite, ponctuées de quelques quêtes annexes ça et là, et la recherche des nombreux badges et morceaux étoiles disséminés un peu partout dans le jeu, vous avez de quoi faire, et le tout toujours dans l'hamonie de l'univers unique que propose la série Paper Mario. Toutefois, si c'est très sympa d'avoir quelques clins d'oeil au passé de la série, ça l'est moins quand on reprend la même intrigue principale pour la troisième fois et surtout, on copie sans cesse les divers péripéties et obstacles rencontrés. 

 

Le trop plein de déjà-vu : du papier mâché

pmC'est le gros point noir du jeu, le gros point qui entâche la qualité de Paper Mario : La Porte Millénaire, sans pour autant la détruire complètement toutefois. Le manque de renouvellement est réellement frappant cette fois-ci, car là où Paper Mario se contentait de seulement reprendre l'histoire des sept étoiles à retrouver tout en proposant un nouveau scénario avec de nombreuses nouvelles choses, nombreux sont les éléments repris ici. Des clins d'oeil me direz-vous ? Non, c'est plus une excuse qu'autre chose car un clin d'oeil dans un jeu ne pas consiste à reprendre tous les personnages avec les mêmes habilités, la même progression, les nombreuses mêmes énigmes ou décors quasiment de la même façon. En ayant joué à Paper Mario on est assez outré de certains éléments qu'on retrouve avec autant de similitude. On a quasiment les mêmes alliés à quelques rares exceptions près, avec les mêmes habilités pour certains, la même progression, de nombreuses péripéties, obstacles ou énigmes déjà présents dans Paper Mario premier du nom. Paper Mario : La Porte Millénaire propose certes  de nombreuses nouveautés mais reprend vraiment beaucoup trop à son grand frère. Ce manque de renouvellement n'a jamais été aussi probant, bien plus que dans Paper Mario par rapport à Super Mario RPG. C'est le seul gros point noir qu'on peut reprocher au jeu - toutefois, il n'en reste pas moins un très bon titre qu'il convient de découvrir pour tous les fans de Nintendo.

8.5
Paper Mario : La Porte Millénaire aura beau être un jeu génial et très certainement le meilleur Paper Mario de la série pour beaucoup, il n'aura pas un mais un demi point de plus dans la mesure où il reprend trop, mais vraiment trop, de la progression, de l'intrigue et d'éléments scénaristiques de Paper Mario premier du nom. Il n'est à aucun moment question de clins d'oeil, il n'y a pas d'excuses : trop de choses sont empruntées du premier opus. On a un manque de renouvellement flagrant au niveau des décors, du bestiaire et des personnages, leurs habilités et bien d'autres encore. On a réellement l'impression qu'Intelligent Systems n'a pas voulu s'attarder de ce côté-là. Toutefois, à part ce défaut, Paper Mario : La Porte Millénaire est un jeu de qualité à mettre dans toutes les mains, habitués de RPG ou pas. Le jeu est coloré au possible, lisse, bien léché avec une aventure bourrée de contenu, une ambiance unique et un gameplay qui marche toujours aussi bien.

  • La perfection graphique
  • Univers théâtrale de papier très bien rendu
  • Décors variés et colorés
  • Légèrement plus difficile
  • Un gameplay un peu plus riche
  • Durée de vie correcte
  • Personnages attachants et drôles...
  • ... Mais beaucoup moins que dans l'opus précédent
  • Un manque de renouvellement flagrant (intrigue, énigmes, bestiaire etc.)
  • Une sauvegarde du boss final mal agencée
  • Toujours pas d'autres modes que le mode aventure