Nintendo Switch

FAIRY TAIL

Test Switch

FAIRY TAIL

Par ggvanrom - Le 07/08/2020 à 08:00

Manga créé par Hiro Mashima sorti en 2006 et ayant bénéficié d’une série animée en 2008, Fairy Tail est un Shonen qui passionne encore bon nombre d’amateurs du genre. Si les Japonais avaient déjà eu droit à des jeux vidéo de la franchise sur PSP et DS, les Occidentaux que nous sommes peuvent enfin découvrir un jeu officiel sans passer par la case import. Développé par Gust et édité par Koei Tecmo, découvrons ensemble ce nouveau RPG sobrement intitulé FAIRY TAIL.

*Test réalisé à partir d'une version fournie par l'éditeur*

Rattraper le train en marche

Comme la plupart des jeux à licence,  FAIRY TAIL est un titre qui va vous demander un minimum de base sur l’animé et le manga pour pouvoir être pleinement apprécié, et ce dès le début du jeu. Plus exactement, le jeu débute à la fin de l’arc de l’île Tenro, juste avant l’ellipse de 7 ans dans l’œuvre. Pour vous donner un ordre d’idée, sur l’animé cela correspond à l’épisode 120, et le manga papier le chapitre 248. Si il y aura bien une voix off pour nous présenter les membres de la guilde ainsi qu'un glossaire pour faire le point sur l'histoire globale, l’essentiel des bases devra être acquis de nous-même pour profiter pleinement de l’œuvre : le côté enflammé de Natsu, Grey et sa manie de se déshabiller, Erza et son amour des pâtisseries etc., 

Si l’on pourrait se plaindre de ne pas commencer l’aventure par le commencement, Gust a trouvé un compromis pour justifier une évolution dans le jeu. Suite à l’ellipse des 7 ans ayant conduit à la disparition des membres les plus forts de la guilde Fairy Tail, voici que Natsu et ses compagnons resurgissent de la mer, constatant avec effroi la triste vérité : Fairy Tail est devenue la guide la plus nulle de Fiore, et la puissance de nos héros en sommeil a fatalement chuté. De là notre objectif sera double : avoir des compagnons au top de leur forme, et (re)faire de Fairy Tail la guilde la plus forte de Fiore !

Recommencer de zéro

Nous voici de retour à Magnoria, ville hébergeant notre belle guilde. Sans le moindre joyaux en poche (monnaie du jeu), un statut de guilde en dessous de tout, et des personnages affaiblis, il va falloir se retrousser les manches pour redorer notre blason. Et pour cela la progression se fera en deux étapes. La première consistera à accomplir des missions peu prestigieuses dans les environs pour gagner un peu d’argent et des niveaux. Si ces dernières consistent à 99% du temps à occire des monstres, vous aurez de temps en temps quelques quêtes de récoltes pour les villageois.

Une fois un rang prédéfini atteint (symbolisé par une grande pyramide de progression entre les guildes) ou votre niveau suffisamment élevé, il vous sera possible de progresser dans l’histoire principale en suivant la trame de l’œuvre originale, en commençant par les Grands Jeux Magiques se déroulant à Crocus. Malheureusement ce choix de progression pose un souci majeur : la répétitivité.

Bien que l’histoire principale suive plutôt fidèlement les événements du manga, le remplissage des quêtes secondaires entre deux chapitres est une étape obligatoire, et nous imposera d’innombrables quêtes de chasse, nous demandant de combattre les mêmes monstres encore et encore pour gonfler le level et le rang de guilde. Heureusement de temps en temps le panneau de quêtes nous proposera des quêtes pour des personnages précis, ce qui débloquera de nouvelles intrigues. Et vous aurez également à améliorer vos liens sociaux avec des mini-quêtes, ou encore recruter dans votre équipe des personnages ne faisant pas partie de Fairy Tail.

En parallèle, vous pourrez également utiliser les nombreuses ressources ainsi que les joyaux récoltés pour retaper votre guilde de fond en comble. Cela peut paraître anodin, mais en améliorant les diverses structures qui apparaîtront au fil du temps, vous obtiendrez des bonus non négligeables comme un gain d'XP amélioré pour les personnages qui ne combattent pas, un bonus PV permanent, ou encore davantage d'objets dans la boutique.

Des combats addictifs

Plutôt prédisposé à devenir un jeu de combat, Gust et Koei Tecmo ont surpris pas mal de gens en proposant un J-RPG pour mettre en lumière Fairy Tail. Si on pouvait être dubitatif au départ, il s’avère que ce choix fonctionne plutôt bien en réalité. Lorsque vous déclenchez un combat, vous pouvez avoir jusqu’à 5 mages dans votre équipe, et l’ordre d’attaque se fait en fonction de votre vitesse. Vos adversaires sont répartis sur un terrain carré de 3x3 cases et le but sera bien sur de tous les vaincre pour engranger de l’expérience.

Pour ce faire, on retrouvera la palette de coups propres à chaque héros, avec les traductions françaises officielles. Ces dernières peuvent soit cibler une case unique, soit affecter plusieurs cases, mais dans ce dernier cas la puissance chute souvent lorsque l’on s’éloigne du point d’impact. Qui dit magie dit bien sûr PM, chaque sort consommera un certain nombre de PM, et ces derniers se restaureront si vous rentrez à la guilde, ou si vous utilisez un objet adéquat. Avec un total de 16 mages à débloquer le long du jeu, il ne tiendra qu’à vous de trouver l’équipe idéale pour venir à bout des faiblesses élémentaires de chaque adversaire.

Couplé aux attaques de bases, plusieurs techniques se débloqueront au fil du jeu. La Fairy Jauge permet de déclencher de puissantes attaques de groupes, qui pourront déclencher des Unisson Raid (attaques duo) mais aussi permettre avec un peu de chance de lancer une Super Magie dévastatrice pour faire plier vos adversaires. En plus d’éliminer vos adversaires, si vous combattez à proximité d’un obstacle obstruant une route, vous aurez même la possibilité de le faire sauter en accumulant assez de dégâts lors du combat. Même si le bestiaire manque cruellement de diversité, les combats restent tout de même assez plaisants. Il est malheureux toutefois de ne pas pouvoir sauter les cinématiques des magies, le sort Urano Metria de Lucy étant un parfait exemple qui met de longues secondes à être lancé. Dernier point, l’Eveil permet également de booster radicalement vos performances en combat, voire même changer de forme pour les Dragon Slayers, acquérant au passage de nouvelles capacités.

Une adaptation fidèle…

Redécouvrant cette partie de l'histoire de Fairy Tail avec ce nouveau jeu vidéo, j’ai agréablement été surpris par la fidélité envers l’œuvre originale sur bien des points. On retrouve avec plaisir les voix originales de chaque personnage, et la volonté de coller au mieux avec l'œuvre originale tout en rajoutant du contenu (les quêtes et le bestiaire) pour gonfler la durée de vie qui ira de 20 à 30h en fonction de votre niveau. 

Pour donner un côté plus RPG, nos héros apprendront leurs sorts fétiches au fur et à mesure qu’ils augmenteront de niveau. Leurs stats s’amélioreront également, et en lieu et place d’équipements comme armes et armures pour booster les performances, nous pourrons trouver ou créer des lacrimas possédants diverses caractéristiques puis les équiper en tant qu’accessoires. Plus le niveau d’un personnage augmente, et plus il pourra s'équiper de lacrimas.

En plus d’une modélisation assez fidèle des personnages, on a également le droit à quelques cinématiques illustrant les moments forts du jeu (et pour le fan-service également). Côté bande-son on se retrouve avec des titres inédits qui bien que non officiels, collent parfaitement aux thèmes que l’on peut entendre dans l’animé.  Hélas c’est à peu près tout ce qu’il y a à sauver dans ce jeu… 

Mais une technique qui fait peine à voir

Connu principalement pour la série Atelier par les amateurs de J-RPG, Gust a toujours su s’attirer les foudres de bien des joueurs à cause de prouesses techniques bien en deçà du support exploité. FAIRY TAIL ne déroge malheureusement pas à la règle, et ce pour plusieurs raisons. Graphiquement parlant, le jeu reste très (trop) basique, affichant des environnements assez petits, et des textures d’un autre temps, couplé à des problèmes que l’on pourrait mettre sur le dos du manque de temps ou de budget. Si les personnages sont relativement bien animés lors des combats et des cinématiques, ils font preuve d’une rigidité surprenante tout le long du jeu, que ce soit durant les dialogues ou lors de leurs déplacements. Censé être un moment festif dans l’animé, la fête organisée dans le monde des esprits avant le début des Grands Jeux Magiques faisait véritablement peine à voir dans le jeu vidéo.

Un autre problème se pose au niveau de la modélisation, ou plutôt de la non-modélisation des personnages 3D. Si l’on peut encore pardonner que les villes soient remplies que par 4 ou 5 PNJ clonés à foison, beaucoup de personnages importants de l’intrigue principale n’ont pas bénéficié de modélisation. On prendra pour exemple le personnage d’Arcadios se limitant à des apparitions sous forme de sprite 2D, ou encore les guildes de Blue Pegasus ou de Mermaid Hell qui n’ont qu’un seul représentant en 3D, le reste apparaissant sous bulle de dialogue, ou étant simplement absents.

Mais la plus grosse aberration du jeu, corrigée en partie avec le patch day one, est la traduction française du titre. Si on peut souligner l’effort accompli pour proposer une traduction dans la langue de Molière, elle nous a tout de même lâché quelques perles avec des menus traduits façon Google Traduction, des mots manquants voire mal traduits, ou encore des statuts d’objets incompréhensibles en l’état. Si Gust corrige le tir petit à petit via les différentes mises à jour, on est quand même déçu du résultat final.

 

6
Si l’on est un fan de Fairy Tail, de J-RPG et qu’on est habitué aux performances techniques de Gust, le jeu FAIRY TAIL peut proposer une première expérience correcte. Si ce J-RPG ne révolutionnera pas le genre, il a le mérite de proposer pour la première fois un jeu de la licence en Occident. Il est toutefois dommage de constater que la finition semble montrer au mieux un manque de temps, ou au pire un manque de budget. À voir si le développeur continuera d’améliorer sa copie avec des mises à jour.

  • Les voix originales japonaises
  • Une bande-son dans la lignée de l’animé
  • Assez fidèle à l’œuvre originale malgré quelques raccourcis
  • Les combats dynamiques
  • 16 mages à incarner
  • À la ramasse techniquement
  • Des quêtes trop répétitives
  • Les temps de chargement
  • Une pléthore de personnages importants non modélisés en 3D
  • La traduction française