Nintendo Switch

Pong Quest

Test Switch

Pong Quest

Par Mimir - Le 19/05/2020 à 10:00

L’un des premiers et plus célèbres jeux d’arcade devenus un classique au fil des âges est de retour sur nos machines. Disponible depuis le 7 mai sur Nintendo Switch et un peu plus tôt sur PC, Pong Quest, développé par Chequered Ink et édité par Atari, se veut être la formule dépoussiérée et plus colorée du populaire Pong que chacun connaît. Comme sous-entendu par son titre, la traditionnelle raquette à déplacer à la verticale ne se contentera pas d’intercepter et renvoyer des balles blanches, elle devra aussi explorer des donjons… En résumé, Pong Quest n’est autre qu’un Pong auquel on a greffé quelques mécaniques des RPG à l’ancienne, tant sur la forme que le fond. Mais pour quel résultat ?

C’est du racket

Vous êtes une nouvelle recrue prometteuse et le roi décide de vous accorder sa confiance en vous envoyant, après un petit entrainement, récupérer des pierres précieuses qui sont pour ainsi dire maudites et lui causent bien des soucis. Ni une ni deux, après un rapide petit tour dans le hub du jeu qui vous donne accès aux différents donjons, bien que verrouillés pour la plupart, et à votre garde-robe pour vous fait tout beau, vous vous engagez dans ce qui sera votre premier donjon. Lui et les suivants ne seront d'ailleurs peut-être pas sans rappeler à ceux qui les ont connus à l’époque quelques classiques Atari.

Générés aléatoirement, les donjons ont une structure dans l’ensemble assez simple et directement visible sur la mini carte. Découpés pièce par pièce avec une vue de dessus, à la manière d’un The Legend of Zelda pour prendre un exemple suffisamment parlant, ils abriteront en leur sein divers coffres au trésor, des PNJ sans grand intérêt, des ennemis et même quelques mini jeux pas bien corsés.

Les coffres comme les jeux seront l’occasion de gagner un peu d’argent qui vous permettra entre autres d’acquérir des balles spéciales. Si la classique balle blanche est bel et bien de la partie, vous aurez également accès à un très grand nombre de balles qu’il vous faudra acheter ou bien récupérer sur vos ennemis vaincus. Au début, vous ne pourrez en transporter qu’un nombre restreint, vous en laisserez donc beaucoup derrière vous. Ce sera d’ailleurs l’occasion de voir un message en bas de l’écran qui vous rappellera inlassablement comment échanger de balles avec une autre. Un petit rien agaçant qui masque à la fois la carte dans le coin inférieur de l’écran ainsi que les ennemis qui pourraient arriver par là. Vous pesterez logiquement plus d’une fois sur ce menu détail.

C’est de la balle

Pour défaire les raquettes adverses, vous pourrez compter sur plus de cinquante balles différentes. Impossible (ou presque), de toutes les énumérer, mais sachez que certaines sont de véritables plaies. Rien n’est précisé dans le jeu à ce titre là, mais il est possible de distinguer quelques catégories de balles. Celles davantage orientées vers le soutien, qui vous redonneront des vies ou bien feront apparaître un mur qui protégera votre côté. D’autres, plus perverses qui vous endormiront ou bien deviendront invisibles. Ou plus simplement des balles purement offensives qui sont là pour vous causer des dégâts.

Car dans Pong Quest, plutôt que de surveiller le score, vous surveillez vos vies et celles de la raquette adverse. Renvoyer une balle classique vous coûtera à chaque fois un point de vie, de même qu’à l’adversaire. Mais des balles spéciales peuvent vous causer davantage de dégâts, et si par malheur vous en laissez passer une, alors vous perdrez encore bien plus. Tombez à 1 point de vie, et votre état (ou celui de l’ennemi dans le cas contraire) sera critique. Vous serez plus lent, donc plus vulnérable. Il suffira alors qu’une seule balle passe pour vous éjecter de l’arène et vous obliger à reprendre le donjon du début car, même s’il compte plusieurs étages, vous ne disposez d’aucun checkpoint.

En revanche, la progression de votre raquette est conservée, car au fil de vos victoires, vous engrangez de l’expérience et grimpez des niveaux. Vous pourrez ainsi choisir entre 3 options à chaque fois, plus ou moins aléatoires, comme augmenter votre barre de vie ou votre inventaire. Vous aurez occasionnellement des objets d’ordre plus pratique, qui vous révéleront par exemple l’emplacement des coffres voire même de la sortie, et vous faciliteront les parties suivantes. En ce sens, Pong Quest emprunte également un peu au rogue-lite.

Malgré cela, la progression se veut finalement assez linéaire. À vous de choisir si vous esquivez les ennemis ou en combattez un maximum en sachant que, de toute manière, certains vous poursuivront. C’est un calcul à faire entre le gain potentiel d’objets, d’or et d’expérience, et le risque encouru, d’autant plus que le risque revêt assez souvent un caractère un peu aléatoire. Certains ennemis disposent d'un arsenal redoutable et vous feront épuiser votre stock de potion. Et sans vos potions, vous n’aurez presque plus aucun moyen de remonter vos vies. Inutile de préciser, alors, que la fin sera inéluctable.

De cela naît un brin d’exaspération. La progression offerte par une victoire n’est pas si significative au regard des conséquences d’une défaite. Les donjons sont faits de telles sortes à vous user jusqu’à ce que vous arriviez au boss dissimulé derrière une grande porte… qu’on ouvre avec une grande clé… cachée dans un coffre… qu’on ouvre avec une petite clé. Les combats contre les boss sont d’ailleurs plutôt sympathiques, là où ceux contre les autres raquettes se révèlent finalement assez répétitifs. Pourquoi ne pas avoir fait que des combats de boss à thème ?

Pong à plusieurs

En dehors de ce mode de jeu, vous pourrez également disputer des parties de deux à quatre joueurs, et profiter d’un mode classique qui reprend ni plus ni moins le Pong classique. À noter qu’un mode en ligne est également présent pour disputer des parties avec le monde entier. Nous n’avons malheureusement pas pu l’essayer : trouver une partie tient pour l’heure de l’impossible. Cela dit, le jeu est encore récent, mais est-ce que cela changera dans le futur ? Mystère.

Enfin, même si vous ne croulerez pas sous les textes, qui d’ailleurs ne sont pas particulièrement captivants (ne vous attendez pas à vivre une histoire passionnante), sachez que le jeu est intégralement traduit en Français, ce qui le rendra entre autres accessible aux plus jeunes qui découvriront peut-être Pong.

6
Pong Quest a su aller plus loin que le simple Pong tout en restant un Pong. Assez paradoxalement, le titre a bénéficié d’une touche de modernité en implémentant au sein du gameplay des mécaniques très classiques et déjà éprouvées ailleurs. Le résultat n’est toutefois pas aussi reluisant pour ce qui est de l’intérêt procuré par les donjons qui demeurent prétextes à enchaîner des parties de Pong sans grande saveur, et parfois avec un petit sentiment d’injustice, jusqu’à faire face au boss qui relève un peu le tout. Quoi qu’il en soit, si vous aimez le concept de Pong, alors Pong Quest ne vous décevra probablement pas. À l’inverse, si vous n’avez jamais été séduit par Pong, il y a peu de chance pour que vous soyez conquis. Dans un cas comme dans l’autre, le prix pourra toutefois en rebuter plus d’un : 14,99 € semble relativement excessif, et on ne saurait que trop conseiller d’attendre une réduction à moins que vous ne soyez un inconditionnel de Pong.

  • Un Pong moins austère
  • De nombreuses balles...
  • ... Et donc plus stratégique qu’il n’y paraît
  • Donjons répétitifs
  • Musiques redondantes
  • « Inventaire plein »
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