Nintendo Switch

Skellboy

Test Switch

Skellboy

Par Rubix_Man - Le 08/02/2020 à 09:00

Dernier né du studio allemand Umaiki Games, Skellboy arrive en ce début d’année sur la Nintendo Switch. Bienvenue dans un monde peuplé de squelettes, de zombies, de chevaliers et de princesses à sauver. Classique, me direz-vous ? C’est ce que nous allons voir.

Un héros façon puzzle

Skellboy est un jeu d’aventure plutôt atypique où vous incarnez Skippy (le grand gourou pour les intimes), sympathique squelette revenu d’entre les morts grâce ou à cause de la magie de Squaruman, traître au royaume de Cubold ayant déversé sa fureur vengeresse sur le monde entier en invoquant les esprits du mal, faisant ressurgir mort-vivants et monstres divers. Plongé dans un univers mélangeant pixel art et environnements en 3D, vous aurez pour mission de sauver le monde et de retrouver une princesse disparue. La particularité de Skellboy tient à son gameplay : si vous commencez en tant que squelette dépourvu d’arme ou d’armure, vous aurez tout au long de votre aventure la possibilité et même la nécessité de changer les diverses parties de votre corps. Tête, Buste, Pieds, ces trois éléments auront chacun leur importance et chercher à combiner divers éléments trouvés ça et là vous seront nécessaires dans l’avancée de votre quête. Outre les particularités spécifiques à la nature de ces parties du corps (le Buste vous permet de tenir une arme à la main et les Pieds vous permettent de sauter), les divers éléments que vous trouverez au cours de votre quête ont chacun leur particularité qui pourra vous octroyer un avantage non négligeable au cours de votre aventure. Le nombre total de parties du corps se révèle suffisamment nombreux et varié pour susciter un intérêt à chaque nouvelle découverte.

Mais Skellboy ne s’arrête pas en si bon chemin et offre aussi un large panel d’armes à collecter. Epée, Massue, Hache, Lance et Bâton magique seront à votre disposition afin de vous défendre contre ceux qui tenteront de vous barrer la route. Toutes ces armes disposent elles aussi de variantes à débloquer au cours du jeu, altérant votre attaque, vos combos ou votre allonge. Si cette variété est plus que louable, il est malheureusement dommage de constater que les combats manquent de dynamisme. Dans leur exécution, la profondeur de la plupart des affrontements, boss exceptés, est comparable à ceux du tout premier épisode de la série Legend of Zelda ; faites tournoyer votre arme autour de vous et tentez d’esquiver les attaques adverses. Rien de bien palpitant en somme, ce qui est regrettable compte tenu de la diversité des armes proposées. Reste à voir comment le système de changement des parties du corps est intégré dans l’aventure.

L’aventure, c’est l’aventure

Skellboy tente par divers moyens d’éviter de nous enfermer dans une aventure trop linéaire, avec plus ou moins de succès. Dans sa structure, le jeu vous amène assez intelligemment là où vous devez aller sans vous donner l’impression d’être trop mené par la main. En effet, le level design est dans l’ensemble bien construit, suffisamment ouvert pour se laisser explorer et le royaume de Cubold vous fera rencontrer aux bons moments quelques PNJ hauts en couleurs vous apportant indications et indices afin de ne pas vous perdre. Toutefois, il vous vaudra mieux être bien attentif aux informations données par le jeu, et il est rudement déconseillé de laisser Skellboy de côté en jouant à d’autres jeux avant d’y revenir plus tard, car le cas échéant vous risqueriez fort de vous perdre sans parvenir à retrouver vos objectifs. En cela, la comparaison avec le premier Legend of Zelda peut encore une fois sembler de mise et il est dommage de n’avoir pas mis à disposition du joueur un rappel des derniers événements marquants de l’aventure ou des prochains objectifs à atteindre.

Le monde de Skellboy est vaste et vous aurez à visiter de nombreux lieux bien différents : château, prairies, ferme, égouts… Vous aurez parfois à faire quelques aller-retour qui ralentiront quelque peu le rythme de votre aventure. Un point noir qui se trouve être d’autant plus pénible que votre avatar est franchement lent, même équipé des meilleurs « pieds ». Ajoutez à cela le fait que vous aurez à faire face à des ennemis qui n’ont rien de palpitant à combattre et ces voyages auront vite fait de vous décourager. Fort heureusement, à un stade de l’aventure où vous aurez visité un nombre conséquent de lieux différents, il vous sera donné la possibilité d’user des points de sauvegarde afin de vous amener plus rapidement vers votre destination. Cet ajout fortement appréciable n’ôte toutefois pas cette sensation de lourdeur que l’on éprouve à contrôler notre avatar, qui aurait gagné à passer la seconde grâce à son choix de gameplay si particulier.

Changer de corps pour changer de vie

Revenons d’ailleurs à cette faculté de Skippy à modifier son apparence. Car si l’idée est intéressante, il reste à voir si celle-ci est bien intégrée dans le level design, et si ce dernier incite le joueur de manière ludique à tenter diverses combinaisons. Sur ce point, Skellboy arrive à ses fins : impossible d’avancer dans le jeu en restant squelettique jusqu’au bout. Toutefois, si, comme mentionné plus tôt, ces différentes parties de corps offrent des variations intéressantes, leur impact dans le gameplay aurait pu être plus audacieux et elles ne changent pas radicalement notre façon de jouer. A titre d’exemple, la série des Kirby, par la faculté bien connue de son personnage principal à copier les pouvoirs de ses adversaires, parvient à modifier notre façon de contrôler la petite boule rose de Nintendo, sans complètement déconcerter le joueur. Un Kirby Fusée ne se jouera pas de la même façon qu’un Kirby Roue ou Epée, sans dénaturer le level design. Au contraire, ces deux aspects se mélangent ensemble et sont construits de telle sorte que le joueur se retrouve bien plus sollicité que dans Skellboy.

Malgré tout, l’aventure Skellboy reste très agréable grâce à sa direction artistique attachante, sa bande-son de qualité, son gameplay original mais aussi son scénario qui là aussi sort du lot. Les diverses situations que rencontre notre héros ne manquent pas d’humour, parfois assez noir sans tomber dans le glauque. Le tout reste assez mignon et ce petit squelette attise la sympathie. Malheureusement le jeu se finit assez vite, entre cinq et dix heures suivant le temps que vous prendrez et compte tenu du prix, cela reste trop peu pour faire oublier les défauts, certes minimes mais présents du jeu. Vous pourrez toutefois faire durer le plaisir en cherchant à compléter le jeu à 100 % bien que cela ne fera que rajouter une heure ou deux à votre compteur via des quêtes annexes sympathiques.

 

7
Sans être parfait, Skellboy a le mérite de tenter de prendre des chemins différents de ce à quoi on peut s’attendre d’un jeu d’aventure. L’inspiration des premiers Zelda se fait sentir tout en préservant l’originalité du titre, par sa direction artistique personnelle, son gameplay original et son scénario plein de surprises. L’aventure est cependant bien courte, et on aurait été en droit d’en demander un peu plus même si elle se révèle suffisamment plaisante pour qu’on s’y intéresse un tant soi peu.

  • Un gameplay original
  • Direction artistique soignée
  • Bande-son rétro bien sympathique
  • Scénario plein de rebondissements
  • Trop court
  • La lenteur de l'avatar
  • Peu d'indice si vous êtes perdu

Rubix_Man

https://twitter.com/moulinauxbulles
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