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Astérix & Obélix XXL3 : Le Menhir de Cristal

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Astérix & Obélix XXL3 : Le Menhir de Cristal

Par C-Ptique - Le 18/12/2019 à 08:00

Cela faisait longtemps que nous n’avions pas eu droit à une version vidéoludique du petit gaulois. Sans doute en flairant le filon, Microïds, l’actuel détenteur des droits, a d’abord ressorti en 2018 sur toutes les plateformes Astérix et Obélix XXL 2 : Mission Las Vegum, qui avait bien marqué à son époque. Si la démarche est logique et compréhensible, Microïds s’est sans doute tiré une balle dans le pied car il est difficile de ne pas jouer à XXL 3 sans faire la comparaison avec le 2. La relève est-elle à la hauteur ?

Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ…

Astérix est là, ça va faire mal, ça va cogner la bagarre ! La chanson mythique colle on ne peut mieux à la série des Astérix XXL. Comme toute bonne histoire du petit gaulois, elle commence dans le village en Armorique. La tranquillité est troublée par un courrier du facteur Pneumatix qui nous apprend qu’une amie de Panoramix a été enlevée et qu’il faut la retrouver. Heureusement, Panoramix a gardé en réserve un menhir de cristal pour la retrouver mais pour qu’il fonctionne, il faut d’abord rassembler 3 cristaux, une sorte de GPS gaulois où il manque des piles en somme. Commence alors une aventure dans toute l’Europe et les rives de la Méditerranée.

On découvre ainsi très vite le gros point fort du jeu, son respect envers la BD et l’univers de Goscinny et Uderzo, aussi bien visuellement qu’humoristiquement. Par exemple, au début de l’histoire en se rendant au camp romain de Petitbonum, Astérix demande à Obélix que pour une fois, on aille voir les romains poliment pour demander ce qui est arrivé au courrier de Pneumatix et qu’il faut frapper avant d’entrer. Obélix répond que c’est ce qu’il comptait faire, frapper le garde avant d’entrer. Astérix se montre toujours aussi malin et Obélix un grand dadais attachant.

Que serait Astérix sans ses jeux de mot ? Ils sont au rendez-vous eux aussi et ils sont très bien trouvés, en plus de dépoussiérer le concept. On ne les citera pas tous mais on peut mentionner le personnage Feudartifis ou le camp romain d’Hylalsum.

Au passage, précisons que le jeu semble se passer après le film du Secret de la potion magique réalisé par Alexandre Astier car Abraracourcix mentionne « la dernière fois que Panoramix est parti pour chercher un apprenti, on a frôlé la catastrophe ». D’autres références aux aventures d’Astérix sont également glissées ici et là dans le jeu, ce qui ravira les fins connaisseurs.

J’aime l’odeur des romains au petit matin.

Les deux premiers Astérix XXL avaient été développés par le studio Étranges Libellules. Problème : le studio a mis la clé sous la porte en 2012. Il était donc inévitable que pour réaliser ce troisième opus, une nouvelle équipe prenne le relais et qu’il fallait tout renouveler. Un pari risqué qui hélas n’est pas toujours réussi en plus de souffrir de la comparaison avec XXL 2.

L’essence même de XXL a été conservée, ce troisième opus est toujours un beat’em all où on dirige Astérix ou Obélix et où le but est de battre tous les romains qui se présentent sur le chemin. On peut simplement les frapper mais lorsqu’ils sont nombreux, on peut utiliser des attaques avancées plus dévastatrices (glaive tournoyant pour Astérix, attaque chargée pour Obélix…) mais qui consomment de l’endurance, il faut donc la recharger ensuite ou la laisser recharger. Simple mais efficace pour organiser des combats de manière stratégique. En plus de ces attaques, Astérix peut boire de la potion magique (parce que Môôôôôssieur Astérix a le droit, lui) tandis qu’Obélix peut utiliser le menhir de cristal et ses différents pouvoirs (tremblement de terre, gel…). Idéfix peut aussi donner un coup de main en allant mordre les fesses des romains.

De leur côté, les romains sont suffisamment diversifiés pour que cela soit honnête. Il y a le troufion de base, le légionnaire avec un bouclier qu’il faut d’abord envoyer en l’air, le lanceur d’alerte qui peut appeler des renforts ou encore le centurion qui peut booster les attaques des troupes. Chaque nouvelle zone explorée est l’occasion de rencontrer de nouveaux romains toujours plus coriaces, ce qui pimente les combats et oblige à définir des cibles prioritaires pour vaincre plus facilement.

De manière générale, l’aspect beat’em all ne renouvelle pas le genre mais il est bien pensé et honnête. On prend son pied à parcourir les niveaux et à donner des baffes aux romains pour leur apprendre les bonnes manières. Il est vraiment dommage que la musique ne soit pas plus entraînante car si elle parvient sans problème à créer une ambiance, elle peine beaucoup plus quand il s’agit de retranscrire le dynamisme des combats.

Des mini-jeux d’arcade bienvenus.

Astérix & Obélix XXL3 : Le Menhir de Cristal est structuré en plusieurs niveaux principaux que l’histoire nous fait traverser en long et en large. Régulièrement, on trouve des missions secondaires à accomplir sur le chemin comme des camps romains à « nettoyer » en un minimum de temps. Le score est plus ou moins élevé en fonction du nombre de romains battus ou des alertes déclenchées. On peut aussi aider des habitants locaux. Ils nous fixent des objectifs assez simples : protéger une zone contre les romains, faire des courses contre la montre… où ramener une poule égarée.

Ajoutons à cela plusieurs objets à collecter tout le long du jeu, ils ont juste le bon nombre qu’il faut pour que ce soit plaisant de les chercher et de les ramasser. Certains sont aussi très bien cachés, ce qui incite à fouiller les niveaux de fond en comble (ce qui nous fait tomber sur quelques romains sur le chemin). Seules les chasses à l’os mériteraient d’être revues, Idéfix flaire parfois un os et il faut le déterrer en frappant le sol avec le menhir de cristal, mais notre compagnon canin met beaucoup de temps à trouver l’endroit exact, ce qui casse le rythme du jeu.

Terminons notre test par un passage technique. Si les graphismes sont jolis, ils sont bien moins détaillés par rapport à XXL 2, la vue asymétrique constante nous ferait presque croire que nous sommes revenus à la fin des années 90. C’est dommage mais en contrepartie, la fluidité est exemplaire, c’était donc peut-être un sacrifice à faire puisque la fluidité est capitale dans un beat’em all.

6.5
Astérix & Obélix XXL3 : Le Menhir de Cristal a de très bonnes idées mais il ne parvient pas toujours à les exploiter jusqu’au bout. Son gros point fort reste son humour qui fait mouche tout en restant dans l’esprit de la BD, de même que pour l’ambiance qu’il recrée. Son point faible en revanche est qu’il lui manque un grain de folie pour qu’on prenne vraiment notre pied. Malgré tout, l’ensemble reste honnête et divertissant et il devrait occuper des soirées sans problème. Les bases sont là, elles ne demandent qu’à être mieux exploitées dans l'optique éventuelle d'un Astérix & Obélix XXL4.

  • L’humour et l’ambiance d’Astérix bien retranscrits
  • Les attaques variées
  • La diversité des ennemis
  • Le deuxième joueur qu’il est possible d’ajouter ou d’enlever à tout moment
  • On donne de belles baffes aux romains
  • La musique qui ne décolle pas vraiment
  • Les chasses à l’os d’Idéfix qui prennent trop de temps
  • Un petit grain de folie aurait été bienvenu