Nintendo Wii

No More Heroes

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No More Heroes

Par thesayen77 - Le 13/04/2008 à 11:59
Suda51 est de retour ! Après un Killer 7 très spécial, mais prenant, le monsieur de Grasshopper nous offre un autre titre tout aussi déjanté, mais incontestablement plus accessible. Incarnez un raté =)




I/ Un otaku qui se remet en question


No More Heroes vous mettra dans la peau de Travis Touchdown, habitant dans un modeste motel de Santa Destroy. Au cours d’une escapade sur le net, notre ami obtient une arme impressionnante : le beam-katana, un pseudo sabre laser. Agé d’une vingtaine d’années, et n’ayant toujours rien fait de ces dernières, Travis trouve l’occasion de racheter son honneur. A ce propos, le jeu vous présentera de nombreux aspects de sa pitoyable vie. Ainsi, le répondeur nous annonce les requêtes du VidéoClub tel que : « Vous avez un retard de deux semaines sur la cassette suivante : le meilleur des gros seins allemands. Veuillez nous la rendre le plus tôt possible. Bonne journée. ». Cela n’a aucune utilité mais est toujours aussi hilarant. Travis a également placé un poster d’une de ses héroïnes de manga préférée… Tous ces éléments nous apportent l’essentiel pour comprendre le personnage.
Il décide donc de combiner ses anciennes connaissances en matière de combat avec la puissance du katana pour devenir le meilleur assassin de toute la ville. Premièrement pour la gloire, mais aussi parce qu’il pense que votre charmante accompagnatrice, Sylvia Christel, acceptera de coucher avec lui (et, en passant, de le dépuceler :-P) s’il parvient à être en haut du classement. Il est intéressant de voir comment leur relation évolue.

Il vous faudra alors, selon votre dextérité au combat et votre envie de réaliser les quêtes annexes, au maximum une douzaine d’heures pour clore le jeu. Libre à vous de retenter l’aventure dans un niveau de difficulté plus élevé.
Votre parcours se basera sur le schéma suivant : jobs, meurtres, boss. Les premiers s’obtiennent au Job Center. Ils constituent en fait en une sorte de mini-jeu vous demandant en autres de ramasser des scorpions, nettoyer des graffitis, remplir une voiture d’essence, ou encore, tondre une pelouse... Ils sont peu nombreux, mais assez variés et permettent d’alterner avec les combats. Par la suite, vous obtiendrez une somme d’argent et une médaille en fonction de vos performances. Remarquons que la médaille d’or est assez simple à obtenir…
Ensuite viennent les meurtres, ou plutôt les contrats de meurtres. Ils vous proposent de réaliser divers objectifs tels que : tuer un PDG, éliminer le plus de personne en un temps donné, frapper dans une balle de base ball pour toucher le plus de mondes etc. Ils sont plus nombreux que les jobs, mais moins variés. Et à part quelques exceptions, la médaille d’or s’obtient assez facilement.
Pour finir, on affrontera les boss ( transition powa =) )




II/ Une ascension vers le sommet

Vous serez amenés à affronter 10 assassins réputés. Chacun se distingue par sa personnalité, particulièrement soignée, doublée par une mise en scène remarquable. Ainsi, vous rencontrerez un acteur mégalo, un magicien frustré, une sorcière, une tueuse sadique (avec une référence flagrante à l’héroïne de Kill Bill), un père refoulé par sa fille, etc.
Le tout est très satirique et original. On a hâte de découvrir quel énergumène il faudra tuer.

Chaque ennemi choisit le lieu de l’affrontement : stade, école… ensuite, il faut tuer tous ses sbires afin de passer au boss. Ces derniers sont assez coriaces, mais après quelques essais et la découverte du point faible (commun à tous), ils deviennent abordables.

Ces petites excursions recèlent quelques surprises, il se peut donc que l’un de nos adversaires tombe sous une autre lame, ou alors, que l’on ait droit à une petite séquence de shoot'em up durant la partie. Ce décalage démarque réellement ce jeu des autres.

L’intérêt principal du soft réside en l’affrontement avec ces dits-boss. C’est dépaysant et très plaisant.




III/ Inside the Destroy

No More Heroes (NMH pour les intimes), acquiert un certain côté GTA-like lors des balades en ville. Loin de posséder toutes les subtilités du maître du genre, Santa Destroy détient quelques lieux incontournables, à commencer par les magasins. Ces derniers sont éparpillés au sein de la ville. On pourra alors améliorer son équipement / ses combos, acheter de nouvelles fringues,... Pour s’y rendre, il faudra compter sur la magnifique (ou pas) moto de Travis. Engin volumineux doté d’un turbo permettant de cabrer, sauter et déraper.
Bien que la ville semble dépourvue de tout vie, les autres lieux que l’on sera amené à visiter seront un peu plus soignés. Malgré tout, on ressent l’empreinte de Grasshopper, côté design et bande son. La jauge de vie ainsi que la carte sont représentées avec de gros pixels, comme pour rendre hommage aux anciennes périodes 8-16 bits. Certaines sonorités sont grossières, comme lorsqu'apparaît le classement des meilleurs assassins, ou que l’on récupère des pièces d’ennemis vaincus. La touche de l’ami Suda se ressent surtout sur le design remarquable des personnages, avec un jeu des ombres prononcé. De plus, les dialogues décontractés mettent le joueur en confiance.




IV/ La puissance du tigre

Le principal souci d’un beat-them-all c’est de ne pas être répétitif. Missions réussie pour NMH, les combats sont nerveux et proposent diverses variantes :

Le catch (sport préféré de Suda51), qui vous permet de ressasser le passé « lucha libre » de Travis. Pour réaliser les prises, il faut envoyer le nunchuk et la wiimote dans une direction précise. Ces mouvements sont simples, mais ne donnent pas l’impression de faire du catch…
La position de la wiimote : haute ou basse. Selon votre arme, vous disposez divers combos qui donnent différentes attaques selon la position de votre arme. Cela permet de contrer les ennemis qui se protègent.
L’attaque en fin de vie, comme pour le catch, il faudra balancer votre wiimote dans une direction pour « finir » votre adversaire. Sachez que le dernier Katana offre des combos impressionnants et propose des « finitions » très réussies.
Machine à sous. Vous avez sans doute remarqué le tigre en haut à droite de l’écran, il sert de compte à rebours pour les différentes attaques spéciales. A chaque fois que vous « finissez » un ennemi avec une de ces attaques, une machine à sous apparaît en bas de l’écran ; en alignant 3 même symboles, vous déclenchez une attaque spéciale. Ainsi, vous pourrez lancer des boules de feu, ralentir le temps, exécuter des ennemis d’une simple pression [d’un bouton], lancer directement l’attaque pour « finir » l’ennemi etc.
On peut évidemment effectuer des esquives, très utiles lors des affrontements finaux.

Outre l’aspect combat, la maniabilité tient la route, exceptée la lenteur du personnage, et la conduite en moto hasardeuse.




V / Censor or not censor, that is the question

Nombreux sont ceux ayant crié au scandale lorsque l’on a appris que les européens profiteront de la version japonaise - cette dernière étant censurée, contrairement à la version NTSC, selon les souhaits de Suda lui-même.

La récente sortie du freeloader Wii a donc poussé de nombreuses personnes à acheter la version américaine du soft, dotée de sous titres québécois, donc français. Et vu le coup du dollars, NMH + Freeloader + import équivaut sensiblement à l’achat de NMH PAL neuf.
Mais qu’attendons nous ! et bien, malgré un freeloader très satisfaisant, une MAJ de la part de Nintendo suffirait à le bloquer… Il n’y a donc aucune garantie.

La censure se sent principalement dans les cinématiques, qui rendraient bien mieux avec du sang.


Voici une vidéo de la version US, no spoil :
7.5
Les jeux de Suda c’est comme avec les filles. On a toujours de l’appréhension, mais dès qu’on fait le premier pas, c’est le paradis… ou pas.