Nintendo Wii

Inazuma Eleven Strikers

Test Wii

Inazuma Eleven Strikers

Par Sebastian - Le 15/10/2012 à 10:03

Après deux épisodes DS et un dessin-animé qui fait mouche auprès du public, la série Inazuma Eleven semble se plaire en dehors du Japon et ce n'est pas l'arrivée d'Inazuma Eleven Strikers dans nos contrées qui va nous faire dire le contraire ! Sorti l'année dernière au Japon (et intégrant quelques éléments d'Inazuma Eleven Strikers 2012 Xtreme), cet opus Wii change radicalement des jeux sortis sur la fameuse console portable à deux écrans de Nintendo en abandonnant la formule stratégie-RPG pour s'axer davantage sur l'action. Doit-on faire la ola pour Level-5 ou mérite-t-il un carton rouge pour ce choix ?

 

1Cette fois-ci, point d'aventure et d'histoire, l'accent est surtout mis sur les matchs ! En effet, la première chose qui déroute après avoir mis le CD dans cette bonne vieille Wii, c'est l'absence de mode histoire ou d'un véritable mode carrière. Mis à part les options, les mini-jeux et deux modes permettant des matchs soit classiques, soit sous la forme d'un petit tournoi, le seul mode permettant de débloquer plus de contenu est le « Local du club », qui vous permet de créer l'équipe de vos rêves. Dans ce local, on débute avec l'emblématique team de Raimon et il faut affronter plus de dix équipes toutes plus terribles les unes que les autres : Royal Academy, Zeus, Néo-Japon, Alius Academy... Comme d'habitude, il est possible de recruter les joueurs des autres équipes et heureusement d'ailleurs, vu la puissance des derniers adversaires qui n'a rien à voir avec celle des premiers membres de Raimon ! Aussi, il est toujours possible de gérer son équipe dans les moindres détails (techniques, placements sur le terrain, relations entre les joueurs...) et de l’entraîner, avec une petite originalité de ce côté-là : adieu les cinématiques et bonjour les mini-jeux. Au nombre de cinq, ils permettent de booster quelques stats et s'ils ne sont guère intéressants sur la durée, ils restent tout de même assez sympathiques mais ce n'est rien comparé au fun procuré par les matchs.

2Ces derniers sont bien plus dynamiques que par le passé car désormais, il est possible de contrôler chaque joueur comme dans un banal jeu de foot, il ne faut plus se contenter de donner les directions aux membres de notre équipe (la seule option du style qui est restée, c'est la possibilité de donner l'ordre de tacler). Le gameplay d'Inazuma Eleven Strikers a beaucoup de similitudes avec un certain jeu sorti en 2007, Mario Strikers Charged Football, mais aussi avec la ribambelle de jeux de foot plus conventionnels tels que ceux de la série FIFA : jouabilité simple et intuitive, possibilité de faire des passes courtes et longues, de coller ou tacler un adversaire, accélération, tirs plus ou moins puissants (autant vous le dire tout de suite : ils sont pratiquement inutiles vu la muraille qu'est le gardien)... Ca, c'est pour ce qui est du classique mais vous vous doutez bien que le titre de Level-5 possède d'autres atouts dans sa manche ! L'attrait principal de la série Inazuma Eleven, c'est bien évidemment les actions spéciales qui en mettent plein la vue et naturellement, elles sont bel et bien de la partie. Il y en a trois sortes : les tirs, les dribbles et la défense. Pour les tirs, une fois qu'un personnage a assez d'énergie pour effectuer un coup qui n'a rien à envier à un Kaméhaméha ou une chute de météorites, il faut appuyer longuement sur le bouton du tir et une fois que c'est prêt, il ne reste plus qu'à apprécier le spectacle et prier pour que le gardien ne l'arrête pas. Car oui, le gardien est toujours aussi fort et il faut le bombarder de tirs spéciaux pour espérer gagner le match. Son maniement est d'ailleurs très simple, puisqu'il suffit de sélectionner une technique spéciale en fonction des points d'énergie qu'il reste et laisser la chance faire le reste. Contrairement aux attaquants et aux défenseurs, il n'est pas nécessaire au gardien d'avoir la jauge éclair remplie au maximum pour sortir sa technique spéciale, ce qui est un peu injuste pour les autres joueurs qui doivent attendre un petit bout de temps avant de préparer une Tornade de Feu, un Blizzard Eternel et d'autres coups bien connus des fans.

3Pour ce qui est des dribbles et des actions défensives, c'est quelque peu différent. Que ce soit pour l'un ou pour l'autre, il faut créer à coup de Wiimote (où on en appuyant sur une touche si vous préférez jouer avec la manette classique) un cercle d'action une fois la barre d'énergie pleine et ensuite, il faut faire entrer les adversaires dans ce cercle. Assez bien pensé, ce système ajoute une bonne dose de stress aux matchs puisqu'on ne sait jamais quand les cercles seront enclenchés ! C'est toujours assez déstabilisant d'être sur le point de lancer une grosse attaque et de voir un défenseur adverse nous agresser au dernier moment avec diverses attaques assez violentes (cela va jusqu'à des explosions dignes d'une véritable guerre). Il est également possible d'activer une sorte de mode rage qui permet d'aller bien plus vite sans s'épuiser tout en étant presque intouchable. Même si le hasard est un élément important des matchs d'Inazuma Eleven Strikers, le tout se révèle assez jouissif quand on maîtrise bien les rudiments du gameplay, surtout grâce à une ambiance tout à fait incroyable.

4Question réalisation, Level-5 a produit un fabuleux travail avec des graphismes en cel-shading très propres et une animation excellente, notamment en ce qui concerne les techniques spéciales qui risquent de vous scotcher derrière vos écrans. La seule petite ombre au tableau : le public, un amas de pixels qui fait un peu honte en 2012 mais la bonne nouvelle, c'est qu'on le voit rarement. En dehors de ça, les personnages sont bien modélisés et les terrains sont jolis et bien détaillés comme il faut. Aussi, l'ambiance sonore impose le respect de par ses musiques entraînantes (reprises des anciens jeux et de la série), ses bruitages explosifs et ses voix françaises globalement de qualité, mis à part le commentateur qui a peu de texte et qui est complètement à l'ouest la plupart du temps (surtout lorsqu'il répète pour la énième fois qu'il n'a « jamais vu un tir pareil » alors que ça fait plus de dix minutes qu'il en voit à la pelle). Inazuma Eleven Strikers a pratiquement tout ce qu'il faut pour combler les fans de Mark Evans et ses amis mais comme toujours, il y a des détails qui viennent gâcher la fête et malheureusement, ceux-ci sont de taille.

5La bête noire du jeu ? Son contenu. L'absence d'un mode histoire aurait pu être pardonnée si, à l'instar de Mario Strikers Charged Football, le jeu proposait divers défis et des coupes qui tiendraient le joueur en haleine mais ici, une fois la compétition du mode « Local du club » bouclée, il ne reste plus qu'à rejouer des matchs quand bon nous chante et là où le bât blesse, c'est que cela prend moins de dix heures pour éliminer l'équipe finale ! De plus, il y a peu d'équipes au rendez-vous (un peu plus d'une dizaine), il y a certes beaucoup de joueurs différents mais lorsqu'on compare au nombre d'équipes des épisodes DS, il y a de quoi être un peu triste, surtout si on ne suit pas la série. En effet, une bonne partie du soft reprend des éléments d'Inazuma Eleven 3 et même un peu d'Inazuma Eleven Go, de quoi déstabiliser ceux qui en sont restés à Inazuma Eleven 2. Pas de quoi nous consoler plus avec le mode multijoueur, anecdotique au possible de par ses faibles choix et le mode online répondant aux abonnés absents. Dommage car en dehors de ça, cet Inazuma Eleven Strikers réalise un quasi sans-faute.

7
Inazuma Eleven Strikers avait toutes les cartes en main pour devenir un jeu de foot arcarde incontournable mais son contenu a en partie eu raison de lui. En partie car malgré une durée de vie un peu faiblarde, le jeu propose tout de même une expérience que les fans de la série adoreront à coup sûr et il se peut même que les autres soient charmés par l'action survoltée des matchs concoctés par Level-5. Nous pardonnons cette fois le contenu assez light mais si un autre opus du genre devait débarquer chez nous, nous espérons qu'il se montrera plus fourni que son aîné...

  • Réalisation de haute volée
  • Gameplay simple et efficace
  • L'ambiance de la série très bien respectée 
  • Faible contenu
  • Le commentateur a une mémoire de poisson