Nintendo Wii

Dead Rising : Chop Till You Drop

Test Wii

Dead Rising : Chop Till You Drop

Par dark_vador - Le 27/04/2009 à 13:54
Nous sommes désormais accoutumés aux multiples sorties de portages, ou Wiimakes, sur la console de salon de Nintendo. De plus, le goût prononcé de Capcom pour ces portages à répétition n'est plus à démontrer. C'est ainsi que la Wii accueille le Wiimake du fameux Dead Rising de la Xbox360. Les changements se font vite sentir : la gestion du temps qui passe a disparu, le jeu ne se déroule plus en temps réel mais est maintenant découpé sous forme de missions reprenant les points importants du jeu original. Ce jeu, qui permettait de survivre 72 heures parmi des centaines de zombies, est désormais tronqué et limité, dans le but de trouver son public néophyte sur une console à la situation bien différente. Appât du gain, volonté de faire plaisir aux joueurs ou mélange des deux, là n'est pas la question. Intéressons-nous plutôt au résultat, c'est-à-dire au jeu lui-même. En effet, plutôt que de comparer la nouvelle version au jeu d'origine, examinons en détail la nouvelle mouture spécifique à la Wii. C'est dans ce contexte que nous nous apprêtons à retrouver Frank West, le héros du jeu. Espérons simplement qu'il aura suffisamment révisé son manuel de drague avant de séduire notre amie la Wii.



Un magasin de croque-monsieur

Lorsque Frank, un journaliste à son compte, est sur un scoop, plus rien ne l'arrête. C'est ainsi qu'il pénètre, sûr de lui, dans l'espace aérien au-dessus de la petite bourgade de Willamette, grâce aux services d'un pilote d'hélicoptère apparemment peu scrupuleux. En effet, vue du ciel, les routes d'accès à la ville sont condamnées par des barrages militaires. Mais pour notre héros, ce n'est bien entendu pas une raison suffisante pour laisser échapper le scoop du siècle. C'est ainsi qu'après un joli saut sur le toit du centre commercial de la ville, il ordonne au pilote de l'hélicoptère de revenir le chercher dans 3 jours, le temps de trouver matière à rédiger son article. Mais que se passe-t-il ici ?! Très vite, Frank prend conscience qu'il est enfermé dans le centre commercial avec plusieurs survivants. Comment ça, des survivants ? Il lui suffit de jeter un œil à travers la baie vitrée du magasin pour s'apercevoir qu'il est encerclé par des centaines de zombies. Ajoutez à cela un terrible accident, et voilà les portes grandes ouvertes…

Il lui faut maintenant survivre dans ce centre commercial pendant 3 jours, c'est-à-dire jusqu'à l'arrivée de son hélicoptère, tout en sauvant les rescapés réfugiés dans les différentes boutiques du centre commercial et en récoltant des informations pour son article. De plus, face à certains rescapés ayant totalement perdu la boule, Frank se rendra rapidement compte que les zombies sont loin d'être son seul souci…

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Jeu de massacre

Pour sa survie et celle des autres survivants, Frank se voit contraint pour diverses raisons d'arpenter de long en large le vaste magasin. Malheureusement, les zombies, qu'ils soient humains, caniches ou perroquets, entendent bien profiter d'un petit repas gratuit. Mais pas de panique, l'ami Frank est plein de ressources ! C'est ainsi qu'en plus des différentes armes vendues à l'armurerie, Frank peut se servir de tout ce que l'on trouve dans tout centre commercial qui se respecte. Nous sommes ainsi libres de choisir d'utiliser un chariot qui traîne dans le hall pour faire une percée à travers les zombies, d'effectuer un home run avec la batte de baseball du magasin de sport, de découper du mort-vivant avec la tronçonneuse du rayon bricolage, de tirer sur les macchabées grâce au ballon de foot trouvé dans un magasin de jouet, etc. Les différentes actions, en plus d'être jouissives et amusantes, ont le mérite d'être nombreuses et variées. Le souci du détail va même plus loin, puisqu'il est possible à tout moment de relooker Frank dans les boutiques pour homme, pour enfants, et même pour dames ! Vous l'aurez compris, le principe du jeu n'est pas de se prendre la tête, mais de proposer un immense défouloir totalement déjanté. Déjanté, mais surtout sanguinaire…

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"This place is hell"

Le portage d'un jeu de la Xbox 360 à la Wii, plus limitée techniquement, n'allait bien entendu pas se faire sans de multiples concessions. Mais là, ça va trop loin, même pour de la Wii. Les graphismes sont aussi moches que les zombies qu'ils affichent. Les textures sont pauvres et baveuses, les effets de lumière presque inexistants alors que la modélisation 3D est peu convaincante. Rajoutez à cela un aliasing très prononcé pour faire déborder le vase.

Plus que les graphismes, ce qui choque immédiatement le joueur est le nombre de zombies affichés à l'écran et la distance d'affichage. Le nombre de zombies affichés à l'écran a beau augmenter au cours de l'aventure et selon le niveau de difficulté choisi, cela ne l'empêche pas de stagner sous la barre de la vingtaine. Pas de quoi faire rougir la centaine de Pikmin que l'on trouvait déjà sur GameCube ! Et que dire de la distance d'affichage : les zombies apparaissent soudainement au fur et à mesure de notre avancée, ils se matérialisent littéralement sous nos yeux à quelques pas du héros, dans un espace qui pourtant était encore vide il y a une fraction de seconde ! Pour l'immersion, c'est un peu raté. Il est donc impossible de débarrasser une zone des zombies qui l'occupent, ceux-ci se re-matérialisant indéfiniment. Ceci a le mérite d'empêcher toute baisse de tension, mais surtout, c'est source d'agacement pour le joueur qui se fait sans arrêt lapider dans le dos par des zombies sortis de nulle part, alors que l'on pensait avoir sécurisé ses arrières.

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Un journaliste efficace, mais maladroit

Le gameplay est entièrement pompé sur celui de Resident Evil 4 : Wii Edition. Un gameplay qui a prouvé son efficacité. Mais encore faut-il qu'il soit adapté au jeu qu'il sert.

La caméra est toujours située dans le dos du héros et se déplace automatiquement. Le Nunchuk gère les déplacements de Frank, qui, soi-dit en passant, ne peut pas sauter. On a toujours une arme à feu et une arme secondaire (objets du magasin) à disposition. L'arme secondaire s'utilise avec le bouton A ou en mimant l'action avec la Wiimote. Quant à l'arme à feu, on laisse le doigt appuyé sur le bouton B pour dégainer, on pointe avec la Wiimote et on tire avec A. Lorsque le bouton B est enfoncé, les différentes directions de la croix directionnelle servent de raccourci pour changer d'arme, ou servent à recharger si l'on sélectionne l'arme équipée. Si le gameplay est globalement efficace, certains bémols subsistent. En effet, dans le feu de l'action, appuyer sur la bonne direction de la croix directionnelle pour recharger est parfois peu évident. On peut alors préférer choisir de secouer la Wiimote pour recharger, quitte à perdre de vue le réticule de visée. Mais ce qui est le plus gênant reste l'incapacité à tirer et à se déplacer en même temps. Si cela passait relativement bien dans Resident Evil 4, ce n'est pas toujours le cas ici. En effet, il est difficile de rester sur place lorsque l'on se retrouve encerclé par les zombies. De plus, face à la grande mobilité des caniches et des perroquets, pouvoir être un peu plus mobile serait bienvenu. Difficile donc de comprendre pourquoi le jeu crée des situations peu judicieuses révélant les faiblesses de son gameplay.

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Une bande-son de supermarché

Sans surprises, les musiques sont dignes d'un ascenseur et collent parfaitement à l'ambiance du jeu. Les voix sont originales, à savoir anglaises, et sont bien incorporées à l'action. L'accent des différents personnages en fonction de leurs origines est bien retranscrit. On retiendra surtout la musique accompagnant le générique de fin.

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Une enquête prenante, mais redondante

Bien qu'assez grotesque, le scénario reste efficace et assume son côté nanar. Sous la forme d'un dossier qui se remplit au fur et à mesure de l'aventure, la trame se révèle prenante et réserve quelques surprises. Les différentes cases du dossier permettent de revoir les cinématiques clés de l'aventure, permettant ainsi au joueur d'avoir l'impression de se constituer un véritable dossier de presse tout au long du jeu. C'est ainsi que l'on se réjouie de l'affrontement avec un boss ou de la rencontre avec un protagoniste clé, rempli de l'espoir d'obtenir enfin de nouveaux éléments pour comprendre ce qui a bien pu se passer. Malheureusement, l'enquête ne constitue qu'une partie du temps de jeu, c'est-à-dire environ la moitié. Le reste du temps est occupé par des missions de sauvetage.

Ces missions de sauvetages sont obligatoires et chronométrées. Elles se résument à traverser le centre commercial dans un sens, trouver les personnes à sauver, puis à les guider, en les appelant avec le bouton +, vers un lieu sûr. Malheureusement, les survivants sont souvent lents et idiots, ce sont de véritables boulets qui entachent le plaisir de jeu. C'est répétitif et les va-et-vient s'en trouvent multipliés. Une note vous est ensuite attribuée : elle détermine votre récompense (allongement de la barre de vie, vêtement, etc.).

Il est important de savoir que tout au long du jeu, une flèche située en haut de l'écran nous indique la direction de notre prochaine destination et elle ne peut malheureusement pas être désactivée. Si elle a le mérite d'empêcher le joueur de se perdre dans le centre commercial, elle a également la fâcheuse habitude d'inhiber l'exploration.

L'aventure dure environ une dizaine d'heure. Il y a toujours possibilité d'allonger la durée de vie en vous promenant librement dans le supermarché entre les missions, lorsque le chronomètre est arrêté, pour trouver de nouveaux objets ou de nouveaux vêtements. De plus, le jeu se dote d'une pointe de RPG en permettant à Frank de monter des niveaux en massacrant du zombies. Ces niveaux permettent de débloquer de plus grands inventaires ou encore de nouvelles techniques au corps à corps, ce qui encourage le joueur à s'attarder sur les macchabées plutôt qu'à simplement les contourner. Malheureusement, même l'évolution du bestiaire au fil de l'aventure ne suffit pas à faire oublier la répétitivité du titre. En revanche, deux modes bonus sympathiques débloqués à la fin de l'histoire relancent l'intérêt du jeu encore une heure ou deux.
6.5
Dead Rising Chop Till You Drop est un jeu moyen. Il propose une aventure prenante, mais entachée par de nombreux défauts, dont une lourde répétitivité. Après être passé outre l'aspect technique à la ramasse, on trouve un défouloir honnête à prix réduit (40€).

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