Nintendo Wii U

The Wonderful 101

Test Wii U

The Wonderful 101

Par Shadowdeath - Le 14/09/2013 à 18:44

« L'union fait la force. » C'est précisément la doctrine du jeu « The Wonderful 101 », développé par PlatiniumGames et édité par Nintendo. Mettant en scène une équipe explosive de cent super-héros multicolores à la manière des super sentai nippons, qui furent sans doute une source d'inspiration notable pour les créateurs de la licence, ce titre est certainement un nouveau pas en avant pour l'apprentissage des caractéristiques du GamePad. Le dynamisme du jeu met indubitablement la Wii U en bonne position dans ce qui sera la lutte des consoles de next-gen.

 

Quand le monde appelle au secours, les Centinels accourent...

L'intrigue démarre au quart de tour et ne perd pas de temps pour vous faire plonger dans son contexte effervescent et plus que mouvementé. Dès le début, la ville de Blossom City est bombardée par des forces extraterrestres, les « Geathjerks », extrêmement développées sur le plan des armes et de la technologie offensive. C'est donc au sein de ce monde en détresse que votre personnage va revêtir, dans une chorégraphie héroïque, son ensemble rouge moulant et dévoiler son autre identité, tel Clark Kent en sortant d'une cabine téléphonique. Wonder Red sera un peu plus tard rejoint par ses coéquipiers au nombre de cent et que vous aurez à contrôler, ce qui fera de vous le cent-unième de ces héros, tentant ainsi de débarrasser la planète de cette invasion. Vous l'aurez compris, bien qu'il s'agisse d'une intro fracassante, il n'y a pas grand chose à attendre de ce scénario tout droit venu des entrailles de l'idée de l’impérialisme américain inculquée à la culture japonaise. Néanmoins, l'intégration d'une armée d'aliens robotiques en tant que principale entité antagoniste aura visiblement inspiré les game-designers de manière constructive, notamment concernant les character-designs de cette jolie variété de robots ennemis.

 

Plus on est de fous, plus on peut déboîter de gros robots.

Pour ce qui est du gameplay, on découvre un principe novateur dans le genre du beat'em all puisque pour vous battre, il vous faudra matérialiser, ou plutôt « unimorphiser » vos armes, de manière à mobiliser vos Wonderful 100 pour qu'ils en soient le matériau constituant, soit grâce à l'écran tactile de votre GamePad, soit grâce au joystick de ce dernier. Le système étant particulièrement tolérant, il n'est pas nécessaire de s'acharner pour réussir une unimorphisation d'arme. Qui-plus-est, le rythme est conservé puisque lorsque vous effectuez l'une de ces matérialisations, le temps s'arrête pour vos ennemis quelques petites secondes, ce qui donne l'impression d'une action instantanée. La diversité des armes faisables s'étoffe à chaque fois que vous rencontrez en jeu une nouvelle « Centinel » principale, vous octroyant ainsi une arme exclusive. Par conséquent, s'ajoute à cela une variété de gameplay conséquente, pouvant être maniée tant au corps à corps qu'à distance, du fouet de Wonder Pink à la rapière de Wonder Blue. Bref, il y en a pour toutes les préférences martiales. Ce gameplay est donc essentiellement basé sur le martelage d'unimorphisations sur les masses ennemis, conservant ainsi parfaitement l'esprit du beat'em all. À noter que vous serez en capacité de recruter de nouveaux héros en cours de mission, de manière à pouvoir former plusieurs armes en même temps. En outre, la difficulté est bien jaugée en mode « Normal » et cela vous accorde quelques séances de « try and die » pour boucler la Campagne, donnant à celle-ci une durée de vie d'approximativement 11 à 12 heures. Cette durée ne sera pas imprégnée d'une quelconque monotonie puis qu’alterneront à l'écran des séquences de recherche et d'exploration et des phases de combats intensifs des fois ponctuées par quelques QTE. Quelques parties de shooting seront de mises, mais pour la plupart resteront bien répétitives, longues et peu intéressantes. L'aspect « exploration », en revanche sera très pénible entre autres parce qu'il vous faudra affronter les terribles angles de vue de la caméra du jeu. Ceci fait de la caméra le principal défaut du titre : de temps à autre, celle-ci se fige sur un lieu sans permettre de trouver l'issue ou même de continuer son chemin. De ce fait, vous stagnez inutilement parce que vous ne comprenez pas où aller.

 

« Sacrevert ! Cette aventure va me faire perdre du poids. » - Wonder Green

Les unimorphisations, elles, ne servent pas qu'à la baston mais permettent aussi d'interagir avec un monde riche. Ainsi vous pourrez faire tâter de votre attirail aux décors destructibles ou user habillement de celui-ci pour activer des interrupteurs, déplacer des objets, créer des ponts en surplomb de l'abîme situé entre deux gratte-ciels, voler en deltaplane et ainsi de suite. L'option « Mixeur », disponible à tout moment pendant une partie, vous permet, comme son nom l'indique, de mettre au mixeur les Fruits de l'espace récoltés au cours de l'aventure afin d'en obtenir des items bonus à utiliser pour se sortir d'affaire. Il y a par exemple la « wonderful nourriture » (Wonder Ramen, Wonder Gâteau, Wonder Steak, etc...) pour remplir rapidement sa barre de vie, ou quelques objets offensifs comme des Pyro-missiles du Virgin Victory avec lesquels vous pouvez nettoyer la zone dans laquelle vous vous trouvez mais qui pénalisera votre score à la fin de la mission. Dans l'esprit, cette licence se démarque totalement de par son humour grotesque et stéréotypé, qui ont une fâcheuse tendance à tourner en dérision la culture française par le biais du personnage Jean-Sebastien Renault alias Wonder Green, au travers de dialogues rigolos qui contrastent avec une bande-son épique et orchestrale digne d'un Star Wars. Évoquons également les cinématiques d'action époustouflantes qui s’enchaînent à la suite de séquences de jeu agitées avec une fluidité sans pareil. Pour ce qui est des graphismes, d'un point de vue général, c'est un univers coloré dont le design mélange simplicité et élaboration, même si quelques imperfections viennent parasiter la qualité des détails et font que quelques fois, cette dernière n'est pas à complètement à la hauteur de ce qu'on attend de la première console HD de Nintendo.

 

Pour trancher...

The Wonderful 101 est un jeu qui fait du bien car l'on peut se dire en y jouant : « Ah ! Enfin un peu de vraie adrénaline sur Wii U. ». C'est en effet le premier jeu en exclusivité sur cette console qui nous donne de l'action un peu tendue et non dépourvue d'une certaine originalité, qui plus est. On peut réellement le considérer comme un argument de marketing supplémentaire pour la Wii U, un machine-seller qui pourrait relancer les ventes de la console. Malgré quelques défauts, dont celui de la caméra qui n'est pas négligeable, le plaisir de jouer est au rendez-vous, parole de justicier !

8
Sans pour autant être un incontournable, ce titre fera sans doute la joie de nombreux gamers qui, en plus de faire la découverte d'un jeu d'action en tout genre, pourront profiter d'une bonne replay value. Sans conteste, il s'agit d'une licence de qualité qu'adopteront et avec laquelle se familiariseront les fans de Nintendo en quête de renouveau chez l'éditeur.

  • Le dynamisme des combats et la variété du gameplay
  • L'humour explicite dans les dialogues et certaines scènes
  • Des graphismes colorés 
  • Une bande son à l'instar d'un blockbuster cinématographique
  • Une caméra trop rigide et handicapante
  • Des détails graphiques parfois baclés
  • Les séquences de shooting ennuyeuses