Nintendo Wii U

Ninja Gaiden 3 : Razor's Edge

Test Wii U

Ninja Gaiden 3 : Razor's Edge

Par blackoo - Le 30/01/2013 à 18:08

Après un passage controversé sur les machines concurrentes en mars 2012 de par une casualisation vécue comme un affront par les fans, Ninja Gaiden 3 arrive sur Wii U avec dix mois d'écart dans une version revisitée et sous-titrée Razor's Edge. Beat'em'all rythmé, exigeant et violent à souhait, la série de la Team Ninja revient dans un troisième opus pour nous narrer les aventures de Ryu Hayabusa aux prises avec un mystérieux groupe terroriste sévissant dans Londres. Cette version Wii U aura-t-elle profité de son arrivée tardive pour être revue et peaufinée ? La Team Ninja et Tecmo ont visiblement travaillé et été réceptifs aux critiques...

 

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C’est donc dans la capitale anglaise que débute l’histoire de ce nouveau volet des aventures du dragon ninja qui se rendra bien vite compte que ce que veulent les terroristes installés dans la ville n’est autre que lui-même. Assez bateau voire carrément prévisible, le scénario de ce troisième épisode ne déroge pas à la règle de la série, à savoir que ce que cherche le joueur dans ce type de jeu ce n’est pas une histoire complexe mais plutôt un prétexte un minimum justifié pour découper des centaines d’ennemis en rondelles. Cependant nous sommes en mesure de se demander sous quels produits étaient les scénaristes quand ils ont écrit le scénario (notamment la dernière partie ou la pseudo morale liée à la malédiction), certains morceaux de l’histoire étant juste du bon gros WTF. Mais l’intérêt du jeu n’est pas là et pour ce qui du reste, Ninja Gaiden III : Razor’s Edge tient toutes ses promesses et notamment celles faites avant la sortie du jeu sur Xbox et PS3. Commençons par l’essence même du titre, les combats qui, s’ils s’apparentent à un grand n’importe quoi pour les néophytes, sont en fait assez exigeants et demanderont de bons réflexes. Si les coups se limitent à deux boutons, X et Y, et qu’un martelage en règle de la manette pourra fonctionner en mode héros (un mode où le joueur ne peux pas mourir lors d’un combat mais uniquement pendant les QTE, un mode touriste en somme), le mode normal demandera une certaine expérience ou temps d’adaptation, c’est selon. Car même si le jeu n’utilise que deux boutons, les combos sont nombreux et variés, vous permettant de mêler esquive et attaque dans les airs à vos coups de base. D’autant que contrairement aux versions concurrentes, ce Razor’s Edge vous proposera de base différentes armes déblocables (griffes, faux, bâton) et que chacune possède bien évidement sa propre liste de combos. De nombreux ninpos sont également au programme (et encore une fois tous proposés de base dans cette version), vous permettant une fois la jauge remplie de balancer une attaque dévastatrice qui s’avérera bien pratique en cas de surnombre chez l’adversaire.

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Mais les pouvoirs de Ryu ne se limitent pas à cela car s’il y a déjà fort à faire de base, le joueur accumulera des points de Karma en fonction de ses prestations pendant les combats (une note est attribué à chaque fois) afin de débloquer divers bonus et nouvelles compétences : augmentation du niveau des armes, des ninpos, nouveaux coups, tenues, etc. De plus, vous devrez dans chaque niveau retrouver des scarabées dorés qui, une fois un certain nombre acquis, vous permettront d’augmenter la taille de votre barre de vie, ce qui s’avèrera crucial en mode normal et plus. Dans ces modes vous aurez également accès à des défis en trouvant les crânes de cristal qui vous proposeront plusieurs vagues d’ennemis et un boss dans une arène de petite surface, ce qui les rendra particulièrement difficiles mais attrayants car la récompense en point de karma sera conséquente. En dehors du combat, notre cher Ryu devra mettre ses talents de Ninja pour escalader, exécuter des wall-rides, des wall-jump à la Mario et diverses acrobaties lors de QTE qui viendront pimenter la progression qui est affreusement linéaire il faut bien l’avouer. Le chemin est tout tracé et en ligne droite, aucune bifurcation ne sera proposée. Si la quête des scarabées dorés amènera une petite dimension d’exploration, ce troisième opus reste dans la lignée de ces prédécesseurs, à savoir extrêmement linéaire et dirigiste d’autant que le morcelage du jeu en « jours » (comprenez mission ou stage tout bêtement) ne viendra pas arranger ce sentiment. On notera tout de même l’arrivée d’Ayane en tant que personnage jouable dans le mode histoire ce qui viendra casser le rythme et proposer un peu de fraîcheur. Bien intégrées dans le scénario, les deux missions de la belle permettent au joueur de découvrir un peu de nouveauté avec un panel de coups différents. Deux autres belles donzelles seront également jouables à savoir Momiji et Kasumi mais uniquement dans le mode défi qui consiste à refaire les jours de jeu indépendamment les uns des autres.

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Concernant les modes de jeux justement, le joueur pourra constater d’emblée que Tecmo Koei et la Team Ninja propose un contenu conséquent. En plus du mode story (et de ses 4 niveaux de difficulté) et du mode défi, le joueur aura accès à plusieurs modes multijoueurs plutôt bien pensés bien que l’on aurait souhaité que la partie coopération se situe sur l’histoire principale plutôt que sur des missions dédiées où il vous faudra occire plusieurs vagues d’ennemis dans des zones très limitées. A l’instar de nombreux jeux maintenant, Ninja Gaiden III : Razor’s Edge propose lui aussi un mode arène où jusqu’à huit joueurs pourront s’affronter. Un système d’expérience est de la partie ainsi que la possibilité de customiser entièrement son avatar, aussi bien au niveau de l’apparence que des armes, coups et divers bonus. Basé sur du deathmatch, les joueurs pourront cependant définir des règles mais aussi se voir attribuer des missions spécifiques inconnues de leurs adversaires en cour de partie ce qui viendra pimenter les affrontements directs. Bien que le jeu soit disponible depuis une petite quinzaine de jours maintenant, les serveurs sont malheureusement bien déserts à l’instar d’Assassin’s Creed III et à moins d’avoir des amis possédant le jeu, il faudra vous armer de patience pour trouver une partie. Un symptôme qui semble récurent sur les jeux tiers (en dehors de Call of Duty : Black Ops 2) disponibles sur Wii U.

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Pour finir parlons technique et ce troisième opus des aventures de Ryu Hayabusa se défend plutôt bien. La modélisation des personnages mais aussi des ennemis est de bonne facture (bien que moins bonne sur certains monstres) et les textures propres avec des effets de lumière et d’eau assez convaincants. De nombreux effets spéciaux (ondes des armes, explosions, rayons, ralentis etc.) viennent agrémenter le tout et donner un dynamisme certain mais si l’animation ne souffre pas et que le jeu se paye le luxe de tourner en 60 FPS quasi constamment, les joueurs exigeants auront remarqué l’impression de vide des décors. Si le scénario justifie la plupart du temps ce manque de vie (oui, c’est facile) et que la vitesse et l’intensité des combats ne laisse que peu de temps pour admirer le paysage, on constate que les endroits traversés sont incroyablement figés. En dehors de quelques niveaux (le laboratoire avec les scientifiques qui courent partout ou le village de Ryu), on sent clairement que les développeurs ont tout misé sur l’action et pas sur l’aspect réaliste et vivant des environnements. Cependant ne soyons pas trop négatifs, la réalisation globale de ce Ninja Gaiden III est plus qu’honnête avec une animation du tonnerre. Coté son, si les bruitages sont efficaces et servent bien l’action, les musiques ne resteront pas dans les mémoires. Les doublages sont en revanche de très bonne facture et disponibles en anglais ou en japonais (attention l’option n’est paramétrable qu’au démarrage d’une partie) et les sous-titrages lisibles bien que la traduction ne soit pas toujours exacte et truffée de fautes. Enfin, le jeu est jouable indépendamment sur le GamePad et vu le peu d’utilisation du tactile en mode TV, les joueurs ne seront pas vraiment dépaysés niveau contrôles.

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Peu attendue de par son mauvais accueil sur les autres supports quelques mois plus tôt, cette déclinaison Razor’s Edge de Ninja Gaiden III réussit pourtant le pari de gommer les vilains défauts des autres versions. Proposant de base tout le contenu manquant et une difficulté réadaptée, il n’arrive cependant pas à la cheville de ses prédécesseurs et souffre d’un manque d’innovation flagrant et d’une linéarité d’un autre âge. Mais n’enlevons pas à ce titre ce qui fait son charme et sa force : de l’action effrénée et sanglante, une maniabilité exemplaire, de nombreuses possibilités de combos, bref, un défouloir de grande qualité.

  • Gameplay exigeant mais accessible
  • Contenu riche (et gratuit)
  • Animation et framerate bluffants
  • Doublages de qualité
  • Jouable au GamePad indépendament
  • Multijoueur sympa
  • Décors un peu vide
  • Scénario WTF, prévisible
  • Musiques pas inoubliables
  • GamePad peu exploité