Nintendo Wii U

Mario & Sonic aux Jeux Olympiques d'Hiver de Sotchi 2014

Test Wii U

Mario & Sonic aux Jeux Olympiques d'Hiver de Sotchi 2014

Par Kuroshitsu - Le 06/11/2013 à 20:56

 Ce duo improbable que forment Mario et Sonic ne pouvait pas manquer cette énième occasion de participer à un événement sportif mêlant convivialité et compétition acharnée. Ainsi, c'est dans une nouvelle itération de la saga Mario & Sonic aux Jeux Olympiques d'Hiver que les deux célèbres mascottes, accompagnées de leur bande de joyeux drilles, se ré-essayent aux joies des épreuves hivernales, non sans quelques ratés...

 

Vends-moi du rêve !

Mario & Sonic aux Jeux Olympiques d'Hiver de Sotchi 2014, de par son nom aussi pompeux qu'étiré, annonce déjà la couleur. Sacré jeu officiel de l’événement, le titre s'encombre de ce fait d'un poids conséquent de responsabilités, dont celle de retranscrire avec un minimum de réalisme les épreuves sportives présentes au programme. Comme à l’accoutumée, le titre se scinde donc en deux parties distinctes : les épreuves dites "rêves" et les épreuves classiques. Parmi ces dernières, on retrouve le ski, le snowboard, le bobsleigh, le patinage, le hockey, le biathlon et enfin le grisant curling. On entre alors dans le cœur du problème qui réside dans cette mouture Wii U : il n'y subsiste que très peu d'évolutions notables du point de vue du gameplay. Quelques avancées sont mises en avant telles que l'utilisation du Wii Motion Plus ainsi que l'implantation de mécaniques liées au Gamepad. Néanmoins, la progression qui en découle se veut très effacée et ne marquera certainement pas le joueur. En effet, on aurait plutôt tendance à en déceler les limites plutôt que d'en apprécier les qualités. L'ajout du Motion Plus, donnant un gain de précision à la détection des mouvements, offre quelques perspectives attrayantes comme la possibilité de décrire des parcours plus complexes, mais on déplorera la maladresse de l'ensemble qui accuse de grosses lacunes en optimisation, couplées aux problèmes de calibrage propres à l'accessoire. Quant à la mablette révolutionnaire, elle est utilisée dans différentes épreuves de manière relativement intelligente. Le tactile s'emploie pour effectuer des tracés tandis que le gyroscope s'utilise lors de (rares) phases de shoot. Ces ajouts, de prime abord sympathiques, deviendront rapidement très anecdotiques. Outre ces petits tracas qui rythmeront votre quotidien de compétiteur acharné, quelques autres bévues de gameplay ne tarderont pas à s'ajouter à la liste. Le fan assidu remarquera par exemple que la liste d'épreuves olympiques ne compte qu'une seule discipline inédite par rapport au précédent opus : le biathlon. Les personnages se voient eux aussi privés de nouveaux compagnons, et c'est cette accumulation d'éléments déjà vus et re-vus qui rend le titre aussi peu attractif pour les premiers acheteurs.

Les nouveautés auraient plutôt tendance à se cacher du côté des épreuves rêves, où les paysages jusqu'alors très classiques laissent place aux explosions de couleurs des univers Mario et Sonic. Au nombre de huit, les différentes attractions disponibles multiplient les clins d’œil et autres références à quelques titres bien connus du public (parfois même très récents : Sonic Colours, Super Mario 3D Land...) et offrent enfin un gameplay qui saura décemment vous distraire tout en proposant quelques nouveaux éléments sympathiques. C'est également l'occasion pour les sports olympiques de prendre un petit coup de jeune et s'ouvrir à une dimension fantastique qui conviendra d'autant mieux aux fans de la firme. Malheureusement, le titre reste victime d'un contenu très restreint, et est en proie à une répétitivité gênante. Il faut dire que la rejouabilité n'aura pas bénéficié d'un soin particulier. On aurait sans mal accueilli quelques niveaux de plus pour faire perdurer les épreuves, dont on fait bien vite le tour. La pléthore de défis mis à disposition n'a pas plus d'effet, tant les récompenses sont maigres et principalement dotées d'une modeste valeur symbolique.

 

Mario & Sonic Party U

Certainement dans le but de faire oublier la courte durée des niveaux, les développeurs se sont alors affairés à la création d'un parc complet de modes visant à rassasier aussi bien les joueurs solitaires que les amateurs de parties entre amis. En résulte cinq sections distinctes (la sélection des épreuves individuelles incluse) apparaissant sur le menu, chacune restant bien évidemment centrée sur les disciplines olympiques. Pour commencer, le mode Histoire, jouable uniquement en solo, qui vous met dans la peau de ces athlètes arpentant monts et vallées enneigées en quête de l’ultime trophée. Bien plus épique sur le papier, la réalité s'avère extrêmement décevante. Le scénario n'aura bénéficié d'aucun travail et le produit final ne se révèle être qu'une succession de challenges qui n'aboutissent qu'à de petites babioles bonus. Même si cela demeure un bon moyen de découvrir chaque sport, on en gardera essentiellement l'image d'une basique compilation avec pour seul attrait une nuance de spectacle. De la même manière, le "Medley Mania" ne fait preuve d'aucune réelle utilité et propose simplement au joueur de créer des decks composés de quatre épreuves selon ses préférences. Une fois l'un des sets lancé, le jeu établira un classement selon les performances de chaque joueur, à la manière d'une mini-compétition. Le multijoueur résidant toujours au cœur du gameplay, un troisième mode "Réflexes & Réflexion" sera également suggéré afin de faire travailler votre sens de l'observation et de la réflexion dans quelques épreuves mêlant prouesses sportives et questions / réponses. Cette recette douteuse a l'étonnant pouvoir de briser le rythme entraînant des Jeux Olympiques. Les disciplines sont dénaturées et privées de leur saveur pour laisser place à des questionnaires qui relèvent de la corvée et qui ne feront que frustrer les joueurs qui attendent impatiemment la venue de vrais défis. Les sessions de jeu en multijoueur local sont connues pour pouvoir devenir amusantes à partir d'un rien, mais ici la lassitude se fait promptement sentir. N’espérez donc pas occuper vos amis plus d'une heure avec les différents modes proposés. Si de surcroît ces mêmes compagnons d'aventure ont déjà joué aux précédents opus de la série, alors attendez-vous à regretter amèrement votre achat au bout de quelques sessions, les épreuves rêves ne pouvant pas éternellement combler le vide de renouveau.

Si vous n'êtes pas munis de partenaires pour égayer vos longues soirées d'hiver, vous pourrez toujours user du online pour défendre les couleurs de votre pays à travers le monde et vous imposer comme le porte-étendard de la réussite sportive de votre patrie. Malheureusement, seules quatre épreuves sont disponibles, ce qui ne laisse donc que très peu d'espace aux professionnels pour étaler la richesse de leur talent. Les fonctionnalités en ligne se résumeront principalement à des classements comparant vos scores avec ceux des joueurs du monde entier ou de votre liste d'amis. Par ailleurs, dès lors que vous réaliserez un record dans une quelconque matière, des journalistes viendront vous interviewer et vos conseils pourront être transmis à vos collègues par le biais de messages Miiverse. Une intégration sympathique du réseau social mais qui pourra rapidement vous agacer. Fort heureusement, cette fonction est désactivable dans les options. Enfin, afin de clore ce paragraphe dédié aux multiples à-côtés du jeu, on dénotera la présence de chaînes TV que vous pourrez visionner hors-compétition depuis le Gamepad. Celles-ci vous fourniront des informations sur vos statistiques générales et seront introduites par des animateurs vous donnant quelques fois des conseils pour atteindre vos objectifs. Pratique mais vite oublié. Néanmoins, c'est ce type d'éléments qui nous rappellent que nous sommes sur Wii U, une console next-gen qui à l'instar de ses concurrentes mérite d'être exploitée comme il se doit.

 

Ça manque d'entraînement tout ça...

Point de vue réalisation, Mario & Sonic aux Jeux Olympiques d'Hiver de Sotchi 2014 se contente du strict minimum : passable sans tomber dans l'extraordinaire. Les graphismes sont les plus représentatifs de cette mentalité visiblement adoptée par l'équipe de développement sur bien des aspects. Les mondes colorés et inspirés des deux compères ont beau prouver leur efficacité années après années, il semble qu'ils ne parviennent pas à égayer convenablement le paysage morose qui bercera vos aventures. Les épreuves olympiques auraient bien mérité un peu plus de punch et de diversité dans les décors. Certes, la part de réalisme excuse en partie ce type de manquements, mais le background n'est que trop peu développé. Quelques sapins, de vastes étendues d'un blanc immaculé et la silhouette d'une montagne, voici les seuls distinctions présentes à l'horizon. La Wii U peut clairement fournir plus de ressources d'un point de vue artistique, comme en témoigne les épreuves rêves dénuées de ce type de maladresses. Cependant, tout n'est pas bâclé pour autant. La modélisation reste acceptable malgré quelques inégalités et les différents protagonistes sont tous très bien animés, chacun ayant ses petites mimiques spécifiques. Le moteur du jeu est certes techniquement en dessous des productions actuelles mais il affiche un rendu de qualité, bien que marqué par un aliasing conséquent. Aucun bug ni lag n'a été rencontré durant la totalité du test, un point réellement appréciable. Pour ce qui est de la bande-son, elle apparaît comme très irrégulière. Certains morceaux sont tout à fait corrects et proposent une harmonie convenable, mais d'autres thèmes, tels que celui des menus sont assourdissants et ont tendance à entamer la bonne humeur des participants. Les doublages des personnages sont dans la lignée de ce que l'on peut voir sur les autres titres, à savoir des voix charmantes en Anglais pour Nintendo et des voix françaises peu convaincantes pour Sega.

 

Une série à bout de souffle

Suite à ces impressions mitigées, on peut tout de même se demander si les deux sociétés ne devraient pas s'ouvrir à l'éventualité d'un spin-off inédit pour refléter plus convenablement la complicité entre Mario et Sonic. Ce quatrième opus de la saga n'est certainement pas celui qui amènera une poignée de fans en plus sur Wii U, puisque le contenu est très similaire à ce que l'on peut retrouver sur Wii et les avantages que pourraient offrir le Gamepad ne sont pas suffisamment mis en avant. Ce cruel manque de renouvellement, tant dans la forme que dans le gameplay, nous incite à penser que cette production automatisée commence à sérieusement dérailler. Si "Mario & Sonic aux Jeux Olympiques de Rio 2016" il y a, alors nous serons en droit d'attendre des changements majeurs dans la formule, qui perd de son efficacité au fil des épisodes...

 

 

6
Mario & Sonic aux Jeux Olympiques de Sotchi 2014 est l'illustration parfaite d'une série à bout de force, produite de manière machinale sans la moindre envie d'innover. Outre la présence d'épreuves identiques par rapport au précèdent opus, c'est surtout la stagnation du gameplay en dépit de l'implantation du Gamepad qui donne au titre cette fade image de réchauffé. La réalisation a beau se montrer correcte dans l'ensemble, on ne peut que déconseiller l'achat du jeu à ceux ayant déjà joué aux premières versions. Pour les autres, le titre est à considérer comme un sympathique party-game qui pimentera quelques courtes soirées, sans pour autant les rendre inoubliables.

  • • Les épreuves rêves• Une utilisation du Gamepad correcte mais trop discrète• Réalisation passable...
  • • ... mais de qualité très inégale• Sentiment de déjàvu omniprésent• Les épreuves olympiques peu intéressantes• Des modes totalement anecdotiques• Online tronqué• On en fait vite le tour, que ce soit en solo ou en multi• La Wiimote Plus et ses enrageantes imprécisions

Kuroshitsu

Kuro Kuro Kuro , l'aventure commence ...
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