Nintendo Wii U

Knytt Underground

Test Wii U

Knytt Underground

Par Shadowdeath - Le 17/01/2014 à 14:01

 

Marre du tumulte de la vie active, usé par les soucis quotidiens et intempestifs ? Knytt Underground vous rappelle l'essence même du jeu vidéo : l’émancipation apaisante dans un monde inconnu et prêt à vous faire découvrir ses secrets les plus enfouis au sein d'un environnement à l'ambiance très particulière. Développé par Ripstone et créé par le game designer indépendant Nicklas Nygren, alias Nifflas, Knytt Underground est une aventure pas comme les autres. Il s'agit d'un jeu comprenant un gameplay « zen-like » ainsi qu'une atmosphère toute aussi reposante et intriguante. Vous allez découvrir un titre doté d'une identité propre qui, à coup sûr, ne vous laissera pas indifférent.

 

Qu'est-ce que je fais là moi ?

Pour ne rien cacher, le début de l'aventure de Knytt Underground n'est pas une entrée en matière très pertinente. Sans prélude ni cinématique, vous êtes jetés à l'écran titre et prenez le contrôle d'un petit personnage dont vous ne savez rien. Celui-ci possède la faculté de pouvoir grimper sur les parois les plus abruptes, même lorsqu'elles sont parfaitement verticales, et ce à une allure plutôt vive. Il est possible d'accéder aux chapitres I, II et III dans l'ordre désiré en empruntant les chemins qui le permettent respectivement. Dans le premier chapitre, vous incarnez le personnage du menu titre dont on apprend qu'il s'agit d'une jeune fille muette du nom de Mi. Cette première partie du jeu s'achève brusquement et vous renvoie l'écran du choix des chapitres. Le deuxième chapitre vous permet de prendre possession d'une balle rebondissante de couleur Bordeaux qui peut atteindre des points situés en altitude et qu'il vous était impossible d'atteindre par l'escalade avec le personnage que vous contrôliez précédemment. A l'instar du chapitre I, le chapitre II s'achève soudainement. Enfin, le chapitre III est en quelque sorte une synthèse des deux précédents puisqu'il vous permet d'incarner les deux personnages en même temps. Ainsi, vous pouvez switcher entre Mi et la balle rebondissante pour faire usage de leurs capacités respectives et complémentaires pour tenter de découvrir l'ensemble de la carte du jeu - d'une taille pharaonique puisqu'elle ne possède pas moins de 1800 écrans ! Effectivement, la progression dans ce jeu s'effectue en passant d'un écran à l'autre. Ainsi, dés que vous découvrez un nouvel écran, celui-ci s'affiche sur la carte. Quel est le but ? Difficile à dire au cours deux premières heures de jeu, puisque le titre ne propose aucun didacticiel, aucune intrigue concrète. De ce fait, le principe essentiel du titre n'est autre que l'exploration pure. Pour comprendre, il vous faut explorer, interagir avec les PNJs que vous rencontrerez, accepter leurs quêtes annexes et effectivement, si vous n'avez pas perdu votre patience dans les innombrables couloirs caverneux et tortueux du jeu, vous apprenez qu'il existe apparemment une quête principale. Cette quête consisterait à vous faire crapahuter jusqu'aux quatre coins de la map gigantesque du titre pour vous faire sonner les six cloches du destin censées empêcher l’Armageddon dans les souterrains que vous explorez depuis quelques heures maintenant.

 

J'ignorais qu'il y avait tout cela dans le sol ! 

Et c'est à partir d'ici que le potentiel extraordinaire du titre commence à montrer le bout de son nez. Car non content d'offrir un level design en 2D d'une richesse et d'une variété considérables, ce titre sait surprendre sur bien des aspects. Tout d'abord, le plus évident, cité à l'instant, c'est les graphismes. Knytt Underground est une œuvre en couleur, comprenant de nombreuses surprises visuelles pour le moins agréables. Ce contexte graphique à l'esprit très poétique, pourtant peu dynamique et principalement caractérisé par les éléments en arrière-plan, saura vous faire voyager d'un environnement unique à un autre. Parfois, les transitions entre chacun de ces contextes spatiaux sont peu marquées et vous pouvez passer, en deux temps trois mouvement, d'une chambre magmatique en bouillonnement à un espace éthéré, cosmique et seulement parsemé de quelques traits lumineux blancs en guise de murs, ou bien d'une forêt luxuriante surplombée par une voûte céleste nocturne et étoilée à une ville industrielle peuplée de sprites, cette race de créatures minuscule à laquelle appartient votre personnage, vivant dans les sous-sols du monde. Les musiques, quant à elles, sont reposantes, douces et apaisantes (le hang est un instrument à la sonorité estompée et agréable qui semble régulièrement utilisé.), et se mêlent aux décors du jeu pour en faire un titre globalement harmonieux. Les indications se font rare et se résument bien souvent à des dialogues bancals, parfois même à la limite de la compréhension. Difficile de savoir s'il s'agit d'erreurs de traduction ou d'une volonté de faire en sorte que se reflète cet univers folklorique et instable au sein même de l'esprit des personnages. Étrangement, le jeu devient vulgaire à l'instant même où vous vous liez d'amitié avec deux fées qui vous suivront tout au long de votre aventure, dont l'une est particulièrement turbulente et perturbatrice. C'est d'ailleurs au travers de ces deux fées, qui feront en quelque sorte office de voix pour Mi, que l'on découvre un titre doté d'une certaine profondeur, qui tâche d'aborder à sa manière certains grands sujets tels que la mort, l'homosexualité, la religion, la technologie, avec parfois même une approche philosophique. Enfin, sur le plan du gameplay, la prise en main n'est pas forcément très aisée, mais une fois que l'on commence à appréhender la chose, il est étonnant de constater à quel point le jeu requiert une précision et une minutie dans la manœuvre. Certaines énigmes ont été construites pour être résolues 'au poil de cul'. Il faut parfois alterner entre la boule rebondissante et Mi dans un même saut, ou faire usage des sphères luminescentes colorées qui en fonction de leurs couleurs permettent d'aller vers le haut, tout droit, de faire un bond, de détruire des automates qui vous barrent la route, etc... Quelques séances de « try and die » seront de mise. Le prix, 9 euros, est largement rentabilisé par la durée de vie colossale qu'offre la farandole de quêtes annexes données par les PNJs. Malheureusement, le système du « journal de quêtes » n'existe pas dans ce jeu et l'on ne peut achever ces dernières qu'une par une, ce qui décuple la durée de vie - mais multiplie également les allers-retours.

8
Amateur d'adrénaline, passez votre chemin. Ici vous ne trouverez que du repos, du calme, de la réflexion. Certes, Knytt Underground est une expérience vidéoludique qui ne plaira pas à tout le monde de par ses périples parfois fastidieux, mais c'est un titre qui possède un charme propre à la créativité indie.

  • Une atmosphère zen
  • Un gameplay fluide
  • Une durée de vie incommensurable et une carte immense
  • Des graphismes originaux
  • Des musicalités enchanteresses
  • Des dialogues traitant de certains sujets avec un ton décalé
  • Une grande part de mystère
  • Une entrée en matière déroutante et peu aguicheuse
  • Certains dialogues incompréhensibles
  • Un gameplay parfois assez rigide
  • Cilia, une fée très vulguaire pour pas grandchose
  • Une aventure qui peut lasser
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