Nintendo Wii U

Child of Light

Test Wii U

Child of Light

Par Shadowdeath - Le 05/06/2014 à 15:21

Connaissez-vous cette agréable impression qui s'empare parfois de vous lorsque vous pensez percevoir le potentiel unique et le caractère original d'un jeu avant même d'y avoir joué ? C'est cette sensation qu'a sans doute procuré le titre Child of Light au cours de la période où il fut « teasé » par Ubisoft, au travers de nombreuses vidéos et screenshots montrant une jeune fille évoluant dans un monde fait d'esquisses et d'aquarelles. A ceux qui ressentirent une pareille chose, je leur dis qu'ils ne se sont pas trompés. Child of Light est un titre surprenant, développé par le studio d'Ubisoft Montréal, sous le commandement de Patrick Plourde et qui fait usage de cet outil remarquable qu'est le moteur graphique dénommé « Ubi Art Framework ». Il s'agit de l'outil de développement qui servit également à concevoir plus tôt Rayman Legends, ainsi que Rayman Origins, deux titres ayant fait leurs preuves. Décidément ! Disponible sur l'eShop de la Wii U pour un montant de 15 euros, Child of Light est une aventure vidéoludique qui vaut largement le détour...

 

 

Un conte de fée merveilleux au sein d'un jeu vidéo fabuleux !

A la manière d'un véritable conte de fées, l'entrée en matière s'effectue via la voix charmante d'une narratrice nous racontant, en rimes, l'histoire de la jeune Aurora, une princesse d'Autriche élevée par son père le duc, qui mourut dans des circonstances inexpliquées durant son sommeil. Néanmoins, cette triste mort a davantage l'aspect d'une résurrection puisque la fillette s'éveille par la suite au sein d'un univers merveilleux du nom de Lemuria. Errant désormais dans ce monde inconnu et dont elle est prisonnière, Aurora souhaite retrouver son père le plus tôt possible et lever le voile sur les nombreux mystères dont regorge ce monde avec ses populations tourmentées par de nombreux soucis. Ces maux émanent tous de la même source : La Reine de la Nuit, une sorcière maléfique qui s'est emparée du trône de Lemuria après en avoir éjecté la Reine de Lumière. Afin de vaincre cette sombre adversaire, Aurora se doit de s'emparer de la lune et du soleil, en se rendant respectivement à l'Endroit le Plus Bas puis à l'Endroit le Plus Haut. Ce scénario, bien que visiblement classique, sert de prétexte pour mettre en scène une variété de personnages secondaires, parfois issus des peuplades que se devra d'aider Aurora, qui serviront à celle-ci de compagnons de route. Tous dotés de leurs personnalités bien marquées, ces personnages interagissent entre eux dans l'histoire par le biais de dialogues légers, et toujours en rimes. L'importance accordée aux rimes ainsi que le type de vocabulaire employé par les protagonistes de ce titre semblent faire preuve d'un certain respect de l'esprit des mœurs de la société de l'Époque Moderne dont est issue la jeune Aurora. Le background scénaristique prend une place capitale dans ce titre qui se révèle être un véritable récit merveilleux. Certaines figures emblématiques de ce genre profondément ancré dans notre culture sont présentes. On retrouve un enchanteur couard et peu sûr de lui, un golem de pierre robuste mais soucieux de « sa pièce manquante », une souris archère dont l'incroyable passion pour le commerce lui vient de la nature mercantile de son peuple, et de nombreux autres personnages qui sont le fruit de l'imaginaire artistique des concepteurs du jeux. Un imaginaire somptueux qui offre aux gamers une œuvre d'art visuelle dotés de graphismes qui n'en sont pas réellement, mais que l'on pourrait directement qualifier de peinture animée. Car en effet, en jouant à Child of Light, vous n'aurez pas tant l'impression de visualiser des graphismes, sorte d'agrégat de techniques visant à octroyer un ensemble esthétique, que de vous aventurer dans une illustration du XVIIIème siècle, à l'instar d'une œuvre de John Bauer, puisqu'il est cité comme étant l'un des inspirateurs artistiques du titre. La bande-son est de qualité, composée par une musicienne elle aussi de qualité, qui n'est autre que Cœur de Pirate. Ces musicalités d'ambiance sont souvent des airs de piano, parfois accompagnés de violon, tantôt mélancoliques, tantôt inquiétants lorsqu'il s'agit, par exemple, de progresser dans de sombres clairières, lieux d'habitat de quelques araignées géantes. L'animation des personnages dans sa globalité est intrigante puisqu'elle semble à la fois rigide, fluide et dynamique. Cela donne l'impression d'être à mi-chemin entre le jeu vidéo et la planche à dessin. En somme, c'est un ensemble artistique irréprochable, unique, le tout en haute définition, qui se démarque grandement de la masse des autres titres eShop, surnageant parmi ces titres rares, dont l'enveloppe est scellée d'un cachet de marque, que l'on aimerait voir naître plus souvent - même si l'on se dit en même qu'ils pourraient en perdre leur caractère de rareté.

 

Un jeu vidéo fabuleux au sein d'un conte de fée merveilleux ! 

Bien que l'on peut s'extasier plusieurs heures sur l'aspect artistique d'un tel jeu, inutile de préciser que cet aspect là ne constitue pas à lui seul l'essence d'un « très bon jeu ». Là où Child of Light surprend, c'est par la qualité de son gameplay. Fondés sur les règles d'un J-RPG, les combats s'organisent à la manière de ces derniers. Lorsqu'un conflit s'enclenche par le biais d'un contact avec un ennemi, vous vous devez de gérer les actions de deux personnages de votre groupe d'aventuriers simultanément. Et bien qu'il s'agisse d'un système « tour par tour », la particularité attractive de celui-ci provient de sa barre d'action sur laquelle se trouve les vignettes de chacun des personnages impliqués dans un combat, ennemis compris. Le mouvement des vignettes sur cette barre détermine l'ordre d'action de chacun des belligérants. En fonction de la vitesse d'un personnage sur cette barre, celui-ci pourra atteindre avant les autres sa zone d'exécution qui lui permet, comme le nom l'indique, d'exécuter une attaque. Si un personnage reçoit un coup lorsqu'il est en cours d'exécution, il est interrompu et sa vignette retourne au début de la barre d'action. Ainsi, il existe différentes manières de pallier à cela telles que des potions, des sorts, etc... Le système qu'instaure la barre d'action offre une dynamisme remarquable à des combats qui, sans cela, seraient peut-être un peu plus plats. Cependant, ce n'est pas tout, de la même manière que dans un Pokémon, même si l'analogie est peut-être un peu large, chaque adversaire possède une résistance contre un type d'attaque et une vulnérabilité contre un autre. A vous de jouer astucieusement de ces forces et faiblesses pour abattre efficacement vos opposants les plus coriaces. D'ailleurs, il est pertinent de constater que chacun des personnages qui se joindront à vous au cours de l'aventure possède une complémentarité propre et peut s'accorder intelligemment avec un autre, pour qu'ensemble ils puissent mutuellement combler leurs faiblesses. Pour résumer, le jeu se compose de deux phases : une phase d'exploration, durant laquelle il vous est possible de parcourir des paysages magnifiques à la recherche de coffres en tout genre, et une phase de combat. En jetant un coup d'œil à des screnshots ou autres, qui au passage ressemblent tous à des artworks au regard de la qualité artistique visuelle du titre qu'il est toujours bon de rappeler, on pourrait se méprendre en supposant que l'aspect exploration revêt une importance supérieure à l'aspect « combat ». Au final, il n'en est rien. Mieux ! On peut même dire qu'un pan entier du jeu est dédié aux phases de combats. Au sein de ce pan, un élément fortement intéressant : la possibilité de « crafter » des pierres précieuses, appellées « occulis » que l'on peut sertir à son équipement pour octroyer à ses personnages des caractéristiques supplémentaires qui feront la différence au combat. Ce système de craft est très étoffé puisqu'il permet de combiner différentes pierres précieuses collectées au fil de votre aventure pour en faire des bijoux encore plus puissants. Enfin, parlons du dernier agrément plaisant participant à la richesse du gameplay. De la même façon que Murphy dans Rayman Legends, il existe dans Child of Light, un allié de poids et un ami inconditionnel pour Aurora, sorte de petite luciole nommé Igniculus. En réalité, il s'agit d'un élémentaire luminescent dont la magie se révèle très utile pour prendre soin d'Aurora dans sa quête. En solo comme en multijoueur, Igniculus peut servir à ouvrir des coffres difficiles d'accès pour Aurora, à débloquer des portes ou même à faire cesser le mécanisme de certains pièges. En combat, Igniculus est également un élément essentiel à votre survie, il peut soigner vos deux protagonistes lorsque ceux-ci sont en piteux état et ralentir vos ennemis sur la fameuse barre d'action. Au final, le seul bémol de ce conte de fées est sa durée de vie qui, bien que correcte pour son prix, reste trop faible pour un tel RPG. Cette même durée de vie, d'environ 10 heures si l'on y inclut la « replay value » du fait des nombreuses récompenses cachées ainsi que du caractère laborieux du craft de pierres précieuses, qui demande une certaine patience (notamment si vous souhaitez concevoir la Pierre Princesse qui est le bijou le plus rare de Lemuria), reste décevante, tout simplement parce qu'à la fin de l'aventure, on en redemande !

9
Je pourrais épiloguer encore longuement sur la nécéssité de vous procurer ce jeu qui me semble être un incontournable de l'eShop. Child of Light propose un doux retour à l'enfance insouciante de notre imaginaire.

  • Une œuvre d'art vivante
  • Des visuels dignes des plus grandes illustrations de contes du XVIIIème
  • Des musicalités enchanteresses
  • Un RPG de qualité
  • Des combats dynamiques grâce à la barre d'action
  • Le craft des occulis
  • Un mode coop' attractif grâce à Igniculus et au GamePad
  • Une durée de vie relativement courte (7 à 10 heures)...
  • ...à tel point qu'on en redemande.