Nintendo Switch

Sundered : Eldritch Edition

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Sundered : Eldritch Edition

Par ggvanrom - Le 22/01/2019 à 21:34

Après avoir affronté des créatures géantes dans JOTUN, Thunder Lotus Games revient sur Nintendo Switch avec leur « nouveau » titre : Sundered : Eldritch Edition, une fusion intéressante des genres rogue-like et metroïdvania nous plongeant dans une étrange caverne à la recherche d'anciennes reliques dotées de grands pouvoirs. A nous donc de s'aventurer dans cet endroit mystérieux en prenant le plus de précautions possibles pour rester en vie... ou en tout cas essayer.

Plongez dans l’inconnu

Sundered nous conte l’histoire de Eshe, une jeune femme traversant un désert dès le lancement du jeu. Cette dernière finira par chuter dans une grotte étrange et devra… s’en échapper ? Car oui, un des points majeurs de Sundered réside dans son scénario, ou plutôt ici l’absence d’un scénario et d’un but clair. Nous commençons en plein cœur d’une tempête de sable, avant de nous retrouver enfermé dans une grotte, demeure d'une entité dénommée le Trapézoèdre étincelant, échangeant dans un dialecte inventé pour l’occasion très agréable à l’oreille et empli de malveillance. Mais une chose est sure dans Sundered, si vous êtes à première vue la seule humaine présente, et sans aucun PNJ pour vous accompagner dans votre aventure, le monde perdu que vous allez arpenter de longues heures durant regorge de pièges et d’ennemis en tout genre, inspirés de l’univers de Lovecraft.

Un « semi » rogue-like

A la frontière entre le genre Metroïdvania et le Rogue-Like, Sundered nous propose de nous plonger dans un immense complexe labyrinthique afin d’y dénicher divers trésors et capacités susceptibles de nous aider a explorer tous les recoins de ce lieu étrange. En l’absence d’un scénario clairement établi, vous vous baladerez lors de votre première run jusqu’à tomber fatalement sur un groupe d’ennemi ou un boss qui aura raison de vous. L’occasion de retourner au HUB de départ pour pouvoir dépenser les éclats récoltés dans des collectibles ou sur les carcasses des monstres afin de compléter un imposant arbre de compétence. Emplacement d’élixir de soins, bouclier plus résistant, chacune de vos morts vous permettra de vous relancer à l’assaut de la grotte de plus en plus puissant afin de couvrir un maximum de pièces avant de rendre l’âme.

Si ce concept d’aller-retour peut paraître pénible de prime abord, il sera compensé de deux manières différentes. La première est la possibilité de rejoindre les trois principales zones du jeu depuis le HUB central pour gagner du temps. Le second point consiste à la génération semi-procédurale du labyrinthe. Si les zones gardent en soit la même forme, les pièces formant ladite zone seront modifiées à chaque mort pour ne pas s’habituer à refaire toujours les mêmes chemins. Ne reste plus qu’à consulter votre carte pour vous rendre sur les points représentés en surbrillance pour faire avancer l’histoire et découvrir les mystères de ce lieu intriguant.

Une évolution frustrante

Si le fait de mourir n’est au final pas punitif en soit puisque cela permet l’augmentation quasi-perpétuelle de nos caractéristiques, évoluer dans les couloirs finira fatalement par vous lasser. Si le fait que les salles des zones changent pour éviter de voir s’installer une certaine monotonie, l’absence de réelle différence entre chaque salle installera tout de même cette sensation au bout de quelques parties. Second point renforçant l’effet de frustration, en l’absence de PNJ et de fil conducteur au scénario, Eshe est techniquement libre d’avancer à son rythme dès le début de l’aventure, et ça, le jeu ne l’apprécie guère. Pour éviter une progression trop rapide, les ennemis ne sont pas générés de manière fixe mais apparaissent aléatoirement par vagues. Et plus vous irez loin, plus les vagues apporteront un flux important de monstres puissants. 

Si le gameplay en lui-même est à saluer de par sa maniabilité et sa simplicité d’accès (un bouton d’attaque principale, un d’attaque secondaire et un bouton d’esquive), le tout souligné par les animations de notre héroïne d’une fluidité exemplaire, les hordes imprévues auront vite fait de vous faire passer de vie à trépas tant le nombre d’ennemis à l’écran frise parfois le ridicule lorsque vous avancez trop rapidement. A vous donc de choisir si vous souhaitez en éliminer un maximum afin de récupérer quelques éclats avant de retourner à l’arbre de compétence, ou alors tenter de vous faufiler entre les ennemis à coup d’esquives et prier pour que ces derniers vous laissent souffler.A noter également que, pour cette version Switch plus que les autres, les temps de chargement à chaque mort ou changement de zone est relativement important (frisant la minute), cassant le dynamisme du jeu, ce qui est dommage.

Une ambiance soignée

Combinant une esthétique de qualité, couplé à une fluidité des mouvements de notre personnage ainsi qu’un sound design efficace, la version initiale de Sundered avait de quoi satisfaire les joueurs lors de sa sortie initiale en 2017. A noter que le jeu possède également plusieurs fins en fonction de l’utilisation que vous ferez des éclats corrompus ramassés sur les boss. Ces éclats particuliers pourront être absorbés pour acquérir de nouveaux pouvoirs, mais vous perdrez votre humanité. Ou alors vous pourrez opter pour la destruction de ces éclats afin de rester dans le droit chemin, disant adieux à des pouvoirs forts pratiques pour avancer dans le jeu.

Mais dans le cas de la Nintendo Switch, Sundered ne sort pas dans sa version de base mais dans une édition améliorée dénommée Sundered : Eldritch Edition. En plus du jeu de base et des divers correctifs apportés au fil des mois, le titre inclura le DLC Magnate Of The Gong qui comprend de nouvelles zones à explorer ainsi qu’un nouveau Boss. Et pour pallier à l’absence de PNJ et si vous aimez jouer à plusieurs dans votre canapé, un mode coopératif en local a également été ajouté, permettant de vous lancer dans une session jusqu’à 4 joueurs simultanément.

Si le rendu final est à applaudir des deux mains grâce à son contenu et son ambiance, quelques défauts de finitions viennent toutefois ternir l’expérience globale. Je pense notamment aux micro-freeze lorsque vous changez de salle, certes à peine perceptibles mais qui vous feront pester lorsque vous serez coursé par diverses créatures démoniaques. Ou encore le manque de lisibilité de l’action lorsqu’un flot incessant d’ennemi vous assaille, renforcé lorsque vous jouez à 4 sur le même écran. Néanmoins, Sundered réussira à vous tenir en haleine entre 10 et 20 heures le temps de découvrir les diverses fins qu’offre le jeu, et finir son DLC Magnate Of The Gong directement intégré au jeu.

8
Fort d’une ambiance délicieusement lugubre prenant ses racines dans l’univers de Lovecraft, un gameplay d’une prise en main exemplaire et d’un contenu important pour un jeu indépendant, Sundered a de quoi réconcilier les amoureux de Rogue-like et de Metroïdvania. Bien que certains défauts viennent ternir le tableau comme les micro-freeze ou les assauts trop appuyés des ennemis, vous avez de quoi vous offrir une bonne expérience de jeu pendant plusieurs heures, que ce soit en solo comme en multijoueur local.

  • Un gameplay simple et efficace
  • Une ambiance maitrisée
  • Bestiaire varié
  • De multiples fins
  • Un grand nombre de compétences
  • Présence du multijoueur local et du DLC Magnate Of The Gong
  • Des micro-freeze entre les salles
  • Les monstres qui arrivent en mode escadron de la mort
  • Un scénario qui aurait mérité d’être plus explicite
  • Un monde dense mais vide de tout PNJ
  • Des temps de chargement assez longs
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