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Streets of Rage 4

Test Switch

Streets of Rage 4

Par Guyoon - Le 05/05/2020 à 10:00

Les fans de Streets of Rage ont attendu 26 ans pour avoir ce 4 ème épisode. Après des espoirs de suite 3D et des remakes non officiels, le messie est enfin de retour. Est ce que l'attente en valait la peine ?

Dessiné à la main

Une fois de plus, ce n'est pas Sega qui s'occupe de l'une des licences les plus qualitatives des années 90 sur Megadrive. Ce sont les parisiens de Lizardcube, à qui on doit Wonder Boy: The Dragon's Trap, qui ont travaillé sur ce projet. Cette direction artistique léchée rend finalement aussi bien dans un jeu de plate-forme que dans un jeu de combat. Les effets pyrotechniques lors des mouvements spéciaux et les superbes décors finalisent la classe de cette DA. Les fans de la trilogie originelle seront sans doute choqués de voir Axel, l'un de leur héros de leur enfance, dans cet état. Rondouillard et barbu, le physique du bonhomme a changé. Cela s'explique par l'écart de 10 ans entre ce 4ème épisode et les événements de Streets of Rage 3. Après avoir battu Mister X, c'est au tour de Mister Y de semer le chaos dans la ville de Wood Oak City. Le scénario est raconté par des scénettes entre les 12 stages et permet de faire un liant. Bien entendu, Streets of Rage 4 est un beat them all et l'histoire n'est qu'un prétexte. L'important reste la castagne !

La bagarre !

Chaque épisode de la série a su innover. Le gameplay s'est étoffé au fur et à mesure. La panoplie de coups, de mouvements se sont densifiés. Ce 4ème opus reprend les coups de la trilogie en équilibrant judicieusement nouveauté et respect du gameplay original. Les enchaînements sont plus furieux et offrent davantage de possibilité. Par exemple, à l'époque, en sautant on pouvait donner un coup de genou ou un coup de pied. Il est désormais possible d'effectuer les 2 dans les airs, avec un peu de pratique. Parce que même si les attaques de bases permettent une grande accessibilité, les modes de difficulté plus élevés demandent d'apprendre les combos les plus efficaces. Un coup chargé a également fait son apparition permettant, par exemple, de reprendre de volée un adversaire. 3 coups spéciaux peuvent être déclenchés par simple pression du bouton X. Cela vous fera perdre de la vie dans une jauge verte. Cette vie peut désormais être regagnée si vous tapez des ennemis.

On peut aussi enclencher une furie si on a une étoile en stock. Les combos sont motivés par un indicateur qui cumule les coups donnés sans que vous en prenez un. Cela apporte un défi dans le jeu et on hurle quand Galsia donne une petite droite dans le dos brisant un enchaînement dévastateur (!) Oui Galsia est de retour ainsi qu'un bon nombre d'ennemis tous plus horriblement beaux les uns des autres. Les punk tacleurs, cracheurs de feu et chauves avec uppercuts sont toujours présents. Mais Lizard Cube a su ajouter ses propres adversaires qui apportent toujours plus de variété dans le gameplay. Ainsi, nous pouvons voir des femmes lancer diverses fioles aux propriétés différentes, des policiers armés de taser, matraque ou bouclier et des loubards les mains dans les poches qui se battent seulement avec leurs pieds. Les nouveaux boss lancent quelques clin d’œil tandis que les anciens modifient la formule de leur affrontement. Le mélange fonctionne mais qu'en est-il du casting.

Comme un air de déjà vu

Parmi les 5 combattants de bases, 3 sont issues du premier jeu de la série : Blaze Fielding, Adam Hunter et Axel Stone. Floyd Iraia, et Cherry Hunter sont les 2 petits nouveaux de Streets of Rage 4. Floyd est le personnage costaud mais lent. Ses bras cybernétiques permettent une bonne allonge et s'électrisent ajoutant des dégâts aux adversaires. Il n'est pas évident à diriger quand l'environnement est hostile. Cherry, c'est tout l'inverse. Elle est très rapide, agile mais ne frappe pas fort. Elle se bat avec sa guitare électrique et a une sacrée personnalité. Si Floyd peut faire penser à Max, Cherry fait indubitablement songer à Skate (les 2 personnages partagent même des couleurs communes). Max et Skate sont 2 combattants de Streets of Rage 2, l'épisode jugé le meilleur de la série. Une fois encore, Lizardcube a tapé dans le mille en brossant dans le sens du poil les fans. On regrettera, des lors, un manque réel de prise de risque. Cependant, les caractéristiques de la quintette de combattants se complètent et chacun y trouvera son compte.

Votre personnage peut ramasser toutes sortes d'armes au sol pour se battre. Batte de baseball, hache ou moteur de moto finiront dans la tronche des méchants. Aussi, des petits et grands soins (personnalisables pour les végétariens) peuvent être glanés mais également de l'argent. On constate, avec un peu d'amertume, qu'aucune personnalisation du héros n'est possible avec cet argent. On peut le comprendre, esthétiquement, mais cela aurait ajouté de la profondeur de pouvoir apprendre de nouveaux coups. En fait, les liasses de billets et mallettes qui traînent ici et là permettent de gonfler votre score. Les combos, évoqués précédemment, font aussi gagner des points. Le score permet d'augmenter une jauge commune au fil des parties. Une fois avoir franchi un palier, un nouveau combattant rétro se débloque. La totalité des combattants de la trilogie sont déblocables pour un total de 12 personnages. Le fan que je suis apprécie de jouer avec le Adam pixelisé du premier épisode mais en subit les conséquences. En effet, le personnage rétro est strictement identique, comme si revenu du passé, jusqu'à sa panoplie de coup. Ainsi, le Adam actuel aura beaucoup plus de facilité à se défaire de situation délicate que son homologue 16bits. Dommage.

Ambiance électrique

La musique fait partie intégrante de la série culte des années 90. Yuzo Koshiro est une fois de plus à la baguette. On ressent l'inspiration de la trilogie originelle notamment la musique du premier niveau, devenu culte à l'époque. Cependant l'homme a su apporter de nouveaux arrangements comme dans le niveau du commissariat et de la tour Y dans l'ascenseur. Dans ce stage, la musique du trailer se déclenche au moment où de nombreux ennemis s’agglutinent à l'écran. Lizardcube a réussi à me redonner ce frisson frénétique de l'époque qui cumulait nervosité des combats et bande son électronique. Pour ceux qui sont réfractaires au changement, le studio a pensé à inclure les musiques rétro originales. Il suffit de cocher une case dans les options. D'ailleurs, par soucis de plaire au plus grand nombre, Lizardcube permet de moduler le jeu à sa guise dans les options. La luminosité, l'éclairage ambiant et le post-traitement peuvent être réglés. Ce dernier ajoute des filtres rétro et VHS pour simuler l'expérience des premiers Streets of Rage. L'effet est trop pixelisé pour être crédible. Les touches sont entièrement configurables pour plus de conforts tout comme la puissance des vibrations HD. Enfin, on nous permet d'afficher plus ou moins de détails sur le terrain, à l'avant ou l'arrière plan. En mettre moins ajoutent de la lisibilité quand 4 joueurs bougent à l'écran.

Défoulez-vous à plusieurs

Pour la première fois dans la saga, il est possible de jouer à 4 en local. On se perd quelques fois dans le chaos ambiant mais l'expérience reste plaisante. Le nombre d'ennemi et les effets spéciaux n'oscillent en rien le framerate du jeu qui reste campé à 60 images par seconde. La fluidité est par contre mise à défaut à cause de petits lags dans les parties en ligne, en duo. Espérons que ce petit soucis technique sera réglé. Le mode Boss rush vous demande simplement d'anéantir chaque patron du jeu à la chaîne. Le mode duel donne la possibilité de se battre l'un contre l'autre dans 8 arènes issues de décor du mode histoire. Dans ce dernier, une sauvegarde est apparue à chaque fin de niveau. Cependant, pour plaire au fans, le studio a ajouté la possibilité de jouer à Streets of Rage 4 « à l'ancienne » avec le mode Arcade. Ici, vous ne disposerez que d'un seul crédit et d'aucune sauvegarde pour terminer le jeu. Celui-ci n'est pas très long puisque vous verrez les crédits de fin en approximativement 3 heures. Même si la durée de vie est une bonne moyenne pour le genre, on aurait aimé un peu plus tant le jeu est maîtrisé sur tous les points. Cependant, débloquez tous les personnages vous prendra du temps. En rejouant, vous découvrirez quelques Easter Eggs qui feront plaisir au fan et des subtilités de gameplay comme le ping pong avec une barre de fer. Accessible et profond en même temps !

9
Apporter un 4ème épisode à une série culte des années 90 n'est pas chose facile. Il faut comprendre les attentes des fans tout en apportant assez de modernité à la formule. Une fois de plus, Lizardcube a parfaitement réussi ce pari. La direction artistique avait divisé les fans, qu'à cela ne tienne, tous les combattants de la trilogie originelle sont jouables en version rétro. La bande son électronique est l'identité de la série et afin de plaire à tous, il est possible de jouer avec les musiques dance des années 90. Le mode multijoueur enfonce le clou en étant aussi chaotique que jouissif. Le maître du beat them all est de retour !

  • Une DA somptueuse
  • Fluide à 60 images par seconde …
  • 12 persos à débloquer ...
  • Jouable à 4
  • Abordable et technique
  • Bande son rythmée
  • Subtilité de gameplay et easter eggs
  • Les persos rétro moins forts
  • … mais mode Online avec quelques lag
  • … mais mode histoire un poil court