Proposer une revisite du classique des J-RPG des années 90 lorsque l'on est un studio occidental, c'est le pari qu'a relevé le studio SnowCastle avec la sortie le 8 mars dernier de Earthlock sur l'eShop de la Nintendo Switch. Déjà sorti l'année dernière sur Wii U entre autres sous le nom de Earthlock : Festival of Magic, cette nouvelle édition est censée apporter diverses corrections suite aux critiques des joueurs, dont une des plus importante a eu pour conséquence la refonte de l'histoire principale. Se voulant un hommage au genre, voyons voir si ce J-RPG occidental en a suffisamment sous le capot une fois la manette en main.
Cette planète n'est guère outillée pour la joie...
Earthlock nous plonge en compagnie du jeune voleur Amon, vivant sur la planète Umbra. La particularité très significative de cette dernière est que son cycle de rotation a été complètement stoppé il y a des milliers d'années, divisant la planète en deux zones distinctes : une région aride où le soleil est toujours à son zénith, et une zone glaciaire parcourue d'un profond voile d'ombre.
Se voulant comme un jeu rendant hommage aux J-RPG des années 90, que ce soit par l'ambiance, les pistes musicales, les profils de nos 6 héros, quasiment tout sonne comme un air de déjà vu, et au niveau du scénario, j'ai essayé tant bien que mal de suivre l'aventure, mais entre les aller-retours, les personnages mal introduits ou introduits à la va-vite, et une histoire possédant des rebondissements déjà vus des dizaines de fois en bientôt 30 ans, force est de constater que la mayonnaise n'a pas pris pour moi, c'est d'autant plus dommage que d'autres éléments faisaient preuve d'originalité...
Du tour par tour dépoussiéré mais pas infaillible.
Comme tout J-RPG qui se respecte, les combats sont légions dans Earthlock, SnowCastle a ici fait le choix de faire apparaitre les ennemis à l'écran afin de mettre de côté l'aspect combat aléatoire désormais vieillot à notre époque. Débutant l'aventure avec 2 personnages, c'est jusqu'à 6 héros qui s'allieront dans notre quête. En combat vous pourrez jouer jusqu'à 4 personnages. Disposant d'un système de combat classique au tour par tour, vous pourrez utiliser des attaques de mêlée, magie buff et débuff en utilisant un ou plusieurs points d'action en fonction de la puissance du coup. En guise de subtilité, Earthlock propose un système pour permettre à nos héros de switcher entre deux rôles, ce qui s'avère fort pratique pour éliminer vos ennemis en ciblant leurs points faibles, ainsi qu'un système de relation entre héros qui boostera les statistiques du groupe et permettra de disposer de techniques très utiles dans votre quête.
En revanche, malgré un concept dynamique qui rappellera un certain Bravely Default à quelques joueurs, qu'est-ce que les combats sont mous et lents... Certes il y a un bouton pour accélérer la vitesse des combats, mais même avec celui-ci d'enclenché on ne peut s'empêcher de s'impatienter, le pire étant lorsque les combats proposent énormément d'ennemis à l'écran. Le second point que l'on peut reprocher au jeu, c'est que malgré le fait de pouvoir esquiver les combats en évitant les ennemis à l'écran, les combats de boss auront vite fait de vous inviter à aller augmenter les niveaux de vos personnages, tant le retour de bâton est dur. Et pour augmenter de niveau rapidement, il ne faut pas hésiter à regrouper 2 adversaires ou plus sur la map pour engendrer plus d'expérience (et plus de frustration de par la longueur des combats).
Un contenu intéressant sans être extraordinaire.
Lors de la sortie de sa toute première version, bien des choses ont été critiquées dans le jeu que l'on nommait encore Earthlock : Festival of Magic : l'histoire, l'absence de quête annexes, les graphismes etc. Avec cette version améliorée on retrouve donc désormais une histoire complètement refondue, l'apparition de quêtes annexes ainsi que des graphismes rehaussés. Mais une fois encore on se retrouve avec un contenu qui ne surprend à aucun moment. L'histoire comme dit plus haut, à moins d'y entrer de suite vous allez ramer pour la savourer. Les quêtes annexes ne sont au final que de banales quêtes Fedex vous demandant de ramener à intel tel ou tel objet, et les graphismes, bien que jolis sont au mieux dans la moyenne de ce qui se fait aujourd'hui sur la scène indépendante en terme de rendu 3D. Tout comme les musiques qui se laissent pour la plupart écouter, mais qui ne resteront malheureusement pas dans les esprits.
Durant toute notre aventure, il nous sera possible de nous rendre sur une île faisant office de lieu clé de l'aventure, puisque chacun de nos héros y trouvera un atelier à lui pour développer notre équipement. Nous aurons par exemple à disposition un jardin pour faire pousser diverses plantes récupérées ça et là, ainsi qu'un laboratoire nous permettant de les synthétiser pour créer des potions qui nous seront très utiles en combat. Il nous est également possible par exemple de créer des objets à utiliser sur une grille de talents. Cette grille, un peu comme un sphérier de Final Fantasy, vous permettra de booster les capacités de vos héros en utilisant des points de talent récupérés à force de combattre, ainsi qu'un objet orientant les améliorations (attaque, magie, défense).
