Après un Disgaea 5 Complete reçu favorablement par les critiques et les joueurs en mai 2017 sur Nintendo Switch, NIS America remet le couvert en attendant le nouvel opus de la franchise, et nous met à disposition depuis la rentrée Disgaea 1 Complete sur la console hybride. Proposant de revivre le genèse de la licence démarée en 2004 en réadaptant la formule aux techniques actuelles, il est temps de retrouver notre cher prince Laharl accompagné de sa vassale Etna dans une longue et difficile aventure...

Bienvenue dans le Netherworld

La licence de Disgaea prend place dans le Netherworld, un monde ressemblant à ce que nous pourrions nommé l'Enfer. Bien que chaotique, ce monte était géré par un puissant Overlord, qui passa malheureusement de vis à trépas. S'ensuivit donc moult combats acharnés entre les démons afin de choisir qui pourrait prendre le trône du Nether. Hélas pour ces plaisantins, ils avaient oubliés que l'Overlord avait un fils prénommé Laharl. Tiré de son sommeil long de deux ans par sa fidèle vassale Etna, le "jeune" démon se met en quête de réunir une armée composée de monstres et de démons suffisamment puissante pour aller botter les fesses de tous les arrivistes prétendants au trône, et rappeler aux anciennes troupes de son père ayant "oublié" Laharl qu'il est est toujours là et qu'il est le seul et unique Overlord légitime.

Les premiers échanges présentés rassurent sur deux points importants : Le titre a gardé sa traduction française dans cette version Complete, et l'humour, point fort et marque de fabrique de la licence, est toujours présent pour notre plus grand plaisir. A nous donc la joie de voir Etna comploter et martyriser ses prinnies, tandis que le prince Laharl se comporte comme un vrai démon : égocentrique, paresseux, arrogant, colérique et tant d'autres qualificatifs qui sied à son statut. Maintenant que vous êtes bien réveillé, il est grand temps d'aller former les troupes et commencer votre quête de reconnaissance.

Une tactique démoniaque

Connu pour sa folie des grandeurs à pouvoir proposer de monter ses personnages jusqu'au niveau 9999, Disgaea n'en est pas moins un excellent Tactical-RPG depuis ses débuts. Le jeu se divise en plusieurs parties, elles-mêmes divisées en chapitres, où notre prince fera la rencontre de compagnons et ennemis, avant de lancer dans une bataille avec un objectif unique tout le long du jeu : Exterminer l'adversaire. Pour se faire, vous aurez la possibilité de créer vos personnages en échange de point de mana récupérés lors que vos victoires, et pourrez faire votre choix parmi une large gamme de monstres et de démons, possédant tous leurs caractéristiques spécifiques. Débutant avec une création imposant de placer des malus à vos personnages, plus vous aurez de mana en stock et plus vous pourrez créer de personnages avec des bonus de statistique.

Epée, lance, bâton, arc, magie, tout sera utile tant que vous pouvez tuer un ennemi avec. Chaque personnage ayant ses résistances et faiblesses, il vous faudra apprendre à lire les caractéristiques techniques de ces derniers pour savoir quels personnages envoyer à quel moment pour éliminer un maximum de troupe. En terme de palette de coups, vous avez les coups standards, les techniques spéciales, mais aussi quelques subtilités à apprendre en cours de route. La première sera la notion de combos, à savoir que plus vous planifierez d'actions à la suite, plus le combo sera long, et donc plus vous infligerez de dégâts. Le second éléments à prendre en compte est la possibilité de réaliser des attaques combinées quand plusieurs équipiers sont à côté d'un personnage qui attaque un ennemi. Cette méthode permet entre autres de partager l'expérience acquise entre les personnages ayant réalisés le combo. Et la dernière notion à prendre en compte et la possibilité de porter et lancer ses alliés. Bien que cela puisse sembler anecdotique de prime abord, cette technique vous permettra d'envoyer un allier surpuissant au milieu de troupes ennemis pour faire un nettoyage massif avant l'arrivée des plus fragiles, ou encore jouer sur les caractéristiques de certains personnages comme les prinnies, qui explosent lorsqu'ils sont lancés. Une bonne manière de faire le ménage ici aussi.

En revanche comme pour les anciens jeux de l'époque, Disgaea 1 Complete mise beaucoup sur le levelling abusif, à comprendre combattre encore et encore les mêmes monstres sur les mêmes map pour monter le niveau de vos créatures. Relativement ingrat sur les points d'expérience, seul celui qui porte le coup de grâce à un ennemi peut s'accaparer les malheureux sésames. Chaque nouveau personnage vous demandera alors pas mal d'investissement en terme de temps pour les mettre à niveau. Et le tout sera à composer avec une difficulté relativement élevée qui risquera de faire peur aux plus néophytes de la licence. Si vous ajoutez à cela le fait qu'il vous faut payer la remise en forme de vos personnages entre chaque combat, et surtout mettre à niveau leur équipement qui coûte toujours de plus en plus cher, avec une petite paye entre chaque combat, oui, Disgaea 1 Complete vous demandera de prendre votre mal en patience pour venir à bout de son contenu. En terme de durée de vie, pouvant difficilement se chiffrer vu la possibilité de jeu offerte, il vous faudra viser entre 40 et 60 heures pour terminer l'aventure principale, et pourrez monter facilement à plus de 200 heures en terminant le contenu supplémentaire.

Géoeffets et autre joyeusetés

Instauré depuis le début de la licence, les Géoeffets sont bien évidemment de la partie dans Disgaea 1 Complete. Il s'agit de cases colorées infligeant à ceux étant dessus divers bonus et malus, comme par exemple un attaque +1 permettant d'attaquer une seconde fois, ou encore des malus comme un déf-50%. Ces bonus/malus peuvent être modifiés voire annulés en détruisant des Géoblocs sur les cases de couleurs, il vous faudra donc apprendre rapidement à utiliser savamment cette composante de gameplay car si elle peut vous être utile, vos ennemis sauront également en tirer partie.

Disgaea premier du nom a également permis de faire naitre les Assemblées Démoniaques, ou vous pourrez proposer des lois qui seront votées par les sénateurs. Plus les lois seront gourmandes, plus les sénateurs auront tendance à voter contre. A vous donc de palier au problème en distribuant quelques pots de vin avant le début des votes. Ou si le cœur vous en dit (et que votre niveau suit), vous pouvez tout simplement faire un poutch et décimer les sénateurs ayant votés contre vous pour passer la loi en force.(Essayez donc de détourner les fonds militaires, vous ne serez pas déçu.). Autre élément important cher à la série, le Monde des Objets. Car si vos personnages peuvent évoluer, vos objets le peuvent également. En sélectionnant un objet que vous désirez améliorer, vous vous retrouverez plongé dans ledit monde généré de manière procédurale, où vous devrez traverser les niveaux qui s'enchaines en récupérant des innocents, des créatures pouvant modifier les statistiques de votre équipement. Chaque pallier de 10 vous permettra de sortir du monde des objets, voir améliorer ce dernier, et pouvoir placer vos innocents acquis à loisir sur les armes en votre possession. 

Une version vraiment Complete ?

C'est le point qui dérangera le plus les amateurs de la licence. Là où Disgaea 5 Complete proposait son lot de DLC non inclus dans la version de base, qu'apporte au final Disgaea 1 Complete ? Le contenu est similaire à celui mis en place depuis les premiers portages et remaster. Le mode Etna est également de la partie (un mode secondaire nous faisant incarner Etna à la place de Laharl). Au final la seule nouveauté de Disgaea 1 Complete est que le moteur utilisé est celui de Disgaea 5, le dernier titre en date. Le titre gagne donc de nouveaux sprites HD, on a également le droit au choix de doublage anglais ou japonais. Mais les nouveautés s'arrêtent là, ce qui est fort dommage. On aurait aimé voir apparaitre le Magichange permettant de transformer les monstres de notre équipe en arme, ou encore voir disponible de nouvelles troupes issues des derniers opus dans le jeu.