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Pokémon Version Blanche 2

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Pokémon Version Blanche 2

Par everred - Le 20/11/2012 à 04:18

 

Alors que tous les Pokéfans attendent avec impatience la sortie d'une hypothétique version grise synthétisant l'ensemble des bonus des versions Noire et Blanche, Nintendo les prend à contre-pied et dévoile non pas une, mais deux nouvelles moutures. Et comble du comble, loin d'être la simple conclusion du triptyque, leur scénario est totalement original et se passe deux ans après les originaux. Une première !

Récapitulons la situation. Mars 2011, sortent deux nouveaux épisodes de Pokémon que Nintendo, après avoir épuisé sa réserve de pierres précieuses, se décide simplement à intituler Version Blanche et Noire. Tandis que certains clament haut et fort que la série peine à se renouveler, les deux opus, contre toute attente, parviennent en réalité à conquérir à la fois la presse et les joueurs. Car si la qualité est une fois encore au rendez-vous, l'esprit de la licence est sublimé par une orientation générale plus mûre et féconde qu'à l'accoutumée. Empreinte de nostalgie, c'est donc la cinquième génération de Pokémon que Game Freak veut nous faire visiter. Une deuxième fois. Mais la sauce reprendra-t-elle si facilement maintenant que le jeu s'est émancipé de son statut de simple best of ?

Tout commence par un choix cornélien, celui de son premier Pokémon. Le moment émouvant, où le joueur doit accepter de renier deux créatures pour n'en garder qu'une seule, tout en sachant pertinemment qu'il ne pourra récupérer les autres que par échange avec un autre dresseur. Bon, le choix sera sûrement vite fait pour une bonne partie du public : à part Vipélierre les starters sont franchement peu attrayants. Un peu désagréable comme constat, mais quand on sait que le Pokédex national d'Unys 2.0 est juste le plus gros à ce jour (plus de 300 et même des légendaires issus des autres versions !) on pardonne ! De toute façon, notre meilleur pote et accessoirement rival ne tardera pas à nous sortir de nos rêveries pour lancer notre premier combat. Un mec avec du caractère en somme. Impulsif et jamais content, il a au moins le mérite de savoir ce qu'il fait et pourquoi il le fait. Car, oui, le scénario a enfin le mérite d'exister et bénéficie même d'une certaine mise en scène. Ainsi il n'est pas rare de devoir accompagner son camarade ou même des champions d'arène durant certaines séquences ; ce qui se traduit du coup par des combats en deux contre deux plutôt sympas et à la fois bien amenés et bien justifiés.

C'est alors avec entrain que le joueur avide d'aventures et de péripéties (re)part à la découverte d'Unys, ses Pokéballs bien attachées à sa ceinture, la main tremblotante et l’œil alerte, prêt à capturer tout ce qui se dresse sur son passage. Incroyable qu'après toutes ces années passées et les nombreuses critiques des joueurs sur le design « de moins en moins inspiré » des Pokémon, la formule soit toujours aussi addictive. Mais bien des choses ont changé en Unys depuis deux ans. Les champions d'arènes ont été remplacés, l'architecture des villes n'est plus forcément la même et mieux encore, des tas de nouveaux bâtiments ont surgi de nulle part. Tous ceux qui auront fait les premières versions seront charmés et se réjouiront de voir le nouveau visage d'Unys. Du changement dans la continuité, en clair. Pour ceux qui seraient resté bloqués à des opus antérieurs, sachez que la 3D est plus que jamais mise à profit ici. Les personnages sont toujours de bons vieux sprites 2D mais l'ensemble des décors et des intérieurs a été modélisé en trois dimensions. Rien de très bouleversant, mais tout de même, la démarche n'en reste pas moins sympathique. Mention spéciale aux arènes (et notamment l'avant dernière) qui sont juste super classes.

Les développeurs ont d'ailleurs cru bon de distinguer les versions Noire 2 et Blanche 2 en leur créant des zones propres ou en modifiant le design de certaines de leur villes ou routes. Par exemple, la ville de Janusia arbore un look à la Tron franchement assez hideux dans la version Noire 2, et ressemble à une ville plutôt ancienne dans l'autre. Mais outre les légendaires exclusifs, la plus grosse différence vient sans doute de la Ville Noire et de la Forêt Blanche. Si la première est entièrement dédiée aux combats avec une tour, la deuxième est beaucoup plus calme et permet d'attraper certains Pokémon sauvages. Heureusement Game Freak a pensé à tout, et a inclus un système marchant par infrarouge (oui oui, cette technologie qu'on pensait d'un autre siècle) pour échanger, avec une version complémentaire, des clés qui vous débloqueront l'accès à la zone qui vous manque.

Mais ceux qui connaissent la saga le savent : le cœur du jeu, c'est ses combats entre dresseurs ! Comme à l'accoutumée, les Pokémon sont toujours de simples artworks 2D, mais ils sont dorénavant totalement animés ! Bon, ça ne suffira pas à convaincre les fans de prouesses techniques, ça c'est sûr. D'ailleurs on regrette fort que les combattants n'adoptent pas une posture particulière lorsqu'ils reçoivent un coup ou qu'ils en donnent un... Mais voir ses Pokémon se dandiner tout au long du combat et plus uniquement au sortir de la Pokéball, c'est quand même vraiment plaisant. Certaines animations sont mêmes plutôt rigolotes comme celle de Grindur qui peut se mettre à tourner sur lui-même à une vitesse folle. En plus, on peut toujours relativiser : créer des attitudes pour plus de 600 Pokémon aurait été un véritable tour de force et aurait certainement demandé trop de temps aux créateurs, un temps qu'ils ont sans doute préféré allouer à d'autres éléments du soft. Par contre, carton rouge pour les attaques qui sont toujours aussi peu impressionnantes à balancer à l'ennemi. Quand on voit ce que Camelot a fait dans Golden Sun : Obscure Aurore, on se dit que Game Freak s'est montré quand même sacrément paresseux.

Fort heureusement, le gameplay est, quant à lui, toujours aussi bon. Le système de combat de la série n'a plus à faire ses preuves et si l'intelligence artificielle est toujours loin de se montrer à la hauteur d'un véritable adversaire, elle a cependant été revue à la hausse. Il n'est plus rare de devoir passer quelques heures à faire pex son équipe en vue d'aller affronter un champion d'arène trop costaud. Les bastons sont d'ailleurs vraiment mises à l'honneur : entre le Métro de Combat et le Pokémon World Tournament, qui nous permet d'affronter des dresseurs issus des autres régions, les amateurs seront aux anges. Mais il serait injuste de réduire à ça le contenu du titre. Comment oublier le Pokéwood ou même le Music-Hall ? Nombreuses sont les occupations pour distraire les dresseurs fatigués par les batailles. Envie de devenir une star de cinéma ? De bichonner ses Pokémon pour les préparer à danser dans des comédies musicales ? Tout est possible et il faut admettre que l'idée de faire tourner le joueur dans un film se révèle vraiment amusante à l'usage. Adeptes de nanars, vous en aurez pour votre argent.

Mais à notre grand dam, une bonne partie des qualités de Pokémon Version Noire et Blanche 2 peuvent aussi bien s'appliquer aux premiers opus et c'est peut-être là le vrai problème. Les efforts louables pour donner à Unys un nouveau look ne permettent pas d'effacer totalement l'impression de naviguer en terrain un peu trop connu. L'histoire souffre d'ailleurs clairement de la comparaison avec celle de ses aînées. Le scénario non content d'être moins bon, et servi par un avatar absolument impersonnel, se paye même le luxe de nous rappeler toutes les trente minutes à quel point c'était quand même mieux avant. Il y a deux ans. Désagréable pour le vétéran, qui en a déjà bien conscience, insupportable pour le néophyte incapable de comprendre toutes ces références rarement explicitées, l'expérience est loin d'être une réussite. Heureusement, dira le fan, on ne joue pas à Pokémon pour son scénar' mais pour son contenu qui est ici irréprochable. Mais avec une pointe d'amertume.

7
A mi-chemin entre le vrai nouveau Pokémon et une simple version grise, les deux derniers jeux pondus par Game Freak font office d'enfants bâtards. Pourtant, le charme opère toujours. On aurait préféré autre chose, c'est indéniable, mais face à une aventure aussi longue et à des mécaniques de jeu aussi bien huilées, on ne peut que s'incliner. Alors, certes il est grand temps de passer à une génération suivante. Mais c'est seulement parce que nous avons hâte de voir ce que deviendra la licence sur un tout nouveau hardware ; la meilleure preuve que la série est loin de s’essouffler.

  • Un contenu gargantuesque
  • Le gameplay toujours au top
  • Les combats duo, trio et rotation qui sont bien amenés
  • Faire des films au Pokéwood, ça claque
  • Gérer sa propre galerie marchande
  • Un jeu très similaires aux premières versions
  • Les animations ringardes des attaques
  • Les musiques inégales
  • "Souvienstoi il y a deux ans"
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