Nintendo DS

Dragon Quest Monsters - Joker

Test DS

Dragon Quest Monsters - Joker

Par fisico - Le 09/03/2008 à 19:30
Autant vous le dire d’emblée, j’ai beau être en train de rédiger le test de ce titre, je ne l’ai même pas fini et à cela il existe une très bonne raison : je me faisais profondément chier.
Voilà le ton est donné maintenant vous savez à quoi vous attendre et comme dirait ce bon vieux Jules “ Alea jacta est ”.


Chroniques du “ je me fais chier ” : partie I

Alors alors maintenant que j’ai fait cette introduction tonitruante je présume que vous vous voulez de l’argumentation non ?
Je vous comprends, en même temps c’est vrai qu’il avait l’air bien sympa ce jeu au premier regard, mais l’habit ne fait pas le moine, et ce titre à lui tout seul représente bien ce que signifie cette maxime.
Explications : nous avons devant nous un titre euh… vide c’est le mot, tiens, parlons du scénario, par exemple !
Ben en fait il y en a pas c’est ça la feinte, enfin, si: vous êtes le fils d’un chercheur et pour faire la fierté de votre papa vous allez faire la collecte des cristaux de Darkonium truc pour aller gagner une compétition de je-ne-sais-trop-quoi sans aucune raison valable.
Ca ne vous rappelle rien ?
Et oui Monster Joker réussit à faire une trame tout aussi pourrie que le leader dans la matière : Pokemon, pire même, je peux vous dire que Pokemon est meilleur, en effet, toute mise en scène ou presque est absente du jeu.
Là ou de temps à autres dans Pokemon un dresseur classe au chara-design de gay venait vous accompagner le temps d’un donjon, Joker lui se traînera de bout en bout tout seul comme un gland, et ce ne sont pas les PNJ indigestes du coin qui viendront donner un semblant de fond scénaristique à une histoire foncièrement insipide.


Joker face à son destin (notez la présence au fond à droite d’un PNJ dont nous parlerons plus amplement dans la suite du test)


Chroniques du “ je me fais chier ” : partie II

Bon le scénar c’est fait que reste-t-il après, la durée de vie ? non je garde pour plus tard, les graphismes ? ouais non c’est plus drôle de le garder pour la fin, le gameplay ? Ah oui bonne idée ça allons-y !
Donc euh le gameplay recèle de nombreuses finesses et une complexité incroyable se dévoilant au fur et à mesure que vous passerez des nuits blanches sur le jeu… non non rien à faire j’y arrive pas.
Comme tout “ bon ” Dragon Quest le jeu se veut accessible (manière polie de dire “ à chier ”) et jouable (manière polie de dire “ simple et chiant ”) seulement voilà, ici, on vire tout de même à l’excès, une attaque par monstre c’est quand même légèrement abusé et pour la dimension stratégique des rixes on repassera.
Bon ok j’abuse, il y a bien deux-trois pauvres magies que les bestioles peuvent balancer, mais globalement ça sert à rien en fait. Le level-up et la méthode bourrin d’attaque marchant toujours, pourquoi chercher la finesse, franchement ?
Les phases d’exploration sont tout ce qu’il y a de plus banal pour un jeu 3D vu de dos, des plaines, des échelles, des grottes, fait rare sur DS j’en conviens, mais quand ça n’apporte strictement rien ou est l’intérêt ?
Reste le plaisir au fan de Draque de faire tourner la caméra librement de gauche à droite comme sur Play 2, mais ça ne suffit pas à faire un bon jeu.


Le scénario se résume à ça


Chroniques du “ je me fais chier ” : partie III

Puisqu’on parle de tourner la caméra voilà une bonne transition vers l’antépénultième partie (oui j’avais envie de caser ce mot dans le test c’est mon droit non ?), celle ou on va aborder la plastique du jeu, c’est-à-dire les graphismes (et la musique mais vite fait comme en fait il y a rien à en dire de particulier).
Le jeu commence. Joker est dans une espèce de cellule et un PNJ qui ressemble à rien lui cause, dès le début le ton est donné : Joker est vachement bien modélisé mais oh! juste à coté, regardez les barreaux, ils ont été modélisés avec 3 pixels et demi !
Autant vous le dire, tout du long on se mangera ces contrastes saisissants entre des personnages modélisés fidèlement et des textures baveuses, directement sorties de la bouillie de grand-mère.
Parlons des personnages puisqu’on est dessus maintenant, et ouais c’est Akira Toriyama-sensei himself qui les a dessiné… il y a 20 ans.
Le titre se contente en fait ni plus ni moins que de reprendre les mêmes personnages avec la même gueule toute pourrie que l’on a déjà vu 15 fois, le gros musclé avec un casque bizarre, type acteur porno sado-maso, le blond avec une coupe de merde type Moyen-Âge, la brune qui sert à rien... et oui pas de doute c’est le même bestiaire, pardon, la même brochette de personnages qui revient. Et si ce n’était que ça, ça passerait encore, mais là ou Armor Project se fout vraiment de notre gueule, c’est que ces PNJ, on va les revoir 20 fois dans le jeu, à 20 endroits différents !
Mise en situation : vous venez d’arriver dans l’île centrale de l’archipel (parce que le jeu se déroule dans un archipel chose que je n’ai pas dite avant, vu que dans le fond ça n’a strictement aucun impact sur le jeu en lui-même), là vous voyez les bâtiments, waw c’est beau ! (dit le joueur), et puis là regardez c’est le même PNJ que dans Draque VIII, le blond avec la raie et une coupe de cheveux type Moyen-Âge (appellons-le Tranbert ce sera plus simple pour la suite).
On lui parle, il nous dit de la merde, normal, on est dans un Draque me direz-vous, on se casse, parce que dans le fond il y a rien de bon à tirer de ce Tranbert, et on continue notre promenade dans la ville et là qui vois-je donc céans ?
Et oui Tranbert, encore lui, sacré farceur ce Tranbert, il s’amuse à me suivre, je vais donc au port plus loin et là encore Tranbert, je vais dans la boutique à coté et dedans : Tranbert, dans l’auberge à l’autre bout : Tranbert, dans la maison PNJ : Tranbert.
Commençant un peu à en avoir ras-le-bol de voir sa bobine à Tranbert (j’espère que vous me comprendrez) je quitte donc la ville pour me rendre sur une autre île, et là, infamie, Tranbert est aussi au débarcadère. Vite vite, fuyons dans le village au loin : encore Tranbert ! Dans la tente après la grotte super dangereuse que-personne-n’a-jamais-traversé-parce-qu’elle-est-super-dangereuse : Tranbert.
Je veux bien croire que pour sauver la planète le recyclage est important mais là on a tout de même dépassé les limites du tolérable, au secours !
J’avais dit que je parlerais des musiques aussi ? Bon ok mais vite fait alors :
Franchement je dois avouer qu’elles sont bien sympa mais pas transcendantes non plus hein.


Le non moins célébrissime Tranbert.


Chroniques du “ je me fais chier ” partie IV

Et oui en plus d’être nul, répétitif, dénué de challenge et de profondeur, le jeu n’a même pas l’ambition d’être un minimum long !
20h tout au plus (d’après mes estimations) seront amplement suffisantes pour boucler l’“ aventure ” de Joker, et ce n’est pas le mode online trafiqué à la dernière minute qui viendra sauver l’ensemble : des duels et des téléchargements de monstres de temps à autres voilà tout ce qu’il proposera. Cette fois on est donc bien loin du grand maître Pokemon (ohoh le jeu de mots).
Sachant qu’il n’est même pas certain que vous aurez toujours la motivation d’aller jusqu’au bout après avoir subi un level-design inexistant, un système de combat simplifié à l’extrême, une progression chaotique et linéaire sans aucune trame scénaristique de fond, si vous êtes là, c’est juste pour faire des combats chiant et répétitifs et puis c’est tout !


Un mode online c’est toujours ça de pris…


Mais après tout…

J’avoue avoir été sec dur, subjectif et tout le tralala dans ce test, car malgré tout, le titre “ pourra ” plaire à une certaine partie des gamers (j ‘insiste bien sur le “ pourra ”) je diviserais ceux-ci en deux catégories :

-Les Fans de Dragon Quest tout d’abord qui seront là en terrain connu, le titre empruntant pas mal d’éléments du 8è épisode PS2 (dont tout ce qui concerne les animations des monstres) même la dimension exploration rappellera de bons souvenirs à ceux-ci (mais pas à moi).

- Les Pokemons-fans pour qui DV et EV sont avant tout deux lettres bizarres associés on ne sait pas trop pourquoi.
En effet le titre comporte malgré tout quelques bonnes idées dont Pokemon devrait prendre de la graine : système de captures plus pratique, fusion de monstres assez sympa, vraie plastique 3D, le titre “ peut donner l’impression ” de passer à la génération suivante de Pokemon (j’insiste ici aussi sur le “ peut donner l’impression ”).


Si ce screen ne vous fait pas peur alors Monster Joker “ pourra ” vous plaire

6.5
Je ne saurai que trop vous recommander d’être bien sûrs de vous avant d’acheter ce jeu. Si vous appartenez aux deux catégories précités au-dessus (n’y voyez pas là une insulte), vous pourrez prendre votre pied en jouant. Le titre vaudra alors un bon 17, sinon c’est 9, et passez votre chemin.

fisico

It's a wall of boobs!
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