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Zero Escape : Virtue's Last Reward

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Zero Escape : Virtue's Last Reward

Par speedwagon - Le 27/03/2013 à 16:24

Série méconnue en Europe, et pour cause puisque le premier opus, 9.9.9 : Nine Hours Nine Persons Nine Doors n'a jamais franchi nos frontières, l'éditeur Rising Star Games s'est pourtant démené pour sortir en Europe le deuxième opus de la série, Zero Escape, Virtue's Last Reward. Une sortie en toute discrétion, mais très attendue par les joueurs qui ont eu la chance de parcourir le premier épisode. Cette suite s’adresse pourtant aussi aux nouveaux arrivants souhaitant découvrir la série. Etant donné qu'il s'agit d'un jeu axé principalement sur son scénario, Virtue's Last Reward parvient-il à concilier les deux publics ?

 

vlr phi sigma reunionC'est par l'enlèvement du personnage principal, prénommé Sigma, que le jeu débute. Ce dernier se réveille par la suite dans un ascenseur, en compagnie d'une mystérieuse jeune fille prénommée Phi. Ils remarquent tous deux qu'un étrange bracelet inamovible est attaché à leur poignet. L'organisateur de cette petite fête improvisée s'adresse alors à eux par le biais d'une I.A. (Intelligence Artificielle) du nom de Zero III, qui annonce leur participation forcée à ce qu'il appelle le « Nonary Game : Ambidex Edition » et conclut en affirmant qu'ils ont 9 minutes pour s'échapper de leur cellule, la conséquence d'un échec étant la mort. Passé cette séquence servant de prétexte à un tutoriel, Sigma et Phi rencontrent les 7 autres participants. Zero III explique alors les règles du « Nonary Game ».

Le bracelet sur leur poignet est en réalité un indicateur de points et chaque participant commence avec 3 points. Dès lors qu'un participant atteint 9 points, ce dernier peut ouvrir la porte de sortie et quitter les lieux. Cependant, cette porte ne restera ouverte que pour 9 secondes, et seuls ceux qui ont 9 points pourront la franchir. Autre point, cette porte ne peut s'ouvrir qu'une seule fois et ceux qui tenteraient de la franchir avec moins de 9 points recevraient immédiatement une pénalité - la mort. En effet, le bracelet n'est pas seulement un compteur de points, mais contient également deux aiguilles enfoncées dans le poignet du porteur qui s'activent lorsque qu'il atteint 0 points ou qu'il reçoit une pénalité. La première aiguille libère dans le bras du porteur un puissant tranquillisant, tandis que la seconde libère un poison mortel. Aussi, l'affichage varie en couleur et présente la mention « SOLO » ou « PAIR » en fonction du participant, ceci permettant de répartir les 9 participants en groupes de 3 participants réunis par la couleur de leur bracelet. Chaque trio est composé d'un participant  dont le bracelet affiche la mention « SOLO » tandis que les deux autres affichent la mention « PAIR » formant par conséquent un binôme.

vlr sigma braceletZero III révèle par la suite l'aspect le plus « intéressant » du « Nonary Game ». Afin de gagner des points, les participants doivent passer par une épreuve du nom de « Ambidex Game ». Durant cette épreuve, les participants se réunissent dans des sortes d'isoloirs et doivent procéder à un vote en fonction de leur couleur: Allier ou Trahir ? Si la « PAIR » d'un trio décide de s'allier avec le « SOLO » et que se dernier décide de s'allier à eux, chacun d'eux recevra 2 points. Mais si l'un décide de s'allier tandis que l'autre décide de trahir, ce dernier recevra 3 points, tandis que l'autre perdra 2 points. Enfin, si ils décident tous deux de se trahir, la manche est nulle, ils ne perdent pas de points mais n'en gagnent pas non plus. Ainsi, Virtue's Last Reward est un jeu qui repose sur ces deux principes : le danger de mort imminent et la confiance, ce qui donne lieu à un scénario fouillé, surprenant, haletant et surtout complexe. Mais quid des nouveaux arrivants ? Si Virtue's Last Reward est la suite de 999, le jeu est pourtant parfaitement compréhensible sans avoir fait l'opus précédant. Certes, quelques révélations risquent de perdre en impact, mais le jeu accumule les explications concernant 999, explications que l'on retrouve dans la section « FILES » du jeu. Ainsi, qu'on découvre la série ou que l'on souhaite la poursuivre, chacun y trouve son compte.

Considéré comme un visual novel, utiliser ce terme pour qualifier Virtue's Last Reward est pourtant assez réducteur. Le jeu brille non seulement de par son scénario, mais également de par ses énigmes variées et intelligentes. La structure du jeu se compose de deux phases: les phases « Novel » et les phases « Escape ».

vlr phi sigma luna aliceLes phases « Novel » représentent presque 70% du jeu, et constituent l'histoire du jeu. Le principe est le même que dans un Ace Attorney, il s'agit de faire défiler le texte pour faire progresser l'histoire. Texte malheureusement en Anglais uniquement, il faudra alors se débrouiller avec un dictionnaire ou avoir un niveau de langue suffisant pour parcourir cette aventure. C'est lors de ces parties que l'on découvre la richesse du scénario mais aussi qu'il est possible de faire des choix. En effet, la progression est ponctuée de moments-clefs qui influeront le scénario et surtout la fin de ce dernier, puisque le jeu totalise 22 fins différentes. Si le nombre peut paraître élevé, il faut noter cependant que le jeu dispose d'une vraie fin, que l'on débloque après avoir débloqué les 22 fins et sous certaines conditions. Encore une fois, la tâche peut paraître ardue mais débloquer toutes les fins se fait aisément. En plus de choix cruciaux, c'est à l'occasion des phases « Novel » que se déroulent les manches « Ambidex Game », durant lesquelles vous serez amené à voter. Par ailleurs, l'un des points intéressant des phases « Novel » reste le Flowchart. Cette particularité de gameplay permet au joueur de naviguer à travers les passages du scénario déjà visualisés. Ainsi, il n'est pas question de recommencer le jeu depuis le début pour débloquer une fin supplémentaire, mais de reprendre à un certain passage du jeu et effectuer un choix différent, menant à une fin différente.

vlr phi sigma puzzleLes phases « Escape » quant à elles représentent le reste du jeu et en constituent les parties "puzzle". Cette fois, le gameplay se déroule à la manière d'un point-and-click. Bloqué dans une salle, le but sera d'en sortir en élucidant les différentes énigmes et en résolvant les divers puzzle. A l'issue de ces puzzles, le joueur obtient un code lui permettant d'ouvrir un coffre contenant le précieux sésame vers la sortie. Cependant, le coffre contient aussi des fichiers cachés qu'il est possible d'obtenir à la condition de résoudre le puzzle dans le mode de difficulté supérieur, lui octroyant alors un mot de passe différent. Aussi pour obtenir la vraie fin, le dénouement final, il faut obtenir tous les fichiers cachés. Si Virtue's Last Reward est un jeu à scénario, les parties « Escapes » sont pourtant très bien réalisées. Les puzzles sont variés et très ingénieux. Ainsi on ne tombe jamais ni dans la routine ni dans l'ennui, qui pourraient inciter à abandonner l'histoire en cours de route. De plus ils sont nombreux et apportent de la variété dans l'expérience de jeu globale, lui permettant d'outre-passer le statut de livre interactif pour le statut de jeu à part entière. L'interface durant ces phases est ergonomique et met à profit le double écran de la console. Sur l'écran du haut s'affiche la pièce, tandis que l'écran du bas affiche les notes, les fichiers (indices, informations) ainsi qu'une zone de navigation, qui reprend le contenu de l'écran du haut et tirant parti de la spécificité tactile de l'écran du bas, permettant ainsi de cliquer sur les éléments ou de naviguer dans la salle. Pour les allergiques au stylet, il est toutefois possible de naviguer avec les boutons et le stick, même si la maniabilité tactile offre un confort de jeu supérieur. Par ailleurs, il est possible de prendre des notes en cours de jeu, ce qui se révélera très utile à plusieurs reprises, aussi bien lors des phases « Novel » que des phases « Escape ». Concernant la durée de vie, vous en aurez pour votre argent, puisque le temps nécessaire pour compléter le jeu s'élève à 30h.

vlr phi sigma alice cloverConcernant la partie visuelle, là encore Virtue's Last Reward ne faillit pas à sa mission. Les environnements sont nombreux, variés et complètement réussis. Bien qu'ils soient fixes, ils sont modélisés à la perfection compte tenu des capacités de la 3DS et participent à mettre en œuvre l'ambiance réussie du titre. Le design des personnages, fruit du travail de Kinu Nishimura, responsable du design et des illustrations de nombreux jeux dont certains de la série Street Fighter, est aussi très réussi, à quelques exceptions près. Ces derniers ne tombent pas dans la caricature et se révèlent aussi surprenants que le scénario du jeu. Par ailleurs, les joueurs ayant fini le premier épisode de la série seront ravis, et parfois surpris, de retrouver certains visages ou certains noms. Pour la partie technique, le jeu est propre et l'aliasing se fait rare. La 3D, bien qu'anecdotique se révèle agréable, et donne de la profondeur aux environnement, bien que les personnages paraissent plats. Petit souci technique cependant, lors des phases « Escape » il est possible de constater des baisses de framerate lorsque l'on fait défiler la salle à toute vitesse. Cependant, c'est un phénomène rare, et qui sera dans la plupart des cas provoqué par un joueur jouant un peu trop de la caméra. Enfin, il est important de noter qu'un bug peut supprimer la sauvegarde du jeu (pour l'éviter il suffit de ne pas sauvegarder dans une certaine salle). Par mesure de précaution, il semblerait qu'il soit plus sûr de sauvegarder uniquement durant les phrases « Novel », qui représentent la partie principale du jeu.

Pour finir, la partie sonore du titre. Sachez que le jeu est entièrement doublé en japonais. Les doublages sont d'excellente facture, et donnent de la personnalité à chaque personnage. Ni surjoués, ni mal joués, ils sont un plus indéniable à l'immersion, et tranchent avec le mutisme des personnages de l'opus précédent. Enfin les musiques sont très réussies et collent avec chaque situation. Qu'il s'agisse d'un moment de suspense, d'un moment triste, d'un moment de joie ou même d'un moment grave, elles accomplissent leur rôle avec brio et encore une fois, les joueurs ayant découvert la série avec 9.9.9 seront ravis de retrouver certains thèmes musicaux, présent dans l'opus précédent et faisant leur retour à l'occasion de cette suite.

9
Sorti dans la discrétion et l'indifférence, Virtue's Last Reward est pourtant l'un des meilleurs titres sortis en 2012 sur 3DS, voire l'un des meilleurs titres sortis en 2012 tout court. Avec son scénario surprenant et complexe, ses puzzles ingénieux et variés, son ambiance unique et sa belle bande-sonore, Virtue's Last Reward est un titre à ne pas manquer. Pour les joueurs ayant connu 9.9.9 il s'agit d'une suite réussie et qui apporte son lot de réponses à l'opus précédent, tandis que les nouveaux arrivants ne seront pas perdus puisque l'histoire se démarque suffisamment de son prédécesseur, tout en fournissant de nombreuses explications sur ce dernier, afin que l'histoire soit compréhensible pour tous. Si l'anglais ne vous effraie pas, il s'agit d'un indispensable à ne manquer sous aucun prétexte.

  • * Le scénario exceptionnel * Les puzzles bien construits * Les environnements nombreux et variés * La bandesonore immersive et de qualité * Les doublages de bonne facture* La durée de vie exemplaire* Le Flowchart
  • * En anglais uniquement * Le bug de sauvegarde