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The Starship Damrey

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The Starship Damrey

Par Kuroshitsu - Le 01/06/2013 à 14:43

Contrairement à Guild-01, qui avait débarqué en Europe dans une version amputée de l'un de ses jeux, Guild-02 se présentera cette fois-ci dans sa totalité au public européen. Le premier à entrer en scène se nomme The Starship Damrey, et  lui incombe la lourde tâche d'ouvrir le bal aux deux autres titres toujours en attente de parution. Se montrera-t-il à la hauteur ?

 

Born to be a robot

Amnésique, vous vous retrouvez coincé dans un caisson, sans en connaître la raison. Qui vous êtes ? Où vous êtes ? Toutes ces questions n'arrivent pas à trouver de réponse. Le seul moyen de résoudre ces mystères est d'utiliser un logiciel vous permettant de contrôler des robots de surveillance à distance. Au nombre de huit, seulement un répondra à vos demandes, donnant à cette unique machine, bien que dépourvue d'âme et de conscience, le rôle de protagoniste. Dès lors que vous aurez commencé votre aventure, la narration vous prévient d'emblée : afin de renforcer l'immersion et la découverte, vous n'aurez droit à aucune aide extérieure, et ce sera à vous de découvrir, au fil de l'aventure, les différentes aptitudes dont dispose votre robot. Votre quête – si l'on peut la nommer ainsi – pourrait donc s'annoncer fort plaisante, à condition cependant que les expériences proposées soient intéressantes. Dès les premiers instants, on discerne aisément l'orientation du titre : une ambiance qui se voudrait pesante, des jeux de lumière, et quelques bribes de musiques angoissantes placées hasardement. Visiblement destiné à un jeune public friand d'horreur (le PEGI 7 en témoignera), ce titre ne s'en révèle pas moins trompeur, tant le côté angoissant s'efface au cours de votre épopée. On préférera le désigner comme un jeu d'aventure / science-fiction, deux genres qui lui siéent mieux que "survival horror", dont il est habituellement qualifié. En effet, c'est dans un décor futuriste rappelant le stéréotype des aventures galactiques que vous alternerez entre des phases d'exploration et de réflexion. Cependant, The Starship Damrey n'est pas le type de jeu que l'on achèterait pour son gameplay, mais plutôt pour son scénario et l'aura qu'il s'en dégage. Le terme de "jeu" n'est donc pas très approprié, car ici nous nous retrouvons face à une histoire dont nous vivons les péripéties. Mais à quel prix ?

 

The Starship Damné

Ce principe de "visual novel" donne aux titres concernés l'apparence d'un livre interactif, au détriment des spécificités techniques, ce qui pourra repousser dès la première approche une certaine communauté de joueurs. Néanmoins, cet aspect très particulier ne doit en aucun cas servir d'excuse pour dissimuler une réalisation médiocre, ce qui semble pourtant bien être le cas de The Starship Damrey. L'aspect graphique a été totalement délaissé, ce qui pourtant aurait pu renforcer considérablement l'immersion. Ne faisant preuve d'aucune originalité, on se lasse dès les premiers instants de ce style répétitif et bien trop commun. L'obscurité dominante se montre d'une futilité sans égal, tant elle ne fait que cacher les éléments importants aux yeux du joueur, poussant ainsi à la frustration. C'est sans parler des pièces qui se répètent, des textures fades, et de la modélisation primaire. La palme revient cependant aux bruitages, qui ruineront chacune de vos parties, déjà peu plaisantes à la base. En plus d'être lent, votre robot émet des sons insipides dès lors qu'il se déplace, et les longs trajets et aller-retours répétés se révéleront être un calvaire assourdissant. A cela s'ajoute une profonde démesure, et nous citerons pour exemple les 20 petites sangsues à éliminer qui feront des bruits de grincement disproportionnés au vu de leur taille. Les commandes, à l'inverse, sont somme toute assez satisfaisantes. On dirige notre machine avec la croix directionnelle, le pad analogique servant alors à tourner la caméra une fois le robot à l'arrêt. Cependant, on aurait aimé avoir accès à une vue 360° plutôt qu'une vision restreinte, nous obligeant quelques fois à changer de direction pour sélectionner un objet un peu trop sur les côtés. Certes, les bas tarifs de l'eShop expliquent certains manquements techniques, mais ici nous sommes en présence d'un jeu disponible à 8 euros, et cela paraît donc un tantinet soit peu exagéré. D'autres titres, qui ne sont certes pas du même genre, avaient su proposer un gameplay attractif couplé à une très bonne réalisation, le tout pour un prix moindre. De fait, il n'est pas rare de pester contre cette réalisation un peu bâclée, dont on ne cesse de déceler les défauts au fil de l'aventure.

 

C'est calme... Trop calme !

Bien que The Starship Damrey n'ait pas les qualités techniques que l'on requiert habituellement, arrive-t-il au moins à s'attirer nos faveurs grâce à son scénario ? Que nenni ! Le flou amnésique dont est victime notre personnage pose certes une plaisante intrigue, mais celle-ci s'essouffle au fur et à mesure que l'on joue. Principale cause : la répétitivité du titre, nous empêchant de savourer correctement l'histoire qui se déroule au second plan. Le gameplay ennuyant n'est cependant pas le seul fautif, car c'est également le scénario en lui-même qui ne parvient pas à nous convaincre. Les péripéties ne sont pas harmonieusement réparties, et en résulte un suspense au point mort. La fin, pourtant promise comme surprenante, est en fait une déception, à cause de son grand manque de rebondissements. Sachez également que le titre n'est disponible qu'en anglais, ce qui ne facilite pas la tâche aux nouveaux joueurs, la compréhension des textes étant nécessaire afin de progresser dans les meilleures conditions. Lorsque l'on a envie de finir un jeu le plus vite possible parce que l'on s'y ennuie, c'est que quelque chose ne tourne pas rond. On est presque content d'apprendre que le jeu est court : à peine 2 ou 3 heures. Et après un soupir de désespoir, on aurait bien envie de mettre la durée de vie dans les plus. On notera tout de même un soupçon de rejouabilité, grâce aux 20 sangsues à éliminer et aux contenus bonus débloquables. Par ailleurs, si vous aviez déjà fait l'acquisition de l'un des titres de Guild-01, vous bénéficierez d'un petit passage supplémentaire. Pas sûr cependant que vous daignerez vous remettre à y jouer.

3
The Starship Damrey se révèle n'être qu'un petit jeu médiocre, et fortement déconseillé aux joueurs lambdas. Même pour les amateurs du genre, il se révélera fade, inintéressant et profondément décevant. Proposé à huit euros, on ne pourra que vous rediriger vers d'autres jeux eShop bien plus réussis et pourtant disponibles au même prix. Guild-02 rate donc son entrée sur la boutique en ligne de la Nintendo 3DS, en espérant qu'il n'en ira pas de même pour les deux autres titres à venir.

  • * Quelques bonnes idées...
  • * Jouabilité correcte
  • * Présence de quelques bonus
  • * Court
  • * ...mais qui sont trop mal exploitées
  • * Bruitages ignobles
  • * Graphiquement pauvre
  • * Phases de gameplay ennuyantes
  • * Scénario peu convaincant
  • * Bien trop cher
  • * En anglais uniquement
  • * Court

Kuroshitsu

Kuro Kuro Kuro , l'aventure commence ...
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