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The Legend of Zelda : A Link Between Worlds

Test 3DS

The Legend of Zelda : A Link Between Worlds

Par speedwagon - Le 14/11/2013 à 23:58

 Sorti en 1992 chez nous, The Legend of Zelda : A Link to the Past (ou la Triforce des Dieux au Japon) est un titre qui a marqué toute une génération de joueurs et s'est placé comme l'un des titres, si ce n'est LE titre incontournable de la Super Nintendo. Pour certains, il s'agit du meilleur Zelda de la série. Pour d'autres encore, il s'agit du meilleur jeu de tous les temps. En ce qui me concerne, si ce titre ne tient pas une telle place pour moi, il reste très spécial puisqu'il s'agissait de mon premier Zelda mais aussi de mon premier jeu sur Super Nintendo. Par conséquent, lorsque Nintendo annonce lors d'un Nintendo Direct au mois d'avril que ce classique du jeu vidéo verrait une suite, sur Nintendo 3DS, beaucoup de réactions ont suivi. D'un côté, les enthousiastes pour qui le retour à une formule classique, un Zelda en vue du dessus et plus encore, une suite de l'un des meilleurs jeux Zelda, était une bonne nouvelle. De l'autre, les sceptiques, critiquant au choix l'esthétique du titre, qualifié d'immonde par certains, de générique pour les plus modérés, mais aussi (selon eux) le manque d'audace de Nintendo, se reposant sur ses acquis en proposant qu'un pauvre réchauffé d'un titre sorti il y a plus de 20 ans. Nommé A Link Between Worlds, cette suite porte donc sur ses épaules un lourd héritage compte tenu de la popularité de son prédécesseur, et devra faire face à un public pour le moment divisé, entre ceux portés par la nostalgie et les avides de nouveautés. Qu'en est-il réellement ?

 

Un air de déjà vu ?

A Link Between Worlds test bannièreTout commence par un rêve... oui comme dans A Link to the Past. Cette fois-ci, il n'est pas question d'un appel à l'aide de la princesse Zelda, mais plutôt d'un cauchemar dans lequel Link fait face à une ombre menaçante. Récurrent, ces cauchemars troublent le sommeil de notre héros, et par conséquent, ce dernier est souvent en retard pour arriver au boulot. Oui, Link est apprenti forgeron et ce jour-là, il est réveillé par le fils du patron. Petite séquence de tuto très courte, puisqu'il vous faudra suivre le petit galopin jusqu'à la forge. Une fois arrivé, vous constatez que le chef de la garde du château d'Hyrule est venu récupérer une commande... cependant, ce dernier oublie son épée. Il est donc de votre ressort de livrer l'arme de ce cher capitaine, parti au sanctuaire. Une fois arrivé aux portes de ce bâtiment, tout se déclenche. Vous faites la connaissance de l'antagoniste du jeu : Yuga, un artiste, un esthète, très égocentrique et maniéré. Ce dernier en profite alors pour transformer Célès, l'une des descendantes des septs sages de la légende, en tableau. Yuga ne s'attribue pas le titre d'artiste par plaisir, le tout étant lié à ses pouvoirs, puisqu'il a aussi la faculté de devenir une peinture lui aussi. C'est ainsi que votre quête à la poursuite de Yuga débutera, quête durant laquelle vous serez amené à rencontrer la princesse Zelda, qui vous confiera un médaillon, ou encore à éveiller le héros qui sommeille en vous, afin de sauver les royaumes d'Hyrule et Lorule. Difficile de parler du scénario et de rester vague sur ce dernier. Il est bien évidemment lié à celui de A Link to the Past et reste tout de même assez classique par rapport à ce qui se fait dans la série. Cependant, il réserve aussi quelques surprises, dont certaines très étonnantes. Au final, l'histoire est assez intéressante pour garder le joueur devant sa console. D'autant plus qu'au cours de cette aventure, vous ferez la rencontre d'une jolie galerie de personnages tous aussi surprenants les uns que les autres. Le point le plus important à souligner est le rythme de l'aventure. Contrairement à certains opus récents où l'aventure peut passer par des moments de mou, cassant parfois le rythme, ici tout est fluide. L'aventure s’enchaîne sans temps mort, sans interruption et à la guise du joueur. Libre à vous d'explorer ou d'enchaîner les donjons. Par ailleurs, point de sidekick ici pour vous interrompre et vous inonder de conseils ou autre rappels à l'ordre pour vous dire d'aller à tel endroit. Beaucoup apprécieront, d'autres auront quelques regrets. Ainsi, si tout s’enchaîne aussi vite, aussi vite que A Link to the Past, cela a une conséquence puisque la durée de vie sera tout aussi similaire. Mais ce point sera abordé plus tard.

 

Paper Zelda : A Link Between Worlds.

A Link Between Worlds test bannièreC'est à présent une habitude, qui dit nouveau Zelda, dit nouvel élément de gameplay. Présenté dès le premier trailer, ce nouvel élément permet à Link de se fondre dans les murs, sous forme de peinture, afin de progresser. Si certains ont pu faire preuve de scepticisme envers cette nouveauté, sachez qu'ils ont eu tort. En fait, il s'agit peut-être de l'une des nouveautés les plus intéressantes que l'on ait vu dans un Zelda, puisqu'elle offre énormément de possibilités en terme de puzzles mais aussi de progression. Loin du gimmick implémenté à la dernière minute pour faire joli, cette nouvelle habilité est parfaitement exploitée tout au long du jeu et on sent réellement que le level design a été pensé pour, et ce, à énormément d'occasions. Qu'il s'agisse d'atteindre un point sur la map, qu'il s'agisse de résoudre une énigme ou même à l'occasion d'un combat, elle est parfaitement intégrée au jeu et se renouvelle sans cesse tout en étant exploitée dans beaucoup de situations. Le jeu repose dessus et c'est ce qui en fait un titre complètement original et débordant d'idées fraîches. Mais le jeu ne se contente pas uniquement de cela et il faut dire que le gameplay est plutôt étoffé. Pour ce qui est de la base, c'est très classique. On reprend donc les éléments de A Link to the Past, à savoir une vue du dessus et des combats à un bouton, contrairement aux opus 3D introduisant le lock et les esquives, et on l'améliore avec la possibilité d'utiliser son bouclier et la faculté d'attaquer sur les diagonales (qui soit dit en passant était le gros point faible dans A Link to the Past). Le tout est extrêmement dynamique, Link répond au doigt et à l'oeil et le jeu se joue avec un très grand plaisir. Pas de faux-pas, pas d'erreur, tout a été soigné à l'extrême. Autre nouveauté, mais cette fois pseudo-nouveauté puisque présente autrefois, la liberté d'enchaîner les donjons dans l'ordre que l'on souhaite. Si cela existait dans les tous premiers opus de la série, cet élément est de retour, mais sous une forme complète dans cet opus. A Link Between Worlds test bannièreAinsi, la liberté est réelle et vous pouvez attaquer les donjons dans l'ordre que vous souhaitez... ou presque. Puisque, scénario oblige, il faudra bien commencer quelque part, et finir autre part. Ainsi, le premier donjon, faisant un peu office de mise en bouche sera imposé, tandis que vous vous en doutez, le dernier le sera aussi. Mais comment cette liberté quasi-totale est elle rendue possible ? Le schéma classique de la série impose de visiter un donjon, puis d'obtenir un objet spécifique pour ensuite progresser. Pour y remédier, l'idée est donc d'introduire un nouveau personnage haut en couleur et plutôt attachant : Lavio. Ce dernier est un marchant ambulant qui s'est invité chez vous en pensant que votre maison était abandonnée, puis ira jusqu'à vous supplier de pouvoir rester. Ce n'est qu'après qu'il prendra ses aises et installera sa boutique chez vous mais en contrepartie vous fera profiter de ses objets... moyennant finance. Quelle générosité ! Deux alternatives s’offriront à vous : acheter les objets à un prix exorbitant, allant de 800 à 1200 rubis l'objet... ou le louer, pour quelques dizaines de rubis. La contrepartie ? En cas de défaite, tous les objets loués seront récupérés par Lavio, il vous faudra dès lors retourner dans sa boutique pour repayer afin de les louer. Un peu à la manière du cycle de 3 jours dans Majora's Mask, qui confisquait certains objets. L'intérêt de la mécanique dépend bien évidemment du niveau du joueur... ou plutôt, la moitié de la mécanique. Car dans tous les cas, l'achat ou la location d'objets justifie en elle-même la liberté accordée au joueur, en particulier la liberté de progression mais aussi d'exploration de la map. Mais l'aspect confiscatoire ou plutôt le dilemme entre achat onéreux ou location accessible dépendra de la difficulté ou du niveau du joueur. En effet, si le joueur ne subit aucune défaite, il lui suffit de conserver ses objets loués... même si dans un soucis de complétion, l'achat est préférable, mais nous aborderons ce point plus tard. Pour résumer le gameplay de ce A Link Between Worlds, il s'agit à la fois du perfectionnement d'un gameplay hérité d'un jeu sorti il y a 20 ans, mais aussi d'une bouffée d'air frais avec de nouvelles idées bien exploitées.

 

Une grande aventure dans une petite console.

A Link Between Worlds test bannièrePassons maintenant en revue le contenu du jeu. Les donjons sont nombreux, peut-être même plus nombreux que dans A Link to the Past. Mais ce qui frappe, c'est qu'en plus de la quantité, certains donjons font indéniablement partie des meilleurs de la série, tant ils sont particulièrement bien conçus. Les énigmes sont variées et chaque objet spécifique à un donjon est mis à profit de nombreuses manières. C'est simple, encore une fois, tout est bourré d'inventivité. Des objets qu'on pensait pourtant surexploités dans A Link to the Past trouvent ici une nouvelle jeunesse. Mieux encore, la 3D est exploitée dans certains puzzles. C'est aussi la nouvelle philosophie de ces donjons : être bâtis sur plusieurs plans. Je ne parle pas d'étages, mais clairement de salles reposant sur plusieurs plans ou plusieurs niveaux. La structure adoptée permet d'utiliser la transformation en peinture de manière très astucieuse et le passage de la 2D à la 3D pour un Zelda en vue du dessus se ressent très clairement en terme de possibilités. Mieux encore, les développeurs ont redoublé d'ingéniosité en exploitant carrément certains ennemis dans les puzzles. Un petit exemple concret, que les lecteurs pourront ignorer pour ne pas se faire gâcher la surprise : les Mains dans le donjon de la forêt, qui vous ramenait au début du donjon si elles vous attrapaient. Dans A Link Between Worlds, celles-ci frappent le sol pour vous attraper, mais en utilisant cela, il vous sera possible de les piéger, en les forçant par exemple à appuyer sur un interrupteur qui ne vous est pas accessible. Tout simplement ingénieux ! En plus de faire fort en terme de quantité et de qualité, ces donjons sont presque tous accompagnés d'un boss-fight tout aussi bon. Là encore, on pensait que les Zelda 2D avaient épuisé toutes les idées possibles... ce n'est pourtant pas le cas. Utilisation de la transformation en papier, utilisation de la 3D, utilisation des objets... tout est fait pour qu'aucun combat ne se ressemble. Un réel bonheur. Suite oblige, la map de A Link Between Worlds est en grande partie reprise de celle de A Link to the Past. Du moins, en apparence, puisque là encore, tout a été fait pour que la nouvelle habilité de Link soit exploitée. Ainsi, on retrouve beaucoup d'endroits incitant à foncer dans un mur et ainsi contourner un chemin. A Link Between Worlds test bannièreCertains pourraient être gênés, ils le seront moins une fois arrivés dans le deuxième royaume, celui de Lorule. Si là encore une petite partie de la map est reprise, beaucoup de changements sont à noter. Tout d'abord, Lorule est un monde fractionné. Ainsi, pour pouvoir accéder à une partie de la map, il vous faudra vous rendre à Hyrule pour trouver une faille vous permettant de transiter vers Lorule. Là encore, on assiste à une belle utilisation de la transformation mais aussi de l'exploitation du level-design. Pour ceux qui seraient repoussés par le fait de devoir voyager autant sur la map, sachez qu'il vous sera possible d'utiliser un certain objet pour vous téléporter. Disponible très tôt dans le jeu, celui-ci permet de se déplacer bien plus vite... au risque cependant de rusher un peu l'aventure mais aussi de zapper tout le côté exploration. On en arrive ensuite à la durée de vie. C'est un peu ici que le bât blesse, puisque le jeu est aussi long qu'un Zelda en 2D... c'est à dire pas très long. Ainsi, il faudra compter 14 heures pour boucler l'aventure une première fois, soit presque autant qu'il en faut pour boucler A Link to the Past. Cela peut paraître assez court mais ce montant est à relativiser : tout d'abord, je dois reconnaître que j'ai légèrement abusé de la téléportation pour me déplacer sur la map. De plus, ce temps ne prend pas en compte ni les quêtes annexes, ni l'exploration et la récolte d'objets. Et sachez qu'il y a énormément de choses à faire dans le jeu, entre les quêtes annexes, les mini-jeux, les objets à upgrader, les quarts de cœur à trouver mais aussi les diverses choses à collectionner, notamment les petits bigorneaux cachés, qui une fois restitués à leur mère permettent d'upgrader les armes. De plus, et c'est peut-être le deuxième défaut du jeu : la facilité. Durant ma partie, je n'ai subi que deux game overs. Le jeu est très généreux et donne souvent des cœurs, de plus les ennemis ne font pas beaucoup de dommages. Heureusement, un mode difficile est déblocable en fin de partie, et il faut avouer qu'il est très bien nommé puisque les ennemis infligent 4 fois plus de dégâts qu'en mode normal. Autant vous dire que certains boss, voire certains ennemis, vous achèveront en un seul coup. Beaucoup de contenu et il faut dire qu'on prendra beaucoup de plaisir à refaire l'aventure, entre autres grâce à la possibilité de faire les donjons dans l'ordre que l'on souhaite.

 

Un plaisir pour les yeux et les oreilles.

A Link Between Worlds test bannièreOn en vient enfin à l'aspect technique, sûrement celui qui a fait l'objet du plus grand nombre de critiques envers le jeu. Pour ce qui est du style graphique, cela dépendra bien évidemment du goût de chacun. Mais il serait ridicule de vanter celui de A Link to the Past et dénigrer celui de A Link Between Worlds. En effet, on a ici une transition parfaite du classique sorti en 1992, vers une 3D respectant la charte graphique de ce dernier. Il s'agit donc ici d'être cohérent. Par ailleurs, il convient de souligner la lisibilité parfaite du jeu. Tout est parfaitement distinguable, encore une fois, tout est question de précision et de propreté. Toujours dans la partie graphique, les divers effets de lumières ou de flammes sont vraiment jolis et s'intègrent parfaitement avec le reste. Mais surtout, le point qu'il faut absolument souligner : la fluidité. L'ensemble tourne à 60 images par seconde, sans jamais flancher, le tout en 3D. C'est d'ailleurs cette fluidité qui fait que le titre est un réel plaisir à jouer, tant tout s’enchaîne parfaitement une fois en jeu. Petit défaut gênant cependant, c'est lors des cinématiques qu'il est possible de constater que les modèles 3D sont vraiment peu détaillés. On peut comprendre qu'en vue du dessus, cela ne se voit pas, mais... En ce qui concerne la 3D, c'est l'une des plus réussies sur la console. Entre certains éléments qui sortent ponctuellement de l'écran et l'effet de profondeur saisissant, mais aussi les passages tirant parti de l'effet stéréoscopique, c'est à la fois une réussite esthétique et en terme de gameplay. Enfin, on en vient à la bande-sonore du jeu. C'est peut-être l'élément que j'ai le plus apprécié dans le jeu. En plus de reprendre divers thèmes emblématiques d'une manière magistrale, les nouveaux thèmes sont tout simplement somptueux. C'est simple, toute cette aventure fut un réel plaisir pour les oreilles. Oscillant entre le triste et l'épique, chaque thème s’emboîtait parfaitement avec l'instant présent à l'écran. D'autant qu'en fonction du scénario, certains thèmes changent, pour des versions au choix bien plus entraînantes ou bien plus détendues. Enfin, pour ce qui est des bruitages, Nintendo joue un peu de l'aspect nostalgie, en utilisant certains bruitages de A Link to the Past, tels que les coups d'épées. Si l'aspect technique du titre ne marquera clairement pas et pourrait même faire l'objet de critiques, sa direction artistique et sa bande sonore méritent quant à elles de nombreuses éloges.

9
Avec toutes ses qualités, on peut sans aucun doute qualifier The Legend of Zelda : A Link Between Worlds de très grand jeu. En plus de se montrer digne d'être la suite d'un classique du jeu vidéo, le jeu se démarque avec brio grâce à des idées très fraîches mais aussi très ingénieuses. Mais le jeu ne se contente pas que de cela, avec des donjons en quantité et de très grande qualité. Certes, on pourra déplorer le manque de challenge de la part des ennemis ou encore l'aventure qu'on aurait souhaité un poil plus longue. Mais cela semble tellement anecdotique face à tant de belles choses que le jeu propose. Au final, le jeu combine parfaitement nostalgie (sans abus) et nouveauté. Un épisode qui figurera sans honte parmi les meilleurs de la série et s'impose comme le digne successeur de A Link to the Past.

  • * Un gameplay perfectionné * Des idées riches et variées * Les donjons nombreux et excellents * Une aventure rythmée * Une bandeson magnifique * Le mélange entre nostalgie et nouveauté * La liberté d'explorer à sa guise * Le contenu du jeu (quêtes annexes, minijeux)
  • * Ca manque de challenge (du moins en mode normal) * On aurait aimé une aventure plus longue * Technique peu impressionnante