Nintendo 3DS

Project X Zone

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Project X Zone

Par speedwagon - Le 08/09/2013 à 14:55

 La première tentative remonte à 2005, lorsque les éditeurs Namco et Capcom décident de joindre leurs forces et leurs univers pour un cross-over développé par Monolith Soft (à l'époque détenu par Namco) sous le nom de Namco x Capcom. A l'époque, le titre resta exclusif au Japon, de plus, si le pari de réunir les univers de ces deux éditeurs était tenu, le gameplay quant à lui souffrait d'un manque de dynamisme, tandis que le tout se renouvelait très peu. Aujourd'hui, c'est avec Sega que Namco et Capcom remettent ça pour Project X Zone, avec Monolith Soft de retour aux commandes. Suite aux pressions de la part des joueurs et de certains producteurs haut placés de chez Namco Bandai (Harada, le producteur de Tekken entre autre), le titre se paye le luxe d'être sorti dans nos contrées. Après un Namco x Capcom en dessous des attentes, Project X Zone réussit-il le pari de combiner les univers de ces trois éditeurs, tout en proposant un jeu de qualité ? 

 

 

Comme l'univers est petit...

Dans l'optique de justifier la réunion de tous ces univers, tout commence par le vol d'un trésor, la Pierre Portail, que la famille Kouryuji a protégé durant des siècles. L'héritière de cette famille, Mii Kouryuji, engage alors un détective du nom de Kogoro Tenzai, afin de localiser cette pierre mystérieuse aux pouvoirs surprenants. Vous vous en doutez, c'est à cause de cette pierre servant aux desseins des antagonistes que l'univers se met dans un désordre tel que les dimensions se croisent, donnant lieu à toutes ces rencontres. Certes, tiré par les cheveux et peut-être même digne d'un nanar, le scénario ne fera clairement pas la force du jeu. Et pourtant, il reste appréciable pour la simple et bonne raison que même si il ne s'agit que d'un prétexte, il permet de donner lieu à toutes ces rencontres improbables. Et c'est là le premier défi que Project X Zone tente de relever : Amener des personnages tels que Akira Yuki, Ryu, Jin Kazama, Frank West, Yuri Lowell ou encore Ulala à cohabiter avec cohérence. Il serait possible de partir dans un listing de tous les personnages mêlés à cette histoire, mais le casting est plutôt conséquent et il serait préférable pour le joueur de le découvrir au fil de cette aventure. En effet, l'introduction des personnages est souvent amenée par le biais de dialogues amusants, et titillant la fibre du fanboy. Après tout, ce n'est pas tous les jours qu'il sera possible d'assister à une scène durant laquelle Heihachi Mishima propose à Ryu de devenir son fils adoptif. Autant vous prévenir, que ce soit durant le scénario ou au cours d'un combat, le jeu est bourré d'interactions toutes aussi plaisantes entre les personnages, qu'ils soient issues du même jeu, ou d'éditeurs différents. Au final, on ne s'étonne même plus de voir tous ces personnages cohabiter et le tout devient presque crédible.

 

Street Fighter Emblem x Tekken Tactics

Nous en arrivons maintenant au point qui faisait défaut à son prédécesseur, le gameplay. Si ce dernier était frappé par un gameplay assez mou et des phases de combats assez poussives, forçant notamment à assister aux attaques ennemies sans pour autant avoir la possibilité de ne pas les visionner, Project X Zone fait table rase et propose un gameplay à la fois dynamique et contrairement aux apparences, technique. Le jeu se déroule en deux phases. La première, une phase tactique. Chaque chapitre se présente sous la forme d'une grande map, sur laquelle vos unités sont placées, à la manière d'un tactical RPG. Vous déplacez tour à tour vos unités sur la map, en fonction de leur rapidité, et de leurs possibilités de mouvement. Puis, lorsqu'une unité ennemi est à portée d'attaque, il est alors permis au joueur d'entrer en phase d'attaque (tout comme Fire Emblem par exemple). C'est alors durant cette phase que Project X Zone se distingue de tous les autres tactical RPG. En effet, chaque unité dispose d'attaques prédéfinies, assignée au bouton A combiné à une direction de la croix directionnelle. Le but sera alors de jongler avec l'ennemi et d'empêcher ce dernier de retoucher le sol, afin de lui administrer un maximum de dégâts. Dans l'éventualité où l'ennemi retombe au sol, celui-ci peut reconstituer sa jauge de garde et parer vos coups. A première vue, le système de combat peut paraître très basique. C'est sans compter les subtilités de ce dernier... Tout d'abord, il faut préciser qu'il a y deux types d'unités. Les unités PAIR, composées de deux personnages prédéfinis (Ryu et Ken, Mii et Kogoro, Akira et Pai...) et qui combattent sur la map et les unités SOLO composées d'un personnage soutien, qui doit être assigné à une unité PAIR de votre choix.

 

Maintenant que ce détail est introduit, il est possible d'expliquer en quoi le système de combat est plus subtil que de prime abord. En effet, lors d'un combat, en plus de votre unité PAIR il est possible de faire intervenir votre unité SOLO et/ou une unité PAIR adjacente sur la map afin de lancer une attaque. Et lorsque votre unité PAIR et une unité SOLO ou PAIR adjacente portent toutes deux un coup au même moment à l'unité ennemi, cette dernière est maintenue dans ce qui s'appelle une attaque « CROSS ». Ainsi, l'ennemi reçoît des dommages plus conséquents. Mais ce n'est pas tout, puisque le jeu incite aussi à la prise de risques. Plus l'ennemi est intercepté au ras du sol, plus les dégâts sont élevés, et ces derniers pouvant être doublés. En plus de pouvoir attaquer par le biais de la touche A combinée à une direction, le jeu introduit une jauge du nom de Cross Power (XP). Cette dernière est commune à toute l'équipe et diminue lorsqu'une compétence est activé sur la map ou lorsqu'une unité déclenche sa super attaque lors d'une phase de combat, ce qui enclenche une superbe séquence durant laquelle l'ennemi se verra infliger de très nombreux dégâts. Seulement, cette jauge a une limite de 100%... Pour la remplir, il suffit d'infliger des dégâts à l'ennemi et, autre subtilité, il est possible de remplir cette jauge au-delà des 100% : jusqu'à 150%. Le seul moyen pour permettre une telle chose est de lancer une attaque « CROSS ». C'est ainsi qu'un système de combat a priori banal et bourrin se transforme en un système technique, exigeant mais qui récompense le joueur. Bien entendu, le jeu comporte d'autres subtilités similaires, telles que les compétences utilisables sur la map ou les contre-attaques/défenses lorsqu'un ennemi attaque. Détailler tous ces éléments serait bien évidemment trop long et le jeu s'occupe très bien d'introduire tout cela au joueur durant le tutoriel.

 

Que le festin commence !

C'est peut-être par sa partie graphique et sonore que Project X Zone brille le plus. Si les maps sont plutôt simplistes, elles restent très propres et piochent dans tout les univers de Namco, Capcom et Sega. Et malgré leurs simplicité, les maps regorgent de clins d'oeils et retranscrivent les lieux dont elles sont issues avec succès. Par ailleurs, ces dernières sont variées en nombre ce qui ajoute une plus-value à la partie graphique. Mais le moment où Project X Zone en met plein les yeux, c'est lors des combats. Mélange de 3D pour les décors et 2D pour les personnages, ces derniers sont d'une réalisation de haut vol. Non content d'être détaillés, les sprites 2D des personnages sont en plus animés avec précision et fluidité. Avec un framerate de 60 images par secondes en toute circonstance, le tout est vraiment plaisant et les effets en mettent plein la rétine. Mais c'est à l'occasion des attaques spéciales que le festival commence. Enchaînement rapides, animations exemplaires, le tout est parfaitement bien orchestré... et la 3D ne fait que sublimer ce feu d'artifice. Et la bande-son n'est pas en reste : composée pour la plupart du temps d'excellentes reprises des thèmes principaux des séries présentes dans le jeu, le tout est un plaisir pour les oreilles, d'autant que ce sont pour la plupart des thèmes emblématiques, de haute qualité à l'origine. Mais ce critère ne prend pas seulement en compte les musiques, il faut aussi noter la quantité de doublages, puisque chaque personnage est doublé, et les cinématiques nombreuses. En fait, les dialogues non doublés sont minoritaires par rapport aux dialogues doublés. Cependant, il convient de noter que les doublages sont exclusivement en japonais. Certains puristes apprécieront, mais entendre certains personnages tels que Chris Redfield, Dante ou Frank West, habituellement anglophones, s'exprimer en japonais est un peu surprenant. Project X Zone est à la fois un régal pour les yeux et pour les oreilles.

 

Quand il y en a pour un, il y en a pour deux

Pour ce qui est du contenu, Project X Zone est un gros morceau. Un très gros morceau. L'aventure principale se boucle en une cinquantaine d'heures et les chapitres sont nombreux. Cependant, tant de contenu au niveau de l'aventure donne un double tranchant. En effet, le tout peut devenir plutôt répétitif et on ne tarde pas à revisiter certaines maps. Rien de bien méchant bien évidemment, mais certains joueurs pourraient trouver cela lassant. Toujours en ce qui concerne l'enrobage au niveau du contenu, c'est la flopée d'options et de modes disponibles. Un mode training par exemple vous permettant d'essayer vos combos et vous entraîner dans diverses situations afin de perfectionner vos unités. Mais aussi et surtout, petit détail plutôt appréciable, une encyclopédie. Cette dernière contient une fiche pour chaque personnage ou ennemis rencontrés. Ainsi, pour ceux qui découvriraient certains personnages ou certaines séries qui leurs étaient jusque-là inconnues, un peu de lecture leur permettra de se mettre à jour. Toujours dans cette optique de fournir encore et toujours plus de contenu, le jeu propose une fois le jeu terminé, de le recommencer dans un mode de difficulté supérieur ce qui nous amène, paradoxalement, à un autre souci du jeu... la difficulté. Il faut l'avouer, le jeu n'est pas bien difficile. Ceux qui espère avec Project X Zone tomber sur un tactical RPG leur proposant du challenge risquent d'être déçus. Pour les néophytes en revanche, Project X Zone pourrait être une bonne initiation au genre, réputé pour être difficile en règle générale. Cependant, il faudra aussi réviser son anglais puisque Project X Zone est disponible uniquement dans la langue de Shakespeare.

8
Pari tenu pour ce Project X Zone. Réunir tant de personnages et d'univers, faire du rêve de plusieurs joueurs une réalité tout en proposant un bon gameplay et une réalisation de haut vol, c'est ce que l'on pourrait espérer de mieux. Beau, fun, et conséquent, si le jeu repose en partie sur du fan-service, il n'en demeure pas moins très bon en dépit de l'anglais et certains passages redondants. Cependant, il faut comprendre que Project X Zone s'adresse à un public spécifique. Un public fan des univers présents dans ce jeu. Il est clair que le joueur n'ayant aucun intérêt pour ne serait-ce que l'un des univers risque de passer à côté de quelque chose. Pour les autres, c'est un titre qui reste à conseiller, ne serait-ce que pour le principe du jeu en lui-même ou pour l'effort de la part de Namco-Bandai Games d'avoir rendu un tel titre disponible chez nous.

  • * Le système de combat fun et technique * La réalisation de haute qualité * Le mélange tactical RPG/Jeu de combat * Le nombres de personnages et d'univers réunis * La durée de vie et les bonus
  • * En anglais uniquement * Parfois redondant * Pour un public spécifique * Un peu facile