Nintendo 3DS

Mario Golf : World Tour

Test 3DS

Mario Golf : World Tour

Par rifraff - Le 29/05/2014 à 10:56

S’il y a des séries et des jeux que l’on s’attend à retrouver immuablement à chaque génération de console Nintendo, il y en a d’autres moins systématiques, qui se font plus rares. C’est le cas de la série des Mario Golf que l’on n’avait plus revue l’épisode Game Boy Advance en 2004 (réédition mise à part). Mario Golf  World Tour va-t-il entrer dans le club très fermé des meilleurs jeux du genre ? Ou finir au fond du trou, oublié de tous ? 

 

C'est l'heure du tee

Peach accueille MarioMario Golf  World Tour est déjà le cinquième épisode de la série (en incluant Nes Open Golf). Les habitués de la licence ne seront pas dépaysés puisque globalement la recette n’a pas changé depuis l’épisode « fondateur » de la  N64. Il s’agit toujours d’un subtil mélange de sport et de fantaisie qui sous des airs guillerets et colorés flirte avec la simulation pure. Il faut se rappeler que derrière le jeu on retrouve le studio Camelot Software qui travaille sur la licence depuis l’épisode  de la N64 et qui est un spécialiste des jeux de golf (même si on leur doit aussi les séries Mario Tennis et... Golden Sun). Sur Wii, Camelot Software a, par exemple, développé  le méconnu mais très réussi We Love Golf. Le studio est aussi connu pour avoir été derrière le premier Everybody’s Golf pour le compte de Sony juste avant de se rapprocher de Nintendo. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les deux licences partagent de nombreux points communs…

 

Un gameplay classique mais efficace

Mon MiiComme on pouvait s’en douter sur 3DS, l’action du jeu se déroule sur l’écran du haut en 3D, tandis que les commandes se font à l’aide des boutons et/ou de l’écran tactile. Il est d’ailleurs très agréable de noter que toutes les commandes sont « doublées ». C’est-à-dire que le joueur peut jouer soit en utilisant l’écran tactile, soit en utilisant les boutons, soit en utilisant l’un et l’autre simultanément en fonction des actions ce qui permet à chaque joueur de jouer comme il l’entend. Sinon, on retrouve les options attendues dans tout bon jeu de golf qui se respecte. Le joueur a le choix des clubs qui ont chacun leurs particularités et doit prendre en compte l’architecture du terrain mais aussi la vitesse du vent. Il peut changer de point de vue et faire des zooms avec la caméra pour évaluer les distances, et avec les boutons L et R, il peut ajuster sa jauge de puissance. Lorsque la balle est sur le green, près du trou, un quadrillage fléché simule les dénivellations du terrain à jauger, et le joueur peut être aidé, de base, grâce à un trait en pointillé représentant fidèlement le trajet de la balle. Il y a aussi une flèche qui montre l’endroit sur le gazon où la balle est censée atterrir, mais qui ne prend bien évidemment pas en compte le souffle du vent ou les dénivellations du terrain… Les puristes regretteront quand même qu’on ne puisse pas la désactiver car elle facilite grandement les choses (même si parfois, elle induit en erreur).

 

Petits cadeaux entre amis

PeachAu final, le gameplay du jeu reste très classique, ce qui n’exlut pas d’être aussi technique. On vise, on évalue les distances, et pour frapper la balle et ajuster sa puissance de tir, on se sert d’une barre ou d'un cercle dessiné au centre de l’écran tactile. En appuyant sur A ou sur l’écran tactile, un indicateur se met en mouvement et simule le mouvement du club vers l’arrière et vers l’avant. Au moment exact ou l’indicateur atteint les limites du cercle (ou de la barre), il faut alors réappuyer pour frapper la balle, sachant qu’il est ensuite possible, en mode manuel, de lui donner différents effets pour encore plus de précision. Evidemment, si on appuie trop tôt ou trop tard, on rate son coup. Après, tout est une question d’évaluation et de paramètres pris en compte.

Evidemment, qui dit jeu avec Mario, dit jeu avec items et, à moins de vouloir jouer sans, il est possible de récupérer différents items sur le terrain pour les utiliser ensuite en jouant. Ce sont des items bien connus des fans de Mario comme le champignon, la fleur de feu ou encore le Bullet Bill qui ont chacun leur effet permettant notamment de se débarrasser d’un obstacle, d’aller plus vite ou encore de ramasser un maximum des pièces d’or qui parsèment chaque parcours. La collecte de pièces est d'ailleurs pratiquement un second jeu dans le jeu. C’est en fait dans cette optique (d’amasser le plus de pièces possibles) que les items se révèlent vraiment utiles, ou aussi lors des modes ou des tournois dédiés, sinon on préférera s'en passer...

 

Ma 3DS est une GameCube

Mii Malgré un leger effet d'aliasing, Mario Golf  World Tour dispose de très jolis graphismes fins et colorés qui ne sont pas sans rappeler ceux de l’épisode GameCube. Le style reste donc plutôt académique, limite impersonnel. On se retrouve catapulté dans l’univers de Mario tel qu’on l’a déjà vu et revu des milliers de fois dans les Mario Tennis ou les Mario Party. On est très loin des partis pris graphiques osés de Mario Strickers Charged Football par exemple ou même de l’élégance et de la finesse qui se dégagent de Mario Kart 7. Le résultat est frais, coloré et rondouillet en diable et a l'avantage de rester toujours très lisible - si on excepte  quelques rares niveaux saturés de couleurs « tons sur tons », mais il est clair qu'il ne surprend pas. Il faut noter quand même que l’effet 3D est particulièrement bien utilisé dans le jeu, faisant ressortir chaque élément et permettant aussi de mieux jauger les distances. Cependant, que les possesseurs de 2DS se rassurent, ils n’auront a priori pas de souci à ce niveau là, car aussi réussie soit-elle, la 3D reste une option… Il n’empêche que lors de certains replays, la balle jaillit littéralement hors de l’écran, ce qui est toujours un effet saisissant. A ce propos, il est dommage que l'on ne puisse pas sauver ses meilleures parties ou ses meilleurs coups pour pouvoir frimer ou se donner en spectacle ! En résumé, la réalisation du jeu est quasi irréprochable. On apprécie, par exemple, que lorsqu'on tire, une petite fenêtre s’ouvre sur le coin de l’écran pour nous montrer en direct live les réactions paniquées de notre personnage qui regarde (ou pas d'ailleurs) le trajet de sa balle en attendant le résultat. Un effet de mise en scène réussi qui nous met en situation et rajoute du suspense, même si le joueur pressé peut à tout moment accélérer le mouvement et se rendre directement à l’endroit où sa balle a atterri. L'ambiance sonore du jeu n'est pas en reste même si elle n'est pas transcendante (certaines musiques ayant tendance à se répéter et à agacer à la longue) et que dans ce style de jeu, elle n'est pas primordiale. Il faut cependant souligner que le jeu est entièrement localisé en français et qu'un commentateur lance deux-trois répliques par-ci par-là, en français donc. Alors certes, sa voix pourra, là encore, agacer certains joueurs, mais pour une fois qu'un jeu est entièrement localisé, on ne va pas non plus trop se plaindre.

Question modes de jeu, Mario Golf  World Tour fait dans la simplicité et l’efficacité. Après une belle cinématique, le joueur entre directement dans le vif du sujet et peut commencer à jouer illico presto. Pas d’histoire-prétexte ou de simili-intrigue, Mario et ses amis se retrouvent tout simplement pour jouer au golf et, accessoirement, se faire quelques crasses à coup de carapaces (dans le derrière, bien sûr - c’est la mode en ce moment).

 

Le Club du Château, en guise de mode RPG

Mii-oi dans le chateauLe joueur a le choix entre lancer une partie rapide dans le bien-nommé mode Mario Golf ou aller faire un tour dans le Club du Château qui est, au départ, un passage quasi obligé pour s’entraîner et se familiariser avec le vocabulaire et les commandes du jeu mais aussi pour débloquer des parcours et des personnages sélectionnables ensuite en mode Partie Rapide. Le Club du Château remplace en quelque sorte le mode RPG des précédentes versions portables, à la différence qu’il n’y a ici ni rebondissements ni niveaux d’expérience pour faire progresser son personnage. Il s’agit simplement d’un mode dans lequel on dirige forcément son Mii dans les jardins et couloirs du château de Peach transformé pour l’occasion en club de golf géant. On y est accueilli par des Toad qui nous aiguillent vers différents parcours et nous incitent à participer à des tournois pour affronter les personnages du jeu, des amis et même des joueurs du monde entier via le mode en ligne. Il y a de nombreux parcours à thèmes tels que la forêt ou le bord de mer, mais aussi des parcours inspirés par différents univers Nintendo : Super Mario Galaxy, Donkey Kong Country Return ou encore New Super Mario Bros.U par exemple. Le Club du Château propose aussi trois parcours de compétition de 18 trous et différents défis pour se familiariser avec les règles. Il y a aussi des boutiques qui vendent des tenues, des casquettes ou encore différents clubs que l’on achète avec les pièces gagnées en jouant et qui permet donc de personnaliser son Mii, une salle des trophées pour admirer ses prix et même un vestiaire, ou plutôt deux (un pour les filles et un pour les garçons) dans lesquels, bien entendu, on peut se changer et faire des rencontres insolites.

Le jardin de P.Il y a donc pas mal de choses à faire dans ce mode même si les habitués en verront vite le bout et qu'il vaut mieux l'envisager comme une mise en bouche plutôt que comme une aventure à part entière. Il est aussi vraiment dommage qu’au départ, on se sente un peu perdu... Comme il n’y a pas d’histoire ni d’intrigue à suivre, on doit se débrouiller seul et le problème, c'est que les allées du château manquent clairement d’indications. Il y a bien une carte sur l’écran tactile mais elle n’est pas interactive et surtout elle n’est pas légendée, ce qui est incompréhensible et la rend quasiment inutile. Lors des premières parties on passe d’ailleurs son temps à faire des allers-et-retours sans savoir où aller et ce qu’il faut faire. C’est plutôt rageant.. voire décourageant. Par exemple, avant de pouvoir jouer, il faut faire une « partie à handicap » mais pour réussir à savoir où se rendre, il faut soit avoir un don de double vue soit avoir un coup de bol, soit s’être renseigné avant sur Internet... Il aurait été pourtant si simple de rajouter sur la carte un point clignotant ou une flêche, ou même, simplement, le nom des différents endroits importants du château. Cependant avec un peu de persévérance, d‘astuce et d’espièglerie, on finit par trouver ses marques et par se repérer. En même temps, le château de Peach, ce n’est pas Los Santos et on en fait vite le tour. Il reste quand même évident que quelques indications sur la carte n’auraient pas été en trop tout comme une petite intrigue pour servir de fil conducteur et guider le joueur  lors des premières parties.

 

Putt the blame on Mario

Une fois les commandes du jeu bien en main, le mode Mario Golf permet de faire des « parties rapides » sans avoir à chercher des parcours en se baladant dans les allées du château. Cette fois-ci, le joueur peut, en plus de son Mii, sélectionner des personnages Nintendo parmi les 16 disponibles (certains étant à débloquer) dont Mario, Luigi, Peach,  Donkey, Diddy, Bowser Jr ou encore Boo qui ont chacun leur spécificités, leur force et leur façon de tirer.

Comme on s’en doute, le mode inclut aussi bien des activités en solo que d’autres en multi. La partie « solo » permet de jouer sur les différents parcours du jeu notamment ceux débloqués dans le Club du Château et ceux obtenus en DLC. Les parcours sont au départ peu nombreux mais la liste s’allonge au fur et à mesure pour un total de dix ce qui n’est formidable non plus. Heureusement les parcours (de seulement neuf trous au départ) sont très différents les uns des autres, avec chacun ses propres difficultés. Ils sont en outre plutôt vastes et proposent différentes approches. Dans le mode solo, il y a en tout cinq possibilités qui correspondent à cinq façons distinctes d’appréhender les parcours. Il y a d’abord le Stroke play qui demande de terminer un parcours en effectuant le moins de coups possibles, le Match play dans lequel il faut gagner le plus de trous possibles, le Speed Golf où il faut gagner le plus vite possible, le Jeu à points qui comme son nom l’indique exige que l’on accumule des points, et enfin les Défis qui permettent de revisiter tous les parcours du jeu en réalisant des dizaines de petites épreuves plus ou moins difficiles (et intéressantes), comme finir le parcours en frappant la balle à travers une série d’anneaux, récolter une centaine de pièces ou encore battre un champion ou un chronomètre. A l’arrivée, même si les défis ont tendance à se répéter, le joueur qui voudra  absolument jouer seul (ou qui ne disposera pas d’une connexion Internet à portée) aura de quoi faire.

 

Super Mario World Tour

Mii vs ToadetteCependant Mario Golf  World Tour propose aussi de nombreux modes multijoueurs qui transcendent littéralement l’expérience de jeu, et qui s'adressent aussi au joueur solitaire puisqu'avec une connexion Internet, plus personne n'est seul ! Evidemment, avec plusieurs consoles (jusqu’à quatre) et autant de cartouches, il est possible de faire des parties en local à la façon de n’importe quel jeu multijoueurs de la 3DS mais cet épisode ne s’appelle pas World Tour pour rien. Désormais, il suffit d’une connexion Internet pour pouvoir jouer avec le monde entier, et cela de la façon la plus simple et naturelle qui soit.

A tout moment, et très rapidement, il est possible de retrouver des amis ou d’affronter des adversaires à sa mesure à la manière des derniers Mario Kart. Les développeurs ont fait énormément d’efforts (et de progrés) pour que l’expérience en ligne soit la plus simple et intuitive possible. Une fois les joueurs et le parcours sélectionnés, on joue tous, plus ou moins, en même temps, sans attendre que chacun joue son coup, et on compare ensuite les résultats. Un système simple d’émoticônes permet d’applaudir ou de se moquer (gentiment) de ses adversaires que l’on peut à tout moment décider d’enregistrer ou de bannir si jamais cela se passe mal. A la fin, en fonction de son score, on reçoit des pièces d’or et différents bonus comme des accessoires ou des tenues.

TirTrès riche, le titre permet de participer à des tournois divers, certains mondiaux créés par les développeurs, d’autres privés créés par la communauté. Tout le monde peut d’ailleurs créer son propre tournoi en édictant ses propres règles et en choisissant le parcours, les personnages jouables, le nombre de trous, le mode de jeu, la force du vent, l'utilisation des items, la présence des pièces et l'accès à la partie, public ou non. Ensuite on trouve un nom accrocheur, puis on fixe les dates durant lesquels le tournoi sera ouvert, et à partir de là tout le monde peut s’y essayer quand il le souhaite. Ainsi même si, un jour, on ne trouve pas de joueurs pour jouer en live, il y aura forcément un tournoi pour se fritter au monde entier ! Ce qui est appréciable avec les tournois, c’est que l’on peut jouer à son rythme. Une fois qu’on s’y est inscrit, on peut mettre la journée pour faire le parcours, en faisant des pauses et en fermant sa console, voire en le recommençant plusieurs fois pour viser le score parfait. Seul le résultat compte. Un résultat qui est ensuite enregistré puis, si on le souhaite, envoyé sur le net (même plus tard) et comparé à celui des autres joueurs. En résumé non seulement les modes de jeu de Mario Golf  World Tour  sont nombreux mais la façon d’y jouer laisse une grande marge de manœuvre, palliant à pratiquement toutes les éventualités.

 

Des DLC dès la sortie du titre

CarottinLe contenu du jeu en solo comme en multi est donc plutôt conséquent surtout que, comme si cela ne suffisait pas, des DLC payants sont disponibles sur l’eShop pour apporter de nouveaux personnages, des parcours et des défis en plus. Alors certes, il s'agit d'un vrai contenu supplémentaire (et non d'éléments cachés et bloqués dans le jeu) et il ne faut vraiment envisager son achat qu'après de longues heures de jeu, mais tout de même, proposer des nouveaux parcours dès le lancement (sachant qu'il n'y en a que dix de base) ou encore devoir repasser à la caisse pour avoir le plaisir de jouer avec Harmonie, est un procédé qui irrite au plus haut point.

Il y a pour le moment deux packs disponibles sur les trois annoncés (plus un pack d'essai gratuit). Chaque pack coûte 5,99€ et contient deux parcours de 18 trous plus un nouveau personnage.  Bien que le troisième pack arrive en juin, il est déjà possible d’acheter les trois packs au prix de 14,99€ et de bénéficier en plus d’un personnage très spécial : le Mario en Or de New Super Mario Bros.2. Quinze euros en plus du prix du jeu, ce n’est évidemment pas anodin et on enrage en pensant que les DLC payants sont en train de devenir une norme (même si, petite précision : jusqu’au 31 mai 2014 les trois packs sont à 11,99€, ce qui fait quasiment un pack « gratuit »). Cependant, ce n'est qu'une broutille face aux qualités du jeu. Misant tout sur le fun et l'accessibilité, Mario Golf  World Tour est un titre vraiment très agréable à prendre en main. On se prend vite au jeu des "birdie" et des "par", redoutant les "boogey" et s'il n'y avait qu'un défaut à lui trouver, ce serait son manque cruel d'originalité qui fait que l'on a l'impression d'y avoir déjà joué des milliers de fois. Mais peut-il en être autrement d'un jeu de golf, et à plus forte raison d'un Mario Golf

 

QR CODE MARIO GOLF WORLD TOUR

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Mario Golf : World Tour est un jeu de golf solide et complet qui reprend la recette et pas mal d’éléments de ses prédécesseurs, et plus particulièrement de l’épisode GameCube. Il s’en distingue néanmoins par ses nombreux modes en ligne qui transcendent littéralement l’expérience de jeu. Parfait pour les novices, sympa pour les pros, Mario Golf : World Tour est un excellent titre qui a défaut d’être original promet de longues heures de jeu et de plaisir.

  • Un gameplay précis,
  • Une difficulté calibrée
  • Pour les novices…
  • ... comme pour les pros
  • Un contenu acceptable
  • Des modes en ligne réussis
  • Le principe des tournois
  • Une belle réalisation…
  • ... et une superbe 3D 
  • Un manque de folie
  • Des items pas franchement utiles
  • La flèche toujours sur le green
  • Le mode RPG absent
  • Manque d’indication dans le Club
  • Des DLC dès le lancement