Après un agréable moment passé le temps d'une preview, Fantasy Life s'est de nouveau laisser approcher pour se montrer plus en détails. La première approche fut l'occasion de découvrir quelques aspects plutôt intéressant du titre. Pour les retardataires, un petit rappel : Fantasy Life est un mix entre simulateur de vie et RPG. En somme, une recette faite d'un morceau d'Animal Crossing, d'une tasse de Dragon Quest et d'un zeste de Harvest Moon. Projet lancé en 2008 sur Nintendo DS, le titre ne verra le jour qu'en fin 2012 au Japon sur Nintendo 3DS. Pour revenir à nos moutons, beaucoup de questions restaient cependant en suspens après ce premier contact : l'intérêt du titre se renouvelle t-il ? Quid du contenu ? Qu'en est-il du gameplay ? Le jeu a t-il tenu ses promesses ?

Un monde de rêves et de fantasies

Le jeu débute après avoir créé votre personnage grâce à un éditeur plutôt complet : d'abord sexe, puis un large choix de visages, coupes de cheveux, yeux et autres signes distinctifs, vous incarnez un habitant du royaume de Rêveria. A peine remis de votre chirurgie intensive, Maggie, la gérante de la chambre que vous louez vous incite fortement à vous rendre à la Guilde des métiers pour enfin faire quelque chose de votre vie (bien entendu, cela n'est pas dit en tant que tel, mais l'idée est vite comprise). C'est alors que vous aurez l'occasion de choisir votre premier job, ou première vie comme le jeu l'appelle. A partir de ce moment, le choix est le vôtre, parmi 12 vies possibles. Parmi celles-ci : le Paladin, le Mercenaire, le Chasseur, le Mage, le Mineur, le Bûcheron, le Pêcheur, le Cuistot, le Forgeron, le Couturier, le Menuisier ou encore l'Alchimiste. On constate cependant que ces 12 jobs se distinguent surtout en 3 types : Combat, Crafting, Collecte. 3 types qui permettent à ces "emplois" de se compléter à merveille. Ce premier choix ne vous est pas imposé et à vrai dire, il vous sera possible plus tard de changer de vies à volonté.

Après ce premier choix, une brève explication s'ensuit sur le fonctionnement de la guilde, puis il vous est fortement conseillé (si ce n'est ordonné) de vous rendre au château du Royaume de Rêveria, afin de recevoir l'aval du Roi pour commencer votre quête ! Refusé à cause de votre tenue vestimentaire, vous ferez la connaissance de votre sidekick mais aussi guide : Flotillon, un papillon malheureusement doté de la parole. Malheureusement car Flotillon a cette fâcheuse tendance de vous attirer des ennuis au premier mot. Après une suite d’événements que nous ne dévoilerons pas, vous voici enfin libre de partir à l'aventure. Le jeu se distingue en deux parties : d'un côté la quête principale permettant de faire progresser le scénario et de l'autre, les quêtes liées aux différents jobs. Dans les deux cas, ceci vous permettra de vous familiariser avec un univers doté d'environnements plutôt jolis, d'une galerie de personnages étonnants mais aussi d'une histoire plutôt touchante même si enfantine. Cependant, le jeu propose tellement de choses à faire qu'il semble parfois difficile de se lancer dans une telle quête quand il est tout simplement possible de passer son temps à vaquer à des occupations, telles que faire un maximum de profit, décorer sa maison voire en acheter une nouvelle, explorer le monde, adopter des animaux ou simplement créer divers objets comme des vêtements, armures ou même mobilier. C'est clairement la force de Fantasy Life et surtout une promesse tenue face au postulat de départ : proposer une simulation de vie avec énormément de contenu... même si cela reste un poil nuancé.

Le Pole-Emploi made in Level-5

Véritable composante majeure du titre, les jobs font la force de Fantasy Life. Comme vu précédemment, ils sont plutôt nombreux et influent non seulement sur les statistiques de votre personnage mais sont en plus complémentaires. Si en apparence il s'agit de 12 jobs différents, dans les faits on se retrouve avec 3 genres de jobs aux tâches plutôt similaires en termes de gameplay. Le premier type concerne les classes de combats que sont le Paladin, le Mercenaire, le Chasseur et le Mage. Ces classes sont en effet dédiées au combat ce qui permet, dans un premier temps, d'aborder le système de combat du jeu. Fantasy Life donne cette impression d'être né suite au changement de direction pris par Dragon Quest IX. Lorsque le titre fut dévoilé, Dragon Quest IX devait être un jeu multijoueur mais avec un système de combat en temps réel. Suite aux réactions plutôt négatives des fans, le jeu est ensuite revenu à un système de tour par tour. Pour autant, il semblerait que Fantasy Life ait repris le système originellement prévu par Dragon Quest IX puisqu'il s'agit ici d'affronter des ennemis en temps réel sur la map en leur assenant des coups, un peu à la manière d'un Zelda 2D, en moins dynamique cependant. Ce système, certes basique, dispose tout de même de quelques combos plutôt sympathiques, même si il faut avouer que le titre fait la part belle à la coopération, puisque 4 joueurs peuvent jouer ensemble. A défaut, il vous sera possible d'embarquer avec vous des alliés, parmi lesquels des PNJ mais aussi des animaux que vous pouvez adopter.

Ainsi, avec 3 autres joueurs, il s'agira de coopérer pour affronter des ennemis plus puissants qui requièrent parfois de belles stratégies, histoire de ne pas mordre la poussière. Pour en revenir à ces classes de combats représentées par un job chacune, la première est donc celle des épées à une main et des boucliers, représentée par le Paladin. La seconde est celle du Mercenaire, qui permet de manier efficacement des lames à deux mains. La troisième est celle du Chasseur, qui permet l'apprentissage de l'arc et enfin la dernière est celle du Mage, dédié aux sorts. En progressant dans ces classes, vous obtenez non seulement un bonus de stats lié au maniement de la classe en question, mais aussi de nouvelles compétences d'attaques, qui se traduisent soit par de nouveaux combos, soit de nouvelles attaques, soit de nouveaux sorts. Ainsi, si ces classes sont placées sous le signe d'un même type, à savoir le combat, vous aurez un intérêt à les faire augmenter, d'autant que la progression est aussi synonyme d'expérience, nécessaire pour faire augmenter le niveau et les stats de votre personnage, RPG oblige. Plus de puissance mais aussi un accès à un équipement de meilleur niveau. Par ailleurs, il est bon de noter que chaque équipement que vous portez est visible sur votre personnage, ce qui est un petit plus sympathique en terme de personnalisation. On se retrouve donc avec une composante RPG plutôt bien développée et un système de combat décent qui poussera cependant plus à la coopération entre amis (en local ou en ligne) qu'à se lancer seul (même si pour être honnête, la présence d'alliés et surtout d'animaux compensent bien cet aspect).

Capitalism, ho !

Du côté du second type de jobs, c'est-à-dire le Forgeron, le Menuisier, le Tailleur et l'Alchimiste (le Cuisinier tombe aussi dans cette catégorie), il s'agit principalement de Crafting, qui est l'autre composante du gameplay de Fantasy Life. Au cours du jeu, vous trouverez en effet divers matériaux. Qu'il s'agisse de peau, de nourriture, de métaux ou de bois, tous ces éléments pourront faire l'objet d'un travail visant à transformer ces éléments en divers objets : armes, armures, plats, vêtements ou même décoration pour votre intérieur. Aussi, les jobs de crafting vont donc compléter les jobs de combats, puisqu'ils vous seront nécessaires afin de pouvoir obtenir un équipement de meilleure facture. Encore une fois, on retrouve un schéma similaire à la précédente branche de jobs, puisque chacun de ces métiers est dédié à un matériel spécifique, tout en permettant la même fonction, c'est-à-dire créer de nouveaux objets. Le métier de Forgeron, comme son nom l'indique va comporter le travail du métal. Ainsi, vous aurez l'occasion de créer des métaux de meilleurs qualité et même de fabriquer des armes et des armures en métal. Le métier de Menuisier quant à lui se porte sur le travail du bois. Encore une fois, il s'agira de créer des armes, des armures et même des meubles, le tout en bois. Le Tailleur quant à lui se charge... oui, des textiles. A vous de créer de nouveaux matériaux ou encore des vêtements voire des tapis et des rideaux pour votre intérieur. L'Alchimiste lui est porté sur la création de potions et de certains matériaux rares. De plus il peut créer des accessoires offrant des bonus de stats supplémentaires. Enfin, le dernier, plutôt atypique, le Cuisinier, prépare divers plats aux effets divers.

Si le gameplay des classes de combat était pensé comme un action-RPG, celui des classes de crafting est plus détendu, mais tout de même bien sympathique ! Derrière votre établi, vous aurez à réussir des séquences prédéfinies afin de créer un produit. Ces séquences sont au nombre de trois. La première consiste à bourriner le bouton A, la seconde consiste à maintenir le bouton A et la troisième consiste à appuyer sur le bouton A au bon moment. Ainsi, en fonction du job, chaque séquence correspondra à une action différente. A chaque création d'objet, vous avez un compteur et un certain nombre de séquences à exécuter et ce de manière aléatoire. Pour la création de matériaux, réussir ces séquences de manière précise et rapide sera synonyme de nouveaux matériaux produits en plus grande quantités. Pour la création d'objet, cela va carrément influer sur la qualité de l'objet. Ainsi, plus le travail sera effectué avec efficacité, mieux l'objet sera, ce qui se répercutera donc sur ses stats... mais aussi son prix de vente. Parce qu'en plus de compléter avec brio les jobs de combats en leur fournissant un équipement, les jobs de crafting permettent de se faire énormément d'argent. Le tout étant de s'assurer de maximiser son profit. Même si les mini-jeux sont un peu redondants, il faut avouer que l'on se prend vite au jeu du mercantilisme, en achetant du matériel chez un fournisseur en quantité, pour créer des objets de qualité, pour ensuite les revendre et s'enrichir. D'autant que les jobs progressent en se basant sur le célèbre dicton : « C'est en forgeant qu'on devient forgeron ». Il y a une certaine excitation qui se dégage dans cette activité de commande de matériaux, puis de travail de l'objet, pour au final s'en mettre plein les poches... ce qui se montrera nécessaire dans un autre aspect du jeu dont on parlera un peu plus tard...

Hé ho ! Hé ho !

Le dernier type de métiers est, à mon sens, un poil moins excitant que les autres et un poil plus anecdotique mais tout de même nécessaire. Il s'agit des métiers de collecte que sont le Bûcheron, le Pêcheur et le Mineur. Ce sont ces métiers qui vous permettront de dénicher les matériaux de bases qui vous serviront pour les métiers de crafting. Encore une fois, même schéma, chaque job aura un type de collecte spécifique. Le Bûcheron s'occupera de récupérer du bois, le Pêcheur du poisson et le Mineur des métaux et autres minéraux rares. Au début, ces jobs sont plutôt anecdotiques, mais au fur et à mesure que l'on progresse, ces derniers permettent de dénicher des matériaux plutôt rares, pour peu que l'on s'attarde à explorer le Royaume de Rêveria. Pour ce qui est de leur gameplay, il n'y a pas à faire de monologue, puisqu'il s'agit de s'approcher d'un arbre, d'un étang avec une ombre de poisson, ou d'un rocher pleins de cristaux et de prélever le tout avec l'outil adéquat, à savoir une hache, une canne à pêche et une pioche. Au final, si certains de ces 12 métiers se ressemblent dans leur gameplay, on a bien à faire à 12 véritable métiers tous aussi intéressant les uns que les autres. Mais aussi et surtout, des métiers qui se complètent tous ! Par exemple, dans le cas où vous jouez un Paladin, il vous faudra des armes et une armure. Pour cela, il vous faudra passer par le métier de Forgeron, qui lui même requiert l'assistance du Couturier pour certaines armures et du Mineur pour certains matériaux. Des métiers à la fois intéressants à jouer mais qui en plus apporte une dose de variété, du moins dans le principe. Mais le travail ne fait pas tout dans Fantasy Life...

Ainsi, une composante "Animal Crossing" est très présente dans les activités annexes. Votre personnage dispose d'une maison qu'il pourra customiser selon son bon plaisir. Pour cela, le jeu propose une interface bien fichue et surtout plus pratique que dans Animal Crossing, afin de décorer votre intérieur de manière rapide mais aussi efficace. De plus, certains métiers vous permettent de réaliser votre propre mobilier, ce qui enrichit cet aspect du jeu. Au début, seule une chambre dans un grenier vous est offerte par Maggie. Mais lorsque vous en aurez les moyens, vous pourrez déménager ailleurs, dans des endroits plus grands et surtout situé ailleurs. Cependant, gardez à l'esprit que vous ne pouvez avoir qu'une seule maison ! Si on ne retrouve pas un aspect social aussi développé que Animal Crossing, la quête principale remédie grandement à ce manque de par son ambiance. D'autant que les habitants n'hésiteront pas à vous raconter leur malheurs ou leurs bonheurs et même à vous confier quelques quêtes annexes, souvent de type Fedex malheureusement. C'est cet aspect parfois un peu redondant qui se ressent dans Fantasy Life, heureusement contrasté par le nombre hallucinant de choses à faire... mais pour être honnête, il s'agit aussi d'un défaut que l'on retrouve dans bon nombre de simulateur de vie. Cependant, Fantasy Life est plus qu'un simulateur de vie, puisqu'il propose aussi ce côté RPG bien rôdé et ce système de job passionnant. Pour autant, le côté simulateur de vie, pris dans le sens social n'est pas en reste puisque les personnages qui peuplent cet univers sont très attachants, même si les interactions manquent. De plus il y a des à côtés vraiment sympathiques, comme le fait de pouvoir chevaucher une monture pour voyager, ou encore adopter des animaux tels que des chiens/chats/oiseaux que l'on peut chouchouter ou amener au combat.

Voyage, voyage...

Pour ce qui est de la partie technique, le jeu n'a pas à rougir. Les personnages sont modélisés de manière convenable et le framerate est stable. Par ailleurs, la direction artistique est plutôt mignonne et les différents endroits à visiter (et ils sont plutôt nombreux) sont un véritable ravissement. Parce que oui, en plus d'offrir énormément de contenu côté simulation de vie, Fantasy Life reste un RPG avec un monde à visiter ! Par ailleurs, la durée de vie du titre s'annonce gigantesque tant le jeu offre en terme de contenu. Pour ce qui est de la bande son, c'est du tout bon avec Nobuo Uematsu (Final Fantasy) aux commandes. Fantasy Life est un pur régal pour les yeux mais aussi les oreilles. Au niveau de la connectivité, le jeu propose quelques fonctionnalités Streetpass mais aussi et surtout du jeu en ligne jusqu'à 4 ! Soyez rassuré, un mode local est aussi présent. Dans les deux cas, 3 amis peuvent vous rejoindre pour tout le long de l'aventure ce qui est un véritable plaisir et un excellent moyen de rompre la monotonie au bout d'une centaine d'heure. Petit point noir cependant à l'heure d'Internet, le DLC Origin Island. A priori disponible dans la version Japonaise « Fantasy Life Link », il faudra ici l'acheter séparément alors qu'il est vendu day-one... ce qui est un peu scandaleux. Il s'agit notamment de contenu post-game, mais compte tenu du contenu déjà énorme du titre, il ne s'agit pas d'une grande perte, loin de là.