Celui qui se laisse envahir par la mélancolie sombre dans les marécages

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Si d'aventure votre périple vous conduit jusqu'au fin fond des marécages, peut-être y trouverez-vous la colline carapace.

Si d'aventure vous choisissez de vous y arrêter, peut-être y découvrirez-vous ce qui s'y cache.

NM Gazette 2

Un matin,

un de ces foutus lundi matin,

nous détestons le lundi matin,

deux nouvelles pages de la Gazette nous sont arrivées par le même coup de vent étrange

qui soufflait alors sur tout Fantasia...

Le pays inconnu dont elle provient semble avoir encore bien des déboires...

 

 

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Drôle de contrée n'est-ce pas ???

 


Phil le Cinéphile "Brazil"

C'était lors d'une journée pluvieuse qu'il est revenu une nouvelle fois devant nous.

 

Nous ne l'avions tout d'abord pas reconnu.

La pluie torrentielle altérait notre vision et tout paraissait un peu flou.

Ces journées d'un temps maussade rafraîchissent tant l'atmosphère que sa compagnie réchauffa notre coeur le temps de sa présence.

"J'ai justement une histoire de chauffage !"

nous dit ce cinéphile de Phil.

 

 

 

Cette scène est très intéressante dans la mesure où elle montre comment on peut faire une variété de plans différents dans ce qu'on appelle un "plan séquence". Les inconvénients, les comédiens doivent être opérationnels, souvent faire plusieurs répétitions avant tournage. Les avantages, minimum de moyens employés, rapidité d'exécution. Des plans séquence de qualité sont parmi les moments les plus agréables à regarder dans un film.

     

1 - Plan Epaule de Sam

 Il dort dans son frigo parce qu'il a un souci d'air conditionné.

il fait une chaleur à crever chez lui. Il a appelé l'assistance mais est

tombé sur un répondeur à la con.

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1,2- Travelling arrière

Le téléphone sonne, Sam restant à quatre pattes, se lève et décroche. 

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1,3 / 1,4 Panoramique Gauche / Droite

Sam se relève doucement à mesure que la voix au bout du fil

ne cesse de répéter "Allo ?"

 
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1,5 / 1,6 Travelling Bas / Haut

Sam se relève et aperçoit un homme armé dans l'entrée de son appartement. 

Visiblement, c'est lui qui répète "Allo ?"

 
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1,7 / 1,8 Panoramique Droite Gauche

Sam, les mains en l'air, observe l'homme (Tuttle)

qui fait le tour de l'appartement d'un air méfiant.

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2 / 2,2 - Plan Taille de Tuttle + Pano Droite / Gauche

Il tient en joue Sam tout en revenant sur ses pas.

 

3 - Reprise du plan séquence numéro 1.

Sam continue d'observer ce type qui s'amène chez lui comme ça, l'air de rien.

 
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4 - Reprise du plan 2.

Tuttle se découvre le visage et se présente.

"Harry Tuttle, technicien chauffagiste !"

S'ensuit plusieurs champs / contre-champs entre les deux hommes.

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5 - Plan Moyen de Tuttle qui ouvre sa mallette.

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6 - Plan de coupe de l'intérieur de la mallette de Tuttle.

Apparemment pleine d'ustensiles à la con et assez bizarres pour un chauffagiste.

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7 - Retour au plan moyen de Tuttle.

Ce plan a ceci d'intéressant que Sam passe dans le champs pour aller se placer sur la gauche de l'écran.

Ce qui permet de changer l'axe entre les deux personnages sans faire de faute. (cf précédent épisode du cinéphile)

 
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7,2 Plan Taille des deux personnages.

Tuttle démonte un panneau sur le mur de Sam.

L'axe a bien changé et la fluidité de la mise en scène n'a pas été remise en cause.

 

8 - Plan de coupe de l'intérieur de l'installation.

Je vous avouerais que chez moi c'est un tout petit peu mieux rangé derrière les murs !!!

 
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9 - Plan épaule des deux persos.

Il ont un mouvement de recul suite à une étincelle dans l'installation électrique.

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10 - Plan taille des deux persos.

Sam garde le panneau à la main (il est un peu con faut reconnaître) et Tuttle s'apprête à opérer.

 
 

11 - Plan épaule Tuttle. Sam en amorce.

Ils discutent administration et paperasse.

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10,2 bah oui, on retrouve le plan 10.

Les deux hommes continuent leur discussion.

Ici, nous voyons par l'enchainement des deux plans précédents et de celui qui suit, que cette scène a été tournée intégralement dans ces deux valeurs de plan...

 
 

12 - …puisque nous retrouvons le plan 11.

On tourne une scène complète de plusieurs valeurs, ce qui donne de la liberté au montage.

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13 - Gros Plan de Tuttle.

Il a la tête dans le mur ! Et arrache un…

…truc.

 
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14 - Retour au plan 10. 

Qu'est-ce que je disais ! La scène a été tournée dans son ensemble !

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14,2 / 14,3 Tuttle remplace la pièce défectueuse mais on sonne à la porte.

 

15 - retour au plan 7. 

J'ai des doutes sur le fait que la scène aie été tourné en entière depuis ce plan noté ici 8 jusqu'à celui-ci (15). 

Mais il est tout à fait possible que oui ! Et que ce soit un simple choix de montage que d'occulter cette valeur si longtemps.

Après tout, c'est un point de vue assez large alors que les personnages deviennent complices dans la situation, donc il est normal qu'on se rapproche d'eux.

Le fait qu'une tierce personne sonne à la porte les fait sortir de leur "intimité" et justifie donc que l'on prenne du recul.

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15,2 - Panoramique Gauche / Droite

Les deux hommes, un tantinet paniqué, se bousculent pour retourner dans l'entrée de l'appartement.

Tuttle reste en retrait, Sam va ouvrir.

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16 - Plan plus ou moins épaule de deux techniciens de "Central Service". Sam en amorce.

D'ailleurs, ce plan comporte des dialogues qui me font pisser de rire ! Ces deux personnages, récurants dans le film, sont excellents…

Je dis des conneries. Le grand on le revoit plus.

 

17 - Contre champs de Sam en plan poitrine.

Il prévient les deux hommes que son installation s'est "réparée toute seule"

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18 - (16,2) Les deux techniciens entre dans l'appartement de Sam parce que "elle se répare pas toute seule"

 

19 - Contre champ de Sam en plan épaule.

"Avez-vous le formulaire 27B-6 ?"

Renvoie à la discussion administrative entre lui et Tuttle un peu plus tôt.

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20 - (16,3) Plan taille des techniciens.

On aperçoit Tuttle en arrière plan qui tien tout le monde en joue.

Le grand entre en "crise"...

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20,1 - …le petit assomme son collègue…

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20,2 - …les techniciens repartent.

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21 - Plan américain de Sam qui referme la porte et se retourne.

Tuttle tient toujours bien haut son revolver, faisant sursauter son "complice" lorsqu'il se retourne.

 

Ce film fourmille de scènes de ce genre où les moyens et le temps devaient manquer et de ce fait, le réalisateur et son équipe technique ont du redoubler d'inventivité pour pouvoir varier au maximum les plans tout en pouvant tourner dans un temps limité.

Le plan séquence reste un moyen sûr, pourvu qu'on aie une vision claire du rendu final, de faire des économies significatives et de permettre de mettre le pognon là où il sera utile. 

Ce film traitant du rêve est un véritable chef d'oeuvre que je conseille vivement à tout les (faux) cinéphiles qui ne l'auraient pas vu.

Dans une autre mesure, si le plan séquence vous intéresse, la référence est "La Corde" d'Alfred Hitchcock (d'autres ont vu le jour depuis mais celle-ci est la plus emblématique), tourné en huit plans séquences mis bout à bout (huit parce que les bobines ne permettait pas de tourner plus de 10 minutes) ce film est le premier à n'être qu'un plan séquence du début à la fin.

SERIAL LOOSER "James Bond"

 

 

Alors que nous étions en pleine réflexion sur la place que nous devrions occuper au sein des marécages,

Serial est apparu pour la troisième fois devant nous.

Il était d'une humeur massacrante.

A tel point que très vite nous lui avons demandé de passer son chemin à moins qu'il n'ai une quelconque aventure à nous conter.

"Justement..."

Commença-t-il.

Son récit avait commencé dans le sang,

et a fini dans le sang.

Et nous,

nous avons repris notre réflexion.

 


NM Gazette 1

 

 

Dans notre solitude, il nous arrive de ressortir ces quelques lignes qui nous sont parvenues bien par hasard.

Ce hasard était venteux. 

Beaucoup, beaucoup de vent ce jour là.

Et nous n'aimons pas le vent.

Mais nous aimons lire et relire ce que le vent nous apporte.

La première fois, cela semblait provenir d'un lieu à l'actualité bien chargée...

 

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Ce qui nous a frappé la première fois, ce sont bel et bien l'orthographe pitoyable des rédacteurs journalistiques... 

Et nous étions avides d'en voir la qualité dans les pages suivantes...

Elles ne nous sont jamais arrivées...

Mais le vent amène bien des choses.

Et par une autre journée sous le vent, d'autre gazettes sont arrivées...

Phil le Cinéphile "L'Arnaque"

Fantasia a fait déjà plusieurs révolutions autour de son soleil

depuis que Phil est revenu nous raconter cette histoire.

 

Car oui. Sans cesse à raconter ses souvenirs de telle ou telle aventure qu'il a pu découvrir ici ou là,

Phil ne sombrait jamais dans la mélancolie, ne sombrait jamais dans les marécages.

Mais malgré tout, il n'en sortait jamais.

Et plus d'une fois il apparu devant nous.

Cette fois, nous l'arrêtâmes alors qu'il était en train de conter son histoire...

...à lui-même, sans doute.

Comme nous le comprenons.

Du début, nous n'avons pas retenu grand chose.

Mais la suite était fidèle au patronyme de celui qui devint notre estimé Phil le Cinéphile.

 

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1 - Plan Taille de Lonnegan avec Gondorf en amorce (champ) 

Lonnegan a un air bien plus sérieux et décontracté qu'auparavant.

 

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2 - Plan Taille de Gondorf avec Lonnegan en amorce

(contre champ)

Sur les 5 joueurs, deux quittent la partie.

 

3 - Retour sur le plan N°1.

Le troisième joueur invite Lonnegan a couper le jeu.

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4 - Plan de coupe des mains de Lonnegan, panoramique gauche/droite

Lonnegan coupe le jeu et le remplace par un autre "préparé" par son acolyte.

Ce plan a quelque chose d'intéressant...

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5 - …dans la mesure où il est interrompu par ce plan Poitrine

de Gondorf les yeux baissé, ce qui nous permet d'accepter le fait

que personne n'aie remarqué la supercherie...

 

6 - …avant de reprendre ici, où Lonnegan range le jeu original dans son mouchoir.

Si le plan avait été monté sans coupe, nous aurions certainement pu nous dire

"mais merde, ya personne qui l'a vu ou quoi ?"

Mais comme personne regardait…

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7 - Plan poitrine de l'acolyte

Sourire aux lèvres, il sait que Lonnegan a réussi la première étape de leur arnaque.

 

8 - Plan Taille Lonnegan (ch)

Il range subtilement son mouchoir dans lequel se trouve le jeu de carte original.

 

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9 - Plan Poitrine Gondorf (c/ch)

Comme la partie va se jouer entre deux hommes, il n'y a pas

de raison d'en montrer plus.

 

C'est pourquoi la valeur de plan est devenu plus serrée depuis le plan N°5 En revanche, ce plan est suivi d'un plan de coupe des deux types

qui ont quitté la partie, certainement pour appuyer le fait que

"eux sont à l'écart, le vrai match va commencer".

 

10 - Plan Taille Lonnegan (ch)

Après avoir ouvert la partie, les trois hommes restant prennent possession de leur main.

 

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11- Plan poitrine Gondorf (c/ch)

Il regarde discrètement ses cartes.

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12 - Plan de coupe du jeu de Gondorf

Brelan de 3.

 

13 - Plan Taille de Lonnegan (ch)

La valeur de plan plus serrée accentue le fait que cela va se jouer entre eux deux.

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14 - Plan de coupe du jeu de Lonnegan

Paire de 9.

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15 - Après un champ / contre champ sur les deux hommes,

Gondorf fait une première mise assez élevée.

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16 - Plan de coupe des deux types à l'écart.

La mise de Gondorf les interpelle.

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17 - Plan Taille de Gondorf

Le troisième type se retire.

On aurait pu le laisser dans la partie, mais cela n'ayant

aucun intérêt dans la progression du récit,

autant l'évincer de l'histoire au plus tôt.

 

S'ensuit un champ / contre champ des deux hommes prenant respectivement 2 cartes pour Gondorf et 3 pour Lonnegan.


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18 - Suite au contre champ montrant Gondorf regardant son jeu, 

arrive ce plan de coupe de son jeu.

Carré de 3.

    
 

19 - De même, suite au champ sur Lonnegan, arrive un plan de coupe de son jeu.

Carré de 9.

L'arnaque de Lonnegan se déroule comme sur des roulettes !

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20 - Plan de coupe de la mise, qui devient conséquente.

Suivi d'un plan de coupe des deux hommes à l'écart qui s'intéressent de plus en plus à cette partie. (d'ailleurs y'en a un qui vient se rassoir)

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21 - Après un champ / contre champ des deux hommes qui misent toujours plus et de Lonnegan demandant 10 000 Dollars de rallonge au banquier, on retrouve ce plan de l'acolyte satisfait de leur entourloupe.

 

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22 - D'un raccord dans l'axe, on passe sur le plan poitrine de Gondorf, confiant, vu la main qu'il possède.

 

 

23 - Plan de coupe sur la mise.

 

Lonnegan dépose les 10 000 de rallonge qu'il vient de prendre.


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24 - Avec le même raccord dans l'axe que précédemment, d'un plan poitrine de Gondorf à ce plan poitrine de l'acolyte, Henry Gondorf commence à douter de sa réussite et devient apparemment méfiant.

Mais est-ce vraiment le cas ?

 

25 - Plan Poitrine de Lonnegan

Le regard sévère mais confiant, il est sûr de faire plonger son adversaire dans son traquenard.

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Notons que cette mise en scène à trois personnage est très classique et fonctionne à merveille.

Au début de la scène les valeurs de plan sont assez larges (autant que le permet l'étroitesse de la pièce) et se resserrent au fil du temps et du récit qui se concentre sur deux hommes dans une partie serrée.

Le troisième personnage (l'acolyte) est toujours en arrière plan, excepté à quelques moments précis où l'avoir plein cadre permet de "respirer" un peu, de nous écarter des deux joueurs et de mesurer l'ampleur de l'arnaque.

Malgré tout, l'axe des champs / contre champs est toujours respecté.

C'est à dire que le point du vue (la caméra) est toujours placé du même côté de l'axe imaginaire figuré dans la figure ci-contre par la ligne pointillé entre les deux joueurs.

Ne pas respecter cet axe donnerait l'impression que les personnages regardent dans la même direction plutôt que de se faire face.

Pour vous en convaincre, prenez deux "champ / contre champ", retournez en un, mettez les côte à côte. 

Vous voyez ? 

L'effet est complètement foiré.

Vous êtes un réalisateur de merde.

Ou un monteur de merde.

Heureusement ici, ce n'est pas le cas !

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26 - Gondorf ayant posé à son tour ses 10 000 Dollars, arrive ce plan poitrine de Lonnegan, fier de poser son carré de 9.

 

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27 - Plan poitrine de Gondorf.

Après avoir affiché un visage légèrement dépité, il s'illumine.

Gondorf pose ses cartes.

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28 - Zoom avant sur le jeu de Gondorf

Carré de Valets.

Tel est prit qui croyait prendre l'arroseur arrosé !

 

("Zoom" est une marque déposée, le terme exact est "travelling optique")

 

29 - Plan poitrine de Lonnegan

Un regard de tueur en direction de son acolyte.

Un gros plan de ce dernier suit directement ce plan de Lonnegan. Je vous laisse le découvrir. Il est simple, court, mais tellement drôle et bien joué !

Notons qu'avec ce plan au regard face caméra de Lonnegan, le réalisateur nous met dans la peau de l'acolyte (plan en vue subjective) se qui se justifie parfaitement, puisque nous sommes les seuls (Lonnegan, l'acolyte et le spectateur) à savoir quelle arnaque se préparait.

 

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30 - Plan poitrine de Gondorf

Sourire au lèvres : "15 000 Dollars pour ma pomme, merci !"

 

 

Mise en scène donc très classique mais terriblement efficace. 

Un scénario très bien construit, au point que c'est un film à voir obligatoirement deux fois,

une fois pour être dans la peau de l'arnaqué, et une deuxième fois pour être dans la peau de l'arnaqueur. 

Des répliques parfois digne d'Audiard, j'affectionne d'ailleurs celle prononcée par Lonnegan quelques minutes après cette scène :

 

"Mais qu'est-ce que je pouvais faire ? J'allais pas l'accuser devant tout le monde de tricher mieux que moi !"

 

   
   
   
   
   
   
   
   
   
   


SERIAL LOOSER "Starwing"

Nous ne savons plus combien de lunes de ça,

est revenu devant nous cet être appelé "Serial".

 

Sa présence nous fatiguait, tant nous éternuions rien qu'à le voir.

 

Cependant, son histoire du jour…

…ou de la nuit, nos souvenirs sont vagues à ce sujet,

a malgré tout retenu notre attention.

 

Ses exploits semblaient venir d'une galaxie lointaine…

 

…mais ne semblaient pas aller beaucoup plus loin que la sortie du hangar.

 

Voici ce qu'il nous a raconté

 

 

Phil le Cinéphile "L'Histoire Sans Fin"

Dans un autre temps, est apparu devant nous une créature pour le moins surprenante.

De ce genre de personnes aux capacités labiales impressionnantes.

Un homme. Grand. Pour une espèce aussi petite, il était excessivement grand. 

Et il parlait. Parlait. Parlait tout le temps. Quand il est arrivé devant nous, il ne nous parlait pas, cependant nous avons bien cru qu'il en était ainsi et c'est pourquoi nous lui avons demandé quelle tragédie l'avait amené si loin dans les marécages.

"Le temps" nous répondit-il. "Le temps m'a amené ici, et c'est avec le temps que je vais rester un peu !"

"Dans ce cas, restons ici tous les quatre" nous lui répondîmes.

C'est alors qu'il commença son récit.

"Mon nom est Phil ! Phil le cinéphile ! Connaissez-vous cette scène de ce film formidable ? Je vais vous la raconter en détail !"

Et voici ce que nous en ai retenu

 

"L'Histoire Sans Fin", le titre nous disait vaguement quelque chose, et la scène en question nous a parue familière...

 

1- Travelling Avant en Gros Plan sur Atreyu.

Phil employa le mot de "Champ" pour parler de ce plan. 

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2- Travelling avant en plan Taille de l'Impératrice.

Phil employa le mot de "Contre champ" pour parler de ce plan. 

 
 

3- Gros Plan d'Atreyu + panoramique de haut en bas, Atreyu regarde son pendentif (Laureen)

A remarquer que le panoramique s'effectue après le regard d'Atreyu vers son pendentif et l'amorce de son mouvement pour le retirer. 

Concluons donc qu'un mouvement de caméra n'est jamais opportun, mais toujours amorcé !

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4- GP (gros plan) de l'Impératrice qui baisse les yeux vers "Laureen"

(entre nous, est-elle si basse, je n'en suis pas sûr)

(mais alors que regarde-t-elle ? Nous nous éloignons du sujet, revenons à nos moutons!)

5- S'ensuit une série de ce que Phil appela "des Champs / Contre-champs"

Ce que j'ai assimilé comme une sorte de va et viens entre les deux personnages présents, dans des plans de mêmes valeurs (mais pas toujours) mais surtout dans le même axe.

(le détail de l'axe, Phil me l'a expliqué dans une autre entrevue, je vous l'expliquerai donc dans une autre entrevue)

 
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6- Plan épaule de Bastien.

Personnage au premier abord externe à l'histoire, mais sans qui tout n'aurait jamais eu lieu.

A ce moment, il commence à saisir le lien entre lui et le livre, qu'il lit à une vitesse folle, rendez vous compte la taille du bouquin, il lit ça dans la journée ! J'suis pas un mauvais lecteur et franchement j'en suis bien incapable !

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 Après quelques "champs /contre champs" entre l'Impératrice, Atreyu,  Bastien, Phil me parla d'un type de plan appelé "Plan de Coupe"  
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7- Plan de Coupe.

Un plan, externe à la scène (dans ce cas précis) mais qui accentue le phénomène de pression quant à l'accomplissement de la mission du héros (pour vulgariser) puisque la tour dans laquelle les protagonistes se trouvent va visiblement, au vus de ces plans de coupe, se faire désintégrer d'un instant à l'autre. 

 
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8- GP de l'Impératrice, les yeux en l'air. 

Ce qui fait le lien avec les plans de coupe précédemment cités (elle réagit aux bruit de fracas autour de la tour) et évite que ces dits plans ne tombent comme un cheveux sur la soupe dans la mesure où si nos personnages ne réagissaient pas, ça paraîtrait trop con.

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9- Plan Demi ensemble.

Ce qui devient intéressant sur le plan de la mise en scène.

Nous sommes devant ce que Phil a qualifié de "Raccord dans l'Axe"

C'est à dire des plans qui sont de valeurs différentes mais sans avoir changé la caméra de place.

 
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10- Plan d'Ensemble

Raccord dans l'axe également. Cet effet de mise en scène ne fonctionne visiblement que si le changement de valeur entre chaque plans est assez significatif.

A revoir les plans notés 8-9-10, la condition est parfaitement remplie.

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11- Plan de coupe en réponse aux raccords dans l'axe précédemment cités, il justifie un effet de mise scène parmi les plus pauvres (bah oui, pas bouger la caméra c'est ne pas se fouler)

et accentue encore plus la pression quant au dénouement de l'histoire (c'est pas du Hitchcock, mais ça marche bien)

 

12- Plan épaule de Bastien 

L'ambiance apocalyptique de nos personnages onirique commences à gagner le monde Bastien par un impact visuel signifié par la flamme des bougies qui vibrent de plus en plus.

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     S'ensuit quelques champs / contre champs entre nos trois personnages comme précédemment
 

13- Travelling avant sur Bastien, depuis un plan d'ensemble pour arriver sur un plan Taille.

Que dire de ce plan ? A part que Bastien s'éloigne de la source d'un doute considérable (le livre) alors que les autres protagonistes (l'Impératrice et Atreyu) continuent de parler, ce qui, dans le principe du récit de ce film, n'a pas de sens !

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14- Plan d'ensemble.

Bastien revient vers le livre. Et nous accepterons sans peine que le "non sens" du plan noté ici 13 soit rattrapé maintenant que Bastien est de nouveau devant le livre.

(tant il lit vite, souvenez-vous)

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15- Raccord de mouvement, comme me l'a précisé Phil.

Bastien dans le plan précédent arrive vers le livre et le saisit, et dans ce plan-ci, l'action de saisir le livre se termine.

 

 
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16- Gp Atreyu.

Nous voilà devant une mise en scène intéressante.

Atreyu est l'alter ego de Bastien. Dans ce plan, Atreyu demande ce que doit faire Bastien...

 

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17- GP Bastien

...et Bastien, dans la même valeur de plan (gros plan) dans le même axe (3/4 gauche), dans son rôle d'alter ego, de parfait reflet dans le miroir (d'ailleurs écho à une scène antérieure) demande ce qu'il doit faire.

Par ces deux plans successifs, le lien entre Atreyu et Bastien est scellé. 

(parce que dans le scène antérieure citée trois lignes plus haut, Bastien renie ce lien)

 
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18- Plan demi ensemble

Rien de spécial à dire. A part que l'axe est conservé. Pour ceux qui ne voit pas de quoi je parle, je vous l'expliquerai une autre fois.

 
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19- Plan épaule de l'Impératrice.

Le regard qu'elle porte autour d'elle accentue l'effet de suspense et le désir du spectateur que Bastien bouge un peu son cul !

20- Plan taille Bastien

L'ambiance qui règne sur Fantasia a rejoint le monde de Bastien, dans son grenier, on se croirait au beau milieu d'une tornade !

 
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21- GP Impératrice

Autre point de mise en scène intéressant. L'Impératrice s'adresse à Bastien et ce, face caméra.

Logique après tout. Puisque cette histoire est vécu pas les yeux de Bastien, normal qu'elle regarde la caméra qui représente en quelque sorte le livre.

 
 

22- GP Bastien.

Moins logique, Bastien répond à l'Impératrice face caméra également. Dans la scène, et étant donné l'état de pression à ce moment de l'histoire, ça passe sans problème.

Néanmoins, pourquoi Bastien regarde la caméra au lieu de regarder le livre ? 

A-t-on jugé bon de faire un champ/contre champ dans les règles de l'art au mépris d'une cohérence d'un point de vue narratif ? 

C'est ce que je pense.

 

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23- Plan de coupe

La tour commence à s'effondrer. C'est la merde, grave !!!

 

24- GP Bastien

Après un "champs / contre champs" entre l'Impératrice et Bastien, nous terminons la scène sur un beau raccord de mouvement. Bastien se lève...

 

 
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25- Plan taille Bastien

...et donc, raccord de mouvement, il se lève et file vers la fenêtre. Action dont on suit le mouvement par un panoramique de droite à gauche.

 

 
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26- Plan épaule Bastien

La pression est à son comble (bien qu'elle redescende déjà puisqu'on sait qu'il va accomplir sa mission, la seule inconnue est "qu'est ce qu'il va choisir comme nom pour m'impératrice ?")

(Oups, j'ai niqué la fin du film à ceux qui l'ont pas vu ! En même temps, c'est de votre faute, il faut avoir vu ce film !)

 
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27- Plan de coupe sur le livre

L'objet avec lequel tout arrive. Celui sans qui il n'y aurait pas d'histoire. La scène se conclue sur ce plan. Fondu au noir.

 

 
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Voilà donc le résumé de notre première entrevue avec Phil le Cinéphile.

Entrevue, certe longue, mais qui nous a permis d'en savoir un peu plus sur ces gens que l'on est incapable de faire taire.

Quand nous nous sommes quittés, il continuait de raconter l'histoire.

Peu de temps après, sa compagnie nous manquait.

Heureusement, il nous est revenu...

SERIAL LOOSER "Super Mario Bros"

Il y a bien longtemps,

est arrivé devant nous un petit être étrange.

Chétif. Sale. Jeune. Affamé.

A l'image de tous ceux qui ont croisé notre chemin, il s'était perdu dans les marécages.

C'était un être à la grande détermination, et qui visiblement avait grand besoin de raconter ses exploits.

Il se faisait appelé "Serial". Et il nous avoua bien vite sa passion pour les jeux vidéo.

Son histoire, son palmarès, étaient si longs qu'aujourd'hui que vous êtes devant nous, animés de la même passion, nous nous devons de vous narrer les aventures de ce Dieu vidéoludique.

"Serial Looser", un joueur comme nul autre. Celui chez qui nous pouvons nous reconnaître. Parfois. Celui pour qui l'important n'est pas de jouer, mais de participer.

Encore que...

Voici la première de ces histoires sans fins