It's only a mere flesh wound!

[TEST] Xenoblade Chronicles 2

Voilà… Après quelques semaines (ouais, j’ai pris mon temps), j’ai enfin terminé Xenoblade Chronicles 2, un jeu que j’ai pris simplement parce que le trou habituel de début d’année dans les sorties allait mettre du temps à être comblé. Disons que le jeu m’attirait, bien évidemment, mais sachant que je n’ai pas fait le premier épisode, ni le spin-off sur Wii U, je pensais que j’allais être à la ramasse. Et pourtant, c’est pas faute d’avoir essayé d’y jouer à ces jeux. Moi, je l’attendais, le Xenoblade sur Wii, je l’avais même précommandé. En arrivant au magasin, j’ai appris que Nintendo avait fourni tellement peu de stock qu’ils n’arrivaient pas à satisfaire les précommandes. Grosso merdo, je suis reparti bredouille, et vu que la côte ne fait qu’augmenter d’années en années, je suis plus trop chaud pour m’y mettre. L’année dernière, le jeu était en promo sur Wii U, et je l’ai acheté. Après avoir remarqué que même en libérant tout l’espace disque de la console je n’arriverais pas à installer le jeu et que les disques durs recommandés par Nintendo tournaient autour de 100€, j’ai laissé tombé pour de bon. On sait jamais, au pire, je pourrais le re-télécharger.

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Elles sont bien belles, mes histoires, mais du coup, est-ce que ça dérange si, comme moi, on a pas fais les deux autres jeux de la série avant? Pas du tout. Peut-être qu’il y a des clins d’œil, mais j’ai tout compris aux enjeux du scénario. Allez, je suis d’humeur festive, je vous fait le topo.

Dans le monde d’Alrest, les humains vivent sur de gros bestiaux qu’ils appellent des titans. Pourquoi ne vivent-ils pas sur terre? Parce qu’il n’y a pas de terre, et que Alrest est submergé par une mer de nuage. Tout se passe bien, il y a quelques crises, mais les relations titans-humains sont au beau fixe. Pour se défendre, les humains ont à disposition des cristaux cœurs, qui, s’ils rentrent en contact avec un humain, se transforment en lame et sont au service de celui les ayant libérés (ça ressemble pas mal aux Stands de Jojo’s Bizarre Adventure). À ce moment là, la lame, elle dépend de l’humain. Si l’humain meurt, la lame redevient un cristal… Parmi toute ces lames, il y en a une qui roxxe plus que les autres, c’est l’Aegis. Par pure chance, un jeune récupérateur (un mix entre un plongeur et Indiana Jones) nommé Rex, met la main dessus et va accomplir le destin de l’Aegis en l’amenant à l’Elysium, une parcelle de terre qui se situe en haut d’un arbre géant au centre de la mer de nuage.

Ça, c’est les bases, et ce que le jeu tente de vous faire avaler en un peu plus d’une heure. Par la suite (en plus de quelques tutoriels très mal expliqués), d’autres personnages se joindront à Rex dans son périple, qui le mènera à visiter tout Alrest. Je trouve le scénario pas mal, avec quelques bons rebondissements, et des personnages très attachants (un peu niais, mais c’est bon, c’est japonais, il y a prescription). Des petites saynètes sont disséminées dans tous Alrest, à la manière d’un Tales of (en un peu moins nombreuses), et nous en apprennent un peu plus sur la personnalité et l’histoire de certains personnages. Pour être honnête, je pense que certains passages du scénario auraient pu servir d’annexe, parce qu’il y a des trucs, c’est… OSEF, pour rester poli.

Sujet sensible: le chara-design. Je le trouve pas génial, mais je pense qu’il fait le taff. Avec Tetsuya Nomura aux commandes, c’est presque un miracle d’avoir quelque chose de potable.

Montrer (spoiler)
En ce qui concerne la fin, je suis très agréablement surpris. Je m’attendais pas à affronter un mécha de 12 mètres de hauteur. Le combat en lui-même est chiant, ça reste quand même épique. L’épilogue est sympa, avec un petit twist au post-générique. Un peu déçu par les petits twists, qui se résument généralement par «Oh, ben ce personnage, en fait c’était une lame».

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Je me prépare à attaquer un gros sujet… Soyez prévenu, ça va pas être simple à expliquer. Les combats de Xenoblade Chronicles 2 se déroulent en semi-temps réel. Vos personnages attaquent automatiquement, et à chaque attaque, des jauges en bas à droite de l’écran se remplissent. Chacune de ces jauges correspond à un Art. Ces attaques, aux effets multiples, permettent d’augmenter une autre jauge, décomposée en 4 niveaux d’attaques plus puissantes. Dans les combats, votre lame (pas l’arme, mais sa représentation anthropomorphique) n’est là que pour faire joli. Il y a néanmoins des avantages de rester à proximité de sa lame: vos attaques sont apparemment plus puissantes (j’ai pas fais attention, en tout cas, ça a l’air d’être le cas) et vous pourrez activer le 4ème niveau de l’attaque spéciale dont je parlais quelques lignes plus haut. Mais chez Monolithsoft, ils sont pas bêtes, plutôt que de vous faire combattre tout le temps avec les mêmes Arts, ils nous laissent le choix entre 3 lames en combat. Les lames sont assignées à des éléments (feu, terre, eau, etc.) et à un type d’arme (épée, lance, hache, etc.). Switcher entre vos lames permettra de réaliser des combos qui feront bien mal.

Je vous épargne les détails, mais comprenez bien que le système de combat est riche, et s’approfondit au fur-et-à mesure de votre avancement dans le scénario. À cela vient s’ajouter un arbre de compétence propre à chaque personnage et à chaque lame, ainsi qu’un système d’upgrade des lames, et vous obtenez des combats très intéressants à jouer.

Intéressants? Oui, mais je ne peux m’empêcher de penser que les développeurs ont un peu foiré leur coup. Les monstres sont de véritables sacs à PV et il n’est pas rare que les combats durent plus de 10 minutes. Croyez moi, dans un monde aussi vaste que celui de Xenoblade Chronicles 2, la fuite est une option souvent plus judicieuse que le PVE. L’expérience est aussi distribuée au compte goutte. Patients sont ceux qui auront réussi à monter un niveau en farmant tellement c’est rébarbatif… Dommage, car je trouve qu’en réduisant les PV des ennemis, cela aurait pu être faisable.

Je tiens quand même à préciser que certaines zones sont impossibles à passer. Dès le début du jeu, les développeurs balancent un boss niveau 91. Qu’il soit optionnel, très bien, mais il aurait mieux valu le mettre à l’écart du chemin censé être emprunté par le joueur, non (parce qu’il one-shot, sinon, c’est pas marrant)? Et vu que les monstres extérieurs à un combat peuvent s’y joindre sans problème, le foutoir reste à portée de main.

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Et ce monde ouvert, qu’est-ce qu’il donne? On va pas passer par 4 chemins, ça reste excellent dans l’ensemble. Généralement, ça pète de couleurs à l’écran et chaque titan que l’on visite se distingue par son ambiance, tantôt reposante, tantôt plus animée. Les zones sont très vastes, et tant mieux, car les trésors et autres cachettes sont très nombreux. Quelques reproches sont à faire quand même aux derniers chapitres, que j’ai trouvé largement en dessous du reste. C’est pas le côté terne qui m’a rebuté (quoiqu’il ait pu jouer un rôle), plutôt le côté vide. J’ai eu l’impression que certaines zones n’avaient pas bénéficié du même boulot que les premières.

Montrer (spoiler)
Je parle même pas de l’Elysium, apparemment modélisé à la truelle tellement il était moche, ainsi que de Tantal, plus vide que la Lorraine (c’est dire).

Bref, j’ai trouvé les dernières heures à la limite de l’insupportable, mais ces moments restent pour ma part en infériorité. Les pics de difficulté ahurissants n’aident pas à faire passer la pilule. Certains boss, même en se ramenant avec une dizaine de niveaux de plus que lui, peuvent vous faire manger les pissenlits par la racine sans que vous n’ayez rien demandé.

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Je trouve les musiques de plutôt bonne facture, quoiqu’un peu en retrait à certains moments du jeu. Malgré tout, elles collent bien à l’ambiance, et quelques thèmes sont mémorables. L’ambiance sonore est du même niveau, avec des voix japonaises qui collent bien aux personnages (des voix anglaises complètement à côté de la plaque, par contre).

Les graphismes sont… correct pour la Switch. C’est sur, il y a plus beau, mais la distance d’affichage et le niveau de détail des environnements forcent le respect. Au niveau de la technique, c’est plus mitigé. De nombreux ralentissements sont à déplorer, que ce soit en ville ou dans des zones luxuriantes. Pareil pour les retards d’affichage présents lors des déplacements rapides. Avec un peu de recul (et avec la mise-à-jour qui arrivera dans peu de temps), je pense qu’il aurait été préférable de retarder la sortie du jeu, même s’il est clair que le fait de se retrouver dans une période moins avantageuse que la fin d’année aurait joué en sa défaveur.

J’ai mis 65 heures (et des poussières) pour terminer l’aventure principale, en prenant mon temps et en faisant toutes les quêtes secondaires qui me tombaient dessus. Il y a clairement un aspect collection avec toutes les lames à débloquer (que j’ai totalement mis de côté), donc je pense que ça peut monter jusqu’au triple. Je dis ça parce que quand je regarde un peu ma liste d’amis (je pense qu’ils se reconnaîtront), je me rends compte que j’y ai très peu joué.

Bilan:

  • Graphismes/technique: Bilan plutôt mitigé au vu des nombreux défauts pointés à ce niveau. Les environnements de Xenoblade Chronicles 2 sont d'excellente facture. La technique ne suit pas vraiment, mais ça reste agréable à l’œil. Ce qui fait la différence par rapport à ses concurrents, c'est la distance d'affichage et les animations.

Note: 13/20

  • Gameplay: Système de combat très attractif, très accessible et offrant de nombreuses possibilité, il est à noter que les combats demeurent très longs et peu récompensés. La difficulté qui nous fait traverser des zones avec des monstres de 10 niveaux de moins n'aide pas non plus. Le jeu est néanmoins complet de ce point de vue là.

Note: 15/20

  • Ambiance sonore: Nul doute que les avis divergeront sur la qualité des musiques de Xenoblade Chronicles 2. Je les ai trouvé un peu trop discrète, mais de bonne qualité quand même. Les dialogues rendent très bien du fait de la qualité des voix japonaises (ce qui n'est pas le cas du doublage anglophone).

Note: 16/20

  • Durée de vie: Je pense que vous en avez pour votre argent sur ce point. Il y a le moyen de faire exploser le compteur avec les nombreuses quêtes secondaires, le mode New Game Plus et la collection de lames à compléter. Le rythme n'est pas toujours très soutenu et pourtant, l'aventure principale ne laisse pas sur la faim.

Note: 16/20

  • Note finale: 14/20

En fin de compte, je me retrouve partagé. J’ai adoré le temps passé sur Xenoblade Chronicles 2, mais les nombreux défauts du titre pourraient faire penser à un jeu bâclé pour pouvoir sortir en fin d’année. Je ne doute pas sur le rush de fin d’année (pratique habituelle dans le milieu), malgré tout, je ne peux que vous recommander le jeu. Il est très perfectible, cependant, mon opinion reste clairement positive à son sujet, et cela même si le boulet que je suis n'a pas pu faire les 2 premiers opus.