Vivons-nous l'âge noir du jeu vidéo?

Un titre un peu pompeux, parce qu'en faite, je savais pas vraiment comment appeler la réflexion qui va suivre. Il ne s'agit pas d'un édito qui suit l'E3, il ne s'agit pas d'une réflexion "c'était mieux avant" ou "le jeu vidéo est devenu commercial". Il s'agit d'une interrogation qui est né suite au visionnage d'une certaine personne que vous connaissez peut-être, et qui n'a apriori rien à voir avec le jeu vidéo parce que parlant du cinéma, une vidéo du Nostalgia Critic. J'aurais pu en faire une news sur le site, mais je me dis que c'est peut-être trop hors-sujet, ne concernant pas Nintendo, mais les joueurs.

La voici, sous-titrée en français : 

 

 

Mais quel est le putain de lien entre une vidéo traitant d'un âge sombre du cinéma et le jeu vidéo? Déjà, j'ai la conviction que le cinéma et le jeu vidéo sont deux médias ayant beaucoup en commun et étant intimmement  entrelacés l'un à l'autre. Pour autant, ce n'est que ma conviction, et ça n'a que peu d'importance ici. 

 

Non ce qui est intéressant, ce sont les notions soulevées par le Nostalgia Critic. Qu'est-ce qui a provoqué la crise qu'il évoque? L'évolution incroyable, soudaine, incontrolée des moyens techniques, entrainant une utilisation abusive de ces moyens, au détriment du reste. N'est-ce pas précisement ce que nous vivons, avec le phénomène du downgrade, qui a toujours été présent mais qui au final n'a vraiment explosé qu'avec l'avènement de la puissance avant tout? Ne dit-on pas que le premier gros downgrade de l'histoire, c'est Killzone 2 ? - avec certes un contexte spécifique, mais qui n'enlève rien au fait -. Si "âge noir" du JV il y a, il a donc commencé avec la génération PS360, et plus précisement, à son milieu. 

Pourquoi à son milieu et pas à ses débuts? Parce que, à l'instar de ce que proposait les premiers films dotés de moyen techniques conséquants, les premiers jeux ont été impressionants. Le premier Assassin's Creed, mais quel baffe le jeu a été à l'époque ! Et son avènement avec l'opus numéro 2. Deux ambiances différentes, uniques, parfaitement maîtriseés. Et pourtant... Assassin's Creed Brotherhood, Revelation, sont arrivés, n'ajoutant pas grandchose àa licence, l'un après l'autre, et d'autres licences sont concernés, Uncharted, Gears of War, Call of Duty, Battlefield, Dead Space, Resident Evil. Toutes ont été victimes de cette facilité, fatalité. On peut faire quelque chose d'impressionant, pourquoi chercher le reste? (Attention, je ne juge aucune de ces licences ! Vous ne pouvez pas toutefois nier qu'entre les opus de ces licences parfois nées sur cette génération, les différences sont faibles, et quand il y en a, c'est souvent au détriment de ce qui faisait le charme de la licence : Voir Dead Space). On a donc ici, la chose qui nous est servi, jeu après jeu : Du sang, des guns, un one-men-army, l'impression de toute-puissance, dans des univers pseudo réaliste. C'est d'autant plus flagrant quand Ubisoft nous présente trois jeux majeurs tirés de la même licence en une conférence : Trois Tom's Clancy pour le prix d'un ! Et non non, Nintendo n'est pas en reste : Y a t'il eu une vraie évolution chez Mario quand la firme s'est issée au niveau de la PS360 avec la Wii U? Je vous laisse répondre à cette question. 

 

Mais là, il y a une différence de taille entre ce qui est problématisé par le Critics, et ce qui arrive au JV. "Les films moyens devenaient bons, les films bons devenaient excellents". Les jeux n'ont jamais cessé d'être au minimum bons. Final Fantasy 13 est un bon jeu, nous permettant de vivre une jolie histoire, dans un univers riche et construit. Il n'est pas excellent, possède de vrai défauts, mais à côté possède des avantages indéniables, autre que son aspect technique irréprochable. La perception des joueurs ici, est inversée. Un jeu excellent devient bon, un bon jeu devient moyen, un jeu moyen devient mauvais... Le moindre défaut devient impardonnable. "Mon dieu, regardez Code Name Steam, les tours des ennemis sont trop longs, aaaaaah..."... Et les qualités s'effacent aux détriments des défauts. "Mon dieu les visages de Xenoblade X sont immondes, jamais je ne pourais toucher à ce jeu !" Est-ce vraiment caricatural? Combien d'entre vous savait, avant même sa sortie et sans y toucher, que Watch Dogs serait mauvais? Pouvez-vous me citer, sans tenir compte d'aucune promesse des développeurs, un défaut majeur rédibitoire qui empêcherait de prendre du plaisir sur le jeu? Je serais prêt à parier que dans les commentaires, si il y en a, tout le monde parlerait du downgrade... Mais... Est-ce la faute du jeu en lui même, ou celle d'une communication immonde AUTOUR du jeu?

 

Alors, vivons nous un âge noir du jeu vidéo? D'un certain point de vue, oui, les jeux se suivent et se ressemblent, que ce soit dans le monde des indépendants, ou dans celui des AAA, personne n'est épargné. D'un autre côté, non : les jeux ne sont pas devenus pires qu'avant. "Mais les DLC..." Est-ce si différent des pièces que vous glissiez dans les bornes d'arcade il y a plus de vingt ans? Les exigences des joueurs, avec le temps, et en partie à cause des promesses non tenus des développeurs, sont devenus trop élevées. La "guerre des consoles" accentue cela, pour le meilleur, mais surtout pour le pire. Ce ne serait alors pas un âge noir du jeu vidéo, mais un âge noir des joueur.

 

Alors attention, je ne jette pas la pierre uniquement aux joueurs : Certains éditeurs, développeurs, se foutent littéralement de la gueule du joueur, mais... Ca n'a pas toujours été le cas? Pour reprendre les bornes d'arcades, la difficulté n'y était pas volontairement énorme pour insiter le joueur a dépenser? N'est-ce pas ce qu'on pourrait appeler une escroquerie aujourd'hui? On ne se posait tout simplement pas la question, thanks Internet. 

 

De la même façon, certes, les jeux se suivent et se ressemblent, vous n'arriverez jamais à trouver un jeu qui soit réellement profondément  unique, à quelques rares exceptions aujourd'hui, mais il y a tellement de genres de jeux, avec tellement de petites subtilités, qu'au final il y a largement moyen de diversifier ses expériences de jeu, pour peu que l'on soit ouvert d'esprit. Et qui a dit que reprendre le classique était mauvais, quand la reprise est bonne? 

 

Personnellement, je ne crois pas en "cet âge noir du jeu vidéo", ni en celui des joueurs. En revanche, je crois qu'il y a un vrai, profond problème dans la mentalité des joueurs, déjà présent à la base, mais qui a été exacerbé par la montée en puissance d'Internet. Et actuellement, je serais bien incapable de dire si oui, ou non, ce problème se règlera avec le temps. En réalité, je ne sais même pas si ce problème en est vraiment un. Est-ce normal, ou est-ce fou, de vouloir toujours l'excellence...?

 

~ Un article écrit à 3 heures du mat', fini à 4, sous une chaleur caniculaire. Il est probable qu'en me relisant demain, je me jette dans un four. ~